NOUS PUBLIERONS ICI DEUX CHAPITRES DE CE LIVRE CHAQUE SEMAINE. BONNE ET TRES ATTENTIVE LECTURE!
L’AME ET L’ESPRIT
ET LEURS PUISSANCES RESPECTIVES
J. PENN LEWIS
Publication gratuite
Cette brochure ne peut être vendue
PRÉFACE DE L’AUTEUR
Je suis profondément reconnaissante envers Dieu, qui permet que les vérités si essentielles de cette brochure atteignent ses rachetés en pays de langue française.
Que le lecteur s’attende au Saint-Esprit pour recevoir de Lui la lumière nécessaire à comprendre les vérités que ne peut saisir l’homme naturel, psychique, et qu’il n’accepte pas « parce que c’est SPIRITUELLEMENT qu’on en juge » (1 Corinthiens 2:14). Et ce passage de l’épître aux Corinthiens s’applique aussi aux croyants qui essayent de saisir avec l’intelligence les choses de Dieu, ce qui est une impossibilité.
JESSIE PENN LEWIS
Cartef, Kingswood, le 11 février 1925.
AVANT-PROPOS
La première édition française de cette étude sur L’ÂME ET L’ESPRIT fut traduite par Mlle Challand, de Genève, et publiée par les soins de M. Johnson.
Elle est épuisée depuis quelque temps, et on la réclame de plusieurs côtés. Je me suis donc occupée de cette deuxième édition pour laquelle j’ai traduit la brochure, REVUE ET AUGMENTEE, de la troisième édition anglaise.
De plus, avec l’autorisation de Mme Penn-Lewis qui en a lu la traduction, j’y ai ajouté quelques pages que, d’ailleurs, elle a publiées dans le dernier numéro de l’Overcomer sous ce titre choisi par elle, « Souls of men » : « DES AMES D’HOMMES », titre que j’ai conservé dans cette publication.
La nuit s’étend rapidement sur la terre, et l’Adversaire des âmes attaque très particulièrement les enfants de Dieu, les membres du Corps de Christ. Puissent ces pages leur apporter un peu de réconfort, un peu de lumière, et les aider à tenir ferme à l’endroit où Dieu les a placés. Puissent-elles les aider à rester fidèles, inébranlables, et à glorifier leur Sauveur en tous lieux, même au milieu des circonstances les plus douloureuses, soit par leur vie, soit par leur mort.
I. BRUNEL
Metz, 20 janvier 1925.
Que Dieu daigne continuer de bénir ces études sur L’AME ET L’ESPRIT pour l’affranchissement spirituel de bien des enfants de Dieu, et leur croissance jusqu’à la mesure de la stature parfaite de Christ (Ephésiens 4:13).
Saint-Raphaël, avril 1948.
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE 1
L’AME ET L’ESPRIT
« Car la parole de Dieu est vivante et efficace, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants ; elle atteint jusqu’au fond de L’AME ET DE L’ESPRIT, des jointures et des moelles et elle juge des pensées et des intentions du cœur… » (Hébreux 4:12)
L’IGNORANCE des chrétiens au sujet de la différence qui existe entre l’âme et l’esprit est presque générale, et c’est là l’une des grandes causes de stagnation spirituelle chez beaucoup d’enfants de Dieu sincères et consacrés. Le langage courant ne connaît guère que le corps et l’âme, ce qui est l’une des raisons de cette ignorance, d’après Pember. « De plus, ajoute-t-il, et bien que les mots esprit et âme existent, ils sont généralement employés indifféremment l’un pour l’autre. Enfin, pour ajouter au manque de clarté, nos versions rendent souvent l’adjectif du mot âme par « naturel » ou « animal », alors que le mot grec signifie « qui appartient à l’âme ». Il en résulte une confusion, et la triple nature de l’homme en est presque cachée, obscurcie. Lisez par exemple les traductions de 1°) 1 Corinthiens 2:14 : l’homme naturel (version synodale) ; l’homme animal (Ostervald) ; 2°) Jacques 3:15 : sagesse charnelle (en renvoi : psychique, version synodale) ; sagesse sensuelle (Ostervald) ; 3°) Jude 19 : êtres sensuels (en renvoi : psychique, version synodale), gens sensuels (Ostervald).
