Israël a choisi un homme fort : Bibi
Israël a les pieds sur terre. Elle a refusé l’aventure de la gauche qui vit dans un monde de bisounours, où l’on voulait nous faire croire que, demain, il y aurait la paix avec les Palestiniens du Hamas-Daesh-OLP. Les médias prenaient leur rêve pour des réalités, en enterrant Netanyahu par avance, en faisant du parti Arabe leur coqueluche, et de la gauche leur favori.
Surtout Obama et les Européens qui avaient considérablement subventionné le camp de la reddition, et non le camp de la paix, en sont pour leurs frais.
Les Israéliens qui ont bien des choses à reprocher à Netanyahu, dans les domaines économique et social, comme sur le plan sécuritaire, ont constaté qu’il n’y avait pas d’alternative crédible à Bibi. Ils ont voté utile face aux risques de vide dans une période très dangereuse, dans un Moyen-Orient déstabilisé, avec un État islamique aux portes d’Israël.
Seul un homme capable de tenir tête, dans l’intérêt d’Israël, à toutes les forces qui exigent la reddition d’Israël leur a semblé être l’unique choix, quite à abandonner leur parti de cœur, que ce soit Habayt Hayéhudi, Israël Beiténou, Yahad, soit le Chass.
Bibi a su faire comprendre ce risque aux électeurs israéliens, qui ont préféré un vote utile. Les médias ayant survendu la victoire de la gauche ont rendu un fier service à Bibi. Ne serait-ce que pour cela nous pouvons leur dire un grand merci.
On attend maintenant les félicitations hypocrites du monde entier, celles d’Obama et des autres.
Après avoir réussi à faire mentir les sondages qui le donnaient perdant, Benyamin Nétanyahou, fort de cette surprenante victoire à l’arrachée, doit maintenant relever un autre défi : le premier ministre sortant n’effectuera un quatrième mandat de chef du gouvernement israélien qu’à la condition qu’il parvienne à former une coalition.
Selon son parti, le Likoud, M. Nétanyahou s’est déjà entretenu avec différents chefs de parti, et il a« l’intention de se mettre immédiatement à la formation du gouvernement afin d’achever cette tâche dans un délai de deux à trois semaines ». Le but : obtenir la majorité absolue à la Knesset, soit 61 sièges sur 120, alors que le parti conservateur en obtiendrait à lui seul 29 ou 30, selon les derniers résultats, soit moins de la moitié.
Derrière, l’Union sioniste obtiendrait 24 sièges ; puis la liste commune des partis arabes, autre surprise du scrutin, devient la troisième force au Parlement, avec 14 sièges. La dispersion des voix entre une dizaine de partis et la complexité des alliances possibles n’entament pas la certitude quand au nom du prochain premier ministre.
Une fois que les résultats officiels auront été proclamés, peut-être d’ici à la fin de la semaine, le président Reuven Rivlin aura sept jours pour accomplir la tâche capitale de choisir auquel des 120 députés élus confier la formation du gouvernement.
Herzog rejette un gouvernement d’union nationale
M. Rivlin s’est prononcé mardi soir en faveur d’un gouvernement d’union nationale qui réunirait MM. Nétanyahou et Herzog, au côté d’autres partis. Benyamin Nétanyahou avait repoussé l’option d’une union nationale à la sortie de son bureau de vote, à Jérusalem aux premières heures de la matinée mardi :« Il n’y aura pas de gouvernement d’union avec le parti travailliste. »
Selon le quotidien Yediot Aharonot, MM. Nétanyahou et Bennett se sont déjà entendus pour engager des négociations pour une coalition de droite lors d’une conversation téléphonique.
Les résultats confirment le rôle de Moshe Kahlon, un ancien du Likoud dont la formation centriste Koulanou obtiendrait 10 sièges. Mais le poids du likoud ne fait plus de lui le faiseur de roi. Ses relations sont exécrables avec M. Nétanyahou, bien que celui-ci lui ait, avant le vote, promis le portefeuille des finances. Si Kahlon veut survivre politiquement, il doit rejoindre le gouvernement. Si non il n’aura aucune visibilité politique pendant 4 ans.
