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Le dilemme druze d’Israël : les armer ou accueillir les réfugiés ? (JForum.fr)

By 12 juin 2015décembre 19th, 2017Etz Be Tzion
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Le Dilemme druze d’Israël : faut-il armer la communauté druze en péril ou ouvrir les portes à un afflux massif de réfugiés?

Hier : Au moins 20 villageois druzes ont été assassinés par un groupe du Front al-Nusra, appartenant à Al Qaïda, dans le nord-ouest de la Syrie, selon des militants de l’opposition syrienne.

Selon l’ODHS, des hommes âgés et un enfant figurent parmi ceux qui ont été tués sommairement à Qalb Lawzah, dans la province d’Idlib, mercredi après-midi. 

La religion druze est dérivée de l’Islam, considéré comme hérétique par les Djihadistes. 

Cependant, le dirigeant du Front al-Nusra avait juré, le mois dernier, de ne pas porter atteinte aux membres des minorités religieuses qui ne combattent pas contre cette organisation. 

Ce mouvement fait partie de l’alliance rebelle, dite l’Armée de la Conquête, qui a pris le contrôle de la majorité de la région d’Idlib, au cours des trois derniers mois, en en chassant les forces gouvernementales. 

Selon l’Observatoire syrien, un groupe d’observation des droits de l’homme basé au Royaume-Uni, cette fusillade meurtrière est survenue, à la suite de la tentative de confiscation, par un Commandant tunisien d’Al Nusra, d’une maison appartenant à un Druze, qu’il a prétendu être fidèle au régime syrien. 

Les parents du propriétaire de la maison ont, évidemment, protesté et tenté d’empêcher ce chef djihadiste de se saisir de ses biens. 

Or, comme on le sait, les Druzes vivent à cheval sur plusieurs frontières, en Syrie, Liban, et Israël, notamment…

(extrait : bbc.com)

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Milicien druze défendant son village

Israël a un devoir et un engagement historique unique envers ses citoyens druzes. De ce point de vue, les dangers qui encerclent plus d’un demi-million de leurs frères en Syrie, sur le Jabal (Jebel) Druze, à 88 kms de la frontière d’Israël et à 38 kms de celle de la Jordanie, met le gouvernement Netanyahu face à un grave dilemme. Les dirigeants durzes israéliens pressent le gouvernement de fournir des armes aux villes et villages du Jebel druze pour se défendre contre leurs ennemis qui se rapprochent dangereusement d’eux : l’armée syrienne et le Hezbollah ; la coalition de l’opposition syrienne, dont le Front al Nusra – qui contrôle désormais de vastes secteurs du sud de la Syrie ; et l’Etat Islamique (Daesh),qui a envoyé une petite force de reconnaissance jusqu’aux abords de l’Est de la montagne.

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Lors d’une réception du Chef d’Etat-Major conhjoint américain, en visite en Israël, le Général Martin Dempsey, mercredi 10 juin, le Président Reuven Rivlin a déclaré : Ce à quoi on assiste, juste en ce moment, c’est à de l’intimidation et à des menaces contre l’existence même d’un demi-million de Druzes sur le Mont Druze, qui est très proche de la frontière israélienne ».

Mais, les responsables du Pentagone ont préféré démentir que ce problème soit parvenu jusqu’aux oreilles du Général Dempsey, lors des discussions, en visite cette semaine, au moment de faire ses adieux, bien qu’ils reconnaissent qu’on ait pu évoquer la Syrie. Un haut responsable tient à souligner : « Ce sont les Druzes qui demande à tout le monde de les armer.Les Druzes en Israël ont soulevé le problème, auprès du gouvernement israélien, des Etats-Unis et de Jordanie – ils l’ont demandé à tout le monde ».

Les sources militaires de Debkafile insistent pour dire que ce dilemme est le plus  difficile auquel Israël ait été confronté depuis le début du conflit en Syrie, il y a plus de quatre ans. Envoyer des armes aux Druzes de Syrie signifierait un abandon de la politique constante de neutralité, qui consiste à s’abstenir de tout engagement direct dans cette guerre. Cela entraînerait, de plus, de mettre en oeuvre une machinerie complexe pour former, entraîner et armer une armée druze de 20.000 à 30.000 combattants druzes.