Il va sans dire que les lettrés connaissent bien les mots grecs originaux pneuma, psukhê, sarx, que nos versions françaises rendent avec des termes dérivés du latin : esprit, âme et corps ; mais pour la majorité des chrétiens, les traductions défectueuses aidant, la distinction nécessaire entre l’un et l’autre mot reste voilée. Il en résulte une incapacité à saisir la différence entre des expériences et des états très dissemblables, ce qui peut avoir – ce qui a souvent – dans la vie chrétienne, les plus graves répercussions.
Qu’il soit bien entendu que le but de cette étude n’est pas la précision littéraire en soi. Quel que soit notre amour de la lumière, ce n’est pas ici le mobile qui nous pousse à donner plus de clarté à des textes qui en manquent de par la traduction, mais l’amour des âmes. Car Satan, l’ange déchu, avec sa sagesse surhumaine, sa science consommée, sa connaissance de l’homme et la possibilité qu’il a de se déguiser en ange de lumière, travaille de tout son pouvoir à contrefaire l’action du Saint-Esprit et à créer dans le domaine de l’âme des imitations si parfaites de l’action divine dans l’esprit que les chrétiens les plus sincères peuvent être séduits et pris au piège. À cause de cela, la précision du texte et la clarté s’imposent. Il faut que la différence entre l’âme et l’esprit soit clairement exposée, et l’enseignement scripturaire mis à la portée de tous les chrétiens, même des plus jeunes dans la foi.
Cette étude n’est pas pour ceux qui savent le grec et peuvent aller aux sources, mais pour ceux qui, n’ayant à leur disposition que des versions dont le texte est diminué, obscurci, ont besoin d’être aidés dans leur recherche, pour ceux qui s’attendent à l’Esprit de Dieu pour être rendus capables de saisir la vérité et de recevoir cet entendement spirituel des faits spirituels exposés dans l’Ecriture, entendement nécessaire au développement de la vie et de la piété. Que le lecteur s’arrête donc un instant et s’approprie par la foi la promesse de l’Évangile de Jean 14:26 : « Le Saint-Esprit vous enseignera toutes choses », et celle du chapitre 16 verset 13 : « Il vous conduira dans toute la vérité », avec la pleine assurance que l’Esprit de Dieu est toujours prêt, toujours disposé à remplir Son office en faveur de quiconque veut se laisser enseigner et guider.
Il est à noter que l’Esprit de Dieu peut, par des expériences appropriées, enseigner aux chrétiens la différence à faire entre l’âme et l’esprit, même s’il ne l’a pas comprise intellectuellement. Inversement, le lettré peut avoir saisi cette différence par les textes, mais l’ignorer dans la pratique et n’en avoir qu’une connaissance purement intellectuelle. La connaissance expérimentale est assurément supérieure à cette dernière, car derrière les mots de la Bible, il y a les vérités d’ordre spirituel que l’homme naturel, littéralement « l’homme de l’âme » ou psychique, ne peut saisir (1 Corinthiens 2:14).
Il est à noter que nous n’avons pas d’adjectif dérivé du latin pour le mot âme ; le terme animal, « l’homme animal », éveillant une tout autre idée que « l’homme de l’âme ». Nos versions françaises ont donc traduit parfois : l’homme naturel, ou sensuel ; parfois aussi : l’homme animal (de anima, âme). La version synodale, la dernière en date, traduit par naturel, mais elle donne en renvoi le qualificatif psychique, le terme grec, aujourd’hui francisé, et dont on se sert couramment. C’est de cet adjectif que nous nous servirons au cours de cette étude pour caractériser ce qui est du domaine de l’âme. Nous dirons donc « l’homme psychique », comme on dit aussi l’homme spirituel et l’homme charnel pour désigner ceux qui vivent dans le domaine de l’esprit, ou celui des sens (1 Corinthiens 3:1).