M. Kahlon avait conduit la libéralisation du secteur de la téléphonie mobile durant son mandat. Il a annoncé qu’il rejoindrait « un gouvernement aux orientations sociales », formulation relativement vague. Dans le quotidien Haaretz (édition abonnés), le journaliste Akiva Eldar affirme que M. Kahlon ne pourra pas s’allier avec M. Nétanyahu après que celui-ci a rejeté la solution des deux Etats. Mais seul la gauche qui n’a pas le sens des réalités est prête à croire à ces fadaises. Ce n’est pas du sort des palestiniens dont sont en charge les députés israéliens, mais bien des israéliens eux-mêmes.
Selon Haaretz, M. Herzog a engagé des négociations immédiatement après l’annonce des résultats avec d’autres formations, à l’exclusion du Likoud de M. Nétanyahou et du Foyer juif de Naftali Bennett. Selon le site Ynetnews, MM. Nétanyahou et Herzog ont tous deux appelé Aryeh Deri, du parti religieux ultraorthodoxe Shas (7 voix), qui a accepté de rencontrer le premier mercredi. Si la liste regroupant les partis arabes décidait de soutenir l’Union sioniste, elle pourrait faire perdre à M. Herzog d’autres partenaires éventuels.
Dans ce contexte même Yaïr Lapide se verra dans l’obligation de rejoindre le gouvernement dont il est un membre sortant.
C’est donc à la tête d’une majorité forte, comprenant 78 sièges que Bibi pourra gouverner. Aucun des partis de la coalition ne pourra exercer à son encontre un quelconque chantage tant les composantes autre que le Likoud, ne pèseront pas dans la coalition de façon dangereuse.
Quant à la troisième force d’opposition, le parti arabe, son avenir est incertain. C’est une somme hétéroclite d’idéologies contraires, qui va voler en éclat, tant les points de vu sont différents voire contraire.
la composition de la 20e Knesset
Large majorité de mandats pour le Likoud suivi par l’Union sioniste. Meretz passe à peine le seuil.
Au lendemain des élections israéliennes, retrouvez la composition de la prochaine Knesset, avec une majorité de sièges pour le Likoud et une diminution de moitié pour les mandats Yesh Atid de Yair Lapid.-
Sur le tableau ci-dessous les modifications sont :
Likoud 30 sièges au lieu 29, et Israël Beitenou 5 siège au lieu de 6 sièges.
La Knesset sortante
Résultats des élections législatives du 22 janvier 2013
PARTIS
POLITIQUESTÊTES DE LISTEVOTESSIÈGESVOIX%NB.+/- Likoud–Israël Beiteinu
(droite et extrême droite nationaliste)Benyamin Netanyahou884 63123,32 %31-12 Yesh Atid
(centre laïc)Yaïr Lapid543 28014,32 %19+19 Parti travailliste
(centre gauche)Shelly Yachimovich432 08311,39 %15+2 La Maison juive
(extrême droite religieuse)Naftali Bennett345 9359,12 %12+5 Shass
(ultraorthodoxes religieux — séfarades)Eli Yishaï331 8008,75 %11=0 Yahadut Hatorah
(ultraorthodoxes religieux — ashkénazes)Yaakov Litzman196 0385,17 %7+2 Hatnuah
(centre gauche)Tzipi Livni189 1684,99 %6+6 Meretz
(gauche)Zehava Gal-On172 3824,54 %6+3 Liste arabe unie
(arabe religieux)Ibrahim Sarsur138 3623,65 %4=0 Hadash
(communiste juif-arabe)Mohammad Barakeh113 6103,00 %4=0 Balad
(arabe laïque)Jamal Zahalka96 9262,56 %3=0 Kadima
(centre)Shaul Mofaz79 4872,09 %2-26 Total inscrits 5 656 705 120 Blancs et nuls 40 915 Total exprimés 3 834 136100,00 %
Douze Knesset dissoutes depuis 1949
Si l’Etat d’Israël a beaucoup évolué depuis sa création, passant notamment de 700 000 à quelque 8 millions de citoyens, son système politique est, lui, resté quasi identique. Il ne s’agit pas pourtant d’un signe de stabilité politique. En effet, rares sont les Knesset à avoir assuré la totalité de leur mandat. Sur les dix-neuf chambres élues depuis 1949 et la fondation de l’Etat d’Israël, douze ont été dissoutes avant leur terme. L’instabilité parlementaire répond d’ailleurs à l’instabilité gouvernementale, puisque Israël a connu trente-trois gouvernements en soixante-sept ans.
