“La communauté juive est la seule à qui on demande des comptes sur ce qui se passe dans un autre pays », relève le directeur de Fondapol.
Un nouveau rapport publié par l’American Jewish Committee (AJC) réalisé par l’IFOP en partenariat avec Fondapol montre que le sentiment d’insécurité que ressentent les Français juifs s’est transformé. C’est désormais la peur, ancrée dans la réalité, une majorité d’entre eux ayant été directement confrontés à l’antisémitisme.
Il n’est plus possible de dissocier l’antisionisme de l’antisémitisme, même s’il reste quelques personnes d’une mauvaise fois crasse à le nier. La première cause expliquant l’antisémitisme est, pour 57 % des Français, la « haine d’Israël ».
Anne-Sophie Sebban-Bécache est directrice de l’antenne française de l’American Jewish Committee explique, sans oser directement mentionner les journalistes, coupables qu’elle désigne, explique :
[C’est] la superposition, la fusion de deux haines, celle d’Israël et des juifs. On a laissé depuis vingt ans prospérer de faux discours diabolisant Israël, le sionisme, et donc les juifs.
Cela fait des années que le président Macron promet de lutter contre l’antisémitisme « avec la plus grande force ». Je ne vais pas lui jeter la première pierre et vous non plus : tous les présidents avant lui ont fait la même promesse. Personne n’a rien fait d’efficace, car personne ne peut s’attaquer aux trois sources du problème :
- Les médias. L’audiovisuel public jette de l’huile sur le feu et incite à la haine des juifs. C’est sa mission de service public. L’AFP fournit la matière. Les autres médias suivent dans la foulée.
- L’immigration musulmane – « C’est une honte de maintenir ce tabou [l’antisémitisme musulman] à savoir que dans les familles arabes en France, l’antisémitisme on le tète avec le lait de la mère », disant Georges Bensoussan en 2015, citant le sociologue Smaïn Laacher.
- Les communistes et autres mouvements d’extrême gauche, activement antisémites, contrairement à l’antisémitisme passif d’une partie de l’extrême droite et des nazis.
L’étude de l’IFOP révèle que, depuis les massacres du 7 octobre :
- 86 % des Français juifs estiment qu’ils vivent sous la menace d’attaques antisémites,
- 61 % des familles mettent leurs enfants dans une école privée.
- 56 % d’entre eux estiment que le niveau de menace est important.
- 25 % des juifs en France ont été victimes d’un acte antisémite depuis le 7 octobre.
- 12 % ont été plusieurs fois agressés.
- 33 % des Juifs disent avoir réduit ou arrêté leurs déplacements en Uber (parce que les chauffeurs sont souvent musulmans).
- 44 % ne portent plus la kippa dans la rue.
- Environ 20 % ont enlevé la mezouza de leur porte.
Non documenté, mais confirmé par de nombreux témoignages, les Français juifs ne font plus monter les livreurs à cause de la mézouza sur la porte d’entrée, ou passent leur commande sans donner leur nom de famille. Beaucoup vont même jusqu’à changer de nom sur les sites commerçants en ligne. Ils deviennent « invisibles »…
Et les étudiants juifs ne veulent plus mettre les pieds dans leur université.
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Autre enseignement inquiétant de l’enquête : le « rajeunissement de l’antisémitisme ».
- 35 % des moins de 25 ans estiment qu’il est justifié de s’en prendre aux juifs en raison de leur soutien supposé à Israël, contre 21 % de la population générale.
Dominique Reynié estime ainsi que « chez les jeunes générations, exposées au déversoir des réseaux sociaux, l’antisémitisme devient ordinaire ».
Antisémitisme importé : les Musulmans, largement en tête de l’antisémitisme
Le rapport a également montré qu’il y a eu une augmentation significative des sentiments antisémites au sein de la population musulmane en France et que les écoles sont le lieu commun pour les attaques antisémites.
Conclusion : « D’abord samedi, ensuite dimanche »
La France s’est trahie en laissant gagner les antisémites. Les Français ont peur, et ils ont raison. Ils ne croient plus en rien, n’ont pas les moyens de défendre leurs valeurs, ils ne sont pas soutenus par leur gouvernement dont ils attendent tout et reçoivent peu.
Et je vous promets qu’ils voteront demain pour ceux dont ils rejettent aujourd’hui les décisions qui les peinent.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.