Des avions espions russes violent les espaces aériens bulgare et turc
Michel Garroté, réd en chef – Depuis le début de l’année, on constate une augmentation drastique du nombre d’avions espions russes au-dessus de la Mer Noire et à proximité de la côte bulgare. Et c’est la raison pour laquelle les MIG-29 bulgares, qui agissent dans le cadre du programme Air Policing de l’Alliance atlantique, doivent décoller en toute urgence ces derniers jours : entre deux et dix fois par semaine, selon les sources du journal au sein du ministère de la Défense.
Décollant de la base aérienne de Graf Ignatievo, près de Plovdiv (sud), leur mission consiste pour l’instant à surveiller et à barrer la route aux aéronefs russes. A ce jour, les avions russes n’ont pas violé l’espace aérien bulgare mais évoluent à proximité immédiate de nos frontières, ont précisé nos sources.
Pour l’instant, on ne possède aucune information officielle sur le nombre de ces avions, mais les faits ont été confirmés par le ministre de la Défense, Anguel Naïdenov. « Les derniers mois, nous avons observé une recrudescence de vols d’avion russes près de notre espace aérien, ce qui a nécessité de nombreuses intervention de notre chasse aérienne », a-t-il dit au micro de la radio privée Darik. Il a également précisé qu’il s’agit de sorties quasi quotidiennes pour aller à l’interception des avions russes.
La raison de ces alertes est que les appareils russes évoluent sans plan de vol et à proximité immédiate de nos côtes. Il n’est pas clair non plus ce que ces avions transportent et quels sont les objectifs de leurs missions. Mais selon nos informations, il s’agirait d’appareils IL-40, surtout utilisés par l’aviation russe à des fins de renseignement radio. Ils recueilleraient des informations sur nos radars militaires.
A ces jeux dangereux au-dessus de la Mer Noire participent également nos voisins turcs. Selon la chaîne de télévision NTV d’Ankara, des chasseurs F16 turcs ont dû décoller le 3 mars dernier pour intercepter un IL-40. Suite à leur intervention, l’appareil russe est resté en dehors de l’espace aérien, mais a poursuivi sa route le long de la côte turque. Ces mouvements n’échapperaient pas à l’avion-radar de l’Otan Awacs qui évolue au-dessus de la Roumanie.
Ce regain de tension au-dessus de la Mer Noire suite à l’annexion russe de la Crimée expliquerait également l’accélération des accords entre la Bulgarie et la Grèce dans le cadre du programme Air Policing de l’Otan. Selon des informations confidentielles, cette coopération consiste en une mutualisation des défenses aériennes, à l’instar de ce qui se passe dans les pays Baltes ou entre l’Italie et la Slovénie, face à la menace russe. Concrètement, la Bulgarie pourra compter sur la présence de chasseurs grecs en cas de violation de son espace aérien.
Les forces aériennes bulgares, qui font partie du Système de défense intégré de l’Alliance atlantique, ont pour mission d’assurer la souveraineté de l’espace aérien bulgare et doivent réagir immédiatement en cas de violation ou lors de la présence d’aéronefs étrangers près de nos frontière si ces derniers n’ont pas au préalable informés les autorités compétente de la raison de leur présence, de la nature de leur chargement ainsi que d’être munis d’un plan de vol en bonne et due forme. Dans ce cas, les chasseurs bulgares ont pour mission d’empêcher leur entrée dans l’espace aérien bulgare ou, le cas échéant, de les escorter en dehors de celui-ci.
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Michel Garroté réd en chef www.dreuz.info
Sources :
http://www.courrierinternational.com/article/2014/03/26/jeux-dangereux-au-dessus-de-la-mer-noire