Une fois n’est pas coutume, nous reproduisons intégralement l’édito de Yves de Kerdrel, de Valeurs actuelles.
Pourquoi ? Parce que près de 50% de Français qui ne votent pas à gauche sont informés par un seul magazine papier vraiment à droite – pas à droite avec des journalistes de gauche comme au Figaro, pas à l’extrême droite antisémite et xénophobe comme à Minute, et qu’aucun honnête homme ne peut tolérer cette parodie de démocratie qu’ « ils » méprisent.
Edito. La liberté d’expression est indivisible. Il ne peut pas y en avoir une pour “Charlie Hebdo”. Et aucune pour “Valeurs actuelles”, Philippe Tesson ou Éric Zemmour.
Chacun connaît la célèbre chanson de Guy Béart qui commence par ces mots : « Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié / D’abord on le tue / Puis on s’habitue / On lui coupe la langue, on le dit fou à lier / Après sans problèmes / Parle le deuxième. / Le premier qui dit la vérité / Il doit être exécuté. » Pour avoir dit la vérité sur les phénomènes migratoires qui affectent la France et créent des réflexes identitaires compréhensibles, j’ai été condamné, il y a un mois, par la 17e chambre du tribunal de grande instance de Paris, à la demande de SOS Racisme et d’autres chiens de garde de l’angélisme multiculturel. Ce qui a choqué les plaignants et la procureur, qui s’est fendue d’un réquisitoire digne de Kafka, c’est la couverture de Valeurs actuelles du 26 septembre 2013, où nous avions choisi d’illustrer le passage d’une immigration de travail à une immigration de peuplement par une “Marianne voilée”. Plutôt que de s’indigner de toutes les femmes qui se promènent en niqab dans les espaces publics, en contravention avec la loi, la justice de Mme Taubira a préféré s’en prendre à la liberté d’expression et d’illustration de votre journal.
Mais ce coup de règle sur mes doigts a été jugé insuffisant. Comme j’ai fait appel de cette décision, la même cour m’a condamné, le 5 mars dernier, à 3 000 euros d’amende pour avoir publié, le 22 août 2013, un dossier sur les campements illégaux de Roms. Les juges ont été notamment choqués que l’un de nos reporters, après avoir visité un camp de Roms dans la région nantaise et interrogé un grand nombre de voisins, ait utilisé les mots de « fléau » ou de « plaie ». Des termes qui, pour la cour, constituent donc une provocation à la haine, à la discrimination et à la violence. Rien que cela. Et comme si tout cela n’était pas suffisant, me voilà encore condamné à verser 2 000 euros à la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).
Le 26 novembre 2013, Christiane Taubira avait justement reçu à la chancellerie M. Alain Jakubowicz, président de la Licra, afin d’évoquer le manque de sévérité des sanctions requises par le parquet en matière de supposées infractions commises par la presse. Curieusement, mais c’est sans doute un hasard du calendrier, le même jour, la Licra déposait sa plainte contre Valeurs actuelles. Notre dossier n’avait naturellement rien de raciste. D’abord, parce que ce mot est antinomique des valeurs républicaines que nous portons haut et fort. Mais surtout parce que, comme il a été démontré pendant l’audience, les Roms ne constituent ni une race ni même une ethnie. Mais ce n’est pas un hasard si la Licra, à peine le jugement publié, a souhaité que celui-ci marque « un coup d’arrêt à la surenchère à laquelle Valeurs actuelles a l’air de se livrer avec elle-même ».
Tout est dit dans cette phrase terrible. La réputation des Roms importe moins à ces nouveaux chiens de garde du politiquement correct que la nécessité d’enrayer la formidable envolée des ventes de Valeurs actuelles et le succès croissant que notre magazine rencontre auprès de Français qui en ont assez que la plupart des médias leur serinent une propagande insupportable et niaise. Deux condamnations en un mois complétées par trois mises en examen. Et il faudrait n’y voir que l’effet du hasard au moment précis où les ventes en kiosque de votre journal dépassent désormais celles de grands newsmagazines de gauche. Allons donc ! la ficelle est un peu grosse, MmeTaubira ! Personne n’est dupe de vos manoeuvres grossières. Comme l’a montré la manière dont vous avez insulté, la semaine passée, le député Gérald Darmanin.
Le plus grave, c’est qu’il y a juste deux mois, tout ce que la République compte de grandes voix défilait dans Paris pour défendre notamment la liberté d’expression. Et Valeurs actuelles s’est bien évidemment associé au drame terrible de l’attentat dont Charlie Hebdo a été l’objet. Mais cette liberté d’expression, qui est l’un des fondements de notre République, est une et indivisible. Il ne peut pas y en avoir une sans limite pour certains et une autre systématiquement censurée, attaquée et bridée, pour Valeurs actuelles, Philippe Tesson ou Éric Zemmour.
À l’occasion de ces condamnations, comme aucun journal n’en a subi depuis un demi-siècle, vous avez été très nombreux, chers lecteurs, à nous faire part de votre indignation et de votre soutien. Vous l’avez fait par de très nombreux messages de solidarité, par des vagues d’abonnements massifs et par une hausse des ventes en kiosque de 60 % depuis le début de l’année. Ces marques de confiance nous obligent à une responsabilité encore plus grande vis-à-vis de vous tous : témoigner des maux qui défont la France, dénoncer la politique de destruction socialiste et continuer à porter la plume dans les plaies violemment infectées de notre si cher pays. Quoiqu’il nous en coûte, vous pouvez compter sur nous.