Dans une mise en garde adressée à Washington, le Hamas a déclaré samedi,que la reconnaissance, par les Etats-Unis de Jérusalem en tant que capitale d’Israël, déboucherait sur une “escalade” de l”Intifada de Jérusalem”.

Le groupe terroriste a déclaré que si l’Administration Trump reconnaît officiellement la capitale de l’Etat Juif, mercredi prochain, lors du discoyurs attendu de Trump, cela constituerait une “agression flagrante” contre la ville et une “violation éhontée des lois internationales”.

Le mouvement terroriste déclare qu’un tel geste servirait de couverture à la prise de la ville par les Juifs, ce qui signifierait l’expulsion des Palestiniens et il appelle le peuple palestinien à résister à une telle action par la réactivation de l’Intifada.

“L’Intifada de Jérusalem” est le nom donné par certains Palestiniens à une vague de désordres et de terrorisme palestinien(à la voiture-bélier, arme blanche ou arme de poing,…) qui a éclaté à l’Ouest du Jourdain et à Jérusalem depuis la fin de 2015.

Depuis cette période, 43 Israéliens, 2 Américains en visite, un citoyen érythréen, un homme palestinien non concerné et un étudiant britannique ont trouvé la mort en étant poignardés, cibles de tirs et d’attaques au véhicule-bléier, de la part d’agresseurs-terroristes palestiniens, dont plus de 270 ont été éliminés dans le cadre de leur propre action par des tirs d’Israéliens en situation d’auto-défense.

Cette violence a considérablement diminué au cours de ces derniers mois, mais reprend à échéances irrégulières, comme jeudi dernier, par l’assassinat d’un jeune soldat à Arad.

Vendredi, le bureau du chef de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a averti des effets potentiellement “destructeurs” d’une déclaration de Trump reconnaissant Jérusalem [alors qu’au contraire les Israéliens la percevraient comme éminemment constructive], un geste qui, disent-ils dénierait leur revendication de l’Est de Jérusalem comme capitale de leur futur “Etat”.

“La reconnaissance, par l’Amérique, de Jérusalem, comme la capitale d’Israël détruit le processus de paix”, a déclaré le porte-parole d’Abbas Nabil Abu Rudeineh dans un communiqué adressé à l’AFP.

“Cette reconnaissance par l’Amérique autant que le choix de déplacer l’Ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem entraîne le même niveau de danger pour l’avenir du processus de paix et pousse la région vers l’instabilité”, a t-il menacé.

Abou Mazen s’est, de son côté, entretenu avec le président d’Egypte, Abdel Fatah al-Sissi, le roi de Jordanie Abdallah II et le président français Emmanuel Macron, afin de les contraindre à empêcher une déclaration américaine de reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël. Son conseiller a mis en garde tous les pays : ” une telle déclaration signifie la destruction totale du processus de paix”…. (ajout Claude Tencer)

Trump doit se décider, lundi, s’il renouvelle une dérogation de six mois, lui permettant de ne pas se prononcer sur le déplacement de l’Ambassade. Il avait promis au cours de sa campagne, de transférer ambassade, mais il a déjà renouvelé sa dérogation en mai.

Des reportages sont parus, vendredi, disant que Trump pourrait à nouveau recourir à un délai supplémentaire quant au report de ses promesses, mais donner, en quelque sorte, des gages en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël.

Les Palestiniens, qui n’ont réalisé aucun réel effort économique pour mettre sur pied les bases d’une future autonomie politique, perçoivent la revendication d’une capitale à Jérusalem comme un moyen d’empêcher le rêve sioniste de devenir réalité et s’opposent donc farouchement à tout changement qui légitimerait une forme de contrôle et de souveraineté d’Israël sur Jérusalem unifiée, alors que l’Est de la ville a été repris après l’occupation temporaire jordanienne de ce quartier entre 1948  et 1967.

En 1980, Israël a annexé l’Est de Jérusalem et proclamé tout Jérusalem comme étant sa capitale éternelle et indivisible.

La communauté internationale s’étant abstenue de toute reconnaissance, il n’y a actuellement aucune Ambassade à Jérusalem, et elles demeurent à Tel Aviv qui est la capitale commerciale de l’Etat Juif en attente de sa propre complétude.

L’AFP remanié a contribué à ce reportage.