Au cœur de l’Évangile de Luc, nous rencontrons un passage de l’Écriture qui réaffirme indéniablement la souveraineté de Dieu, la nature pécheresse de l’humanité et l’inévitable besoin de repentance. Luc 13:1-5 présente un discours incisif de Jésus-Christ qui dissipe simultanément la notion de souffrance comme rétribution divine pour des péchés spécifiques et exhorte tous les pécheurs à se repentir.
Dans le contexte turbulent de la région palestinienne du premier siècle, remplie de bouleversements politiques, de conflits religieux et d’instabilité sociale, nous trouvons Jésus traitant de deux incidents apparemment disparates : le massacre de fidèles galiléens par Ponce Pilate et l’effondrement de la tour de Siloé. . Dès le départ, il est important de noter que ces événements ne sont pas mentionnés en dehors de l’évangile de Luc. Néanmoins, leur mention dans le discours du Christ fournit un aperçu inestimable des idées fausses culturelles dominantes concernant le péché et la souffrance, ainsi que l’universalité du péché et l’exigence de la repentance.
Deuxièmement, dans ce passage, il est évident que Jésus était bien informé des affaires courantes et supposait la même chose de son auditoire. Cela implique la justice, et même la nécessité, pour les chrétiens d’être conscients des événements actuels. Tout en maintenant un équilibre pour éviter les préoccupations mondaines excessives, un engagement mesuré avec les problèmes contemporains aide à ancrer l’urgence de l’Évangile dans les réalités de notre époque.
Une lecture attentive du passage révèle la profondeur de sa portée théologique. Alors que Jésus entend parler des adorateurs galiléens, dont le sang Pilate avait mêlé à leurs sacrifices, il pose une question qui perce le cœur des présupposés de son auditoire : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de pires pécheurs que tous les autres Galiléens parce qu’ils ont souffert de cette façon ? ? » ( Luc 13:2, ESV ). Dans sa sagesse divine, Jésus reconnaît la notion populaire selon laquelle la souffrance était proportionnelle au péché, une compréhension biaisée qui fait écho à la position erronée des consolateurs de Job.
La réponse de Jésus fut sans équivoque, gardant à l’esprit qu’il s’adressait à des non-croyants : « Non, je vous le dis ; mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous également » ( Luc 13 : 3 ). Il démonte complètement l’hypothèse de la souffrance personnelle comme signe d’un état de péché extraordinaire, démontrant à la place la nature universelle du péché et sa conséquence ultime : la mort.
Encore une fois, Jésus introduit une autre calamité – la chute de la tour de Siloé, tuant dix-huit personnes. Ici, Jésus répète la question et fournit une réponse identique ( Luc 13:4-5, ESV ). Cette répétition souligne la prévalence universelle du péché et la nécessité conséquente de la repentance.
Ces deux événements calamiteux mettent en évidence la souveraineté absolue de Dieu. Le discours du Christ n’implique pas que Dieu a directement causé ces tragédies comme moyen de rétribution. Au contraire, cela met en évidence le fait que la souffrance et la mort existent dans le monde en raison de la rébellion de l’homme contre Dieu, c’est-à-dire le péché.
Chaque personne, chaque homme, femme ou enfant, est né dans le péché avec une nature pécheresse, une doctrine connue sous le nom de péché originel. Le point n’est pas que ces Galiléens ou les victimes de la tour de Siloé étaient de plus grands pécheurs, mais que nous avons tous péché et sommes privés de la gloire de Dieu ( Romains 3:23, ESV ). Par conséquent, la présence de la souffrance n’est pas nécessairement indicative d’un état de péché personnel, mais témoigne plutôt de la réalité d’un monde déchu, imprégné de péché.
Jésus ne laisse pas son auditoire s’attarder sur le destin tragique des Galiléens ou des victimes de la tour de Siloé. Au lieu de cela, il utilise ces événements comme un appel urgent à la repentance, un appel de clairon qui résonne tout aussi bien pour les lecteurs d’aujourd’hui. La phrase « si vous ne vous repentez, vous périrez tous également » est répétée deux fois ( Luc 13:3, 5 , ESV), lui conférant un poids profond. La répétition est une méthode d’emphase dans la littérature hébraïque, et ici, elle accentue l’inévitabilité et la nécessité impérieuse de la repentance.
Le christianisme biblique et la théologie conservatrice maintiennent une vision solide de la repentance, comprenant à la fois la contrition et la conversion. La contrition est une douleur sincère pour le péché, découlant de la reconnaissance de sa transgression contre l’incomparable sainteté de Dieu. Un article de Ligonier le dit ainsi : « Dans la repentance, les croyants se détournent de leurs péchés et se tournent vers Dieu dans la contrition et le brisement, espérant dans la miséricorde qu’Il offre aux pécheurs en Christ. Une telle reconnaissance conduit le pécheur à se tourner vers le Christ dans la foi, confessant son propre état de pécheur et la Seigneurie du Christ, incarnant ainsi la conversion.
Dans son appel à la repentance, Jésus ne propose pas une prescription légaliste ou un changement de comportement superficiel et superficiel. Au lieu de cela, il invite ses auditeurs à se détourner sincèrement du péché et à s’abandonner complètement à la volonté de Dieu, comme en témoigne une vie transformée.
Le message de Jésus dans ce passage, bien qu’indéniablement interpellant, est loin d’être dénué d’espérance. C’est plutôt le message d’espoir et il pointe vers la justice divine de Dieu, une justice qui n’attribue pas arbitrairement la souffrance en fonction des degrés perçus de péché, mais une justice qui est intrinsèquement liée à sa miséricorde et à sa grâce.
Le péché universel de l’homme mérite en effet la mort. Mais Dieu, dans son amour et sa miséricorde sans limites, fournit un moyen d’évasion par la foi en son Fils, Jésus-Christ. La croix du Christ est l’expression ultime de la justice divine, là où la juste colère de Dieu contre le péché et son amour insondable pour les pécheurs se rencontrent. En tant que tel, l’appel à la repentance n’est pas simplement un avertissement d’une catastrophe imminente, mais plutôt un appel à embrasser la grâce et le pardon disponibles en Christ.