Quant à la différence entre les substantifs âme et esprit, elle n’existe pas seulement en français, en anglais et dans la plupart des langues européennes, elle se trouve dans toutes les langues classiques postérieures à la langue hébraïque. Elle est clairement indiquée, au moins en deux passages du Nouveau Testament : 1°) épître aux Hébreux 4:12 : « Car la parole de Dieu […] atteint jusqu’au fond de l’âme et de l’esprit » ; 2°) 1 Thessaloniciens 5:22 : « … Que tout ce qui est en vous, l’esprit, l’âme et le corps, soit gardé irrépréhensible ». Ces textes suffisent pour démontrer que l’homme est bien composé de trois parties : trichotome et non dichotome.
L’âme (psukhê) : ses fonctions
Qu’est-ce donc que l’âme ? En quoi diffère-t-elle de l’esprit ? Quelles sont ses fonctions ? Quelques citations nous seront peut-être utiles avant d’examiner ce que disent les Ecritures et ce qu’entend l’apôtre par cette division de l’âme et de l’esprit. Après quoi, il nous sera plus facile de comprendre comment l’esprit, l’âme et le corps peuvent être sanctifiés et gardés irréprochables pour l’avènement du Seigneur Jésus.
Tertullien, l’un des Pères de l’Eglise qui écrivit vers la fin du deuxième siècle, dit que la chair, l’organisme physique, est le corps de l’âme, et que l’âme est le « vaisseau », le contenant de l’esprit. L’âme, placée entre l’esprit et le corps, est donc l’intermédiaire qui permet les communications entre l’un et l’autre ; l’esprit ne pouvant communiquer directement avec la chair (le corps).
Commentant le même sujet, Murray dit que l’âme est le terrain de rencontre pour le corps et l’esprit. Créé âme vivante (Genèse 2:7), l’homme peut entrer en communication avec le monde extérieur par son corps. Par l’esprit, il communique avec ce qui est spirituel… Lorsque l’homme devint une âme vivante, celle-ci reçut en partage le sentiment de soi, le libre arbitre, la pensée, la volonté, toutes facultés qui sont le moule, le vaisseau préparé pour recevoir la vie de l’esprit. « L’Esprit, ajoute-t-il, est le siège du sentiment de Dieu ; l’âme est le siège du sentiment de soi ; et, par le corps nous prenons conscience du monde extérieur. Dieu demeure dans l’esprit, le moi habite l’âme, et les sens, le corps… »[1]
Pember donne aussi une définition lumineuse des fonctions des diverses parties de l’être humain : « Par le corps, dit-il, nous avons l’usage des cinq sens. L’âme nous confère l’intelligence nécessaire à l’existence terrestre, et elle perçoit les émotions qui émanent des sens. Quant à l’esprit, l’élément supérieur de notre nature, il procède de Dieu. Seul, il peut comprendre ce qui est divin, et adorer Dieu… D’abord, le Créateur forma le moule, le corps ; puis Il mit en lui « une respiration de vie » (Genèse 2:7). Le mot du texte hébreu est au pluriel, ce qui peut indiquer que l’acte divin appela à l’existence plusieurs vies : l’une sensuelle, c’est-à-dire les sens, la vie dans le domaine des choses sensibles ; l’autre spirituelle… ». Il ajoute en renvoi : « Peut-être que ce souffle de Dieu devint l’esprit, et que simultanément son action sur le corps produisit l’âme, d’où le pluriel employé ».
Pour ces auteurs, nous voyons que l’âme est le siège de la personnalité ; elle est la volonté, l’intelligence, la pensée ; elle est une entité placée entre l’esprit, qui lui ouvre le monde spirituel, et le corps par lequel elle communique avec le monde extérieur, le domaine sensible. À elle de choisir ! À elle de prendre ses inspirations auprès de Dieu, ou dans le domaine inférieur, de se laisser guider par Dieu, ou de se laisser maîtriser par les sens.
