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Suite de la publication gratuite de « l’âme et l’esprit et leurs puissances respective » de Jessie Penn-Lewis

By 18 avril 2014Lève-toi !

 

CHAPITRE 5

LE CHRÉTIEN SPIRITUEL (PNEUMATIKOS)

 

« L’homme spirituel juge de toutes choses. » (1 Corinthiens 2:15)

« Que le Dieu de paix vous sanctifie Lui-même parfaitement. Et que tout ce qui est en vous, l’esprit (pneuma), l’âme, (psukhê), le corps (sôma), soit conservé irrépréhensible pour l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. » (1 Thessaloniciens 5:23)

Nous avons dans les Thessaloniciens l’un des deux passages qui, dans nos versions, déclarent formellement que l’homme se compose de trois parties, et énumèrent celles-ci dans l’ordre original. Il est frappant de constater que cet ordre est généralement renversé par nombre d’enfants de Dieu qui, en citant ce verset, ou dans leurs prières, demande d’être sanctifiés corps, âme et esprit. La pensée naturelle décrit inconsciemment les conditions de la créature déchue jusqu’à ce que, illuminé par le Saint-Esprit, l’esprit de l’homme reprenne enfin sa place dominante dans la pensée et dans les autres manifestations de la vie.

La prière de l’apôtre pour les Thessaloniciens montre ce que doit être le chrétien spirituel ; car saint Paul ne pourrait demander rien de moins pour aucun de ses autres convertis, c’est-à-dire QU’ILS SOIENT SANCTIFIÉS PARFAITEMENT. De même, il écrit aux Colossiens qu’il travaille à les rendre parfaits en Christ (le mot original traduit par parfait implique l’épanouissement définitif, la maturité)[1]. Pour que « l’esprit, l’âme et le corps soient gardés irréprochables », il faut d’abord que l’être soit sanctifié parfaitement. Ce qui signifie :

1. Que l’ESPRIT est devenu le tabernacle du Saint-Esprit, grâce à l’œuvre rédemptrice du Fils.

2. Que l’ÂME, la personnalité, est influencée, animée par le Saint-Esprit dans le sanctuaire de l’esprit. De sorte que : a) l’homme ne veut plus que ce que Dieu veut ; b) l’intelligence a été illuminée, régénérée par le Saint-Esprit ; c) et les émotions sont parfaitement maîtrisées.

3. Que le CORPS est parfaitement dominé, gouverné par le Saint-Esprit qui, du temple de l’esprit où il règne, atteint l’enveloppe terrestre par l’avenue de l’âme (1 Corinthiens 9:27). Désormais, les membres, au lieu d’être des instruments d’iniquité, sont devenus des instruments de justice (Romains 6:13), et par là le corps est réellement devenu lui aussi un temple du Saint-Esprit (1 Corinthiens 6:19).

Tel est le croyant spirituel, celui qui a atteint la maturité. Sanctifié parfaitement, esprit, âme et corps, il est conservé irréprochable (NON PAS INFAILLIBLE) par le Dieu de Paix demeurant en son esprit.

Comment l’homme psychique devient-il spirituel ?

Mais comment l’homme changera-t-il de sphère d’activité, et, du domaine de l’âme passera-t-il dans celui de l’esprit ? Comment deviendra-t-il spirituel ?

« L’homme spirituel est celui qui se distingue de ses semblables en ceci, que chez lui l’esprit domine », écrit Fausset. Ce qui ne signifie pas seulement que l’Esprit de Dieu gouverne l’homme naturel, mais que l’esprit régénéré, plus puissant que l’âme et le corps, peut lui-même gouverner ceux-ci. C’est ici l’objet de la prière de l’apôtre en faveur des Ephésiens : « Qu’ils soient puissamment fortifiés par le Saint-Esprit en L’HOMME INTÉRIEUR ».

L’homme spirituel marche donc selon l’esprit, lequel besogne si intimement avec le Saint-Esprit que le premier Adam, Esprit vivifiant, peut librement et parfaitement animer toutes les facultés : pensée, imagination, raisonnement, jugement, et manifester par elles l’expression la plus haute, la plus parfaite de la volonté divine.

