La Croisade Albigeoise
Les Cathares, les Albigeois ou Vaudois ont été persécutés après avoir étéprotégés au début par Raymond VI, comte de Toulouse, peut-être lui-même un Albigeois. Raymond a été excommunié par Pierre de Castelnau, légat d’Innocent III en 1207. Un écuyer du comte a, plus tard, tué de Castelnau. Le pape a immédiatement déposé Raymond qui, soumis par la peur, a expulsé les Albigeois de son territoire, faisant pénitence publique, le 18 juin 1209, devant l’Église de St-Gilles. Quand les croisés, qui étaient assemblés au nord de la France, ont envahi Languedoc, Raymond a participé à la croisade et aidé dans le siège de Béziers et Carcassonne en 1209. En retournant à Toulouse, il s’est soustrait à son obligation et il a été excommunié par le Concile d’Avignon. Raymond est allé à Rome et il a été reçu par Innocent III, mais ses propriétés ont été envahies par Simon de Montfort en son absence. En 1212, il retenait seulement Toulouse et Montauban. Son beau-frère Pierre, roi d’Aragon, est venu à son aide, mais il a été tué dans la bataille de Murat en 1213. En 1215, Simon de Montfort a assiégé Toulouse et Narbonne. Raymond n’a pas résisté mais il a accepté des termes humiliants du légat papal. Il a été privé de ses propriétés et s’est retiré en Angleterre, cherchant plus tard la faveur d’Innocent III au Concile de Lateran de 1215. De l’exil à Aragon, Raymond VI a rassemblé ses troupes et repris Toulouse, le 7 novembre 1217, la défendant plus tard contre Simon de Montfort, qui a été tué, le 25 juin 1218 (C.E., Vol XII, art. Raymond VI, p. 670).
Raymond VII a essayé de parer une nouvelle croisade, en prêtant allégeance à l’assemblée à Bourges, en 1226, mais une nouvelle croisade a été décidée. Louis VIII (céda les droits au Sud par Amaury de Montfort) a pris Avignon et occupé le Languedoc sans résistance, mais il est mort en retournant au Nord à Montpensier, le 8 novembre 1226. Blanche de Castille n’a pas pressé la guerre contre Raymond qui a alors pris plusieurs places d’Imbert de Beaujeu, sénéchal du roi de France. En 1228, des nouvelles bandes de croisés ont commencé à piller Toulouse. Bientôt, Raymond a perdu presque toutes ses forteresses et a dû demander la paix à Blanche de Castille. Après la conférence de Meaux, Raymond est retourné à Paris et il a fait pénitence publique, le 12 avril 1229, dans l’Église de Notre Dame. Il a promis de démolir les murs de Toulouse et il a donné sa fille Jeanne en mariage à Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX. Il est retourné à Toulouse et, tenant la promesse extraite de lui, il a permis l’établissement de l’Inquisition (Bréhier C.E., Vol XII, Raymond VII, ibid.). Ainsi, la protection donnée aux Albigeois ou Vaudois observant le Sabbat a été enlevée par la force. Chaque chevalier vagabond et opportuniste en Europe était encouragé à entraîner sur Toulouse et le Sud de la France. La zone a été attaquée de tous les côtés et quand les alliés ne pouvaient pas être incités à faire ainsi, ils étaient eux-mêmes harcelés. L’objet entier de la croisade était pour permettre l’Inquisition dans le Sud de la France et en Espagne pour exterminer les Sabbatati. Avec l’enlèvement effectif du seul suzerain favorable, la foi Unitaire et de l’observance du Sabbat a été persécutée jusqu’à l’extinction virtuelle ou l’apostasie. Ces gens n’avaient commis aucun crime. Ils étaient un actif pour leur suzerain et vertueux envers leur Dieu. C’est seulement pour cette raison qu’ils ont été chassés et détruits. Le Concile de Toulouse de 1229 a publié des canons contre les Sabbatati.
Canon 3 – Les lords des zones différentes feront diligemment fouiller les villas, les maisons et les bois et détruiront les places où les hérétiques se cachent.
Canon 14 – Les laïcs ne doivent pas être autorisés à posséder les livres de l’Ancien ou du Nouveau Testament (Héfèle 5, 931,962).