Ainsi, lorsqu’Adam demeurait en Éden, l’esprit qu’il avait reçu du Créateur gouvernait son âme (intelligence, pensée, volonté) et, pénétrant celle-ci, atteignait et influençait la prison d’argile, le tabernacle terrestre : le corps. Il l’illuminait de sa lumière, le rendait insensible aux influences extérieures de chaleur et de froid, et capable de réaliser parfaitement le but assigné par le Créateur.
La Chute
Mais hélas ! L’homme se sépara de Dieu. Et les résultats de cette séparation ne tardèrent pas à se manifester. « Désormais, toute l’imagination des pensées de son cœur n’est que mauvaise en tout temps… » déclare l’Eternel (Genèse 6:5). Il semble que le commencement de la Chute ce soit effectué dans la pensée, dans le domaine de l’âme : « … La femme vit que l’arbre semblait désirable pour devenir sage ou intelligent » est-il écrit (Genèse 3:6). C’est donc à l’âme que le serpent s’adressa, pas au corps, fait de poussière, lequel était alors parfaitement dominé par l’esprit. Il s’adressa à l’intelligence où il éveilla le désir licite de connaissance de puissance dans le domaine invisible. « Vous serez comme Dieu », suggère le serpent. Il se garde de dire : « Vous serez comme les bêtes que Dieu créa ». L’objet de la tentation, c’est LA CONNAISSANCE ; la connaissance que, sans doute, Dieu se réservait de dispenser au temps marqué par Sa Sagesse. Mais celle-ci est ravie hors de saison, et par un acte de désobéissance, de rébellion ouverte.
C’est au regard de la Chute que les paroles de l’apôtre Paul, dans sa lettre aux Corinthiens, prennent tout leur sens : « La prédication de la Croix, dit-il, est la puissance de Dieu… pour détruire la sagesse des sages ». Comme le péché est entré dans le monde par le chemin de l’intelligence, le salut vient par la Croix qui détruit la sagesse humaine corrompue ; car la prédication de la Croix (celle d’un Christ crucifié) est folie pour l’homme (1 Corinthiens 1:18-25). Et un peu plus loin, l’apôtre ajoute : « Si quelqu’un de vous pense être sage, qu’il devienne fou pour devenir sage, CAR LA SAGESSE DE CE MONDE EST FOLIE AUX YEUX DE DIEU » (1 Corinthiens 3:18‑19).
Ève tomba en cédant au même ordre de tentation qui provoqua la chute de Satan. Les paroles de Lucifer : « Je serai semblable au Très-Haut » révèlent suffisamment le but qu’il poursuivait (Esaïe 14:13‑14). Et c’est en suggérant à Ève la possibilité d’acquérir quelque chose de supérieur à ce qu’elle avait déjà qu’il la séduisit. Limitée par un corps d’argile, elle avait une âme susceptible d’apprécier la connaissance et capable de se développer avec l’aide de l’esprit. Le tentateur le savait, et c’est dans ce domaine qu’il agit.
L’acte de désobéissance brisait immédiatement la communion entre le Créateur et la créature. Mais ce ne fut que par la suite que se manifestèrent tous les résultats de la Chute, et que se révéla toute l’étendue de celle-ci. Cette intelligence, cette sagesse, prix de la désobéissance qui donnait la connaissance du bien et du mal, ne devait pas tarder à porter tous ses fruits et à précipiter la race dans l’animalité. Et l’élément inférieur, le corps, que l’homme possède en commun avec la bête, prit rapidement le dessus. C’est alors que Dieu, voyant l’humanité courir à la ruine, dit : « Mon Esprit ne contestera point (ou n’habitera point) dans l’homme a toujours, car, dans son égarement, il n’est que chair » (Genèse 6:3), et Il ramena les années de l’homme à 120 ans. De sorte que, non seulement la mort a régné sur Adam, mais aussi sur tous ses descendants. Tout homme né en la ressemblance du premier Adam est « de la terre », terrestre, dominé par la chair au lieu de l’esprit. Et l’âme qui est le siège de la personnalité (Luc 9:23) est naturellement l’esclave de la chair ; elle est dominée par la vie terrestre au lieu d’être la servante de l’esprit.
