Selon un reportage TV, l’armée parle de risques de conflit et fait état de 100 000 roquettes, 5 000 missiles de longue portée et de tunnels
Dix jours seulement après la fin du conflit de 50 jours entre Israël et le Hamas, Tsahal procède à des « préparations et entraînements » en vue d’ « une guerre très violente » contre le Hezbollah au Sud-Liban, indique vendredi soir un reportage de la télévision israélienne, sans toutefois préciser d’échéance.
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Dans le rapport de la Deuxième chaîne, pour lequel l’armée a autorisé l’accès à plusieurs de ses positions le long de la frontière avec le Liban, présente un commandant de brigade de Tsahal avertissant qu’un tel conflit « sera une toute autre histoire », comparé à la guerre Israël-Hamas, dans laquelle plus de 2 000 Gazaouis (la moitié des hommes armés, selon Israël) et 72 Israéliens ont été tués.
« Il nous faudra utiliser une force considérable » pour vaincre rapidement le Hezbollah soutenu par l’Iran, et « agir de façon plus décisive, et plus radicale », déclare le colonel Dan Goldfus, commandant de la 769e brigade d’infanterie Hiram.
Selon le reportage, le Hezbollah détient environ 100 000 roquettes – 10 fois plus que l’arsenal du Hamas – et ses 5 000 missiles longue portée, situés à Beyrouth et dans d’autres zones à l’intérieur du Liban, peuvent transporter de larges ogives (pesant jusqu’à plus d’une tonne), dotées de systèmes de guidage de précision et pouvant atteindre l’ensemble d’Israël.
Le système de défense israélien Dôme de fer ne pourrait relever ce genre de défi, par conséquent, l’armée israélienne doit « manœuvrer rapidement » et agir avec force pour l’emporter de manière décisive dans le conflit, selon Goldfus.
Il ajoute qu’il pourrait être nécessaire d’évacuer les civils de la région. « Le Hezbollah ne va pas conquérir la Galilée (nord d’Israël), et je ne le laisserai pas nuire à nos civils. »
Ceux qui pensent que le Hezbollah est en difficulté, après avoir subi des pertes dans sa lutte avec le président Bachar al-Assad en Syrie, se trompent, selon le haut gradé.
Le reportage précise, en effet, que le Hezbollah a accumulé trois années d’expérience sur le champ de bataille, a davantage de capacités militaires et par conséquent une confiance accrue.
Selon le rapport, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon en 2012 que, dans une future guerre avec le Hezbollah, Israël devra frapper les maisons des villages à travers le Sud-Liban, qui serviraient au mouvement de sites de lancement.
Comme avec le Hamas à Gaza, selon le rapport, il y a lieu de soupçonner le Hezbollah d’avoir creusé des tunnels sous la frontière israélienne en vue d’attaques planifiées.
Selon un conseiller local adjoint, Yossi Adoni, du Conseil Maalé Yossef, des dizaines de résidents des zones frontalières font état des sons de creusement de tunnel sous leur maison depuis 2006 – quand Israël et le Hezbollah se livraient à un âpre conflit, plus tard nommé deuxième guerre du Liban. « Nous sommes absolument certain qu’il y a des tunnels transfrontaliers », a déclaré Adoni.
Et Goldfus de conclure : « C’est possible. » La menace des tunnels est « un souci de plus… Si à Gaza, il y avait des tunnels, il va de soi que cette possibilité existe ici aussi. »