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En tant qu’athée, je crois vraiment que l’Afrique a besoin de DieuLes missionnaires, et non l’aide en argent, sont la solution au plus grand problème de l’Afrique – l’écrasante passivité de la mentalité des peuples.

By 4 décembre 2017Monde
PUBLIÉ PAR GAIA – DREUZ LE 3 DÉCEMBRE 2017

Les missionnaires, et non l’aide en argent, sont la solution au plus grand problème de l’Afrique – l’écrasante passivité de la mentalité des peuples.

Avant Noël je suis revenu, après 45 ans, au pays que j’ai connu, enfant, comme le Nyasaland. Aujourd’hui c’est le Malawi, et l’Appel de Noël du Times inclut une petite œuvre de bienfaisance britannique qui y travaille. « Pump Aid » aide les communautés rurales à installer une pompe rustique permettant aux habitants de conserver les puits de leur village fermés et propres. Je suis allé voir ce travail.

Il m’a inspiré, renouvelant ma foi faiblissante dans les aides au développement. Mais mes déplacements au Malawi ont fait ressurgir aussi une autre croyance que j’ai essayé de bannir toute ma vie, mais une observation que j’ai été incapable d’éviter depuis mon enfance africaine. Il confond mes croyances idéologiques, refuse obstinément de se conformer à ma vision du monde et a perturbé ma croyance grandissante en l’inexistence de Dieu.

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Maintenant athée confirmé, j’en suis arrivé à être convaincu de l’énorme contribution de l’évangélisation chrétienne en Afrique, nettement distincte du travail des O.N.G. séculières, des projets gouvernementaux et des aides internationales. Ces derniers seuls ne suffiront pas. L’éducation et la formation seules ne suffiront pas. En Afrique, le christianisme change les cœurs des personnes. Il apporte une transformation spirituelle. La renaissance est réelle. Le changement est bon.

J’avais l’habitude d’éviter cette vérité en applaudissant – comme vous pouvez le faire – au travail pratique des églises missionnaires en Afrique. C’est dommage, dirais-je, que le salut fasse partie du lot, mais les chrétiens, noirs et blancs, qui travaillent en Afrique guérissent vraiment les malades, enseignent à lire et à écrire ; et seul le matérialiste le plus obtus pourrait considérer un hôpital ou une école de mission et dire que le monde serait meilleur sans eux. J’admettrais que si la foi est nécessaire pour motiver les missionnaires à aider, eh bien, qu’il en soit ainsi ; mais ce qui compte, c’est l’aide, pas la foi.

Mais cela ne correspond pas aux faits. La foi fait plus que soutenir les missionnaires ; elle est également transférée à leur troupeau. C’est là l’effet qui importe si immensément, et que je ne peux m’empêcher d’observer.

D’abord, donc, l’observation. Nous avons eu des amis missionnaires et, enfant, j’étais souvent avec eux ; je restais également seul avec mon petit frère, dans un village africain rural traditionnel. Dans la ville nous avions des Africains qui travaillaient pour nous et qui étaient convertis et étaient des croyants affermis. Les chrétiens étaient toujours différents. Loin d’avoir effrayé ou confiné ses convertis, leur foi semblait les avoir libérés et détendus. Il y avait une vivacité, une curiosité, un engagement dans le monde – une droiture dans leurs rapport d’affaires avec les autres – qui semblaient absents dans la vie africaine traditionnelle. Ils se tenaient droits.

Parcourir à 24 ans le continent par voie de terre a renforcé cette impression. D’Alger vers le Niger, le Nigéria, le Cameroun et la République centrafricaine, puis à travers le Congo au Rwanda, en Tanzanie et au Kénya, quatre amis étudiants et moi avons conduit notre vielle Land Rover jusqu’à Nairobi.

Nous dormions sous les étoiles, aussi il nous importait, en atteignant les régions plus peuplées et plus anarchiques du sud du Sahara, de trouver un endroit sûr à la tombée de la nuit. Souvent près d’une mission.

Toutes les fois que nous entrions dans un territoire où travaillaient des missionnaires, nous avons dû reconnaître que quelque chose changeait sur les visages des personnes que nous rencontrions et à qui nous parlions : quelque chose dans leurs yeux, la manière directe qu’elles avaient de vous approcher, d’homme à homme, sans détourner le regard vers le bas ou au loin. Elles n’étaient pas devenues plus respectueuses envers des étrangers – par certains côtés plutôt moins – mais elles étaient plus ouvertes.