H. C. Lea devait parler contre l’Inquisition et sa persécution des Vaudois (History of the Inquisition of the Middle Ages, Vol. I, en particulier p. 96). Des milliers ont été torturés à mort par l’Inquisition ou tués dans les croisades. Il est allégué que :
Tandis qu’ils dévastaient la ville de Biterre, les soldats ont demandé aux dirigeants Catholiques comment ils pourraient savoir qui étaient les hérétiques; Arnold, l’abbé de Citeaux, a répondu : ‘ tuez-les tous, car le Seigneur connaît qui Lui appartient (p. 96).
On peut voir qu’il y avait une tradition plus ou moins continue de Subordinationisme d’observance du Sabbat partout dans le Sud de l’Europe jusqu’au treizième siècle. Ces groupes ont été nommés Pauliciens, Petrobusiens, Pasaginiens (Passaginiens), Vaudois, Sabbatati ou Insabbatati. Un écrit de l’Inquisiteur romain Reinerus Sacho (c. 1230) maintenait que la secte des Vaudois étaient très vieille. Elle précédait donc Valdes de plusieurs siècles.
Les Sabbatati étaient aussi connus par le nom Pasigini. En faisant référence aux Pasigini qui observaient la Sabbat, Hahn devait dire :
La propagation de l’hérésie en ce moment est presque incroyable. De la Bulgarie à l’Ébro, du Nord de la France au Tiber, nous les rencontrons partout. Des pays entiers sont infestés, comme la Hongrie et le Sud de la France; ils abondent dans beaucoup d’autres pays; en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et même en Angleterre ils font des efforts (Gesch. der Ketzer, 1,13,14).
Bonacursus est aussi cité contre eux de cette façon :
Pas quelques-uns mais plusieurs connaissent quelles sont les erreurs de ceux qui sont appelés Pasigini…. D’abord, ils enseignent que nous devrions observer le Sabbat. De plus, pour augmenter leur erreur, ils condamnent et rejettent tous les Pères de l’église et l’Église Romaine entièrement (D’Archery, Spicilegium I, f, 211-214; Muratory Antiq. medævi. 5, f, 152, Hahn 3, 209).
Les prêtres (Hahn) ont soi-disant répondu à l’accusation d’observer le quatrième commandement en déclarant que le Sabbat symbolisait le repos éternel des saints.
Des traces de personnes observant le Sabbat ont été trouvées à l’époque de Grégoire I, Grégoire VII et au douzième siècle en Lombardy (Encyclopædia 1 de Strong, 680). Cette application générale s’étend de l’Italie à travers l’Europe.
Robinson donne un compte rendu de quelques Waldenses des Alpes, qui ont été appelés Sabbati, Sabbatati, Inzabbatati, mais plus fréquemment Inzabbatati. ‘On dit qu’ils ont été ainsi nommés du mot hébreu Sabbat parce qu’ils observaient le samedi comme le jour du Seigneur’ (General History of the Baptist Denomination, Vol. II, p. 413).
En fait, c’était à cause de l’incapacité d’éradiquer les Subordinationistes Sabbatati que les croisades du treizième siècle ont été implémentées. En Espagne, la persécution était spécifiquement dirigée contre les Vaudois parce qu’ils observaient le Sabbat.
Alphonse, roi d’Aragon, etc, à tous les archevêques, évêques et à tous les autres…. Nous vous commandons que les hérétiques, à savoir, les Waldenses et les Insabbathi, devraient être expulsés loin de la face de Dieu et de tous les Catholiques et ordonnés de partir de notre royaume (Marianæ, Præfatio in Lucam Tudenæm trouvé dans Macima Bibliotheca Veterum Patrum, Vol. 25, p. 90).
Après les croisades et malgré l’Inquisition, le système existait toujours.
Louis XII, roi de France (1498-1515), étant informé par les ennemis des Waldenses, qui peuplent une partie de la province de Provence, que plusieurs crimes atroces leur ont été attribués, a envoyé le maître des Demandes et un certain docteur de la Sorbonne, pour faire enquête sur cette question. À leur retour, ils ont rapporté qu’ils avaient visité toutes les paroisses, mais qu’ils ne pouvaient pas découvrir de traces de ces crimes dont ils ont été accusés. Au contraire, ils ont observé le jour du Sabbat et les ordonnances du baptême, conformément à l’église primitive et instruit leurs enfants dans les articles de la foi Chrétienne et les commandements de Dieu. Le roi, ayant entendu le rapport de ses commissaires, a dit avec un serment qu’ils étaient de meilleurs hommes que lui ou son peuple (History of the Christian Church, Vol. II, pp. 71-72, troisième édition, Londres, 1818).
