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Israël, quand relèveras-tu la tête ? (par Shraga Blum)

ASSEZ ! Il y a quelque chose de particulièrement insupportable à la vue de ces images de Juifs insultés, giflés, jetés à terre, roués de coups et menacés de lynchage par des Arabes, en Israël, sous leurs quolibets antisémites et leurs rires, et ont fait le tour du monde. Ces scènes font inévitablement remonter à la surface de la mémoire meurtrie de notre peuple, celles en noir et blanc, datant de la Nuit de Cristal et des horreurs qui ont suivi, de ces pauvres Juifs sans défense livrés à la sauvagerie de nazis goguenards, qui avant de les tuer jouaient avec eux comme le chat avec la souris. Mais ces nouvelles images sont en couleur, et cela se passe aujourd’hui, dans l’Etat juif, dans sa capitale, comme s’il s’agissait pour ces sauvages primitifs d’une offrande d’amour à Allah à l’occasion du Ramadan, sommet du calendrier de la « religion de paix et de tolérance ». Comment est-il possible, après 73 ans d’existence, que l’on permette ainsi de se développer une violence antisémite en pleine rue dans le pays qui fut créé entre autres pour que les Juifs ne soient plus à la merci de la haine bestiale ? Doit-on tout accepter, même le pire, au nom d’une volonté de coexistence qui n’est comprise qu’à sens unique ou « pour éviter un embrasement » de foules fanatisées ? Le slogan « Plus jamais ça » se noie-t-il dans le politiquement correct dès qu’il s’agit d’une catégorie bien définie d’agresseurs ?

ASSEZ, des fumeuses justifications sociologiques, socio-économiques, culturelles ou psycho-ridicules à la violence arabo-musulmane, une pathologie répandue dans bien d’autres zones de frictions avec des musulmans. Que ce soit le maire travailliste de Tel-Aviv Ron Huldaï qui parle de « frustration » des deux agresseurs du rav Mali à Jaffa ou de commerçants arabes du soukh de la Vieille ville qui parlent de « jeunes désœuvrés livrés à l’ennui », ces violences inacceptables dont la haine est le seul moteur sont toujours expliquées, relativisées, contextualisées voire justifiées, dès qu’elles sont le fait d’Arabes contre des Juifs. Être indulgent envers des crimes commis par une catégorie humaine spécifique n’est autre qu’une forme de racisme car on considèrerait qu’il est dans sa nature d’être violente et qu’il ne sert donc à rien de l’en blâmer ou de lui demander des comptes ! Ces hordes de voyous ne sont pas sous le coup d’une « bouffée délirante » due à une consommation de cannabis, ils sont par contre imbibés de « bouffées » de cette haine antijuive séculaire remise à la sauce islamique qui circule sur les réseaux sociaux, qui est diffusée dans les mosquées et inculquée à Ramallah autant qu’à Gaza.

ASSEZ, de l’argument ressassé d’une « minorité qui ne représente pas la majorité ». On a souvent vu des minorités au sein d’un pays provoquer des catastrophes. Une société saine doit être capable de se dresser contre des manifestations nocives venant de son sein. Or, les élites politiques, religieuses et associatives de la population arabe israélienne ne se sont pas seulement abstenues de condamner les nombreuses agressions antisémites de ces dix derniers jours, mais celles qui se sont exprimées ont apporté leur soutien aux émeutiers, dénoncé des « provocations juives » et appelé à une nouvelle Intifada. Les imams dans les mosquées, le Haut comité de suivi des Arabes israéliens et les partis arabes à la Knesset ont pris soin de se munir de bidons d’essence et d’allumettes au lieu de lances à eau comme il aurait fallu. Ayman Oudeh, président de la Liste arabe a ainsi pu impunément écrire lundi : « La révolte décisive s’achèvera avec la fin de l’occupation et lorsque le drapeau de la Palestine flottera sur les mosquées, les églises et les murailles de Jérusalem, de la Jérusalem libérée ! »

