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L’apostolicité de l’incarnation, par Arthur Katz.

By 27 décembre 2013décembre 29th, 2013Doctrine

 

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Nous vous proposons une étude d’Arthur Katz qui est à notre sens un texte absolument fondamental. Nous vous le livrerons en quatre sections, à raison d’une par semaine.

Bonne lecture et excellente méditation !

Haïm et Elishéva Goël.

Une des considérations les plus négligées par l’Eglise de notre génération, bien que nous y ayons vaguement fait allusion pendant notre enseignement, est la vie pré-incarnée de Christ avant qu’Il n’endosse la nature humaine. L’incommensurable histoire retraçant la relation qu’entretenaient le Père et le Fils avant l’événement de la venue de ce dernier sur la terre a été pratiquement mis de côté par l’Eglise comme si l’histoire commençait avec l’avènement de Jésus sur la terre en forme humaine. Mais elle commence avant l’incarnation, et notre incapacité à appréhender la phase de l’histoire précédant l’incarnation entraîne pour nous une connaissance et une compréhension inadéquates à la fois du Père et du Fils.

Nous devons connaître la gloire que le Fils a délaissée lorsqu’Il est venu, lorsqu’Il est venu volontairement et librement. Le fait que le Père a envoyé le Fils est le premier exemple vivant de la réalité apostolique, c’est le premier envoi. Le premier de quelque chose en est toujours le prototype. Il manifeste la formulation classique de toute expression ultérieure de cette chose.

Cette gloire du Fils avant son incarnation contient les éléments constitutifs de tout envoi, c’est-à-dire de tout acte apostolique. L’envoi du Fils a été le premier acte apostolique. L’utilisation des mots envoi et envoyé confirme cette affirmation à chaque endroit où vous les trouvez. Jésus a dit : « Comme le père m’a envoyé, moi aussi Je vous envoie. » Le premier envoi apostolique en Actes 13, depuis Antioche, eut lieu lorsque le Saint-Esprit dit : « Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle Je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir. Barnabas et Saul, envoyés par le Saint-Esprit, descendirent… » (Actes 13 : 3-4). Le mot envoyé est réitéré, il y a un envoi. Le terme grec apostolos signifie envoyé. Le reproche que Dieu adresse aux faux prophètes est le suivant : « Je ne les ai pas envoyés. Et pourtant ils sont partis. » Ceci décrit parfaitement ce qui se produit aujourd’hui sous le couvert des mots apostolique et prophétique. « Je ne les ai pas envoyés. Et pourtant ils sont partis. »

La question de l’envoi est critique, et elle tire son origine du commencement, dans l’accord qui existait entre le Père et le Fils qui allait être envoyé. Le Fils, dans sa propre liberté, accepta volontairement. Mon nouvel auteur préféré, P.T. Forsyth, a écrit un chapitre entier sur la vie pré-incarnée de Christ. L’humiliation terrestre de Christ a dû avoir des fondations posées dans le ciel et doit être vue comme une renonciation qui a été décidée avant que le monde ne fût. La croix a eu lieu avant la croix. Le croix tire son origine de l’éternité. L’accord existant entre le Père et le Fils qui allait être envoyé, et la renonciation par ce dernier à sa relation avec le Père, dans sa forme la plus pure, étaient déjà l’expression de la croix. Notre compréhension, notre appréciation et notre estimation déficientes de cette vérité nous dérobent une pleine appréciation du mystère de la foi. Peut-être est-ce la chose même qui nous empêche d’atteindre cette étape finale de l’amour pour Dieu et de notre appréciation de Lui, qui s’appelle l’adoration. Avec l’adoration, comme je le pressens d’une certaine façon, se trouve la clé de la puissance, de la réalité ultime et de l’expression de notre service en Dieu. La question de la relation entre le Père et le Fils avant son incarnation constitue ce facteur manquant qui nous apporte une révélation plus profonde de Dieu et nous transporte au-delà d’une certaine limite du respect, de l’admiration et de l’appréciation que nous pouvons avoir pour le Seigneur, c’est-à-dire dans l’adoration elle-même.

Forsyth a raison d’affirmer que cette humiliation terrestre a dû avoir ses prémices au ciel. Son commencement ne prit pas place sur la terre, mais au ciel, dans un commun accord entre le Père et le Fils qui, tous deux, avaient bien compris ce que l’envoi signifierait en termes d’exigences. Ce fut une résolution éternelle prise entre le Père et le Fils, un acte entrepris au sein de la Divinité – une remarquable parole de décision. Rien de moins ne pourrait soutenir la plénitude de la foi, et notre adoration pour Christ doit aller de pair avec cette compréhension de ce que son sacrifice a commencé avant sa venue dans le monde. Un calvaire avait eu lieu en haut dans le ciel, avant que l’événement de la croix historique n’eût lieu en bas sur la terre. La question de la croix et de la renonciation trouva son origine dans le ciel tandis qu’elle fut mise en acte sur la terre. Si vous ne prenez pas en compte l’origine céleste, vous manquez quelque chose de la gloire plus grande de Dieu et de son caractère, parce qu’il s’agissait d’un acte entrepris au sein de la Divinité elle-même. Ceci relève typiquement du caractère de Dieu. Nous avons perdu toute considération à la fois du Christ pré-incarné et du Christ de l’après résurrection. Ceci n’est-il pas significatif ? Nous accordons peu de considération à l’ascension du Christ. Nous sommes particulièrement attachés et affectionnés à son histoire terrestre – et nous le devrions en effet – et ensuite vient la résurrection, mais l’ascension et le couronnement de Christ font l’objet du même type de négligence que sa vie pré-incarnée. Et pourtant, chacun de ces deux aspects constitue l’autre face de la pièce. La venue du Fils descendant du ciel et son ascension au ciel font partie de l’intégralité du mystère de la grande œuvre rédemptrice divine, qui doit être prise en considération et en compte si nous voulons donner à Dieu la pleine appréciation, l’entière reconnaissance et la totale adoration qu’Il mérite.

