Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a entamé ses entretiens en Europe occidentale à Berlin où il a été reçu par la chancelière Angela Merkel. De l’avis des deux dirigeants les entretiens ont été “chaleureux et positifs”. A l’issue de leur entretien ils ont donné une conférence de presse. Angela Merkel a notamment déclaré: “Je suis d’accord avec le Premier ministre Netanyahou sur le fait que l’attitude de l’Iran au Moyen-Orient est très inquiétante. Nous pensons qu’il faut s’occuper de ce comportement ainsi que du programme balistique iranien”. (Entre temps, l’ayatollah Khamenei, Guide de la Révolution islamique a déjà répondu que ceux qui pensent que l’Iran modifiera son programme balistique se nourrissent d’illusions).
Les deux dirigeants ont toutefois reconnu leurs divergences de vues sur l’accord signé avec l’Iran. La chancelière a cependant noté que les avis sont partagés en Europe sur l’efficacité de cet accord: “Binyamin Netanyahou et moi ne sommes pas d’accord sur tout mais nous sommes de amis et des partenaires. Je compte sur une collaboration accentuée entre nous dans l’avenir”.
Angela Merkel a révélé que les entretiens ont également portés sur le processus de ‘paix’ et sur la situation dans le sud d’Israël: “Ce processus nous est cher et nous croyons toujours à la solution de deux Etats malgré le fait que la situation est très complexe car il n’y a aucun dialogue. Par ailleurs, nous avons parlé de l’utilisation des enfants et de civils pour attaquer des citoyens Israël et de la nécessité d’élaborer des projets civils pour la population de Gaza”.
La chancelière a également annoncé avoir accepté l’invitation de Binyamin Netanyahou pour se rendre en visite officielle en Israël. La date retenue est le 4 octobre prochain. Elle sera accompagnée d’une délégation à coloration commerciale, économique et technologique.
De son côté, le Premier ministre israélien a commencé par remercier la chancelière allemande pour “son engagement constant en faveur de la sécurité d’Israël et pour les liens économiques et commerciaux solides entre les deux pays”. Il a ensuite abordé la question n°1: l’Iran.
“L’Iran appelle à la destruction d’Israël. Il y a à peine 70 ans, quelqu’un d’autre disait qu’il fallait exterminer les Juifs. Dimanche encore, l’ayatollah Khamenei a répété qu’Israël est ‘un cancer qu’il faut extirper de la planète’. L’Iran est le plus grand danger actuel pour Israël. Il poursuit sa course vers l’arme nucléaire mais nous l’en empêcherons. Je m’y engage et nous ne le laisserons pas faire. L’Iran installe ses bases en Syrie, au Yémen et dans d’autres endroits. En Syrie, l’Iran amène des troupes d’infanterie et des forces aériennes, pour un seul but: attaquer Israël (…) La présence iranienne en Syrie ainsi que les diverses milices chiites qui viennent d’Iran et son téléguidées par Téhéran ont des objectifs religieux. L’Iran souhaite une guerre de religions (…) Nous avons transmis à nos amis allemands les informations sur les archives nucléaires iraniennes que le Mossad a réussi à ramener de Téhéran. Il est important que l’AIEA ouvre une enquête suite à ces révélations. Nous ne permettrons pas à l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire”.
Il a également rappelé qu’Israël demande le retrait de l’Iran de tout le territoire syrien et pas uniquement des zones frontalières avec Israël.
Sur la question arabe palestinienne, le Premier ministre a été clair: “Les Palestiniens ont éludé tous les plans et propositions de paix, les unes après les autres. Même la simple proposition de Barack Obama et John Kerry de s’asseoir à une même table a été repoussée par Abou Mazen. Et aujourd’hui, il dit déjà d’avance qu’il refusera le plan de Donald Trump, sans même savoir ce qu’il contient. La vraie raison de ce conflit est le refus palestinien d’un Etat juif quelles qu’en soient ses frontières, qui s’exprimait déjà avant la création de l’Etat d’Israël. Le jour où un dirigeant palestinien reconnaîtra le droit à l’existence d’un Etat juif ici, la paix arrivera très vite”.
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Photo Haïm Zach / GPO