ASSEZ, de la montée aux barricades pavlovienne des médias et de la gauche dès qu’il est question d’une réaction juive à ces actes inacceptables, réaction légitime à laquelle ils attribuent par avance la responsabilité des agressions antijuives futures. Et quelle réaction ! Ni passages à tabac, ni lynchages, ni tentatives d’assassinat,  mais une marche de protestation sur les lieux des méfaits pour dire qu’il est temps de faire cesser cette violence arabe antisémite. Malgré les cris « A mort les Arabes » scandés par certains écervelés, et qui sont à dénoncer sans réserves, il faut reconnaître que le mouvement Lehava a été le seul à prendre l’initiative d’organiser cette marche, ce qui lui d’ailleurs valu d’être qualifié de « pyromane » par les « bien-pensants » !! C’est ce que disait encore lundi matin à la radio le député Mossi Raz (Meretz), qui avec une mauvaise foi coutumière affirmait que toutes ces violentes émeutes ont eu pour point de départ la marche organisée par le mouvement Lehava, comme  si rien n’avait précédé cette marche de ras-le-bol. Il ne peut y avoir d’équivalence morale entre l’agresseur et celui qui réagit.

ASSEZ, de ce faux-nez éthique de cette gauche culpabilisatrice et hypocrite qui accable ses frères autant qu’elle absout les ennemis déclarés. Elle a été une nouvelle fois surprise dans sa nudité morale et politique : elle, dont le mantra est de souhaiter l’expulsion des Juifs de Judée-Samarie et leur « rapatriement » dans les frontières d’avant le 4 juin 1967 aurait dû être au premier rang pour prendre la défense du rav Eliyahou Mali, tabassé en pleine rue à Jaffa. Il y a quinze ans, lui et sa famille avaient quitté Beit El pour relever le défi du mélange des populations et s’insérer dans cette ville mixte du littoral. Mais que nenni. Embourbée dans sa préférence obsessionnelle pour l’Autre, elle a une nouvelle fois failli en donnant raison à ceux qui considèrent cette famille, la yeshiva qu’il a ouvert et ses élèves comme des « intrus et des « éléments étrangers » dans cette banlieue de Tel-Aviv. Ceux qui bêlent la coexistence à longueur d’année auraient dû être les premiers à se révolter contre cette agression antisémite et exiger la réciprocité minimale. Les slogans scandés par les émeutiers arabes à Jaffa ou à Jérusalem ne sont pas dirigés contre la droite, mais contre l’existence même de l’Etat d’Israël. Le rav Mali et ses élèves ont été qualifiés de « colons » à Jaffa autant par les manifestants que par les députés arabes qui les soutiennent et les galvanisent. « On ne veut pas de vous dans ce pays » ont dit en substance ces voyous. La réaction à ces violences ne devrait être ni de droite ni de gauche, elle devrait émaner d’un mouvement général de colère et de protestation, une clameur juive, sioniste, celle d’un peuple debout qui proclame que dans l’Etat d’Israël, le seul pays au monde où les Juifs sont la majorité, on ne pourra plus gifler un juif dans le tramway, faire envoler son chapeau et le rouer de coups lorsqu’il se baisse pour le ramasser, tabasser un rabbin en pleine rue ou presque lyncher un père de neuf enfants près des murailles de la Vieille ville avant de mettre le feu à sa voiture. Si les agressions antisémites sont insupportables en diaspora, que dire lorsqu’elle se déroulent en pleine rue dans des villes d’Israël ?  La Vieille ville de Jérusalem de ces derniers jours ressemblait à certaines banlieues françaises dans leurs « heures de gloire ».  « Curieusement », avec la même engeance…

ASSEZ, de la honte pour notre démocratie de voir fanfaronner à la Knesset des députés qui glorifient les terroristes, leur accordent de diplômes de reconnaissance pour « héroïsme », justifient les attentats antijuifs, salissent l’Etat juif à l’étranger en le comparant à l’Allemagne nazie, appellent au boycott de l’Etat d’Israël et rêvent à voix haute de le voir disparaître en tant que tel. Il existe une loi invalidant la candidature de ce genre d’attitude mais lorsqu’elle est mise en action, la Cour suprême repêche les candidats au nom d’une idée galvaudée de la liberté d’expression !

