Les programmes de divertissements de la télévision du Hamas diffusée dans la bande de Gaza sont très souvent liées à la détestation d’Israël. Cette caméra cachée en est l’illustration. Un comédien filmé en caméra cachée demande sa route ou des renseignements aux passants…mais le tee-shirt du comédien est flanqué d’un drapeau d’Israël.
Lorsque les personnes filmées s’en aperçoivent, la rencontre tourne au vinaigre. A plusieurs reprises, l’acteur a failli être lynché. Le présentateur de la séquence n’a, à aucun moment, été choqué par les réactions violentes des gazaouis, à la vue du drapeau à l’étoile de David. Il a simplement félicité son comédien pour avoir supporté les coups et pour la honte d’avoir été affublé d’un tee-shirt sioniste pendant les heures de tournage.
Les deux acteurs, Chouikh et Abu Zubaydah, qui déambulent en se faisant passer pour des sionistes malheureux sont filmés en caméra cachée, et s’adressent aux gazaouis dans un mélange d’anglais, d’hébreu ou d’arabe balbutiant, dans un magasin de vêtements, sur un terrain de football, dans la rue en face d’un entrepôt. .
Les réactions censées être les plus drôles sont celles de Gazaouis en colère qui se saisissent de l’Israélien arrogant au collet et commencent à le battre, tandis qu’on entend en off des rires en boite comme dans les talk show.
Certaines réactions violentes arrivent immédiatement dès que l’étoile de David entre les deux lignes parallèles bleu blanc entrent dans leur champ de vision ; d’autres arrivent suite à un échange verbal avec les acteurs,
C’est une caméra cachée, lâchez-moi
Chaque fois que l’acteur est agressé soit par la foule soit par un seul individu il se met à crier: «C’est pour une caméra cachée » et il exhorte les membres de l’équipe d’intervenir pour lui sauver la vie.
Parfois, les acteurs ont proposé à des gazaouis de devenir israéliens par exemple, parce qu’Israël est une superpuissance puissance. Sans savoir qu’il sont devant une caméra (en principe NDLR), ils se mettent à déclarer leur allégeance et leur foi à leur nation palestinienne exprimant leur colère face à cette provocation.
Particulièrement savoureux, dans un échange au début, l’un des acteurs essaie de parler hébreu à un individu plus âgé et maîtrise fort bien cette langue. S’en suit un improbable dialogue entre un faux israélien qui peut à peine faire une phrase en hébreu, et un Gazaoui qui parle couramment l’hébreu. L’acteur demande: «Ma shlomekh, » comment allez-vous, mais en utilisant la forme féminine. Son sujet relève l’erreur, mais répond «Baroukh Hachem», comme le font beaucoup d’Israéliens. (son nom est source de bénédictions)
On remarque que ce sont surtout les plus jeunes (au cerveau lavé NDLR) qui sortent de leurs gongs dès qu’ils aperçoivent le drapeau. Il est clair que Israël, les Israéliens et leur propre identité par rapport à l’Etat juif sont au cœur de la culture et de la psyché commune à Gaza. Le fait que ces humoristes parviennent à traiter de la tension sur le sujet avec humour, suggère qu’il peut y avoir davantage à comprendre de ces images que de la simple haine : il transparait chez certains une sorte de nostalgie du temps où l’on entendait parler hébreu dans les rues, un temps plus propère, où les gazaouis étaient davantage en sécurité et où l’humour était plus présent au quotidien.