Les conditions actuelles de l’homme non régénéré sont donc celle-ci :
1. Un esprit séparé de Dieu, déchu, faussé, incapable de participer à la Vie divine (Ephésiens 4:18) ; sans Dieu, séparé de Christ (Ephésiens 2:12) ; incapable de communion avec Lui.
2. Une âme (intelligence, pensée, volonté, sentiment de soi) qui peut dominer le corps, mais qui est le plus souvent asservie par lui.
3. Un corps qui, par ses désirs et ses appétits, domine fréquemment l’âme et l’emprisonne.
Bien que mort pour Dieu, et dans les ténèbres, l’esprit de l’homme peut cependant déployer une grande activité, comme le peuvent aussi l’âme et le corps. De sorte que des personnes non régénérées peuvent avoir un esprit si puissant que, malgré ses ténèbres, il domine encore sur l’être tout entier. On dit alors qu’elles sont spirituelles, parce que, chez elles, l’esprit prévaut, gouverne. Chez d’autres, ce sont les éléments psychiques et sensuels qui prennent le dessus. Les « spirituelles » chercheront à entrer en rapport avec l’au-delà, sans le secours du Saint-Esprit. Elles deviendront médiums et pourront exercer les arts occultes ; elles recevront le don de seconde vue (clairvoyance), etc., que peut conférer le prince des ténèbres. Car, aussi longtemps que l’esprit humain n’est pas régénéré et habité par le Saint-Esprit, il y a correspondance entre lui et les esprits sataniques, et il est dominé par le prince de la puissance de l’air, l’esprit qui besogne dans les enfants de rébellion (Ephésiens 2:2-3).
Séparé de Dieu lors de la désobéissance, laissé à lui-même, l’esprit de l’homme se reploya en quelque sorte intérieurement dans le vaisseau de l’âme, et l’âme à son tour descendit dans le domaine des sens, sous la puissance de la chair, selon l’expression de l’apôtre Paul. De sorte que l’âme, chez l’incrédule, règne sans contrôle ; ou bien l’intelligence domine, ou bien la bestialité (les instincts inférieurs) ; souvent l’une et l’autre. C’est là ce qu’expose Jude dans sa courte épître au verset 19 : « Ce sont des hommes qui se séparent eux-mêmes, ce sont des gens sensuels qui n’ont pas l’Esprit »[2].
Dans son commentaire de ce passage, Fausset écrit : « Dans la Pensée créatrice, c’est l’esprit qui devait avoir la première place et dominer. Mais chez l’homme naturel, l’esprit est tombé et s’est affaissé ; il est devenu le serviteur de l’âme charnelle, qui est terrestre dans ses mobiles et ses buts. Et ce qui est charnel s’est aussi abaissé, avili. La chair, l’élément inférieur, n’étant plus dominée ni contenue, a pris la première place et règne à peu près incontestée »[3].
Lorsqu’un homme naît de nouveau, c’est son esprit obscurci et déchu qui est d’abord vivifié, renouvelé[4] ; et c’est là ce que déclare Jésus à Nicodème. Bien que docteur en Israël et possédant la science intellectuelle et religieuse de son temps, Nicodème est venu à Jésus, au prophète de Galilée. Dès l’abord, le Seigneur attire son attention sur la nouvelle naissance nécessaire pour comprendre les choses célestes : « Il faut que vous naissiez de nouveau » (Jean 3:3-7). Et plus tard, le Seigneur dit à Ses disciples : « C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien » (Jean 6:63).
De quelle façon la Vie d’En-Haut atteint-elle l’esprit de l’homme ? Nous le savons par les paroles du Seigneur : l’Esprit souffle où Il veut (Jean 3:8). Et la cause déterminante de l’action de l’Esprit, c’est la mort du Dieu-Homme sur la Croix, à la place de l’homme pécheur, « afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16).
