Par Michael Freund
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Adaptation Mordeh’aï pour malaassot.com reproduction autorisée avec mention de la source et du lien actif
Au milieu de la campagne terroriste palestinienne des dernières semaines, le Mont du Temple a pris une place centrale, ce qui incite un chœur fort et de plus en plus d’extrémistes à tenter d’exploiter la situation à des fins politiques. Invectiver leurs adversaires, et de les blâmer eux pour les malheurs d’Israël, ces radicaux mettent en avant une vision qui, si elle est appliquée, amènerait la tragédie sur nous tous.
Il est donc temps pour la société israélienne de prendre position et de façon décisive et de déclarer: nous ne lierons pas notre sort avec ceux qui cherchent à nier ou à rompre le lien juif avec notre lieu le plus saint. Après tout, les vrais extrémistes du Mont du Temple ne sont pas ceux qui aspirent à visiter le site ou à y prier, mais ceux qui dénigrent et essayent de leur imposer le silence.
Quoi que l’on puisse penser du destin politique de Jérusalem, il est tout simplement impossible de nier le rôle central que le rêve d’un Temple reconstruit joue dans la croyance juive. Qu’on le veuille ou non, le désir d’une restauration du Temple n’est pas moins au cœur de notre foi que le désir de paix ou de justice sociale.
Depuis ce jour sombre il y a plus de 19 siècles, lorsque les légions romaines ont réglé le sort du deuxième Temple en y mettant le feu, le peuple juif a nourri l’espoir d’un retour sur le mont.
En effet, depuis l’époque du Talmud, les Juifs ont conclu la prière de la Amida, récitée trois fois par jour, avec le plaidoyer suivant : » Que ce soit Ta volonté, Seigneur notre Dieu et le Dieu de nos pères, que le Temple sera reconstruit, rapidement et de nos jours. »
Cela veut-il dire que nos ancêtres étaient des «extrémistes» pour les 1500 dernières années, sans même le savoir ? Et le mois dernier, dans la prière récitée au Moussaf de Souccot, nous implorions D.ieu de « faire preuve de compassion pour nous et pour notre Temple avec grande miséricorde, et le reconstruire rapidement et magnifier sa gloire ».
Toute personne qui dépeint des Juifs qui souhaitent visiter le Mont du Temple, ou qui osent rêver d’un temple restauré, comme des farfelus aux yeux cruels se livre à une attaque frontale sur la pratique et la croyance juive. Assez avec une telle dérision et ces injures enfantines ! Prenez, par exemple, la réaction aux propos tenus par le ministre adjoint des Affaires étrangères Tzipi Hotovely, qui a dit à la radio de la Knesset lundi que son « rêve est de voir le drapeau israélien flottant sur le Mont du Temple. Qui est le lieu le plus saint pour le peuple juif. » Bien plus tard, elle a précisé que tel était son opinion personnelle et ne reflétait pas la politique officielle du gouvernement, ses commentaires fiers et patriotiques ont provoqué une réaction inexplicablement dure.
Dans un accès de colère, le Député Yoel Hasson de l’Union sioniste a exigé que Hotovely soit démise de ses fonctions immédiatement, affirmant que, « avec l’obstination d’un âne, le sous-ministre messianique continue d’exciter l’ensemble du Moyen-Orient. »
Pourquoi un Juif rêvant de voir un drapeau israélien flotter sur le site le plus sacré mérite une telle violence verbale? Et de plus de la part d’un membre de la Knesset, rien de moins! Qu’est-ce que Hasson pense que nos ancêtres voulaient dire quand ils récitaient » L’an prochain à Jérusalem reconstruite »? Croit-il qu’ils se référaient à l’hôtel Waldorf Astoria rénové sur la rue Agron ? Le lien affectif, religieux et mystique du peuple juif avec le Mont du Temple est quelque chose qui transcende les frontières politiques. Lorsque Tzipi Livni ministre des Affaires étrangères de gauche avait déclaré au New York Times Sunday Magazine, le 8 Juillet 2007, que, « Mon existence ici vient de la connexion entre moi et le Mont du Temple. Ceci est le cordon ombilical. Il vient de Jérusalem,» elle n’a pas joint à son insu le bord prétendu.
Et quand Berl Katznelson, l’un des pères fondateurs du sionisme socialiste, a visité le Mont du Temple en 1918 et a déclaré, «Le Mont du Temple fait battre le cœur plus vite et le fait déborder», il n’a pas rejoint les rangs des fanatiques.
Ces sentiments font partie intégrante de la conscience nationale juive. Vilipender ceux qui les détiennent est simplement un acte d’intolérance mesquine et de sectarisme, et il n’a pas sa place dans le débat actuel.
La critique devrait plutôt viser ceux qui soutiennent la politique discriminatoire maintenant en place qui permet aux disciples de Muhammad de prier là où le Temple de Salomon se trouvait autrefois, tout en refusant le même droit aux disciples de Moïse.
En effet, tous les défenseurs éclairés de droits civils, et les champions autoproclamés de l’égalité devant la loi deviennent soudainement silencieux devant les menaces musulmanes quand est donné la préférence à la capitulation qu’au respect des droits fondamentaux juifs.
C’est tellement évident qu’il ne devrait pas y avoir à redire, mais quand les Arabes palestiniens cherchent à empêcher les Juifs israéliens de visiter le Mont du Temple ou d’exercer leur droit fondamental à prier, il est de la responsabilité des décideurs de venir à la défense de celui-ci plutôt qu’à la première.
Alors arrêtons de dénigrer les Juifs qui veulent visiter ou prier là où nos ancêtres se tenaient autrefois.
Rêver de destin juif n’est pas de l’extrémisme. Mais le nier et le dénigrer le sont certainement.
[Note d’Etzbetzion : Certes, le judaïsme est imprégné de la notion de la reconstruction du Temple, mais cela n’est pas sans raison. La Bible tout entière nous parle de ce Temple, que ce soit parmi les écrits des prophètes ou ailleurs. La Bible est la Vérité et les promesses qui y sont exprimées s’accompliront toutes jusqu’à la dernière d’entre elles.]