Il est évident que pour atteindre ce degré de croissance, il n’est pas suffisant de saisir le côté négatif de l’action divine décrite dans Hébreux 4:12, cette division de l’âme et de l’esprit que nous venons d’étudier. Il faut aussi s’approprier le côté positif exposé dans le passage des Thessaloniciens cité plus haut (v. 23). Il faut que le Dieu de Paix ait sanctifié complètement, en prenant possession de l’être tout entier : l’esprit, l’âme et le corps. Alors, ceux-ci, animés par Lui, sont devenus capables de fonctionner normalement.

« Celui qui est uni au Seigneur est, avec Lui, un même esprit. » (1 Corinthiens 6:17) « Vous êtes mort à l’égard de la loi par le corps de Christ, pour être uni à un autre, savoir à Celui qui est ressuscité des morts. » (Romains 7:4) Ces passages exposent ce que doit être l’union spirituelle avec Christ, laquelle est le résultat et le but ultime du sacrifice de la Croix.

Cette union avec le Seigneur ressuscité et glorifié est d’ordre essentiellement spirituel, et c’est DANS LA MESURE QUE LE CROYANT EST SÉPARÉ, DÉGAGÉ DE L’ENVELOPPE DE L’ÂME QU’ELLE EST PRATIQUEMENT RÉALISÉE. « Le Seigneur ressuscité ne peut être considéré comme l’Époux de l’âme. Celle-ci, siège de la personnalité, n’est que le vaisseau, l’instrument dont Il se sert pour manifester Sa propre Vie qui, unie à l’esprit du croyant, porte de bons fruits à la gloire de Dieu. » (Stockmayer)

L’homme spirituel est donc celui dont L’ESPRIT A ÉTÉ DÉGAGÉ de l’enchevêtrement de l’âme. Ou, comme le définit Bromley qui écrivait en 1774 : « C’est celui dont l’esprit a été élevé hors des atteintes de l’âme et qui est uni au Seigneur : union d’essence, esprit avec esprit, de telle sorte que l’âme et l’esprit ne font plus qu’obéir à la volonté, à la vie, à l’amour du Seigneur Lui-même… »

A la lumière de ce qui précède, le contraste entre les œuvres de la chair et les fruits de l’Esprit, tel que nous le trouvons dans Galates 5:18-24, est des plus frappants. La chair agit, besogne sans cesse, pour porter ses fruits impurs, réaliser ses manifestations répugnantes. Alors que, chez celui qui a expérimenté Romains 6 (la chair crucifiée) et Hébreux 4:12 (le moi crucifié, la séparation de l’être immatériel), l’esprit est UNI à l’Esprit du Seigneur, et porte des FRUITS de charité, de joie, de paix, de patience, de douceur, de bonté, de fidélité, de bénignité, de tempérance, manifestations spontanées de vie divine par l’âme (la personnalité).

Le mot grec qui traduit tempérance : ëgkrateia, implique la maîtrise de soi, la continence, chose qui est énumérée avec les fruits de l’esprit. Nous voyons par là que Dieu se sert de l’âme comme moyen de contrôle. Il est donc évident que la personnalité, le moi, ne sont pas supprimés, détruits, mais anoblis. C’est par l’âme que se manifestent l’amour, la joie, la paix ; mais ces fruits procèdent du Saint-Esprit et résultent de Son action.

Bien des passages des Écritures montrent ce que deviennent les facultés de l’âme lorsqu’elles sont animées par le Saint-Esprit. C’est ainsi qu’il est question de la ferveur d’esprit (Romains 12:11), des décisions de l’esprit (Actes 19:21), de l’esprit de foi (2 Corinthiens 4:13), de la charité dans l’esprit (Colossiens 20:8), toutes activités spirituelles qui se manifestent par l’âme, la personnalité, la sagesse par la pensée, la décision par la volonté, l’amour par les parties affectives de l’être, et la joie, qui relève du domaine des émotions ; mais en dernière analyse, toutes ces choses ont leur source dans les profondeurs éternelles de l’esprit ; elles procèdent de l’esprit qui les manifeste dans le domaine de l’âme.

I – LES LOIS DE LA VIE SELON L’ESPRIT

Parvenu à ce degré de croissance, il est nécessaire que le croyant connaisse les lois de l’esprit, qu’il sache marcher selon l’esprit. C’est là pour lui une question capitale. Autrement, il risque de ne pouvoir collaborer avec le Saint-Esprit, et par là, de donner aux esprits séducteurs une occasion favorable d’action. Par exemple, il se laissera prendre au piège des contrefaçons de vie spirituelle, contrefaçons psychiques qu’il ne discernera pas et qui le placeront à nouveau sous la domination de l’âme.

