Genèse 19 : 14 – 15
« Lot sortit pour parler à ses gendres qui avaient épousé ses filles et leur dit : Levez-vous, sortez de ce lieu, car l’Eternel va détruire la ville. Mais, aux yeux de ses gendres, il parut plaisanter. Quand l’aube se leva, les anges insistèrent auprès de Lot en disant : Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, pour ne pas succomber avec la ville fautive. »
« Tes deux filles ici présentes » se dit en hébreu « èt shtéi bnotéi’ha hanitzaot ».
Mais on voit juste avant, au verset 14, que Lot est sorti et qu’il a parlé à ses gendres qui avaient pris ses filles (« Lot baydaber èl ‘hatanaïv lok’hé bnotaïv »).
On voit que ceux-ci pensent qu’il plaisante. Il semble donc que certaines des filles de Lot étaient déjà mariées et sont restées à Sodome avec leurs maris, tandis que Lot est finalement parti avec sa femme et deux de ses filles qui étaient toujours vierges, et qui demeuraient chez lui (voir Genèse 19 : 8, lorsque Lot propose aux Sodomites de prendre ses deux filles qui n’ont pas connu d’homme à la place des anges qu’ils réclamaient).
Genèse 19 : 31 – 38
Les filles de Lot ont couché avec leur père, car elles pensaient qu’Elohim avait détruit la terre entière et qu’il n’y aurait plus d’hommes pour leur donner une descendance. L’aînée des deux (v. 37) nomme le fils qu’elle a eu avec son père Moab (qui signifie : « du père »), ce qui montre son impudeur. La seconde nomme le sien Ben-Ami, l’ancêtre des enfants d’Amon. Ben-Ami signifie « fils de mon peuple », dissimulant ainsi ses origines (plus de pudeur). La conséquence en est que plus tard, à l’époque de Moshé, elle a été récompensée, car D.ieu a ordonné aux enfants d’Israël de n’engager aucune guerre contre Amon (selon Rachi).
Lot a donc eu le privilège de quitter Sodome, par son mérite (car il a protégé les anges des Sodomites) et grâce aux prières d’Avraham. De lui descendront « deux précieux trésors », malgré le péché d’inceste de leurs ancêtres : Ruth, la Moabite, ancêtre de David, et Naama, l’Amonite, qui épousera le roi Salomon.
Ces deux femmes vertueuses issues de Lot deviendront les mères de la dynastie de David et du Messie.
(Puisé dans les commentaires du ‘Houmash).
Les Hébreux
Le mot hébreu pour « Hébreux » est « ivrim », qui vient du verbe « laavor » qui signifie « passer ». Les Hébreux sont donc un peuple qui ne fait que passer, nomade, étranger sur la terre, un peuple qui a conscience de sa relativité et qui sait qu’il doit dépendre de son Créateur, à qui il doit tout. C’est d’ailleurs un des sens essentiels de la fête biblique de Souccoth (fête des Tabernacles), à l’automne, où les Israélites construisent (selon la description qui en est faite dans la Torah) des cabanes dont le toit est ouvert et simplement couvert de branchages, en souvenir du périple dans le désert. Ce toit ouvert signifie que l’homme peut voir les étoiles (méditer sur sa relativité et sur D.ieu), et aussi recevoir la pluie qui est une bénédiction, même si elle dérange. En effet, la fête se passe après que toutes les récoltes ont été terminées et qu’elles sont serrées dans les greniers, un moment où il commence à faire plus froid et où il fait bon se réchauffer auprès du feu dans son foyer, pour profiter des bienfaits de toutes nos acquisitions. C’est justement là que l’Eternel demande à son peuple de sortir pendant une semaine, pour se rassembler sous la souccah et y manger, y prier, y dormir, y recevoir aussi les amis, les pauvres, ceux qui sont errants (qui sait qui nous pouvons ainsi accueillir ? Pensons à Hébreux 13 : 2 : « N’oubliez pas l’hospitalité ; car en l’exerçant, quelques-uns, à leur insu, ont logé des anges », tout comme Avraham a accueilli, sans savoir au départ qui ils étaient, des anges sous sa tente, alors qu’il se remettait à peine des souffrances de la circoncision). Une image de la confiance en D.ieu qui seul peut nous donner la sécurité, et non nos œuvres accomplies, et une image de la générosité que nous devons exercer envers tous ceux qui nous entourent, riches ou pauvres, nous souvenant que ce que nous avons nous vient de D.ieu et qu’il nous revient de le partager.
Yeshoua a parlé de cela dans une parabole qu’il est bon de relire : Luc 12 : 13 à 21 (passage où il parle du riche insensé). Le verset 15 nous dit : « Gardez-vous attentivement de toute cupidité ; car même dans l’abondance, la vie d’un homme ne dépend pas de ce qu’il possède. »
Jean 11 : 48
« Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront détruire et notre ville et notre nation. » (Version Segond 1910, dont la traduction n’est pas juste mais tient plutôt de l’interprétation). Ostervald dit : « et ce lieu », ce qui est réducteur. La version Segond à la Colombe dit : « et notre lieu (saint) », avec « saint » entre parenthèse dans le texte.
Qu’est-ce qui est exact ? Eh bien, la version Segond à la Colombe est la plus proche du sens en grec car le mot grec utilisé est « topos » qui signifie « lieu ». Il n’est donc pas écrit « notre ville ». Or le mot « lieu » se rapporte sans aucun doute à l’hébreu, car en hébreu le mot « lieu » se dit « makom » et le mot « makom » signifie aussi et surtout « lieu saint, temple » pour les Israélites.
Les pharisiens avaient ressenti le danger que représentait Jésus, et ce qui allait se produire en 70 après J-C. Le Temple fut détruit, malgré l’interdiction de Titus : un soldat romain prit une torche, la lança et tout brûla sur le Mont du Temple. Tous les Juifs qui s’y trouvaient (on parle d’un million de personnes), réfugiés sur le parvis, périrent.
On dit par contre que la plupart des Juifs messianiques, avertis par prophétie, ne se trouvaient plus à Jérusalem et s’étaient dispersés bien avant ces événements, ce qui permit l’évangélisation de toutes les contrées alentour.
Elishéva Goël (sous l’autorité des anciens)
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