Cette fois au Malawi ce fut la même chose. Je n’ai rencontré aucun missionnaire. Vous ne rencontrez pas de missionnaires dans les halls des hôtels de luxe en discussion sur des documents de stratégie de développement, comme vous le faites avec les grandes O.N.G. Mais à la place j’ai noté qu’une poignée des membres africains les plus impressionnants de l’équipe de « Pump Aid » (en grande partie du Zimbabwe) étaient, en privé, des chrétiens solides. « En privé » parce que l’œuvre de bienfaisance est entièrement laïque et je n’ai jamais entendu aucun de leurs membres parler de religion pendant leur travail dans les villages. Mais j’ai saisi des références chrétiennes dans nos conversations. J’en ai vu un qui étudiait un manuel religieux dans la voiture. Un autre, un dimanche, est parti à l’église à l’aube pour un service de deux heures.

Il me plairait de croire que leur honnêteté, leur diligence et leur optimisme dans le travail n’étaient pas reliés à leur foi personnelle. Leur travail était séculier, mais il était à coup sûr affecté par ce qu’ils étaient. Ce qu’ils étaient, d’autre part, était influencé par la conception de la place de l’homme dans l’univers que le christianisme leur avait enseigné.
C’est une mode depuis longtemps parmi les sociologues universitaires occidentaux de placer les systèmes de valeurs tribaux à l’abri des critiques fondées sur notre propre culture : ce qui est « leur » est donc ce qui est le mieux pour « eux », authentique et intrinsèquement de valeur égale aux nôtres.

Je ne les suis pas. J’observe que la croyance tribale n’est pas plus pacifique que la nôtre ; et elle supprime l’individualité. Les gens pensent collectivement, et d’abord en termes de communauté, de famille étendue et de tribu. Cette mentalité traditionnelle rurale nourrit la politique de « l’homme fort » et de bandit de la ville africaine : le respect exagéré du chef vantard et l’incapacité (littérale) de comprendre l’idée même d’opposition loyale.

L’inquiétude – la crainte des mauvais esprits, des ancêtres, de la nature et de la brousse, d’une hiérarchie tribale, des choses banalement quotidiennes – pénètre profondément dans la structure entière de la pensée africaine rurale. Chaque homme a sa place et, que ce soit crainte ou respect, un grand poids pèse lourdement sur l’esprit individuel, bloquant toute curiosité. Les gens ne prennent pas d’initiative, ne prennent pas eux-mêmes les choses en mains ou sur leurs propres épaules.

Comment, avec un pied dans chaque camp, puis-je expliquer cela? Quand le touriste philosophe passe d’une vision du monde à l’autre, il trouve – au moment même du passage dans la nouvelle – que le langage pour décrire le paysage à la première lui échappe. Mais laissez-moi tenter un exemple : Celui de la réponse donnée par Sir Edmund Hillary à la question : Pourquoi escaladez-vous la montagne ? « Parce qu’elle est là », a-t-il répondu.

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Pour l’esprit africain rural, c’est là une explication de la raison pour laquelle on n’escaladerait pas la montagne. Elle est… bien, là. Juste là. Pourquoi s’en occuper ? Il n’y a rien à faire à son sujet, ou avec elle. L’explication suivante de Hillary – que personne ne l’avait escaladée – vient comme une raison supplémentaire pour rester passif.

Le christianisme d’après la Réforme et d’après Luther, avec son enseignement d’un lien direct, personnel, à double sens entre l’individu et Dieu, lien sans médiation de la collectivité et sans subordination à aucun autre être humain, pénètre et démolit le cadre philosophico-spirituel que je viens de décrire. Il offre quelque chose à quoi s’accrocher à ceux qui sont impatients de rejeter une pensée collective tribale qui s’effondre. Voilà pourquoi et comment il libère.

Ceux qui veulent que l’Afrique marche debout dans la compétition globale du XXIe siècle ne doivent pas se tromper eux-mêmes en pensant que pourvoir aux besoins matériels ou même fournir le savoir-faire qui accompagne ce que nous appelons le développement apportera le changement. Tout un système de croyances doit d’abord être supplanté.

Et je crains qu’il ne doive être supplanté par un autre. Enlever l’évangélisation chrétienne de l’équation africaine peut laisser le continent à la merci d’une fusion pernicieuse de Nike, du sorcier, du téléphone portable et de la machette.

Merci à Aleth pour la traduction

Source : Timesonline.co.uk

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