Le Likud, le parti du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dénoncé dimanche l’ingérence des États-Unis dans la campagne législative israélienne en cours.

Cinq anciens conseillers spéciaux du président américain Barack Obama, sont activement impliqués dans une ONG américaine soupçonnée de financer illégalement les principaux partis de l’opposition israélienne dans le but d’empêcher la réélection du dirigeant israélien, (le Monde Juif).

Selon le Likud, l’ONG OneVoice, dirigée par Jeremy Bird, un homme clé dans l’élection de Barack Obama à la présidentielle de 2008, finance en Israël une campagne intitulée V15 (Victoire pour 2015), notamment avec des subventions du gouvernement américain, bénéficiant à des partis opposés à la politique de M. Netanyahu, en particulier sur la question du conflit israélo-palestinien.

Malgré la présence incontestée de conseillers d’Obama en Israël, la Maison Blanche réfute catégoriquement toute ingérence dans la campagne israélienne en cours.

Un démenti insuffisant pour le sénateur républicain, Ted Cruz, pro-israélien notoire, qui a demandé au Département d’État et au Secrétaire d’État, John Kerry, une enquête approfondie sous 15 jours.

« L’administration Obama devrait concentrer ses critiques contre les ennemis bien réels des États-Unis et non sur nos alliés indéfectibles. », a-t-il fustigé dans sa lettre adressée au Département d’État.

Ce qu’il faut savoir pour comprendre

{NDLR JFORUM En cause; L’O.N.G V15 (Victory 2015), liée à la société américaine “OneVoice” offre de renverser le Premier ministre israélien, Binyamin Netanyahou ou plus largement d’installer un gouvernement de gauche en Israël. Les députés Amir Peretz et Hilik Bar, avec Yoel Hasson, ont ouvert un centre d’accueil à la Knesset établi par l’organisation américaine” OneVoice”. Tous les trois sont sur la liste du camp sioniste. “OneVoice reçoit son financement de la Maison Blanche,” affirment plusieurs journalistes.

L’association One Voice est une association de loi de 1908 de droit alsacien-mosellan, fondée en 1995 militant pour le « droit absolu des animaux au respect ».  Mais derrière son ambition d’éthique animale est planétaire, se cache un interventionnisme politique militant vert de gauche pro palestinien. }

Toute l’affaire par IsraPresse

« Celui qui se tait à quelque chose à cacher ! » C’est ce qu’à lancé dimanche le vice-Premier ministre Ofir Akounis  (Likoud) devant les journalistes réunis à la conférence de presse donnée au Beit Sokolov, à Tel-Aviv, attaquant directement Yitzhak Herzog. Aux côtés de la vice-ministre des Transports Tzipi Hotovely, les députés Miri Regev et Yariv Levin et l’avocat du Likoud et du Premier ministre Binyamin Netanyahou, Maître David Shomron, l’élu détaillait le recours du parti de droite à la Commission électorale centrale contre le Camp sioniste et Meretz pour cause de financements illégaux.

L’appel, déposé jeudi 29 janvier, exige du président de la Commission, le magistrat de la Cour suprême Salim Joubran, d’ouvrir une enquête pour les faits reprochés et de suspendre immédiatement toute activité de financement illégale, si elle était avérée. Israpresse a en sa possession une information exclusive à ce sujet.

Il existe deux volets à cette affaire, que le Likoud a baptisée «l’affaire des associations 2 », en référence au scandale qui avait éclaboussé la campagne électorale de l’ancien Premier ministre travailliste Ehoud Barak.

A l’époque, il s’avère que le parti reçoit des financements illégaux, dont certains de l’étranger via un réseau d’associations apolitiques et parfois même caritatives. Or la loi du financement des partis politiques encadre très strictement la levée de fonds : seul un citoyen israélien a le droit de contribuer à une campagne, et ce à hauteur de 1000 shekels par personne seulement.

Sont donc exclus les donateurs étrangers, tout comme les sociétés et collectifs. Mais si la justice parvient à établir que des millions de shekels ont ainsi transité illégalement vers le comité de campagne travailliste, l’enquête sera finalement close en 2006, faute de preuves suffisantes contre M. Barak  et celui qui aurait directement veillé au transfert de fonds depuis l’étranger : Yitzhak Herzog.

Avocat de formation, M. Herzog revendique le droit au silence durant toute la durée des investigations. Dans le cadre de la campagne actuelle, cette-fois ci en tant que président de sa formation, le député a exprimé des « regrets » pour son comportement d’alors. « Des regrets, de nombreux détenus en ont », a taclé aujourd’hui Miri Regev au cours de la conférence de presse. « Cela ne les empêche pas d’être derrière les barreaux ».

