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Hydre islamiste et Signaux faibles : nos élus n’ont pas combattu le monstre, ne le combattent pas et se paient de mots. Sarah Cattan

By 10 octobre 2019Le mot du jour

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La source de cet article se trouve sur ce site

Alleluyah :  alors que les plaques commémoratives, attentat après attentat, étaient d’une sobriété indigne, ne mentionnant jamais le terrorisme islamiste qui aujourd’hui a assassiné tant des nôtres, tandis que les hommages se faisaient tous d’une prudence honteuse s’acharnant à ne pas nommer le mal, ne voilà-t-il pas que le Président, lors de l’hommage à nos 4 policiers égorgés ou poignardés selon les préceptes de Daech, nomme soudainement l’hydre islamiste.

L’hydre. Cet animal fabuleux de la mythologie
grecque en forme de serpent d’eau à sept têtes qui renaissaient au fur et à
mesure qu’on les coupait. Celui que seul Hercule sut terrasser.

L’hydre. Au figuré, un problème qui
réapparaît sans cesse en dépit des efforts accomplis pour le régler : Tenter
de s’en prendre à l’hydre de la bureaucratie. En vain.

L’hydre islamiste, qu’Il dit soudain, le Président

Outre qu’il parla de l’hydre islamiste,
notre Président appela à une société de vigilance. Tous nous devrons …
Mais nous devrons quoi, au fait ?

Eh bien voilà : désormais, nous devrions faire tout ce que eux, nos dirigeants,  n’ont pas fait. Et prendre d’abord en compte ce vocable que nous ignorions : les signaux faibles. Enoncé par le Ministre et repris en chœur par tous depuis.

Les Signaux faibles, répondit le Ministre

Petit rappel pour les Nuls comme votre
serviteur : En intelligence économique, les signaux faibles sont les
éléments de perception de l’environnement, opportunités ou menaces, qui doivent
faire l’objet d’une écoute anticipative, appelée veille, dans le but de
participer à l’élaboration de choix prospectifs en vue d’établir une stratégie,
et de réduire l’incertitude.

Ça, donc, c’est en intelligence économique. On
constate une extension de l’usage de la notion de  signal faible, dont la pertinence reste
à interpréter.

Olivier Mevel, dans sa thèse de doctorat en Sciences
de Gestion
[1], explique
que les signaux faibles sont des informations partielles et fragmentaires
fournies par l’environnement, éventuellement en parallèle de signaux forts. Des
signaux faibles sont des signaux à faible fréquence, voire des signaux non
apparents, mais déduits d’une information ou d’un fait. Plus concrètement,
ajoute-t-il, capter des signaux faibles consiste à dépasser un premier
niveau d’apparences, d’informations ou de réactions pour chercher des données augmentées.

Olivier Mevel conclut que la détection
des signaux faibles fait l’objet de différents processus de veille.
 Il y a même
un spécialiste, Philippe Cahen, auteur de Signaux Faibles, mode d’emploi[2],
qui  édite depuis 2003 une lettre
mensuelle des signaux faibles
.

Les signaux faibles?

Il y a encore des Cabinets de conseil qui
travaillent sur les signaux faibles au service de l’entreprise en
management et veille sociétale…

Seulement voilà : notre Ministre de l’Intérieur,
qui soudainement, comme tous depuis l’attentat islamiste au sein-même de la
Préfecture, n’a plus que ce mot à la bouche, nous énumère lesquels ils sont,
lesdits signaux faibles.

Explose alors soudain l’impéritie, le travail
non fait, l’expertise non réalisée, l’amateurisme de beaucoup : d’ailleurs,
se dédouane-t-il, il n’était pas aux commandes en 2015 bla bla, lorsque l’Imam
de la Mosquée de Gonesse en présenta une foultitude, de signaux, et d’ailleurs
encore, Ô combien souvent il répondit un pathétique et navrant Je ne sais
pas
.

Il sait, le Ministre, la nature des signaux
faibles.

Il sait, le Ministre, le nombre de policiers
présentant lesdits signaux. 20 tout de même, hein.

Seulement voilà : il ne sait pas
pourquoi ça n’a pas marché.

Seulement voilà : il ne nous a pas dit
pourquoi n’était pas discutée l’opportunité d’une Loi visant à destituer de
leur titre les policiers atteints du syndrome de signaux faibles.

Pourquoi.

Pourquoi.

Pourquoi.