L’étendue et la distribution des sectes appelées Cathares et Albigeoises
Les groupes existants à l’époque des Vaudois, particulièrement dans le Sud de la France et en Espagne étaient appelés, comme nous l’avons vu, Cathares et Albigeois. Cathare, comme ils ont été nommés, vient du grec katharos ou pur. Ils étaient ainsi, littéralement des puritains. Nous voyons, cependant, que les Vaudois existaient en même temps et au même endroit et avaient les mêmes doctrines. Nous avons donc affaire avec des branches de la même foi. Le terme Cathare est ancien. Les Novations du troisième siècle étaient connues comme Cathares et le terme a aussi été utilisé des Manichéens. Weber déclare :
Cathare était une désignation générale pour les sectes dualistes du Moyen Âge postérieur. Plusieurs autres noms étaient en vogue pour dénoter ces hérétiques. Sans parler des formes corrompues comme ‘Cazzari’, ‘Gazzari’ en Italie et ‘Ketzer’ en Allemagne, nous trouvons les appellations suivantes : ‘Piphli’, ‘ Piphles dans le Nord de la France et en Flandre; ‘Ariens’, Manichéens et ‘ Patareni ‘ suite à des similitudes doctrinales réelles ou présumées; ‘Tesserants’, Textores (Tisserands), du commerce que plusieurs membres faisaient. Parfois ils étaient faussement stylisés ‘Waldenses’ par leur contemporains. Par le démagogue Arnold de Brescia et l’évêque hérétique Robert de Sperone, ils étaient appelés ‘Arnoldistae’ et ‘Speronistae’. À cause de leur distribution géographique, ils ont eu les noms de ‘Cathari de Descenzano’, ou ‘Albanenses’ de Descenzano entre Brescia et Verona ou d’Alba dans le Piémont, Albano ou peut-être de la province de l’Albanie; ‘Bajolenses’ ou ‘Bagnolenses’ (de Bagnolo en Italie); ‘Concorrezenses’ (probablement de Concorrezo en Lombardy); ‘Tolosani’ (de Toulouse) et particulièrement Albigeois d’Albi. Les désignations ‘Pauliciani’ desquelles ‘Publicani’, ‘Poplicani’, étaient probablement des corruptions et ‘Bulgari’, ‘Bugri’, ‘Bougres’, indique leur origine Orientale probable (N. A. Weber C. E., art. Cathari, Vol. III, p. 435)
Weber semble essayer de complètement divorcer les Waldenses de ces sectes et à tort. Il admet que :
L’Europe de l’Est semble avoir été, à un moment donné, le premier pays où le Catharisme s’est manifesté et il a été certainement le dernier à en être libéré. Les Bogomili, qui étaient les représentants de l’hérésie dans sa forme dualiste plus nuancée, ont peut-être existé aussi tôt qu’au dixième siècle et, à une date ultérieure, ont été trouvés en grand nombre en Bulgarie. La Bosnie était un autre centre de Cathares. Certains auteurs récents ne font aucune distinction entre les hérétiques trouvés là et les Bogomili, tandis que d’autres les classent avec les dualistes rigides. Dans les documents contemporains Occidentaux, ils sont d’habitude appelés ‘Patareni’, la désignation appliquée à ce moment-là aux Cathares en Italie.
Il y a un modèle aisément identifiable dans le mouvement de ces peuples. La source est facilement identifiée comme les Pauliciens, qui étaient installés à Thrace. Les premières colonies étaient donc en Albanie et en Bulgarie. De là, il se sont répandus en Bosnie. Les Bulgares ont embrassé le Catharisme qui, par définition, prescrivait la sainteté du mariage et qui était pratiqué comme tel par toutes les sectes de puritains. Les Bogomils semblent avoir développé une forme pervertie du système, parmi les ordres monastiques et le clergé orthodoxe. Ce système semble avoir causé une controverse sérieuse parmi les Bulgares et aussi dans les Balkans. Il n’y a aucun doute que tous les groupes étaient mariés et ont eu des enfants au cours des siècles, dans tous les secteurs généraux où ils se sont installés. Affirmer qu’ils ont imposé le célibat est absurde.