Jésus a dit à Nicodème : « Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel. » (Jean 3 : 13). Rien ne peut monter avant de descendre d’abord. Quelque chose doit descendre avant de pouvoir monter. En réalité, cela ne s’applique pas seulement à certaines choses mais à tout : tout doit descendre avant de pouvoir monter – ceci comprend, et peut-être plus particulièrement, notre adoration.

La véritable adoration doit, comme tout ce qui est apostolique, d’abord descendre  avant de monter. Quelque chose doit venir du trône céleste comme un don. Tout acte véritable, toute œuvre véritable, la réalité elle-même tire son origine et sa cause première  du trône céleste. C’est pourquoi Jésus a dit : « Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. » Bien que ses pieds soient à Jérusalem, son être en essence vient d’en haut. Nous avons perdu cette compréhension des choses, et cette dernière doit être restaurée. La véritable adoration doit tirer son origine premièrement du Père, du trône, avant de pouvoir trouver son expression adéquate sur la terre. Mais si elle commence depuis la terre, de façon humaine, aussi bien intentionnée qu’elle puisse être, et quoique soutenue et stimulée par l’instrumentation, elle manque de cette qualité céleste qui est véritable, et se réduit ainsi à une simple question de musicalité ou de plaisir agréable pour l’assemblée. Et l’Eglise n’adore pas le Très-Haut.

M’avez-vous déjà entendu citer un frère qui, un jour, a parlé lors d’une de nos réunions de prière matinale, et qui a dit : « Il n’est possible d’aimer Dieu que si Dieu s’offre à nous et nous rend capables de l’aimer. » ? J’ai pensé que c’était la meilleure chose que j’aie jamais pu l’entendre dire, et peut-être l’une des meilleures chose que j’aie entendu quelqu’un dire. Il n’est possible d’aimer Dieu que si Dieu s’offre à nous et nous rend capables de l’aimer. Seul Dieu peut nous communiquer l’amour qui est approprié à Lui-même, et de la même façon, seul Dieu peut nous communiquer l’adoration qui Lui sied. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire qu’Il envoie, parce que tout ce qui émane de nous, aussi bonnes que puissent être nos intentions, manque de cette qualité dont seul Dieu peut imprégner les choses qu’Il initie et qui, lorsqu’elles sont envoyées, tirent leur origine de son trône. Le génie dans le terme apostolique est le fait d’être « envoyé ». La présomption qui caractérise notre génération religieuse vient de ce qu’elle est en mouvement sans être envoyée. Dieu a dit : « Je ne les ai jamais envoyés. » Il a dû envoyer son Fils, et ensuite le Fils a envoyé ses disciples. Le cœur de la réalité apostolique prend racine dans le commencement même de la gloire rédemptrice qui est associée à d’envoi du Fils par le Père. Avant que le monde ne fût…

La problématique de la croix se trouve déjà au sein de la Divinité et trouve son expression dans l’envoi du Fils, parce que sa séparation d’avec le Père et sa venue sur la terre dans cet envoi constituent un sacrifice : Jésus a perdu l’intimité parfaite dont Il jouissait avec le Père dans cette expérience éternelle qui était sienne avant son envoi ; Il a ensuite vécu l’humiliation qui l’attendait lors de sa venue sur la terre. L’humiliation de n’être qu’un homme, sans parler de celle de prendre sur lui la forme d’un homme, en devenant serviteur et en mourant de la plus cruelle manière, jusqu’à la mort même de la croix, et même la mort sur la croix, tout cela Il le savait d’avance, et tout cela était nécessaire dans cet envoi. C’est pourquoi Paul, qui avait une plus grande conscience de cette réalité dans la connaissance apostolique qu’il avait en tant qu’envoyé, a dit : « Qui nous séparera de l’amour de Dieu ? ». La persécution ou le dénuement ou la maladie ou quelque autre cause pourront-ils nous séparer de l’amour de Dieu ? Qu’est-ce qui rend sa déclaration si sublime et qui fait qu’elle nous touche jusqu’aux larmes ? Il se focalise sur l’amour de Dieu, non pas comme ayant commencé avec le ministère terrestre de Jésus mais dès le début de son envoi.

