Mobilisation des Druzes israéliens; al-Nosra, affiliée à al-Qaïda, tente de rassurer cette petite communauté
Un responsable israélien aurait confié au site Walla Newsdimanche que l’Etat hébreu prévoyait la création d’un corridor humanitaire sur le versant syrien du Golan, à la frontière israélienne, pour venir en aide aux Druzes.
Cette zone tampon, envisagée par Israël, serait administrée par des travailleurs humanitaires israéliens et internationaux, dont des envoyés de l’ONU, selon cette source sous couvert d’anonymat.
« Nous n’avons aucune intention d’accueillir les Druzes en Israël, mais ayant vécu un génocide, nous n’avons pas l’intention d’ignorer la possibilité d’un massacre de la minorité druze », a déclaré la source.
Israël a demandé aux Etats-Unis d’accroître son aide aux Druzes de Syrie qui sont actuellement attaqués par les rebelles sunnites dans la région du Djabal al-Duruz (la Montagne des Druzes) dans le sud du pays. Cette requête a été effectuée lors de la visite la semaine dernière du chef d’état-major inter-armes des Etats-Unis, le général Martin Dempsey.
Le patron de l’armée américaine faisait une visite d’adieu avant la fin de son mandat qui s’achève le 1er octobre prochain.
Il a rencontré le président Rivlin, le Premier ministre Netanyahou, le ministre de la Défense Ya’alon et le chef d’état-major de Tsahal Eizenkot.
Au cours de chacune de ces rencontres, les responsables israéliens ont fait part de leur inquiétude sur le sort des Druzes de Syrie et l’éventualité de l’envoi d’une aide militaire et humanitaire par le biais de la Jordanie.
Le général Dempsey ne s’est pas engagé dans le sens d’une action américaine, mais une initiative pourrait être favorablement envisagée par Washington.
Les Druzes israéliens se mobilisent pour leurs frères syriens
Les leaders de la communauté druze en Israël avaient récemment lancé un appel aux responsables politiques et militaires pour venir en aide à leurs frères syriens à la lumière des attaques rebelles de ces derniers jours contre le village de Khadr sur le versant syrien du plateau du Golan.
Selon le journal Haaretz, une délégation d’officiers druzes israéliens devrait être reçue aujourd’hui dimanche par le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour discuter de la situation en Syrie. Le vice-ministre en charge de la Coopération régionale, Ayoub Kara, un Druze, cacique du Likoud, n’a cependant pas confirmé la réunion, mais il a cependant confié avoir discuté avec le Premier ministre du problème des Druzes syriens. Selon lui une aide éventuelle provenant d’Israël ne pourra se faire que dans le cadre d’une assistance communautaire.
« Il est important de souligner que nous agissons dans ce contexte en tant que communauté et non pas en tant que gouvernement d’Israël. Toute assistance qui sera accordée (aux Druzes syriens, ndlr) le sera par leurs frères druzes et je sais que les Druzes de Syrie savant comment se défendre », a déclaré Ayoub Kara.
Des milliers de personnes ont défilé samedi dans les localités druzes israéliennes appelant les autorités du pays et la communauté internationale à apporter leur aide aux Druzes de Syrie. « Stoppez les massacres », était le principal slogan crié par les participants. Des dons d’un montant total de 8 millions de shekels (près de 1,85 million d’euros) ont été effectués qui, espèrent les Druzes israéliens, arriveront à leurs familles établies en Syrie.
Selon des médias arabes, la Jordanie, l’Arabie saoudite et des pays du Golfe ont accru ces derniers mois leur assistance aux groupes rebelles combattant contre les forces du président syrien Bachar al-Assad.
Des membres de la minorité druze de Syrie ont aidé l’armée syrienne et ses alliés à repousser des rebelles qui avaient attaqué une importante base aérienne dans le sud de la Syrie, ont annoncé vendredi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et un chef druze.
Al-Nosra tente de rassurer la communauté druze après une tuerie
La branche syrienne d’Al-Qaïda, le Front Al-Nosra, a affirmé samedi que les membres de son groupe responsables de la mort cette semaine de 20 druzes seraient jugés, qualifiant ces violences d' »injustifiables ».
Dans un communiqué officiel publié sur Twitter, le Front Al-Nosra a affirmé que certains de ses membres avaient agi « en claire violation des principes de la direction » du groupe dans le village de Qalb Laouza, , dans la province d’Idleb (nord-ouest).
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des membres d’Al-Nosra avaient tiré mercredi sur des habitants de ce village, « tuant au moins 20 personnes, dont des personnes âgées et au moins un enfant ».
Des habitants du village avaient protesté auparavant quand un chef tunisien du groupe sunnite extrémiste avait « tenté de saisir la maison d’un résident druze qui selon lui était un partisan du régime ». Le chef tunisien a ensuite « appelé ses hommes et accusé les habitants druzes du village de blasphème, avant d’ouvrir le feu », avait expliqué l’OSDH.
Al-Nosra, qui dit avoir envoyé une délégation pour rassurer les habitants, a affirmé que « le village et sa population sont toujours en sécurité sous (sa) protection ».
« Chaque personne impliquée dans cet incident sera renvoyée devant une cour islamique », a-t-il ajouté.
Une grande partie de la province d’Idleb est contrôlée par une alliance de groupes combattant le régime de Bachar al-Assad, dont Al-Nosra.
Ces violences contre la communauté druze étaient inédites. Les druzes, minorité musulmane hétérodoxe, représentent environ 3% de la population syrienne.
La fusillade s’est produite moins d’un mois après que le chef d’Al-Nosra, Abou Mohammad al-Jolani, a tenté, lors d’une interview à la chaîne al-Jazeera, de rassurer les pays occidentaux sur d’éventuelles attaques d’Al-Nosra contre des minorités religieuses.
Selon des médias arabes, la Jordanie, l’Arabie saoudite et des pays du Golfe ont accru ces derniers mois leur assistance aux groupes rebelles combattant contre les forces du président syrien Bachar al-Assad.
Des membres de la minorité druze de Syrie ont aidé l’armée syrienne et ses alliés à repousser des rebelles qui avaient attaqué une importante base aérienne dans le sud de la Syrie, ont annoncé vendredi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) et un chef druze.
Les groupes extrémistes en Syrie, dont Al-Nosra et surtout son rival djihadiste l’Etat islamique (EI), sont accusés de s’en prendre aux minorités.
(i24news avec agences)