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Rencontre avec la première des sépharades à avoir bénéficié de la loi du retour au Portugal (JSSNews)

By 14 avril 2015Etz Be Tzion

Le Portugal est maintenant le deuxième pays au monde a appliquer la loi de retour pour les Juifs. Environ 300 personnes ont déjà demandé la nationalité portugaise. 

Penchée sur un monument dédié aux milliers de juifs tués dans un massacre de 1506 à Lisbonne, Danielle Karo (ce n’est pas son vrai nom) a senti monter les larmes.

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Pour Karo, poète et analyste commerciale américaine, ce n’est pas seulement de l’histoire ancienne. C’est l’emblématique persécution qui l’a motivée à demander la citoyenneté portugaise, en vertu d’un loi accordant la citoyenneté aux juifs séfarades (loi votée en 2013).

« Je pense que cette loi est une bonne chose » dit Karo qui explique qu’elle ne veut pas être identifiée avec son vrai nom car elle « travaille dans les pays musulmans du Moyen-Orient. » « Quand je pense aux persécutions faites à ma famille ici, je crois que c’était le devoir du Portugal que de mettre en place cette loi. »

Karo est la première des 300 séfarades à avoir demandé la citoyenneté au Portugal en vertu de la loi du retour. La loi, qui est entrée en vigueur le mois dernier, fait du Portugal le deuxième pays au monde avec une Loi du Retour pour les Juifs.

Pour être admissible à la citoyenneté, les demandeurs doivent démontrer qu’ils appartiennent à une communauté séfarade ou ont une ascendance sépharade. Ils doivent également fournir des certificats prouvant qu’ils n’ont pas de casier judiciaire et un certificat de naissance authentifié par un consulat portugais dans leur pays de résidence. La loi n’exige pas des candidats qu’ils se rendent au Portugal.

Jusqu’à présent, les communautés de Porto et Lisbonne ont certifié l’ascendance sépharade d’environ 200 candidats. A Lisbonne, la plupart des candidats viennent d’Israël, selon Jose Oulman Carp, président de la communauté juive de la capitale. A Porto, 55 des 100 Juifs vivent en Turquie.

Pour Karo, « ce passeport portugais est aussi « pratique que symbolique » puisqu’il lui permet de ne plus avoir besoin de remplir de la paperasserie pour entrer en Europe. »

Mais, « c’est surtout une décision émotionnelle… »

«C’est quelque chose qui est partie de moi, alors j’en ai fait immédiatement la demande » explique-t-elle.

Les politiciens portugais chargés de la législation ont cité des motivations similaires. José Ribeiro e Castro, un politicien conservateur qui était parmi les co-auteurs de la loi, a déclaré qu’il avait l’intention de faire voter cette loi pour être une sorte de « réparation tardive » à l’expulsion des centaines de milliers de Juifs aux XV et XVIè siècle.

L’année dernière, le gouvernement espagnol a approuvé son propre projet de loi pour la naturalisation des Juifs séfarades, loi qui était beaucoup plus permissive que la version portugaise, mais la mise en œuvre a été retardée en raison de désaccords sur la procédure. Le mois prochain, la chambre basse du Parlement espagnol devrait se prononcer sur une deuxième lecture du projet de loi, qui instituerait des critères au-delà de ceux requis au Portugal : les candidats devront désormais se soumettre à un test de langue espagnole.

Avec Cnaan Lipshitz – JTA – JSSNews

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