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L’Omer désignait d’abord la gerbe elle-même, mais à présent ce terme se rapporte le plus souvent aux sept semaines qui séparent L’offrande de la gerbe à la Pentecôte. L’omer était également une mesure de volume utilisée autrefois en Israël. Un omer correspondait plus au moins à 3 litres, soit le dixième d’un épha (Ex. 16 : 36).
- Ces sept fêtes sont : La fête de la Pâque (Pessa’h), la fête des Pains sans levain ou Pains azymes, la Pentecôte (Shavouot), la fête des Trompettes ou des Acclamations, la fête des Expiations (Yom Kippour), la fête des Tentes ou des Tabernacles (Soukkot) et la fête du Dernier Grand Jour (Shemini Atzeret). Certaines congrégations, considérant la fête de L’offrande de la gerbe comme une solennité distincte, regroupent en une seule fête celle des Tentes et le Dernier Grand Jour.
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Les Karaïtes, un des courants du judaïsme, considèrent que ce décompte de l’Omer doit s’effectuer dès le lendemain du shabbat hebdomadaire.
- Voir article publié sur le blog : http://bibleenquetetemoignage.blogspot.com/
L’offrande de la gerbe, image du Messie ressuscité (Beth Yeshoua)
Tous ceux et celles qui observent les fêtes bibliques savent qu’il existait jadis, sous la Première alliance, une cérémonie spéciale qu’on appelait : L’offrande de la gerbe, de la première gerbe ou de l’Omer. (1)
Cette solennité, que certains considèrent comme une fête à part entière au même titre que les sept autres (2), consistait à apporter une première gerbe d’orge, prémices de la moisson, au prêtre afin que celui-ci la présente rituellement devant le Seigneur dans le Sanctuaire.
« Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes : ‘Quand vous serez entrés dans le pays que je vais vous donner et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au prêtre la première gerbe que vous récolterez. Le prêtre me la présentera solennellement le lendemain du shabbat, afin que vous obteniez ma faveur. Le même jour, vous m’offrirez un agneau d’un an, sans défaut, en sacrifice complet; il sera accompagné d’une offrande consumée de six kilos de farine pétrie avec de l’huile, dont j’apprécierai la fumée odorante, et d’une offrande d’un litre et demi de vin. Vous ne mangerez aucun produit de cette récolte, ni pain, ni épis grillés, ni grain nouveau, avant le jour où vous m’apporterez la gerbe en offrande. Vous observerez cette prescription en tout temps et quel que soit l’endroit où vous habiterez’. » (Lévitique 23 : 9-14).
La cérémonie avait lieu le lendemain du shabbat, pendant la fête des Pains sans levain (Pains azymes). Et c’était à partir de ce jour (du lendemain du shabbat) qu’on comptait cinquante jours pour arriver à la fête de la Pentecôte (Shavouot), fête de la seconde moisson des céréales.
Dans un souci de précision, la Bible note que ces cinquante jours correspondaient aussi à sept semaines entières à compter dès le lendemain du shabbat (de la fête) pour arriver au septième shabbat et célébrer la Pentecôte le lendemain (49 jours + 1 jour = 50 jours). Du reste, Shavouot, qui est le nom hébreu de la Pentecôte, est le pluriel de shavouah (semaine).
Mais, quel shabbat fallait-il prendre en compte pour le calcul de l’Omer ? Etait-ce le premier jour des Pains sans levain, qui était un shabbat annuel, ou le shabbat hebdomadaire, le samedi, qui tombait pendant la fête de sept jours des Pains azymes ?
Manifestement, nous sommes confrontés, ici, à deux interprétations différentes!
Le judaïsme rabbinique a depuis longtemps choisi la première solution.(3) Ainsi, les rabbins commencent le décompte de l’Omer (les 50 jours) à partir du lendemain du premier jour des Pains sans levain, le 16 Nissan. Ils célèbrent alors Shavouot le 6 de Sivan et cette date peut tomber n’importe quel jour de la semaine. Une partie des Juifs messianiques suit également cette règle héritée du judaïsme rabbinique.
Pour conforter cette façon de calculer, nombreux se réfèrent à l’épisode de la première Pâque célébrée en Canaan sous Josué.
« Les Israélites campèrent à Guilgal, et ils célébrèrent la fête de la Pâque le quatorzième jour du mois, au soir, dans la plaine proche de Jéricho. Le lendemain, ils mangèrent des pains sans levain et des épis grillés; ils purent les préparer avec les produits du pays. Dès lors, ils ne reçurent plus de manne; cette année-là ils se nourrirent de ce qui poussait dans le pays de Canaan. » (Josué 5 : 10-12).