ASSEZ, de l’humiliation du peuple juif sur le Mont du Temple ! Des jeunes arabes se filment en train de jouer au football sur l’Esplanade, devant le Dôme du Rocher, où se dressait le Saint des Saints, et pas plus tard qu’il y quelques jours, des centaines de voyous musulmans galvanisés, drapeaux du Hamas en main, y ont scandé des slogans à la gloire du chef terroriste Mohamed Def et promis de « libérer Al-Aqsa et la ‘Palestine’ par le feu et le sang », sans que la police ne lève le petit doigt. A l’inverse, les Juifs qui s’y rendent ont interdiction formelle de prononcer la moindre prière, même par mouvement des lèvres, ni de porter des signes ostensibles de judéité ou des accessoires sous peine d’être arrêtés par la police israélienne, expulsés manu militari et amenés au poste pour interrogatoire ! Les sbires du Waqf veillent aussi à ce que les Juifs ne puissent pas boire aux robinets aménagés sur l’Esplanade. Les renards règnent toujours en maîtres sur le lieu le plus sacré du peuple juif, 54 ans après la libération du Mont du Temple.

ASSEZ, de cette retenue permanente de Tsahal face aux attaques du Hamas et du Jihad Islamique, que nul autre pays au monde ne permettrait. C’est le 25 avril 2001 qu’était tirée la première roquette depuis la bande de Gaza, et depuis, ce ne sont pas moins de 8000 roquettes et missiles qui ont visé la population civile israélienne, la plupart depuis la tragique et irresponsable destruction du Goush Katif avant laquelle ses architectes et partisans nous promettaient le calme et tournaient en ridicule ceux qui annonçaient des missiles sur Ashdod, Ashkelon et Tel-Aviv. Face aux innombrables provocations du Hamas et du Jihad Islamique, combien de promesses non tenues et d’avertissements non suivis d’effets par nos responsables politiques et militaires ? Alors que la dissuasion et la plus grande fermeté sont les mots-clés dans le face-à-face entre un Etat de droit et des organisations terroristes qui ont une foi mais pas de loi, Israël montre trop de faiblesse et de temporisation, message qui indique aux organisations terroristes qu’elles peuvent jouer avec les nerfs et la vie des Israéliens car on ne sait plus gagner ou « on-ne-veut-pas-d’escalade ».

ASSEZ, de cet « à-plat-ventrisme » des gouvernements israéliens successifs face aux éructations antisémites du dictateur néo-ottoman Erdogan ou aux agressions verbales permanentes des autorités jordaniennes, ce royaume artificiel créé à partir d’une amputation du territoire dévolu au Foyer national juif !

Et ASSEZ, de cette tolérance extrême manifestée envers la kyrielle d’organisations anti-israéliennes qui ont pignon sur rue dans le pays, sabotent les bases de l’Etat juif, diabolisent Tsahal dans les forums internationaux ou sur le territoire national, grâce à une manne financière européenne !

Un fil invisible relie toutes ces considérations amères : l’érosion de l’honneur national et de la fierté juive qui furent pourtant parmi les moteurs du sionisme et du retour à une indépendance juive. Un « Juif nouveau », debout et fier, exigeant le respect, devait effacer celui qui durant des siècles avait courbé l’échine, tendu la joue gauche, s’était fait discret plutôt que de réagir face aux humiliations. Après 73 ans d’existence, force est de constater que ces réflexes diasporiques et de dhimmitude sont encore présents.

A force de faire le gros dos, de ne pas réagir, de céder, d’essayer de « comprendre » voire excuser l’Autre quand il nous agresse, de « vouloir éviter l’escalade » ou montrer jusqu’au masochisme « que l’on n’est pas comme eux », on finit par n’avoir plus aucun respect pour soi-même et par conséquent, permettre que se produisent en Israël des scènes et des attitudes que l’on aurait jamais imaginé dans un Etat juif, comme celles énumérées plus haut.

Israël, quand relèveras-tu la tête ?

Shraga Blum, en hommage à Jacques Kupfer, z.l. 

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