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Pourquoi la reine Élizabeth II a toujours refusé de mettre un pied en Israël / La plupart des responsables de la communauté juive cités par les médias israéliens ont fait l’éloge de la souveraine disparue, sans trop insister sur la question de sa non-visite en Israël, tout en indiquant à titre anecdotique que Charles avait été circoncis selon une tradition ancestrale associant la famille royale à une descendance du roi David de la Bible.

By 11 septembre 2022Lève-toi !

Pourquoi la reine Élizabeth II a toujours refusé de mettre un pied en Israël
La mort de la reine Elizabeth II dans la presse israélienne.
UPI/Newscom/SIPA
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Pourquoi la reine Élizabeth II a toujours refusé de mettre un pied en Israël
Rendez-vous manqué
Par Julien Lacorie
Publié le 09/09/2022 à 18:30

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Si la reine, qui était aussi la gouverneure suprême de l’église d’Angleterre, a sillonné plus d’une centaine de pays dont la Jordanie et l’Égypte, elle n’a jamais voulu fouler la terre sainte. Pour des raisons personnelles et sans doute géopolitiques. Ce qui en Israël a toujours suscité une vraie amertume.
Passé le premier moment d’émotion, la disparition d’Élizabeth II a laissé en Israël un certain arrière-goût d’amertume, le sentiment d’un rendez-vous manqué. Durant ses 70 ans de règne, la reine a en effet refusé jusqu’au bout de mettre les pieds en Israël, alors qu’elle a sillonné plus d’une centaine de pays. Toujours discrète, elle ne s’est jamais expliquée publiquement sur cet étrange « boycott ». Au titre de « Gouverneure suprême de l’église d’Angleterre » il aurait été logique qu’elle se rende en Terre sainte. Mais elle s’est contentée de s’en rapprocher lors d’un voyage en Jordanie.

À cette occasion en 1984, selon des témoins, elle se serait écriée « combien c’est effrayant » lorsque des avions israéliens étaient passés au-dessus d’elle. Elle aurait également qualifié de « déprimante » une carte de la Cisjordanie où figuraient les colonies israéliennes disséminées dans cette région.

AFFRONTEMENTS AVEC LES SOLDATS BRITANNIQUES
Certains commentateurs, tout en lui rendant hommage, ont avancé comme possible explication sa volonté de ménager la susceptibilité des pays musulmans producteurs de pétrole. Des historiens et des diplomates avancent une autre raison beaucoup moins terre à terre. La reine n’aurait jamais oublié ni pardonné les affrontements parfois violents entre soldats britanniques et membres des mouvements clandestins sionistes en Palestine à l’époque du mandat britannique. Cette confrontation s’est achevée en 1948 par un départ sans gloire des troupes britanniques et la création de l’État d’Israël. Bref, un mauvais souvenir de jeunesse pour celle qui est montée sur le trône quatre ans plus tard.

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Résultat : aucune visite qualifiée de « royale » par Buckingham Palace n’a eu lieu en Israël, qui a toutefois eu droit à de sérieux lots de consolation. Le prince Philip, l’époux décédé d’Élizabeth II, est venu en 1994 à Jérusalem pour recevoir à titre posthume au nom de sa mère, la princesse Alice enterrée sur le Mont des Oliviers, le titre de Juste parmi les nations pour avoir sauvé durant la Seconde Guerre mondiale des juifs des griffes de l’occupant nazi en Grèce. Charles, le nouveau roi, à l’époque prince de Galles, a assisté à l’enterrement d’Yitzhak Rabin, le Premier ministre assassiné en 1995, puis à celui de l’ex président Shimon Peres en 2018, avant de participer à Jérusalem à un forum sur l’Holocauste à l’occasion du 75ème anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz.

De leur côté de nombreux dirigeants israéliens ont eu droit à des audiences auprès de la reine qui ne leur a jamais fermé la porte de son palais. Shimon Peres, a même eu droit à l’insigne de l’Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges que la reine lui a remis en 2008 au palais de Buckingham. La plupart des responsables de la communauté juive cités par les médias israéliens ont fait l’éloge de la souveraine disparue, sans trop insister sur la question de sa non-visite en Israël, tout en indiquant à titre anecdotique que Charles avait été circoncis selon une tradition ancestrale associant la famille royale à une descendance du roi David de la Bible.

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