On remarque dans ce passage que les Israélites ont mangé des épis grillés dès le lendemain de la Pâque. Or, selon les prescriptions du Seigneur données à Moïse, il n’était pas permis de manger, ni pain, ni épis grillés avant d’avoir apporté l’offrande de la gerbe (Lév. 23 : 14). Par conséquent, ils ont dû célébrer le rituel de l’offrande de la gerbe le matin même pour pouvoir ensuite manger les épis grillés (peut-être dès le soir de ce lendemain de la Pâque ?).
Mais ce passage constitue-t-il une preuve qu’il faille considérer le premier jour des Pains azymes comme le shabbat de référence pour le décompte de l’Omer ? Rien n’est moins sûr !
Continuons notre lecture dans Lévitique 23 :
« Vous compterez sept semaines complètes à partir du lendemain du shabbat, où vous aurez offert solennellement la première gerbe. Cette période de cinquante jours s’étendra donc jusqu’au lendemain du septième shabbat, jour où vous me présenterez une nouvelle offrande. » (Lév. 23 : 15-16).
Si le cinquantième jour devait tomber le lendemain du septième shabbat, c’est-à-dire, le premier jour de la semaine qui est le dimanche, il paraît évident que le décompte de l’Omer commençait le lendemain (le dimanche) du shabbat hebdomadaire (le samedi) qui tombait pendant la fête des Pains sans levain.
Explication de Josué 5 : 10-12
Si les Israélites ont pu manger des épis grillés dès le lendemain de la Pâque, c’est forcément que l’offrande de la gerbe avait été faite le matin même de ce lendemain de la Pâque, et que le jour de la Pâque tombait cette année-là un samedi. (Ce même samedi qu’ils ont pris comme shabbat de référence). Ils n’auraient pas pu prendre le samedi suivant pour commencer le décompte, puisque la fête des Pains azymes était terminée et que l’offrande devait tomber pendant la fête.
Notre Messie ressuscité, tel une Gerbe offerte
Tous les chrétiens savent que l’ensemble des symboles et métaphores utilisés dans le Nouveau Testament proviennent du Premier Testament. C’est ainsi que notre Seigneur a souvent été décrit comme l’Agneau de la Pâque (I Cor. 5 : 7), l’Eglise véritable comme le Temple spirituel ou les prières des croyants comme l’encens s’élevant de l’autel, etc.
Il en est tout à fait de même pour ce rituel de l’offrande de la gerbe ; et le moment où notre Seigneur est ressuscité nous apporte une information supplémentaire quant au shabbat à prendre en compte pour effectuer le décompte de l’Omer.
Dans le message précédent « Le Seigneur est-il resté trois jours et trois nuits dans le tombeau ? », nous avons apporté la preuve que le Seigneur avait été crucifié un mercredi après-midi pour ressusciter le samedi soir (4). Mais il n’est pas monté auprès du Père immédiatement dans la nuit. Dans le livre de Jean au chapitre 20, il est précisé que le Seigneur apparut d’abord à Marie de Magdala, lorsqu’elle vint au tombeau le dimanche à l’aube (Jean 20 : 11-18). Dès qu’elle reconnut le Seigneur, elle voulut l’étreindre ; mais Yéshoua l’empêcha et lui dit :
« – Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père… »
Aussitôt après cet épisode, en ce premier jour de la semaine (yom rishon en hébreu), le Seigneur monta aux Cieux à la rencontre du Père, tel une Gerbe offerte en prémices, précisément au moment même où le prêtre faisait l’offrande de la gerbe (Actes 2 : 33; 5 : 31). L’offrande de la première gerbe, prémices de la moisson, était le symbole précurseur du Seigneur ressuscité, le Fils premier-né, qui se présenta devant le Père Tout-Puissant :
« Il est la tête du corps que constitue l’Eglise; c’est en lui que commence la vie nouvelle, il est le Fils premier-né, le premier à avoir été ramené de la mort à la vie afin d’avoir en tout le premier rang. » (Col. 1 : 18).
Et s’il est le Premier-né, Celui qui est ressuscité en premier, cela signifie que d’autres ressusciteront après lui. Ce sera alors la moisson des élus, symbolisée par la fête de Pentecôte, appelée aussi la fête des Moissons (I Cor. 15 : 23/Ex. 34 : 22; Nomb. 28 : 26-31).
Excepté ce jour de la Pentecôte, qui tombe toujours un dimanche, l’observance du shabbat (le samedi) n’a jamais été remplacée par le dimanche !
Notes :
Salutations chrétiennes et Shalom ouvra’ha
Fête des Pains sans levain 2011