La Croix est le remède à la Chute, remède qui correspond exactement au Mal. 1°) En mourant sur la Croix, Jésus ôte le péché dont Il subit le châtiment, et par là, Il rend possible le pardon de Dieu. 2°) Il ouvre un chemin de salut pour le pécheur, lequel peut désormais échapper, s’il le veut, à l’esclavage de l’âme et de la chair. De sorte que la triple nature de l’homme peut s’édifier à nouveau selon les desseins du Créateur. C’est-à-dire que l’esprit peut dominer, et que le corps, l’enveloppe matérielle, extérieure, peut redevenir le serviteur, l’instrument de l’esprit, par l’intermédiaire de l’âme.
De nombreux passages des Écritures nous montrent quel est le chemin du salut : c’est la mort du pécheur avec son Sauveur. Nous verrons plus tard le mode d’application pour la délivrance, en étudiant la portée du sacrifice du Calvaire.
CHAPITRE 2
LE CHRETIEN CHARNEL
« Pour moi frères, je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais je vous ai parlé comme à des hommes charnels, des bébés en Christ. » (1 Corinthiens 3:1)
D’après GALL, l’âme située entre l’esprit, qui a conscience de Dieu, et le corps, domaine des sens, s’accroît, dérive sa vie, sa force animatrice de l’un ou l’autre domaine : le spirituel ou l’animal. Le mot latin pour âme, anima, implique le principe de vie qui anime le corps.
Puisque chez l’homme converti, dont l’esprit est régénéré, vivifié par l’Esprit de Dieu, l’âme peut être influencée, dominée par la vie animale ou par la vie spirituelle, nous pouvons dire qu’il y a trois sortes de chrétiens[5] :
1. Le spirituel : l’Esprit de Dieu demeure en lui, vivifie son esprit et le conduit ;
2. Le psychique : qui se laisse diriger par l’âme, c’est-à-dire l’intelligence, les émotions ;
3. Le charnel : que gouverne la chair : des habitudes et des désirs charnels ; il est encore sous la puissance de la chair.
L’adjectif employé dans le passage que nous citons au commencement de ce chapitre ne dérive pas du mot âme, c’est sarkikos : charnel. C’est aussi le terme employé dans Romains 8:7 : « L’affection de la chair est inimitié contre Dieu ». Ceci n’est pas dit de l’affection de l’âme, ou psychique. Il est vrai que l’homme naturel, psychique, ne peut recevoir les choses qui sont de l’Esprit (1 Corinthiens 2:14), mais il n’est pas dit qu’il s’oppose à Dieu parce que psychique. « Aussi n’ai-je pu (puisque l’homme psychique – grec – ne peut les accueillir) vous parler des choses profondes de Dieu, comme je le pourrais faire avec ceux qui sont spirituels » écrit l’apôtre. Bien que régénérés et en Christ, les Corinthiens étaient encore dominés par la chair à ce point que saint Paul les qualifie de charnels. Jugement que, d’ailleurs, leur conduite confirme : des jalousies, des dissensions, versets 2 et 3. Ailleurs dans sa lettre aux Galates, l’apôtre écrit : « Les œuvres de la chair sont manifestes : ce sont l’impudicité, l’impureté, le dérèglement, l’idolâtrie, la sorcellerie, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes, l’envie, l’ivrognerie, les orgies et autres choses semblables » (Galates 5:19). Toutes ces choses, à quelque degré que ce soit, manifestent chez le chrétien l’activité de la chair qui s’ouvre un passage dans l’âme : la personnalité. Sous cette influence charnelle, l’homme n’est même pas psychique ; il manifeste ce qui est naturel, charnel ; il marche selon la chair, bien que son esprit ait été renouvelé et vivifié. Or, ceux qui marchent selon la chair ne peuvent plaire à Dieu.
