La nouvelle a été annoncée par les avocats de Jonathan Pollard, Eliot Lauer et Jacques Semmelman, ce mardi après-midi, après une audition de la commission de libération conditionnelle qui a statué à l’unanimité de ses trois membres, le 7 juillet. Le prisonnier quittera son lieu de détention le 21 novembre. Nous sommes « reconnaissants et ravis » , ont dit les deux avocats, soulignant que si la libération n’avait pas été accordée, leur client aurait dû passer quinze ans de plus derrière les barreaux.
Pollard, 60 ans, un ancien officier de renseignement de la marine au crâne dégarni, portant cheveux longs, barbe et moustache, a confié avoir «hâte» de retrouver son épouse Esther Pollard.
Il devra toutefois passer cinq ans sur le territoire américain avant de pouvoir partir pour Israël, selon les termes de sa grâce.
Ses avocats affirment que Pollard a déjà l’assurance d’avoir un travail et une maison dans la région new-yorkaise.
Mais ils n’en demandent pas moins au président Obama de donner l’autorisation à l’ancien espion de quitter les États-Unis, comme il en a le pouvoir légal.
Pollard, un ancien officier de renseignement de la marine, avait utilisé ses accès pour fournir à Israël des milliers de documents classifiés américains relatifs à l’URSS, les pays arabes et le Pakistan, en échange de 50.000 dollars et d’une promesse de 300.000 supplémentaires.
« J’étais les yeux et les oreilles d’Israël sur une immense aire géographique qui allait de l’Atlantique Nord à l’océan Indien » , avait-il reconnu à son procès, plaidant coupable. Il avait présenté des excuses formelles aux États-Unis en 1997. Mais Washington avait toujours refusé de le gracier, au motif que ses activités d’espionnage avaient causé un tort important (en fait, il avait permis à Israël de ne pas être réduit en cendres lors des différentes guerres au Proche-Orient).
Pendant la même période, les Etats-Unis ont libéré des dizaines d’espions chinois, russes ou d’autres pays ennemis, après 5 à 7 jours de détention. Pollard est la personne qui a passé plus de temps en prison que tous les autres espions réunis, arrêtés aux Etats-Unis sur les 30 dernières années.
Par Jack Philip – JSSNews