Avant que d’en revenir au barbare qui égorgea
4 de ses collègues, revenons sur le cas de l’Imam de la Mosquée de Gonesse,
puisque fréquentée par notre homme. L’imam en question, au vu de signaux
faibles
 et même davantage, au vu de la radicalité de ses prêches et de ses
fréquentations[3],   avait été
licencié par les dirigeants de la mosquée de Sarcelles et avait fait l’objet,
en 2015, d’une mesure d’obligation de quitter le territoire français, mesure demandée
par les Services de Renseignements.

La mesure n’a jamais été appliquée.

Mieux : il possède, l’Imam, depuis
février 2017, et grâce à un mariage qu’il contracta fort à propos, un titre de
séjour valable jusqu’en 2020. Le voilà donc dirigeant impunément des prières à
Gonesse, lui que les Services de Renseignement qualifièrent de radicalisé.

Les voilà, énumérés par Christophe Castaner
lui-même lors de son audition par la Commission des Lois de l’Assemblée
nationale, les  différents éléments qui
marqueraient les signes d’une radicalisation islamiste. Les signaux faibles,
quoi.

  • Une pratique religieuse rigoriste,
    particulièrement exacerbée en matière de ramadan.
  • Un changement de comportement dans l’entourage.
  • Le port de la barbe.
  • Qu’il fasse la bise ou qu’il ne la fasse plus.
  • Est-ce que l’individu accepte de faire équipe
    avec une femme ou pas.
  • Est-ce qu’il a une pratique régulière et ostentatoire
    de la prière rituelle.
  • Est-ce qu’on a une présence d’une hyper kératose
    au milieu du front.
  • Le port du voile intégral pour un fonctionnaire
    féminin sur la voie publique.

Ce sont des indices qui doivent permettre
de déclencher une enquête approfondie sur ces sujets
, termina  le Ministre, lequel portait lui-même … la barbe
et se vit donc … injustement moqué : est-ce que 1 seul signal faible, ça
compte, dites-moi. Et est-ce que les malheureux musulmans qui, pendant le ramadan,
vont presque tous à la mosquée à l’instar des Juifs le jour du Grand pardon, ça
compte aussi comme pratique exacerbée de la religion ?

Pourquoi, concernant le tueur de notre
police, les signaux faibles sont-ils restés lettre morte.

Je ne sais pas.

Je ne sais pas.

Je ne sais pas.

Pourquoi Le Ministre a-t-il répété ad
nauseam que le tueur présentait les signes d’un employé intégré.

Lui dont plusieurs collègues avaient noté des
signes de radicalisation.

Lui dont les collègues affirment avoir
alerté leur hiérarchie.

Lui qui avait dit Charlie Hebdo ?
« C’est bien fait »

Lui qui avait changé de comportement à l’encontre
des femmes.

Lui duquel un rapport du service de la
préfecture de Paris met aujourd’hui en lumière le profil complexe.

Lui qu’à force de craindre auto-paralysé par
l’idéologie de la non-discrimination et du pas d’amalgame le délit de stigmatisation
et son corollaire du pas d’amalgame, a donc échappé à ce que ses signaux
faibles fussent considérés à leur juste mesure : sa conversion après son
mariage. Sa fréquentation d’une Mosquée aux prêches plus que discutables.

Nos faiblesses. Nos incessantes culpabilisations.
Nos censures. Dès lors que la chose a  à
voir avec l’islamisme.

Leurs compromissions. Leurs accointances discutables
et leurs présences lors d’inauguration de Centres de culture islamique divers, aux
côtés de personnalités douteuses : le 19 septembre encore, notre Ministre n’inaugurait-il
pas Le Centre de Lyon aux côtés de Kamel Kabtane et de  Mohammed Al-Issa, secrétaire général de la Ligue
islamique mondiale, la LIM qui dépend directement de l’Arabie saoudite et dont la
fonction affichée est de propager le wahhabisme dans le monde. Un Centre qui,
parmi ses invités-conférenciers, fit la part belle au  Frère musulman égyptien Omar Abdel Cassi.

Quand, face à l’infiltration islamiste, seront enfin prises concrètement des responsabilités politiques.

Quand nos dirigeants successifs cesseront-ils d’ergoter et de nous bassiner lors des Matinales, ou, pire, lors du prochain hommage aux victimes du prochain attentat terroriste islamiste, à propos de plans de détection de la déradicalisation?

Quand les Lois seront-elles changées et celles qui existent appliquées?

Hydre islamiste et Signaux faibles. Tout porte hélas à croire qu’une fois nos policiers enterrés, une fois nos colères et indignations apaisées, nous passions une fois de plus à autre chose. Hasta la vista.


[1] 2004.

[2] Eyrolles.
Décembre 2010.

[3] L’Imam préchait
alors à Sarcelles, rappelle François Pupponi, ancien maire de la ville.

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