En revanche, en suspendant toute forme de soutien, Israël se rendrait responsable de toutes les calamités qui pourraient s’abattre sur la communauté druze syrienne assiégée, y compris  des cas prévisibles d’exécutions massives, de la part des extrémistes islamistes de Daesh, à cause uniquement de leur religion.

On doit aussi prendre en compte la proposition faite par Téhéran, Damas et le Hezbollah et mise devant les responsables druzes cette semaine : les aider à bâtir une armée et leur fournir des armes, contre un serment de ne jamais pointer ces armes contre le Président syrien Bachar al Assad ni ses troupes et alliés. Aucune autre condition ou grosse ficelle n’est liée à cette offre. L’armée druze ne se verrait donner aucune autre mission que de défendre le Jebel Druze et ses centaines de petites villes et villages.

L’acceptation de cette proposition de Téhéran par les Druzes aurait pour effet de renforcer l’emprise de l’Iran sur Damas et d’affaiblir les forces de l’opposition syrienne combattant dans le Sud, sans aucune garantie sur le résultat final de cette équation, en termes de nouvelles menaces contre la sécurité d’Israël.

Le Premier Ministre Binyamin Netanyahu,le Ministre de la Défense Moshe Ya’alon et le Chef d’Etat-Major Gady Eisenkott sont sous la pression d’un lobbying intensif de la part des leaders de la communauté druze d’Israël, certains d’entre eux étant des officiers supérieurs de Tsahal et des unités de la police des frontières, pour qu’Israël vienne en aide à leurs frères syriens en détresse. Ils mettent en avant leur contribution de haute valeur à la sécurité nationale de l’Etat juif, comme méritant une réciprocité, et que celui-ci réponde présent lorsque leur communauté est en péril.

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Personne ne le dit clairement, mais la prise de conscience est forte que de nombreux Druzes servant dans les unités de combat israéliennes les plus dures puissent, simplement, décider de traverser la frontière du Golan et prendre les armes pour défendre le Jebel Druze.

La situation critique de la communauté druze syrienne est compliquée, du fait des graves divisions internes entre ses dirigeants : un des groupes exhorte à saisir l’offre iranienne, une autre voudrait plutôt joindre ses forces aux rebelles syriens et une troisième cherche à s’en tenir à coller à leur neutralité traditionnelle, qui a été la norme, dans l’arène syrienne.

D’autre part, le dirigeant des Druzes libanais, Walid Joumblatt, souvent reconnu comme tel par l’ensemble de la communauté toute entière,exhorte les habitants du Jebel Druze à tenter le tout pour le tout aux côtés des rebelles syriens combattant dans le but de renverser Assad.

Certaines sources druzes affirment qu’Israël a promis d’accepter l’entrée de tout Druze se présentant à la barrière de sécurité de la frontière israélienne du Golan, une assurance également offerte, de son côté par la Jordanie. Mais cela n’a été confirmé par aucun haut-responsable d’aucun de ces deux gouvernements.

Cependant, il est difficile d’envisager qu’Israël puisse interdire le passage de sa frontière, si des milliers de réfugiés druzes se tiennent à la barrière de sécurité et réclament l’asile – pas plus que la Jordanie ne pourrait le faire. Et cela peut tout-à-fait se produire, même si Jérusalem et Amman décidaient de fournir des armes aux Druzes syriens.

DEBKAfile Reportage Spécial 11 juin 2015, 9:37 AM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.

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Israël doit aider les Druzes en Syrie à créer un Etat indépendant

La guerre civile en Syrie a finalement atteint les frontières d’Israël. Les rebelles, quel que soit leur camp, contrôlent désormais presque toute la zone frontalière avec Israël, exceptés le passage de Quneitra et le village druze Al-Khader, situé à environ 3-4 km du village de Majdal al- Shams sur le plateau du Golan.

Les forces de l’ONU, présentes depuis des décennies, ont pratiquement déserté la région, libérant ainsi le no man’s land, qui sépare Israël et la Syrie, rendant la confrontation entre les deux pays plus probable que jamais.

Certaines zones contrôlées ou assiégées par les rebelles sont davantage source de préoccupation pour Israël que d’autres. C’est le cas du Jabal al-Duruz (montagne des Druzes), du sud de Damas et du nord de la frontière avec la Jordanie.