L’envoi précédant l’incarnation est déjà l’expression de l’amour de Dieu. « Dieu a envoyé son Fils. Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné… » Paul avait une compréhension de cet amour qui non seulement a trouvé corps dans la conduite et les actes de Jésus dans son mandat terrestre, mais qui englobe également l’envoi en tant qu’acte même d’amour. Il va aux origines, et c’est la raison pour laquelle il a un sens très aigu de l’amour de Dieu, qui trouve son expression dans cette déclaration remarquable de l’épître aux Romains : « Qui nous séparera de l’amour de Dieu ? ». Comment le sait-il d’une manière aussi profonde ? Parce qu’il appréhende ici et considère un élément que l’Eglise, dans son ensemble, a négligé, à savoir la vie pré-incarnée de Christ.

Forsyth dit :  « Dans cet envoi, Il consentit non seulement à mourir, mais à naître. » N’est-ce pas remarquable ? Naître, prendre sur lui-même la forme d’une homme, l’humilité de l’enfant, et accepter d’être dépendant : voilà tout ce qu’Il a dû expérimenter et endurer tout en étant Dieu.

Un verset dans l’Evangile de Jean se rapporte parfaitement à cette vérité : « Et maintenant, Père, glorifie-moi de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. » (Jean 17 : 5). C’est toute la tâche d’un entendement inspiré du Saint-Esprit que de commencer même à réaliser et soupeser ce qu’était cette gloire et le fait que Jésus l’a abandonnée et l’a laissée en arrière comme fruit d’un sacrifice d’amour accompli dans son obéissance volontaire, en tant que Fils, au Père céleste, pour descendre sur cette terre, pour y entrer en vue de vivre la souffrance de la naissance et celle de la mort subséquente.

Et si cette gloire qu’Il avait avec le Père avant le commencement du monde était la gloire même de la croix ? Et si le temps lui-même était considéré comme un serviteur de l’éternité ?… Et si le dessein éternel de Dieu était pour lui de se réjouir aujourd’hui de l’œuvre de son Fils en tant qu’objet principal de sa gloire – qui n’aurait pas été manifestée s’Il n’était pas venu ? Et si l’objet suprême de la gloire éternelle, de la célébration même de Dieu, était l’Agneau immolé pour toute l’éternité ? C’est là le sujet de réjouissance suprême et de jubilation divine, et c’est là le dessein éternel qu’Il a conçu et dont l’enjeu consiste en ce que tout ce qui existe sert à ce dessein, y compris le temps lui-même.

C’est ici la gloire même : il y avait une croix au sein de la Divinité. Ce n’était pas seulement une transaction qui allait être révolue. Mais bien plutôt cette croix, en réalité, allait affecter les choses dont Dieu jouissait déjà, à jamais, et c’est là la gloire du Fils. Toute autre gloire aurait été une gloire moindre, qui n’aurait pas convenu au dessein éternel de Dieu – qui, automatiquement, revient à Dieu. Le dessein doit être, parce que Dieu est.

C’est pourquoi Forsyth l’appelle « un acte au sein de la Divinité ». Le dessein de Dieu requiert un acte. C’est inhérent à la Divinité, c’est intrinsèque à la Divinité, c’est dans la nature de la Divinité. Un acte était nécessaire pour expliquer et faire descendre cette gloire sur la terre, ce que le Fils accepta volontairement de faire dans sa propre liberté, et ce que le Père accepta dans sa liberté d’envoyer le Fils. Ils expliquent et démontrent dans un acte ce qui était auprès d’eux dans leur propre nature. Lorsque Jésus prit sur lui la forme d’un serviteur, Il ne revêtait pas une pseudo identité. Il révélait la vérité de Dieu. L’esprit de serviteur appartient en propre à la nature même de Dieu.

Ceci devrait commencer à susciter en nous une certaine appréhension de ce qu’est le ciel même – « et la gloire que j’avais auprès de toi. » De quel genre d’environnement le Fils jouissait-Il auprès du Père ? Est-ce la raison pour laquelle il est dit que « tout don parfait et excellent descend d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement, ni ombre de variations. » ? Tout don parfait et excellent descend… du Père des lumières. Du ciel, qui est la source, le siège de la gloire, de la pureté, de la justice, de la sainteté. C’est pourquoi toutes choses doivent descendre, elles doivent être envoyées. Tout ce qui tire son origine en dehors de cet endroit est douteux et mérite d’être remis en question ; il est même possible que la chose soit contrefaite si elle a l’audace d’être associée au mot apostolique – parce qu’elle n’est pas envoyée.

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  • DORVEN dit :

    Yeshoua n’est pas Elohimn Hashem, YHVh. Beaucoup de versets le démontrent dans les Ecrits et dans ce texte.
    Il est écrit :
    1 Corinthiens 8.6 néanmoins pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes.

    version Chouraqui : 6. Mais pour nous il n’est qu’un seul Elohîms,
    le père, de qui tout est, et nous sommes à lui,
    et un seul Adôn, Iéshoua‘, le messie, par qui tout est, et nous par lui.

    UN SEUL ELOHIM LE PERE
    UN SEUL ADON IESHOUA LE MASHIA’H

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