Récit du Jour : Sur qui le ‘Hafets ‘Haïm a-t-il crié ?
Un cri sortit de la chambre du ‘Hafets ‘Haïm. La famille se précipita vers l’endroit d’où provenait le cri du Rav. Que s’est-il passé ? Le Tsadik n’avait jamais levé la voix sur qui que ce soit ! Il répondait toujours à chacun avec calme et patience. Pourquoi avait-il dérogé à son habitude ? s’étonnèrent ses proches. À ce moment, une délégation d’éducateurs venus d’Amérique se trouvait dans sa chambre. Ils étaient venus poser des questions aux grands Rabbanim de l’époque. Ils s’étaient donc rendus chez le ‘Hafets ‘Haïm avec cette question : était-il pudique d’enseigner à des jeunes filles, encore adolescentes, les lois interdisant aux hommes et aux femmes de s’isoler, ainsi que les lois régissant les règles de pudeur, du point de vue vestimentaire et du point de vue de la conduite ? Les termes du doute étaient les suivants : d’un côté, il était vital de connaître ces lois afin de ne pas trébucher ; de l’autre côté, il n’était peut-être pas convenable d’enseigner ces lois de manière scolaire, avec des interrogations, à l’image des autres matières obligatoires. Cette question causa une grande peine au ‘Hafets ‘Haïm. Il était particulièrement attristé de constater la rapidité de la chute spirituelle des Juifs émigrés sur le sol américain. Son cœur pur avait donc laissé s’échapper un cri qui avait fait trembler toute la maison. Il n’était dirigé contre personne, il exprimait juste sa peine et son déchirement. Il répondit à la délégation en ces termes : « Ce qui est interdit (la médisance, la dispute), on s’autorise à le dire ; et ce qu’il est complètement obligatoire de dire (les lois de pudeur, d’isolement), on voudrait le taire !? » Le message était clair. La délégation n’avait plus de doute et put prendre le chemin du retour
(raconté par Rav Cahanman, le Roch Yéchiva – fondateur de la Yéchiva de Poniowitch, à Bné Brak).