Ce tableau que fait l’apôtre des chrétiens de Corinthe, encore charnels et cependant des enfants en Christ, nous montre ceux-ci au commencement de leur vie spirituelle. De par la nouvelle naissance, ils sont en Christ, vivifiés par Sa Vie, plantés en Lui par Son Esprit, selon l’enseignement de Jean 3:16 : « Quiconque croit en Lui à la Vie éternelle ». Mais bien qu’unis à leur Sauveur de façon vivante, ils n’ont pas encore réalisé la puissance de séparation de la Croix ; ils ne savent pas encore ce que signifie être baptisé en la mort du Sauveur pour être aussi baptisé en Sa Vie.
L’apôtre reproche aux Corinthiens de demeurer si longtemps dans ce stade de l’enfance qui doit être de courte durée (Hébreux 5:11-14). Effectivement, la naissance selon l’esprit, provoquée par l’action de l’Esprit de Vie en réponse à la foi (la foi au sacrifice expiatoire du Christ sur la Croix en faveur du pécheur), cette naissance doit être rapidement suivie de la mort avec Christ, la mort du pécheur avec son Sauveur (Romains 6:1-16). C’est cette mort qui apporte la délivrance de la vie selon la chair, et les Corinthiens l’ignoraient encore.
L’apôtre indiquant ici et là les choses qui manifestent que le chrétien est encore charnel : « un bébé en Christ », il convient que chacun de nous s’examine soi-même pour se rendre compte de son état particulier : sommes-nous encore charnels ? En ce cas, allons à la Croix et saisissons la délivrance offerte.
La délivrance de la Croix
« Ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair. » (Galates 5:24)
Telle est la conclusion donnée par saint Paul à ce passage des Galates, où il décrit les œuvres de la chair en opposition à celles de l’esprit, et l’homme charnel au regard de l’homme spirituel.
Les enfants en Christ qui sont encore charnels doivent découvrir tout le sens de la Croix, toute sa portée. Dans les desseins de Dieu, la mort de Christ entraîne la mort du vieil homme, QUI, EN JESUS EST CLOUE AU BOIS. « Ceux qui sont à Christ ont crucifié la chair avec ses convoitises. » Cette Croix, sur laquelle le péché a été expié par le Sang de l’Agneau et qui est présentée aux pêcheurs comme l’instrument de sa délivrance, est à nouveau présentée aux enfants en Christ (même à ceux qui le sont déjà depuis plusieurs années) afin qu’ils y trouvent une nouvelle délivrance : celle de l’emprise de la chair, de sa domination, afin qu’ils marchent selon l’esprit, non selon la chair, et croissent spirituellement jusqu’au parfait développement, en la ressemblance de Christ.
Romains 6 est LA CHARTE ROYALE DE LA LIBERTÉ, PAR LA CROIX DE CHRIST. Nous y trouvons très clairement exposée la base de la délivrance, laquelle n’est qu’indiquée dans Galates 5:24 et autres passages.
C’est seulement en mourant avec Christ et en crucifiant les œuvres de la chair (Romains 8:3, Colossiens 3:15) que le chrétien peut marcher et vivre selon l’Esprit et devenir spirituel. « Lorsque nous vivions selon la chair, les passions agissaient dans nos membres et produisaient des fruits pour la mort, écrit l’apôtre dans sa lettre au Romains. Mais maintenant, ÉTANT MORTS à cette loi qui nous retenait captifs, nous en sommes affranchis pour servir Dieu » (Romains 7:5-6).
« Dans une chair semblable à notre chair » (Romains 8:3) le Fils de Dieu, bien que parfait et saint, fut pendu au bois « comme offrande pour le péché ». Il est mort pour le péché, et Il est mort au péché, à notre place. Par-là, Dieu condamne de façon absolue, définitive, le péché, la vie de péché dans la chair, en tous ceux qui sont unis à Son Fils. Il est vrai que le chrétien ici-bas vit en un corps de chair (2 Corinthiens 10:3). Mais lorsqu’il a vu le sacrifice du Fils de Dieu dans une chair semblable à la sienne, lorsqu’il a compris qu’en Jésus il est mort au péché, alors, bien que vivant encore dans la chair de par son corps physique (Galates 2:20), il ne se conduit plus selon la chair, mais selon l’esprit, l’esprit régénéré qui est habité par l’Esprit de Dieu (Romains 8:5-6).
