L’Arabie Saoudite a été élue à la Commission des droits des femmes de l’ONU. « C’est comme désigner un pyromane chef des pompiers de la ville », commente Hillel Neuer, directeur exécutif de l’organisation UN Watch.
Le régime salafiste de Riyad fait partie des pays les plus misogynes au monde. Les femmes ne peuvent y conduire. Elles ont besoin d’un tuteur pour tout, peuvent être répudiées, ne peuvent voyager seules, voire même sortir seules en rue, doivent porter le voile intégral et nous en passons… Quant aux femmes infidèles, c’est la peine de mort.
C’est dès lors du plus haut comique de voir ce pays musulman arriéré débarquer au sein de l’organe de 45 pays censé s’investir dans « la promotion de l’égalité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes ».
L’Arabie Saoudite a obtenu le feu vert, par vote secret, de 47 des 54 Etats membres du Conseil économique et social des Nations unies, dont fait partie la Belgique.
Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, n’a pas répondu aux questions parlementaires sur l’attitude de la Belgique lors de l’admission de l’Arabie saoudite dans la commission des Nations Unies pour les droits de la femme. Pas d’illusions : très clairement, cela signifie que la Belgique a voté OUI.
La Belgique est candidate au Conseil de Sécurité et a besoin du vote des pays musulmans à l’ONU. Gageons qu’avec le cynisme dans lequel Didier Reynders excelle, le message sera passé à l’Arabie saoudite et aux autres pétro-monarchies du Golfe…
C’est ce qu’on appelle le « dialogue » en diplomatie. Le VLD est venu en soutien à Didier Reynders sur le sujet…
Le ministre a déclaré : « la Belgique ne se réjouit aucunement de l’élection de l’Arabie saoudite au sein de cette commission mais doit bien constater qu’elle était la seule candidate de son groupe à cette place ».
Les Nations Unies envoient un signal selon lequel « les pétro-dollars permettent de tout acheter, même un profit politique », estime M. Neuer.
Quand on veut faire respecter les valeurs universelles qui sont celles de l’Europe, il y a des compromis que l’on ne fait pas, Monsieur Reynders…
C.T.