Coup d’envoi d’un ballet diplomatique: Netanyahou rencontrera Mogherini et le chef de la diplomatie allemande
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ont commencé à discuter jeudi à Berlin des moyens de stopper la vague de violence entre Palestiniens et Israéliens, marquée par une nouvelle attaque au couteau à Bet Shemesh dans la matinée.
John Kerry a exigé « la fin de toute la violence » entre Israël et les Palestiniens, au début d’une rencontre à Berlin avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, après trois semaines de troubles.
« Il est absolument crucial de mettre fin à toutes les incitations, de mettre un terme à toute la violence et de trouver une voie qui permette de construire potentiellement un processus plus large, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », a déclaré solennellement M. Kerry au côté de M. Netanyahou devant quelques journalistes dans un grand hôtel de la capitale allemande.
Netanyahou a commencé la rencontre en remerciant Kerry pour avoir condamner la récente vague de terreur contre Israël ainsi que pour « s’être tenu aux côtés d’Israël à l’UNESCO ».
« Tout cela est profondément apprécié (par l’Etat d’Israël, ndlr) », a déclaré le Premier ministre israélien à Kerry. M. Netanyahou, a toutefois souligné qu’il est « temps pour la communauté internationale de dire clairement au président Abbas: cesser de répandre des mensonges sur Israël ».
« Les mensonges selon lesquels Israël veut changer le statu quo sur le Mont du Temple, qu’Israël veut détruire al-Aqsa, et exécute les Palestiniens. Tout cela est faux. Nous restons attachés au statu quo. Nous sommes ceux qui garantissent la protection de tous les lieux saints », a-t-il insisté.
Netanyahou a également réitéré le droit d’Israël à se défendre contre les assauts récents des terroristes palestiniens, qui ont tenté de poignarder des Israéliens à Jérusalem, en Israël et en Cisjordanie lors de nombreuses attaques survenues ces dernières semaines.
« Israël agit pour protéger ses citoyens comme toute démocratie, qui devrait faire face à de telles attaques gratuites et incessantes », a-t-il tenu à préciser.
« Pour générer l’espoir, nous devons arrêter le terrorisme. Pour arrêter le terrorisme, nous devons arrêter l’incitation à la violence », a également souligné M. Netanyahou.
Coup d’envoi d’un ballet diplomatique
Cette entrevue donne le coup d’envoi d’un ballet diplomatique tout au long de la journée à Berlin sur le conflit israélo-palestinien avec des entrevues bilatérales prévues aussi entre le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, M. Kerry d’une part et M. Netanyahu d’autre part, ainsi qu’entre le secrétaire d’Etat américain et la Haute représentante de l’Union européenne aux Affaires étrangères Federica Mogherini, l’UE étant le principal pourvoyeur de fonds des Palestiniens.
Dans le même temps, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, achève à Amman la tournée qu’il a entreprise dans la région pour tenter de contenir une crise qui menace, selon lui, de prendre une tournure « catastrophique » et de se transformer en une guerre aux conséquences imprévisibles.
M. Ban doit rencontrer jeudi le roi de Jordanie Abdallah II, interlocuteur primordial du conflit.
Depuis le 1er octobre, les heurts quotidiens entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et habitants des implantations et une vague d’attentats anti-israéliens ont fait huit morts israéliens et 49 morts palestiniens, pour plus de la moitié des auteurs d’attaques, ainsi qu’un mort arabe israélien.
M. Abbas n’a formulé publiquement aucune disposition concrète pour apaiser les esprits et s’est répandu en invectives contre M. Netanyahou. Ce dernier l’a de nouveau accusé, à son arrivée à Berlin mercredi, d' »inciter au terrorisme ».
(Avec l’AFP)