L’homme spirituel est celui qui est conduit par l’esprit ; il n’est plus gouverné par le corps ni par l’âme. Mais ceci ne signifie pas qu’il ne puisse se laisser entraver à nouveau par la vie psychique, si, ignorant des lois de l’esprit, il ne les observe pas. Il doit donc être capable de discerner expérimentalement entre l’esprit, l’âme et le corps ; il doit garder l’esprit libre, accessible à l’Esprit de Dieu, et savoir quelles sont les conditions d’esprit nécessaires à une collaboration continue avec le Saint-Esprit. Il discernera donc les attaques des esprits mauvais qui chercheraient à détruire sa communion avec Dieu, à l’accabler, et à le faire retomber dans le domaine psychique, à paralyser son activité et à provoquer la passivité spirituelle ; ou au contraire, à produire une excitation de mauvais aloi, une activité intensive, malsaine, tout ceci dans le but de le rendre inutile pour le service de Dieu et de briser sa résistance dans la lutte contre la puissance des ténèbres.

I. Pour marcher selon l’esprit, il est évident qu’il faut connaître celui-ci, prendre garde à ses indications, veiller à ne pas l’éteindre. Si, par exemple, quelque fardeau le presse, l’accable, et que le chrétien parte à ses occupations sans y prendre garde, son travail lui paraîtra particulièrement difficile à exécuter, impossible même. De sorte qu’il devra s’arrêter pour se rendre compte de ce qui se passe, alors qu’il aurait dû s’inquiéter immédiatement des indications de l’esprit, et se libérer par la prière de tout fardeau provenant de l’ennemi.

II. Il est nécessaire de comprendre le langage de l’esprit, de savoir tout de suite lorsque le contact avec l’Esprit de Dieu est interrompu, pour déjouer aussitôt l’Adversaire. Ce que veut celui-ci, c’est faire déchoir l’esprit, c’est lui ôter le gouvernement, lui faire perdre l’équilibre.

III. Il faut savoir si l’esprit est touché par le poison des esprits du mal : injections de tristesse, de souffrance, de mécontentement, d’aigreur, de sensiblerie, d’amertume, d’orgueil blessé, de ressentiment, de jalousie, etc. Il faut savoir résister à toute tristesse, toute idée noire, tous murmures, injectés dans l’esprit ; car le fruit de la vie victorieuse d’un esprit affranchi, c’est la joie (Galates 5:22). Si le croyant sait marcher selon l’esprit, les choses énumérées ci-dessus lorsqu’elles se produisent ne manifestent plus « les œuvres de la chair », mais l’action des esprits mauvais sur l’esprit. Toutefois, elles ne tarderont pas à atteindre la chair, si leur origine n’est pas discernée et si elles ne sont pas combattues énergiquement.

IV. Il faut se rendre compte si l’esprit occupe sa position normale de domination sur l’âme et le corps, et veiller à ce qu’il ne soit pas pressé outre mesure par les exigences de l’action ou de l’ambiance. Il y a très particulièrement trois conditions de l’esprit que le croyant doit pouvoir discerner immédiatement pour agir aussitôt :

1. L’état de dépression « d’oppression », l’esprit tiré en bas, poussé en bas.

2. L’état normal, l’esprit dans la position convenable, le bon équilibre de son fonctionnement.

3. L’état d’excitation, l’esprit hors d’équilibre, du fait qu’il est pressé ou agité, exalté ou distrait (in flight). L’homme qui marche selon l’esprit et discerne ces divers états sait comment élever l’esprit aux heures de dépression, et comment s’opposer à l’excitation, à l’exagération par un acte de volonté quand l’équilibre est menacé : soit par excès de zèle, surmenage, soit à cause des attaques d’ennemis spirituels.

L’esprit peut être comparé à la lumière électrique. Est-il en contact avec l’Esprit de Dieu ? Il est éclairé. Ce contact est-il détruit ? C’est la nuit ! Lorsque l’Esprit de Dieu habite en l’homme, son esprit est, selon l’expression du livre des Proverbes : « Une chandelle (ou lumière) du Seigneur » (Proverbes 20:27).

