Donald Trump, seul contre tous
Ayant gagné 7 États sur 11 lors du « Super Tuesday », Trump affirme qu’il est le champion que le peuple a choisi depuis longtemps.
Il aborde ainsi la date-clé du 15 mars avec une quinzaine d’États en poche et plus du tiers des 1 237 délégués requis pour obtenir l’investiture du parti républicain à la présidentielle.
Qu’il gagne ou perde la Floride et l’Ohio, il a déjà prouvé sa résistance aux pires attaques, seul contre tous.
Mais, même après le 15, date à laquelle les primaires ne sont plus proportionnelles, mais toutes à l’avantage exclusif du candidat en tête, il va devoir affronter la rage de son rival Ted Cruz et la furie des élites conservatrices et républicaines.
Les conservateurs opposés à Trump s’entêtent à vouloir Cruz, sans se rendre compte qu’il n’a aucune chance de faire le plein des voix de droite contre Hillary : voix nasillarde, faciès assez ingrat, et conservatisme tellement rigide qu’il rebute…
Les républicains, qui détestent Cruz presqu’autant que Trump, n’ont pas réussi à imposer « le petit Rubio », comme l’appelle Trump, mais continueront de déverser leur bile.
Tous ces pisse-vinaigre en sont toujours à la conclusion de George Will, commentateur à « Fox News », fin 2015 : « Nous ne pouvons pas gagner avec Trump, mais nous ne pouvons pas gagner sans ses électeurs… »
La suite logique, c’est un complot éhonté pour voler à Trump ses électeurs et au peuple son choix démocratiquement exprimé.
Aucun coup ne semble assez bas pour cela.
Après l’ignominie de la « National Review », on voit des personnalités conservatrices et Tea Party (Richard Viguerie, Erick Erickson, Ben Sasse…) se joindre à la meute et traiter les nombreux conservateurs qui ont apporté leur soutien à Trump de « vendus » ou de « traîtres », même l’irréprochable sénateur Jeff Sessions !
Et tous ces mauvais perdants que sont les oligarques républicains s’activent à changer les règles du jeu en cours de partie…
La palme du perdant désespéré revient à Bill Kristol du « Weekly Standard » qui appelle carrément à voter Hillary Clinton.
Il est vrai que Clinton, tout comme Rubio, peut être contrôlée.
C’est même une de ses caractéristiques principales et le secret de sa fortune personnelle, tandis que personne ne pourra acheter Trump, ni le faire changer d’avis radicalement sur les questions existentielles qui motivent son électorat, ni le contrôler.
Pour Kristol et compagnie, mieux vaut perdre avec Hillary que gagner avec le Donald !
En dépit du serment solennel de chaque candidat de soutenir le vainqueur des primaires, quel qu’il soit, et après avoir accusé Trump de vouloir créer un troisième parti, Kristol songe à créer ce troisième parti pour faire obstacle au Donald.
La palme du culot ethnique revient à Cruz offrant à Rubio d’être son vice-président, en dépit de toutes leurs différences, formant ainsi une ligue cubaine contre le WASP Trump. Par ailleurs, Cruz, le prédicateur vertueux, a aussi commencé à attaquer Trump sur sa famille.
Mais la palme de la félonie revient à Mitt Romney rappelé sur le terrain par les oligarques. Il rejoint tous ces vilains shakespeariens dans un complot aussi vil qu’absurde : imposer une « autorité morale ultime » comme lauréat d’une « convention négociée ».
Discrédité en 2012 pour avoir lamentablement perdu par manque de combativité, Romney surgirait en 2016 pour rafler la mise, et l’électorat suivrait docilement ?
Le discours de Romney restera un morceau d’anthologie.
Il a récité toute la litanie des mensonges grossiers sur Trump, se montrant tout à tour mesquin et condescendant.
Alors qu’il avait réclamé et obtenu l’appui et un don généreux de Trump en 2012, il le remercie aujourd’hui en le traitant « d’escroc », montrant une férocité qui aurait naguère pu faire tomber Obama, mais quatre ans trop tard et contre un autre républicain ! Exactement l’attitude qui pourrait infliger une deuxième défaite.
Si l’establishment gagne, l’Amérique perd.