La raison que les Cathares ont été appelés Pauliani (ou Pauliciens) était parce qu’ils ont embrassé ces doctrines. L’affirmation que les épîtres étaient relatives est une supposition.
Les sectes étaient littéralistes bibliques, comme les déclarations de leurs doctrines l’indiquent. La raison de leur appellation Cazzari et Sabbatati n’est pas si difficile à comprendre. Les Khazars ou Cazzars avaient été convertis au Judaïsme c. 740. Ils ont occupé le secteur de la Crimée, vers l’est, au-delà de la Caspienne jusqu’à l’Aral et la Rivière Oxus. Ils se sont répandus au nord en remontant le Volga jusqu’au Sud de Bulgare et ils étaient suzerains des secteurs au Nord de Bulgare ainsi qu’à l’Est et à l’Ouest. Ils ont gouverné le Nord-Ouest jusqu’en Ukraine. Ils ont observé le Sabbat et les Jours Saints ainsi que les lois de l’alimentation comme les Pauliciens semblent avoir fait. Les Khazars ont donné une aide militaire aux Magyars dans leur invasion de la Hongrie. Les Magyars semblent avoir été une de leurs tribus alliées, dans l’établissement de leur empire. Le royaume juif khazar a duré d’approximativement 700-1016. Les fugitifs juifs se sont enfuis de la Grèce vers les Khazars en 723. Les cartes de leur distribution et influence sont trouvées dans Atlas of Jewish History (l’Atlas de l’Histoire juive) de Martin Gilbert, la 3ème édition, Dorset Press, 1984, pages 25-26. Ces Khazars ont invité des Rabbins dans le royaume et ils avaient une correspondance avec les Juifs espagnols. Ils ont été identifiés par Koestler (The Thirteenth Tribe, Popular Library, New York, 1976) comme les descendants des Ashkenaz, les descendants de Gomer (Genèse 10:3). Ashkénaze signifie les gens d’Ashkénaz. La tentative de réfutation de Koestler par Zvi Ankori dans Genetic Diseases Of Ashkenazi Jews (les Maladies Génétiques des Juifs d’Ashkénaze) est peu convaincante.
Le centre Ashkénaze était le Pieu de Colonisation, qui s’est étendu de la Crimée, au Nord-Ouest vers la Baltique (voir Atlas of Jewish History, p. 43). On peut voir le secteur comme plus ou moins une réorientation de Khazaria. C’est arrivé des attaques russes, qui ont commencé en 970. En 1016, une expédition commune russe-byzantinne a finalement détruit le royaume Khazar. Cela a eu pour effet d’affaiblir le secteur, de déplacer les Juifs Khazars et d’ouvrir la voie pour les invasions mongoles de 1215. Cela a chassé les Khazars encore plus à l’ouest. Il y a eu des mouvements juifs hors de la Crimée à partir de 1016 (en direction sud vers Constantinople, Trebizond et Alexandrie et vers le nord-ouest à Kharkov et Chernigov) et en 1350 (à Kiev) et en 1445 (en Lithuanie). Les persécutions en Hongrie entre 1349 et 1360 ont repoussé les Juifs au nord à Tarnapol (voir Atlas of Jewish History, pp. 45-46). Ce n’est donc pas surprenant que certains se soient convertis à une forme de Christianisme, qui avait des doctrines apparentées au Judaïsme et qui avait aussi été persécutée avec eux, sur une même échelle de temps. Certains ont joint l’Orthodoxie Russe. La plupart sont restés Juifs Ashkénazes et ont été absorbés dans Juda. Bien que les Ashkénazes soient, encore aujourd’hui, distincts, étant physiologiquement différents des Juifs Séfarades de l’Espagne, de la Grande-Bretagne et de l’Est. La persécution des Juifs a été sévère en Europe, généralement, particulièrement en Espagne et aussi au Portugal. Cela a concordé en gros avec la persécution des Puritains, sous leurs noms différents.