Les médias « français », comme chacun sait, ont un sens aigu des priorités.
Plutôt que de s’intéresser à la marche du monde, ils nous noient sous un déluge de pseudo-informations, sur les « affaires » ou sur les petites phrases des uns et des autres.
Ce déluge leur a, en particulier, évité de parler d’une véritable révolution économique.
Le 9 mars dernier, le sénat de l’Arizona a adopté une loi donnant (ou plutôt redonnant) cours légal à l’or et à l’argent.
Concrètement, cela signifie que l’or et l’argent redeviennent des monnaies – concurrentes du dollar.
Or, tout le monde sait que le dollar et l’euro sont, en réalité, des fausses monnaies. Non pas au sens où elles seraient illégales, mais au sens où les États et les banques centrales manipulent leur valeur à l’envi.
Par conséquent, reconnaître la valeur monétaire des métaux précieux est littéralement révolutionnaire : cela permet aux citoyens de se protéger contre les manipulations monétaires de leurs dirigeants.
Selon toute vraisemblance, cela va soit chasser le dollar, soit, plus vraisemblablement, forcer ce dernier à flotter réellement sans manipulation.
Accepter l’or comme monnaie interdit, en effet, l’usage de la planche à billets : si la Fed s’y aventure, tous les citoyens de l’Arizona vont se ruer vers l’or, si j’ose dire, et abandonner le dollar.
L’intérêt de cette décision, c’est qu’elle « risque » d’être contagieuse. Si un État accepte l’or comme monnaie, tôt ou tard, tous les États des États-Unis seront contraints d’en faire autant. Et, tôt ou tard, tous les pays seront contraints d’en faire autant. Mais c’est une bienheureuse contrainte. C’est – osons le paradoxe – une contrainte libératrice, car elle libère les agents économiques de la menace permanente de la manipulation étatique. Alors que l’or peut faire voler en éclats le monopole des banques centrales.
Par ailleurs, le retour de l’or comme monnaie légale supprime aussi l’avantage indu du dollar comme principale monnaie d’échange – en particulier pour les matières premières – et donc la possibilité pour les États-Unis de faire payer leur planche à billets aux autres pays. Cela coupe aussi toute possibilité de faire valoir l’extraterritorialité du droit américain, plaçant de facto toute personne commerçant en dollar sous la loi américaine.
Cette loi arizonienne est potentiellement porteuse de grands changements. Va-t-elle être attaquée par l’oligarchie ? Va-t-elle faire tache d’huile ? J’attends la suite avec intérêt…
Rouxel Jean
POSTÉ LE 29 MARS , 2017, 12:17