Pendant quelques jours nous avons vainement espéré que les médias internationaux relèvent la réaction disproportionnée de Tsahal face au séisme qui a secoué le Népal. Aucun autre pays de la taille d’Israël n’a apporté autant d’aide aux sinistrés de ce pays. Mais les équipes de Tsahal sur place n’ont cette fois pas été suivies par des hordes de journalistes pressés de faire du scoop. Les opinions publiques ne devaient pas voir ni savoir.
Heureusement, on a vite tourné la page et ‘Breaking the Silence’ est venu remettre les choses à leur place. Comme si ce rapport de 240 pages avait été programmé pour le retour des équipes humanitaires. Tsahal retrouve le rôle du méchant qui lui va si bien, cette armée cruelle qui tire aveuglément sur tout ce qui bouge.
Le Hamas se sert de sa population civile comme bouclier humain ? Les terroristes tirent depuis des zones habitées ? « It’s not our problem » estiment en chœur les nombreux médias internationaux qui tirent à vue sur Tsahal depuis que Haaretz leur a gracieusement servi le « rapport explosif » de Breaking the Silence.
Sur la forme, ce rapport composé de « témoignages » de soldats et officiers ayant combattu lors de l’Opération Bordure Protectrice perd de prime abord sa crédibilité depuis qu’il a été établi qu’il a été commandé et financé à hauteur de 300.000 dollars par une organisation arabe palestinienne basée à Ramallah : l’Arab Human Rights Fund (AHRF). Par l’intermédiaire de ce Fonds, l’Autorité Palestinienne tente de constituer des « dossiers solides » en vue des procès pour « crimes de guerre » qu’elle compte intenter contre Israël devant la Cour pénale internationale de La Haye. A Ramallah on n’est pas à une falsification près, et si quelques soldats israéliens collaborent à la tâche, pourquoi refuser ce cadeau.
L’organisation estudiantine Im Tirzu, qui a révélé le lien pervers, rappelle que Breaking the Silence est une ONG politique, financée par des milieux antisionistes basés en Europe, et qu’AHRF est en contact direct avec des groupes terroristes tels que le Jihad Global ou le Front Populaire de Libération de la Palestine.
Sur le fond, les « témoignages » de ces soixante militaires sont présentés sans vérification comme une preuve d’une déliquescence générale de l’éthique de l’armée israélienne et de la disparition de la ‘pureté des armes’. L’échelon supérieur de Tsahal y est notamment accusé d’avoir laissé la libre appréciation aux officiers de terrain pour ce qui concerne l’ouverture de feu et le choix des cibles. Certains soldats dénoncent le principe du « minimum de pertes à Tsahal même au prix de morts civils chez l’ennemi ». D’autres sont choqués par l’étendue des destructions de maisons à Gaza ou accusent Tsahal de n’avoir pas respecté le principe de distinction entre individus armés et civils innocents !
Il n’y a de pire mensonge que des demi-vérités dit une maxime.
Ce rapport de Breaking the Silence est donc un faux car il est complètement décontextualisé. Il omet de dire qu’il s’agit d’une forme de guerre nouvelle et déséquilibrée opposant une démocratie à des organisations terroristes, un Etat de droit à des groupes barbares cyniques et dénués de scrupules, une armée qui protège ses civils face à des terroristes qui se protègent à l’aide de leurs civils.
Ce rapport est immoral car il exonère les terroristes de leur lourde responsabilité tout en scrutant au microscope la moindre faille de son propre camp qui se bat dans des conditions extrêmement difficiles d’un point de vue éthique.
Ce rapport est de mauvaise foi car il cherche à la loupe les rares failles inhérentes à tout conflit mais omet les efforts colossaux déployés par Tsahal pour ne pas porter atteinte aux populations civiles non-impliquées, même si ce sont par ailleurs ces mêmes populations qui distribuent des bonbons dans les rues de Gaza après des attentats meurtriers. Aucune autre armée au monde en pareille situation n’aurait pris la peine de téléphoner préventivement aux habitants des quartiers visés ou d’envoyer des millions de tracts pour demander aux populations civiles de quitter les lieux avant les bombardements des positions des terroristes.
Ce rapport est malveillant car d’éventuels comportements inappropriés sur le terrain auraient dû passer par la voie hiérarchique et non pas se retrouver étalés dans des médias internationaux avides de croquer du soldat israélien.
Enfin ce rapport est politique car il est le fait de soldats ayant une orientation idéologique, souvent à l’extrême gauche de l’échiquier, et qui collaborent sciemment à la campagne internationale de diabolisation d’Israël.
L’objectif n’est pas Breaking the Silence, mais Breaking Israel !
Quiconque condamne Tsahal devrait se mettre en situation et répondre honnêtement aux questions suivantes : qu’aurait-il fait par exemple, en une fraction de seconde, s’il s’était trouvé face à un terroriste qui le vise, caché derrière un enfant ? Ou comment s’y serait-il pris pour neutraliser un tireur de roquettes placé au milieu d’enfants ? Ou depuis un hôpital ? Ce sont ces dilemmes auxquels sont confrontés les soldats de Tsahal dans la lutte antiterroriste.
Lorsque l’on regarde les visages de nos militaires ce serait leur faire injure de les considérer comme de vulgaires criminels de guerre.
Nous soutenons inconditionnellement nos valeureux soldats dont certains ont donné leur vie alors que d’autres se permettent d’aller cracher sur leurs tombes.
Shraga Blum est un journaliste indépendant qui contribue à l’hebdomadaire « P’tit Hebdo » et un analyste politique pour plusieurs sites internet en français