L’esprit peut encore être comparé à l’élastique : longtemps trop tendu, il cesse de réagir, perd son ressort, ses qualités, son élan. Il n’est plus l’animateur, le moteur de la vie. Aussi, dès que l’enfant de Dieu ressent quelque accablement, qu’il en cherche tout de suite la cause. Si, en un instant de dépression, on lui demandait : « Souffrez-vous physiquement ? », il répondrait probablement que non, mais qu’il se sent comme déprimé, lié, qu’il ressent un poids intérieur. Qu’est-ce donc qui est lié, déprimé ? Ne serait-ce pas l’esprit ? L’esprit peut-être accablé ou exultant, comprimé ou dilaté, dans sa position normale ou déplacée, lié ou libre. Les possibilités, les potentialités de l’esprit de l’homme ne sont connues que lorsque celui-ci, uni au Christ, s’exerce à l’action, et, fortifié par le Saint-Esprit, combat la puissance des ténèbres[2].

II – L’HOMME SPIRITUEL A ATTEINT LA MATURITÉ EN CHRIST

L’apôtre Paul, parlant de l’homme spirituel, dit qu’il a atteint la stature parfaite en Christ. Dans sa première lettre aux Corinthiens, il souligne le contraste frappant qu’il y a entre le chrétien charnel et le spirituel. Le premier ne peut être nourri que de lait, c’est-à-dire des éléments de l’Évangile ; le second reçoit des choses profondes de Dieu, lesquelles ne peuvent être enseignées avec les paroles de la sagesse humaine. Mais elles sont communiquées par l’Esprit, interprétant ce qui est spirituel à ceux qui sont spirituels. Il s’agit ici de choses, de faits, de phénomènes, aussi réels que ce qui est tangible, matériel (1 Corinthiens 2:10-11). L’apôtre affirme que l’homme psychique ou animal ne peut recevoir les choses de l’Esprit, pas plus que ne le peuvent les enfants en Christ (1 Corinthiens 2:14), car elles semblent folie pour la sagesse et l’intelligence humaines. Seuls, ceux qui sont spirituels peuvent les discerner et les examiner. Car elles peuvent être examinées, aussi bien que les choses du domaine matériel. « Celui qui est spirituel examine toutes choses » dit l’apôtre. Étant capable avec le secours du Saint-Esprit de remonter jusqu’à leur source, leur origine spirituelle, il peut percer le voile de ce qui frappe les yeux et tombe sous les sens, pour atteindre les vérités spirituelles qui sont la cause déterminante. Tandis que l’homme psychique, celui qui ne dispose que de l’intelligence naturelle (non régénérée par l’Esprit de Dieu) ne peut voir au-delà de ce qui est de son domaine ; il ne peut discerner, analyser, juger, que dans le domaine naturel, rien de plus.

« L’homme spirituel juge de toutes choses » ; on pourrait aussi traduire : « a atteint la maturité du discernement ». Si nous recherchons dans les épîtres de Paul tout ce qui y est dit concernant l’homme spirituel et celui qui a atteint la stature parfaite, nous verrons que la séparation de l’âme et de l’esprit est la condition du degré ultime de croissance, et que la maturité spirituelle est constamment alliée à la connaissance, au jugement, au discernement, à l’enseignement des choses spirituelles, lesquelles ont leurs répercussions sur l’âme, celle-ci ayant constamment besoin d’être purifiée de la vie psychique inférieure (animale) pour que la pensée, les facultés intellectuelles et affectives puissent recevoir cette sagesse d’En-Haut qui est l’une des prérogatives du chrétien spirituel.

« Nous prêchons la sagesse parmi les parfaits. » (1 Corinthiens 2:6) « Ne soyez pas des enfants pour l’intelligence ; pour ce qui est de l’intelligence, soyez des hommes faits. » (1 Corinthiens 14:20) « C’est Lui que nous annonçons, exhortant tous les hommes, et les instruisant dans toute la sagesse, afin de les rendre tous parfaits en Jésus-Christ. » (Colossiens 1:28) « La nourriture solide est pour les hommes faits, savoir pour ceux qui, s’y étant accoutumés, ont l’esprit exercé au discernement… » (Hébreux 5:14) « Nous tous donc, qui sommes parfaits, ayons ce même sentiment (ou cette même pensée). » (Philippiens 3:15) Le mot grec pour parfait est le même que celui de 1 Corinthiens 2:6. Conybeare dit ici : « On pourrait aussi traduire : Nous tous donc qui avons achevé notre développement intellectuel, notre croissance ». Parfait est donc ici l’antonyme, le contraire, du mot bébé. L’apôtre demande que les Colossiens soit remplis de la connaissance de Sa volonté, avec toute sagesse et intelligence spirituelle (Colossiens 1:9), et c’est celui qui est spirituel qui est chargé de reprendre quiconque est tombé dans le péché. Car, seul, il a la sagesse nécessaire pour agir avec la fidélité requise, parce qu’il voit le péché sous le jour où Dieu le voit, tout en aimant le pécheur[3].