La dissolution peut se faire à l’initiative des députés ou du premier ministre au pouvoir. Les parlementaires ont également la possibilité de décider de prolonger le mandat du Parlement au-delà des quatre années requises. Cela s’est notamment produit lors des élections de la huitième Knesset, en 1973, qui avaient été repoussées en raison de la guerre du Kippour – lorsque l’Egypte et la Syrie attaquèrent par surprise et simultanément dans la péninsule du Sinaï, le jour du jeûne de Yom Kippour.
Une Knesset morcelée, des coalitions fragiles
Les 120 députés du Parlement sont élus au suffrage universel à proportionnelle quasi-intégrale. Les partis politiques constituent des listes nationales et obtiennent ainsi plus ou moins de places à la chambre en fonction de leur score. Si ce système se veut très démocratique, il a pour conséquence de faire élire toute une constellation de petits partis et de morceler l’échiquier politique, rendant toute coalition gouvernementale complexe.
En mars 2014, le seuil d’éligibilité – et donc d’entrée à la Knesset – a été fixé à 3,25 % des voix, contre seulement 2 % auparavant, afin de limiter l’inflation des partis. Mais ces derniers restent malgré tout toujours très nombreux, notamment avec le développement des partis religieux, comme le parti Shass.
La dix-neuvième Knesset avait été élue en 2013 avec douze partis. Afin d’obtenir la majorité (61 sièges), le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, avait donc dû composer une coalition entre son parti, le Likoud, un autre parti de droite, un parti d’extrême droite et deux partis centristes. C’est la fragilité de cette coalition qui l’avait finalement poussé à convoquer des élections anticipées dans l’espoir de fortifier sa position au Parlement.
Une réforme nécessaire
L’absence de circonscriptions électorales s’explique par la précipitation dans laquelle a été décidée l’organisation des premières élections législatives, en octobre 1948, lors de la guerre israélo-arabe qui mena à la fondation de l’Etat d’Israël. Une fois la représentation proportionnelle imposée, les partis politiques de petite et moyenne taille qui en émergèrent refusèrent logiquement, ensuite, de voter une réforme électorale qui les écarterait de la carte politique au profit des grands partis. Depuis, aucune réforme électorale d’envergure n’a pu être votée, malgré les appels de nombreux observateurs de la vie politique israélienne.
Emmanuel Navon, le directeur du département de science politique et de communication du collège universitaire orthodoxe de Jérusalem, rappelle dans une tribune publiée en décembre sur le site de la chaîne internationale israélienne i24news, que « pour se faire élire dans une circonscription, il faut faire ses preuves ; pour se faire élire dans un parti, il faut plaire », et que ce système, au-delà de l’instabilité politique, « nourrit également la corruption ».
Une solution serait donc d’instaurer un découpage électoral en plusieurs cantons et de remplacer le scrutin proportionnel par un scrutin majoritaire – ce qu’avait d’ailleurs essayé de faire voter le premier premier ministre d’Israël, David Ben Gourion. Pour M. Navon, « Israël a un besoin urgent d’une réforme électorale, mais une telle réforme est aussi improbable aujourd’hui qu’elle ne l’était à l’époque de Ben Gourion », en raison des intérêts politiques des petits et moyens partis.
Sources Diverses.