Depuis la jolie plage de Palmachim, sur la côte israélienne, difficile d’imaginer ce qui se trame en sous-sol. Chaque jour pourtant, 624 000 mètres cubes d’eau de mer sont aspirés par deux énormes tubes souterrains, et acheminés sur deux kilomètres à l’intérieur des terres pour être transformés en eau potable. Bienvenue à Sorek, la plus grande usine mondiale de dessalement par osmose inverse, technique considérée aujourd’hui comme la plus aboutie. Sorti du sable en 2013, à 15 kilomètres au sud de Tel-Aviv, le complexe fournit 20 % de l’eau courante d’Israël, donnant littéralement la mer à boire à 1,5 million de personnes.
Bijou technologique, l’installation est devenue un lieu de pèlerinage pour les spécialistes du monde entier. Dans un bruit assourdissant, l’eau est projetée à travers des membranes poreuses qui la délestent de ses cristaux de sel. La saumure est rejetée dans la mer tandis que l’eau filtrée est rechargée en minéraux. « A la fin, elle est parfaitement propre à la consommation, avec tout ce qu’il faut d’alcalinité, de dureté », décrit le directeur technique Micha Taub, en remplissant un gobelet depuis un robinet placé à l’extrémité du site.
Le dessalement est l’une des recettes ayant permis à Israël de surmonter le stress hydrique auquel semblait le condamner son climat semi-désertique. Sous l’impulsion du gouvernement, quatre usines ont été ouvertes durant la dernière décennie. Une cinquième doit être mise en service d’ici à la fin 2015. Ensemble, elles produiront 70 % de l’eau consommée par les ménages israéliens. Lire la suite>