A cause de l’œuvre parfaite du Calvaire où le pécheur s’unit au Fils de Dieu, son Substitut, et s’identifie à Lui, le racheté est appelé à comprendre, à reconnaître qu’il est mort au péché puisque le vieil homme a été crucifié en Jésus. Et c’est l’action du Saint-Esprit dans l’esprit de l’homme qui réalisera tout le plan divin, toute la volonté de Dieu, en détruisant[6] « le corps du péché », ce monde de souillure qui est au fond du cœur humain, si toutefois l’âme est honnête et ne caresse pas le péché, si tout le poids de la volonté est bien jeté du côté de Dieu pour que le péché ne règne plus (Romains 6:6, 11, 13). Dans la mesure que « les enfants en Christ » ont compris cela, leur croissance spirituelle pourra s’effectuer, parce qu’alors la chair crucifiée ne pourra plus régner. Unis véritablement en esprit au Christ ressuscité et glorifié, ils sont devenus vivants pour Dieu.
VIVANT POUR DIEU ! Le racheté a enfin compris toute la signification de ces paroles. Puisqu’il marche selon l’esprit et par l’Esprit, il ne peut plus accomplir les désirs de la chair. Le Saint-Esprit règne sur son être tout entier. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne puisse retomber dans les premiers errements, ceux du temps de l’enfance, et vivre selon la chair, mais ceci sera l’exception. Et aussi longtemps qu’il s’occupera des choses procédant de l’Esprit et qu’il se reconnaîtra comme mort au péché, il fera mourir les œuvres du corps (Romains 8:13) et marchera en nouveauté de vie, avec le secours de l’Esprit.
L’AME ET L’ESPRIT
ET LEURS PUISSANCES RESPECTIVES
L’AME ET L’ESPRIT
ET LEURS PUISSANCES RESPECTIVES Shalom Est-ce possible encore d’avoir ce livre je vous remercie et shabbat shalom a vous et votre épouse et un grand shalom sur votre maison que l’Éternel vous comble de ses bénédictions en Yeshoua le MashiaH
Chère soeur,
Allez en rubrique « boutique » en page 3. Vous pourrez télécharger gratuitement ce livre, comme indiqué dans le titre du message.
Que D.ieu vous bénisse.
VERONIQUE FRANCIOSA NOUS COMMUNIQUE:
Corps du message :
Merci à L’Eternel pour les premiers chapitres du livre « L’Ame et l’Esprit ». Que
le Saint-Esprit nous instruise dans toute la Vérité de Notre Seigneur Yeshoua
HaMashia’H.
Dans l’article « En lisant dans le texte en hébreu » du 31 janvier 2014 d’Elishéva
Goël, il est parlé du Houmash,
Qu’est-ce que le Houmash ?
(Les différences entre traductions me « titillent » souvent.)
Merci pour votre éclairement à ce sujet.
Soyez profondément bénis
Shabbat shalom à vous
Véronique Franciosa
Je viens de relire ce livre ou plutôt de l’étudier avec une grande attention. Quel merveilleux outil qui nous permet d’une part très clairement de nous situer en tant que chrétien, dans notre manière de fonctionner au niveau de l’âme, et d’autre part, une fois le bilan fait, de permettre au Seigneur d’opérer avec l’épée à double tranchant dans les domaines qui doivent être transformés. Ce n’est pas sans souffrance, mais c’est un passage obligé salutaire pour qu’après notre mise à mort à nous même, Son Esprit vous vivifie. Je remercie le Seigneur pour sa correction, car il châtie ses enfants qu’il aime. Qu’Il bénisse son serviteur courageux qui ne craint pas de dire la Vérité.