Des financements publics américains

Pour le Likoud, ce sont en effet « les mêmes méthodes d’hier qui sont employées aujourd’hui ». L’affaire se déroule donc en deux actes. Le premier, son volet américain, n’a pas été évoqué aujourd’hui par le parti de droite. C’est pourtant lui qui sera révélé d’abord par le journal Haaretz le 26 janvier. En cause : l’ONG V-15 (Victoire 2015 en français), dont l’objectif déclaré est de renverser le Premier ministre Netanyahou et de changer la donne politique en Israël, s’adjoint les services de Jeremy Bird, un stratégiste américain qui a travaillé sur les deux campagnes électorales du président Barack Obama.

Plus  grave, l’association est officiellement financée et soutenue par OneVoice*, une ONG  à échelle internationale militant pour la solution à deux Etats, au point que les bureaux de V15 se trouvent au sein du siège de OneVoice à Tel-Aviv, comme le révèle le journaliste Arel Segal, dans un article sur le site d’information Mida. Sur le site internet de OneVoice, on peut constater que l’association est soutenue par de nombreux corps étrangers, dont les partis travailliste et conservateur britanniques mais aussi le département d’Etat américain.

Cette information pousse le sénateur républicain Ted Cruz, candidat potentiel à l’élection présidentielle de 2016, à interroger le secrétaire d’Etat John Kerry à ce sujet, par voie de courrier, jeudi 29 janvier.  En effet, la loi américaine interdit les subventions publiques à des collectifs impliqués dans des élections étrangères (clause 501 (c)(3) de la loi sur les ONG). En réponse,  le porte-parole du département d’Etat Jen Paski a déclaré qu’ « aucune subvention n’a été accordée à OneVoice après le mois de novembre 2014 », soit depuis l’annonce des élections en Israël.

Cependant, l’affaire ne s’arrête pas là.

Selon le Likoud, non seulement V-15 a obtenu des financements étrangers pour mener une campagne politique contre M. Netanyahou, mais l’association OneVoice serait elle-même directement liée au Camp Sioniste. Pour preuve la présence de Yoel Hasson et Danny Attar, candidats numéros 15 et 16 sur la liste électorale de gauche, au directoire de OneVoice. Une information niée en bloc par Hasson, comme le rapporte Arel Segal, mais corroborée par le site de l’ONG lui-même.

Egalement en cause, une photo dévoilée par les députés du Likoud au cours de la conférence de presse révélant le président de One Voice et des liens directs sur la page Facebook du Camp sioniste vers les sites des deux ONG.

Mais il existe d’autres liens reliant le Camp sioniste – ou plutôt le Parti travailliste, sa principale composante – et One Voice. IsraPresse a en effet découvert que le propriétaire du domaine internet du site israélien de l’ONG est Assaf Halahmi, militant inscrit au Parti travailliste depuis 2006.

Contacté par IsraPresse, Halahmi confirme cette information, tout en affirmant n’avoir jamais occupé de position officielle au sein du parti. Halahmi est également le directeur d’une société de conseil Web, Ahoy IT, dont la liste des clients comprend, entre autres, le site officiel du Parti travailliste, havoda.org.il, son site officieux labor.org.il et le député travailliste Eitan Cabel.

« Un spectacle affligeant »

Le Likoud a demandé dimanche  le dévoilement du financement de la campagne du Camp sioniste. «Si renversement de pouvoir il y a, que ce soit fait dans la transparence », a exigé Tzipi Hotovely. «  Qu’Herzog se rende donc à la police dès aujourd’hui pour rendre compte de ses actes lors de la première affaire des associations », a de son côté lancé Miri Regev.

En réponse à ces accusations, le président du parti de gauche a déclaré dimanche soir que «  nous avons pu assister aujourd’hui un spectacle effrayé du Likoud, qui a peur de perdre le pouvoir au bout de 6 ans. [Un spectacle] affligeant, sans preuves ni fondement. Un gros mensonge, tout simplement […] ».

Myriam Shermer et Laly Derai – IsraPresse

NDLR : info dernière minute : Herzog, co-président du “camp sioniste” dément être lié à l’organisation V15, qui selon les allégations du Likoud, serait soutenue par des responsables américains proches des Démocrates dont le but est de renverser Netanyahou. « Nous n’avons rien à voir avec V 15 », a affirmé Itshak Herzog.