Combien de temps cela prendrait-il l’Iran de développer des armes nucléaires? Personne ne connaît la réponse ! Pas très rassurant tout ça ! L’absence d’informations sur le programme nucléaire militaire iranien laisse experts sans indices.
par Kristina Wong
Les experts ne savent pas exactement combien de temps cela prendrait à l’Iran pour développer une arme nucléaire. Le délai est la clé du débat entre l’administration américaine, les négociateurs (5+1) et l’Iran en vue d’un accord sur le nucléaire qui imposerait des limites sur le programme de l’Iran en échange de la levée des sanctions. Le Sénat a approuvé la semaine dernière une loi qui permet au Congrès d’examiner cette affaire – de la voter ou la désapprouver. Le facteur clé que les législateurs examineront est le risque que l’Iran obtienne des armes nucléaires, et ils voudront savoir si un accord négocié avec l’Iran rallongerait le temps dont Téhéran aurait besoin pour développer une bombe.
« Où en est l’Iran dans le processus de militarisation? » a demandé Eliot Engel (NY) au Comité des affaires étrangères de la Chambre, lors d’une audience en Avril. « Si l’Iran devait enrichir suffisamment de matière fissile pour réaliser une «évasion» (terme employé dans ce domaine), combien de temps faudrait-il alors pour construire ensuite une ogive et la coupler avec un missile? Nous devons avoir des réponses à ces questions. » L’administration Obama a averti que l’Iran a juste besoin de deux ou trois mois de «temps pour une évasion», c’est le temps qu’il faudrait à l’Iran pour avoir assez de matière fissile pour construire une arme nucléaire. Mais cela lui prendrait encore plus de temps à l’Iran de créer une arme. « Ce que cela signifie est que, même si l’Iran franchit cette ligne, il aurait encore un long chemin à parcourir pour avoir une arme nucléaire, il peut utiliser ce temps, sans parler d’un stock d’armes nucléaires, », a déclaré Ariane Tabatabai, associée au Belfer Programme International Security Center. Le président Obama a déclaré en Mars 2013, qui, il faudrait plus d’un an à l’Iran pour réellement développer une arme nucléaire. Ce sont aussi les estimations du Premier ministre israélien Bibi Netanyahu.
Dans un discours en septembre 2012 à l’Organisation des Nations Unies, il a indiqué qu’il faudrait environ un an à l’Iran pour développer un bombe.
« Les gens confondent deux choses, obtenir suffisamment de matériel et de développer une bombe » a déclaré Frank Von Hippel, professeur et co-directeur du programme de l’Université de Princeton.
« Il y a plusieurs étapes pour obtenir une bombe nucléaire, et produire suffisamment d’uranium de qualité qui est la première étape, dit Hans Kristensen, directeur du Nuclear Information Project à la Fédération des scientifiques américains. L’Iran doit également développer une ogive, mettre de l’uranium dans l’ogive, et ensuite savoir la faire fonctionner, dit-il. Même alors, il ne sait pas si l’arme pourrait fonctionner, puisque l’Iran n’a jamais fait d’essai d’armes nucléaires. (voir note en fin d’article)
Les experts disent qu’ils ne peuvent pas évaluer à quel point l’Iran pourrait remplir effectivement ces étapes, sans avoir procédé à des tests. L’accord en cours de négociation est censé aborder la question, communément appelées «les dernières dimensions militaires » du programme nucléaire de l’Iran. Les législateurs ont appelé à des réponses sur combien de temps cela lui prendrait effectivement. « Nous avons besoin de savoir jusqu’à quel point l’Iran a progressé dans sa militarisation de sorte que nous puissions comprendre les conséquences en cas d’accord « , a déclaré jeudi le sénateur Bob Menendez (DN.J.), co-parrain du projet de loi sur l’Iran. Les négociateurs étaient arrivés le mois dernier à un accord cadre, ils ont estimé que le temps d’évasion nucléaire de l’Iran est d’un an.
Les négociateurs ne cherchent pas à connaitre tous les détails sur un accord d’ici le 30 Juin. «Le temps évasion est devenu le principal critère pour apprécier ce temps, mais il est loin d’être entièrement fiable », a déclaré Tabatabai.
La pire hypothèse est que l’Iran pourrait construire une bombe nucléaire dès qu’il obtient suffisamment d’uranium de qualité militaire, dit quant à lui Von Hippel. Il a dit également que l’Iran a fait des recherches sur la conception d’une ogive, mais nous ne savons pas à quel stade il est rendu, c’est impossible de savoir. « Personne ne connaît la réponse, » a t-il dit.
Note : il semblerait que certains de ces experts oublient que la Corée du nord aide les iraniens dans l’avancement de leur programme, c’est un renseignement qui date de 2012 et 2013
Iran/Corée du nord : mais que faisait le chef du nucléaire iranien en Corée du Nord
Nucléaire :l’Iran se rapproche de la « ligne rouge » et tir d’une ogive en Corée du Nord
Et celui-ci de 2012
Renseignement : Iran, Corée du Nord, la course à la bombe
Rappelons également que les négociations portant sur le nucléaire nord-coréen, et le laxisme des négociateurs a permis à la Corée du nord de posséder plusieurs armes nucléaires. Elle a procédé a des tirs d’essai – elle a procédé à un essai nucléaire le 9 octobre 2006 et à un second, plus puissant et sans ambigüité sur sa nature, le25 mai 20093,4 ainsi qu’un troisième le 12 février 2013
La première installation de recherche nucléaire en Corée du Nord remonte à 1965 avec la fourniture par l’Union soviétique d’un réacteur de recherche qui est installé à Yongbyon. La fourniture de la matière fissile est assurée par la Corée du Nord elle-même qui dispose de gisements d’uranium9.
Au milieu des années 1970, un second réacteur est construit, la Corée du Nord n’acceptera en 1977 que l’inspection du premier réacteur par les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Ce n’est qu’en 1980 que le programme clandestin d’obtention de l’arme nucléaire commence vraiment9.
En 1985, la Corée du Nord signe le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et la même année les services de renseignement américains découvrent la construction d’un troisième réacteur.
Le président Jimmy Carter part en juin 1994 pour la Corée du Nord négocier avec le président Kim Il-sung un arrêt complet du programme nucléaire nord-coréen. Ce dernier est officialisé enoctobre 1994 et l’AIEA met sous scellé les barres de combustibles produites par les Nord-coréens 11.
L’administration de Bill Clinton commence alors à négocier avec la Corée du Nord un arrêt définitif de son programme, en échange d’une aide économique bien qu’elle sache que Pyongyang développe depuis 1998 un second programme nucléaire clandestin11. C’est dans ce contexte qu’est signé à Genève le21 octobre 1994 l’accord-cadre entre les États-Unis et la Corée du Nord. Cet accord prévoit l’arrêt et le démantèlement de son programme nucléaire militaire en échange d’une aide économique ainsi que de l’engagement de fournir à la Corée du Nord descentrales à eau légère qui ne peuvent être utilisées que pour le nucléaire civil – Source
Résultat des courses – La Corée du nord s’est retirée du TNP (traité de non prolifération) a poursuivi ses programmes nucléaires clandestins et possède aujourd’hui l’arme suprême.
C’est évidemment ce que fait l’Iran actuellement, cet article où plusieurs experts donnent leur avis montre combien ils sont dans le flou, et ce qui s’est passé avec la Corée du nord risque de se reproduire avec un des régimes les plus fous de la planète.
Résumé et adapté par la rédaction d’ israel-flash
par Kristina Wong source The Hill