Située à environ 80-100 km de la frontière entre Israël et la Syrie, cette zone compte plus d’un million de Druzes et un petit nombre de Chrétiens.

A l’issue de la Première Guerre Mondiale, la région a été intégrée dans le mandat français sur la Syrie, et reconnu par les Français comme Etat indépendant en 1921.

Mais en 1939, les Français ont ré-annexé le petit Etat au sein de la Syrie mandataire, en particulier à cause de la rebellion druze anti-française de 1925.

Prendre les armes en 1925 n’était pas nouveau pour les Druzes.Pendant des siècles, la communauté druze était réputée pour son courage et son amour de l’indépendance, mais surtout, les Druzes sont très loyaux envers le pouvoir légitime.

C’est ainsi que la communauté druze d’Israël, soit 1,5% de la population totale, a juré fidélité à Israël en 1948, et dès 1957, elle a été représentée dans toutes les branches de l’armée israélienne.

Leur fidélité a permis à Israël de pouvoir compter sur eux, même au sein d’unités d’élite et au cours d’opérations hautement sensibles.

Aujourd’hui, cette petite communauté extrêmement loyale se trouve dans une situation désespérée.

Leurs frères druzes de Syrie sont en grave danger: ils sont quasiment tous encerclés par les rebelles syriens dont mes plus sinistres sont les membres de l’Etat islamique(EI).

Le monde a appris que ceux qui ne sont pas acceptés par l’EI sont anéantis. C’est le sort qui attend les Druzes s’ils ne réussissent pas à affirmer leur présence dans la montagne. Cependant, ils manquent de denrées alimentaires de base, d’aide humanitaire, d’armements lourd et léger et d’une protection aérienne.

La situation est telle que l’Etat d’Israël doit décider d’une démarche audacieuse et absolument indispensable: sauver la communauté druze de [l’ex] Syrie et l’aider à échapper au sort des Yézidis irakiens.

Israël doit commencer par parachuter l’essentiel, et si nécessaire, intensifier son implication en s’impliquant dans des opérations militaires

Ce n’est un secret pour personne qu’Israël a aidé les Kurdes irakiens dans des conditions similaires, et qu’il est capable de fournir une aide d’urgence au Népal et à d’autres régions pour sauver des vies humaines.L’humanitaire, voilà ce qui devrait être le premier intérêt de l’Etat juif.

Cependant, c’est bien plus important qu’il n’y parait: les citoyens israéliens druzes sont en contact avec leurs frères au-delà de la frontière et il est de notre devoir d’aider ces citoyens.

Encore une fois, Israël a toujours pris soin des Juifs partout dans le monde lorsqu’il le fallait. Il n’y a aucune différence entre les deux cas.

En outre, sur le plan diplomatique: Israël a abandonné ses alliés au sud-Liban il y a environ 15 ans, les laissant dans la souffrance. C’est donc une occasion unique de corriger le retrait du Liban qui avait fait mauvaise impression dans la région en 2000, par un mouvement humanitaire.

Les habitants du Moyen-Orient doivent réaliser que travailler main dans la main avec Israël leur apporte le soutien dont ils peuvent un jour avoir besoin.

Personne ne contestera le fait qu’en ce moment, le Moyen-Orient est en proie à des changements majeurs. Les anciennes frontières sont retirées de la carte et de nouvelles entités apparaissent.

La plupart d’entre elles sont basées sur le primordialisme tribal et religieux.

Dans ce contexte, les Druzes ont l’opportunité et le devoir d’établir leur propre entité qui garantirait leur survie dans un environnement hostile.

En effet, cette idée a été soulevée pour la première fois lors de la guerre de 1967, mais à l’époque les dirigeants druzes l’avaient rejetée par loyauté envers l’Etat national syrien. Cet obstacle n’existe plus aujourd’hui.

La communauté druze est en danger, une situation que les Juifs connaissent si bien. Mais étant donné l’ampleur du soutien israélien, les Druzes pourraient connaître leur heure de gloire en créant leur propre entité nationale souveraine et indépendante au Moyen-Orient.

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Le professeur Alexander Bligh dirige le centre des études sur le Moyen-Orient à l’université d’Ariel. Il a servi comme conseiller du Premier ministre pour les affaires arabes de 1987 à 1992.

i24news.tv

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