Il y a une dizaine de jours, le comportement de John Kerry, mandaté par Obama, était apparu comme un comportement de lâche et de menteur, et avait signifié la perte de crédibilité internationale des Etats-Unis. L’accord signé dimanche vers 4h du matin montre à tous les pays qui ont pu être les alliés des Etats Unis que l’administration Obama est désormais leur ennemi. Il montre que l’Europe elle-même a rejoint les rangs de l’ennemi. Il n’y a, pour l’heure, plus rien qui ressemble à ce qu’on appelait autrefois le « monde libre », mais un monde veule et pratiquant l’asservissement volontaire vis-à-vis de ses ennemis. Le discours de John Kerry disant que l’accord est bon pour Israël est d’une arrogance répugnante. La presse européenne et les « mainstream media » américains sont également répugnants. Israël doit plus que jamais compter sur lui-même, sur son armée, sur sa supériorité technologique. Israël peut aussi tactiquement compter sur les autres alliés trahis des Etats-Unis : Arabie Saoudite, émirats du Golfe, et aussi Egypte. L’équation semble incroyable, et elle l’est : il fallait un homme comme Obama à la Maison Blanche pour qu’une semblable équation voie le jour. Un Président des Etats Unis allié des Frères musulmans, de l’islamisation de la Turquie par Erdogan, et maintenant complice du régime des mollahs ? Obama est cet homme là. Un Président américain cherchant par tous les moyens à évincer son propre pays de l’ensemble du Proche-Orient ? Obama est cet homme là. Un Président des Etats Unis trahissant tous les alliés des Etats Unis au Proche-Orient, y compris Israël ? Obama est cet homme là.
Le but de l’opération est aussi, bien sûr, de mettre Israël en tort si Israël décidait de frapper : si Israël ne frappe pas, la situation va devenir extrêmement dangereuse, et une hégémonie iranienne va prendre place sur toute la région. Le premier pays visé ne sera pas Israël, mais, précisément, l’Arabie Saoudite qui, préventivement, cherchera sans doute à se doter de l’arme atomique par le biais du Pakistan. La Syrie restera pleinement sous la tutelle de l’Iran, qui aura ainsi à sa disposition l’arc chiite, qui va de Beyrouth à Téhéran. Quand la Syrie sera pacifiée par Assad, le Hezbollah pourra retrouver ses occupations anti-israéliennes.
Même si la Chambre des représentants votait contre Obama et contre la levée des sanctions contre l’Iran, l’administration Obama continuerait, comme elle le fait depuis des mois, d’encourager les entreprises américaines à contourner l’embargo. Le reste du monde peut reprendre ses activités commerciales et financières avec l’Iran.
A la lecture de l’accord, on voit que le régime des mollahs a obtenu de ne même pas avoir à se défaire de son stock d’uranium enrichi à 20%, mais de simplement promettre de le « diluer » (ce serait risible si ce n’était tragique). L’Iran pourra continuer à enrichir de l’uranium à 5 pour cent, et a promis aussi de ne pas se doter de nouvelles centrifugeuses, tout en ayant le droit d’utiliser les centrifugeuses existantes et de les remplacer en cas de panne. L’Iran a promis d’arrêter la construction du site d’Arak, et de donner un accès quotidien aux sites de Natanz et Fordow. Et qui aura accès ? Des inspecteurs de l’ONU, bien sûr.
Le mot capitulation est bien trop faible. Le mot trahison semble lui-même presque trop faible.
Obama a rejoint, dans l’histoire, le rang des hommes politiques les plus vils qu’aient connus les Etats-Unis, et il est sans doute le plus vil d’entre eux. John Kerry et les autres membres de son administration lui font cohorte. Moi, qui aime profondément l’Amérique, je ressens cela très douloureusement. Même si je sais depuis longtemps à quoi m’en tenir sur Obama. Et Obama est encore là pour trois ans !
Il y a longtemps que les dirigeants européens me répugnent, en gros et en détail, même si j’ai parfois fait preuve de mansuétude vis-à-vis de certains d’entre eux. J’ai pu avoir une forme d’estime pour Tony Blair et j’ai toujours de l’estime pour Jose Maria Aznar. Mais aujourd’hui ? J’ai honte d’être encore européen.
Je suis plus que jamais du côté d’Israël. Il reste au moins un pays sur terre qui a des dirigeants dignes. Binyamin Netanyahou me fait souvent penser à Winston Churchill. Obama a, dès le premier jour qu’il a passé à la Maison Blanche, fait retirer le buste de Winston Churchill qui se trouvait dans le bureau ovale. Il ne l’a pas encore remplacé par un buste de Khamenei. Mais cela viendra.
Un dernier point : à Munich, Chamberlain et Daladier ne souriaient pas. Ils savaient qu’il n’y avait pas de quoi sourire. Hitler ne souriait pas non plus. A Genève, Kerry, Fabius, Ashton souriaient beaucoup. Et l’émissaire iranien souriait encore davantage. Ce n’est pas tous les jours qu’un régime totalitaire aux intentions génocidaires explicites, et grand pourvoyeur du djihadisme international est gratifié de sourires et d’accolades de dirigeants occidentaux, non ?
Un pasteur américain de nationalité américaine et d’origine iranienne est emprisonné en Iran présentement parce qu’il est Chrétien, seulement parce qu’il est Chrétien, il s’appelle Saeed Abedini. Vous pensez peut-être qu’Obama et Kerry auraient pu demander sa libération ? Même pas. Cela va de soi.
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