Et aux Ephésiens, l’apôtre écrit : « Jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’hommes faits, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Ephésiens 4:13). Ici à nouveau, la connaissance est liée à la croissance et à la plénitude de Christ ! L’unité de la foi qui doit caractériser le Corps de Christ et déterminer sa parfaite stature ne pourra exister que lorsque chaque membre, individuellement, aura atteint son parfait développement et sera devenu spirituel, lorsque chaque membre, l’esprit dégagé de l’âme, s’unira parfaitement au Seigneur ressuscité et que l’âme (l’intelligence et toutes les facultés) sera uniquement conduite par l’esprit régénéré, parce que la vie inférieure du premier Adam sera complètement dominée, subjuguée.

III – L’HOMME SPIRITUEL EST PARFAIT (OU ACCOMPLI) DANS L’AMOUR

Le mot traduit par « parfait » dans 1 Corinthiens 2:6 – mot qui signifie aussi complet, achevé, et que l’apôtre Paul associe constamment aux qualités d’intelligence, de connaissance – est allié par l’apôtre Jean au mot amour, que certaines versions traduisent par charité. L’enfant de Dieu doit être « parfait dans l’amour » (1 Jean 4:18), et l’amour parfait bannit la crainte ; cet amour donne aussi de la confiance, de l’assurance au jour du jugement. Jean nous montre donc que chez celui qui est spirituel toutes les affections sont purifiées et pénétrées d’amour divin ; elles sont complètement dominées, pénétrées par cet amour qui a sa source en Dieu. « Dieu demeure en nous, et son amour est accompli (ou parfait) en nous » écrit l’apôtre. C’est-à-dire que l’âme en est parfaitement remplie, jusqu’en la mesure de sa capacité.

Mais il dit plus encore ; il ne montre pas seulement que l’Amour divin qui réside dans l’esprit pénètre jusqu’à l’âme et la remplit, il montre encore ce que c’est que de vivre dans le domaine où l’on a conscience de Dieu. « Dieu est amour, écrit-il, et celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu en lui » (1 Jean 4:16). Celui qui est spirituel et qui est parfaitement animé par cet esprit d’amour demeure donc en Dieu. Toutefois, s’il donne accès à quelque élément de nature psychique inférieure, si les attaques des esprits mauvais réussissent à interrompre sa communion avec Dieu, si la crainte ou la haine interviennent, il redescend aussitôt dans le domaine de l’âme. Dès qu’il s’en aperçoit, qu’il retourne à la Croix, pour que l’élément psychique, cause de perturbation, y soit crucifié et détruit.

Et, tandis qu’il se met au bénéfice du Sang de Christ (selon 1 Jean 1:7) pour être purifié de ce qui est péché au regard de Dieu, qu’il revête aussi l’armure divine pour remporter la victoire sur toute la puissance des ténèbres (Ephésiens 6:10-20).

IV – LE CHRÉTIEN SPIRITUEL EST « PARFAIT DANS L’UNITÉ » AVEC TOUS LES AUTRES CROYANTS

Le croyant spirituel est parfait dans l’unité d’esprit avec les autres membres du Corps de Christ. Le même mot, traduit par « parfait » dans 1 Corinthiens 2:6, est employé par le Seigneur dans la prière sacerdotale lorsque, sur le point de quitter les siens, Il laisse voir la grande pensée qui remplit Son cœur à leur endroit : « Comme Toi, ô mon Père, tu es en Moi, et que Je suis en Toi, qu’eux aussi soient accomplis dans l’unité » (Jean 17:21-23) (ou parfaits en un).

L’union qui existe entre le Père et le Fils, union d’essence, Esprit avec Esprit, est aussi celle qui doit unir les croyants ensemble et à Dieu. Il est impossible de se méprendre sur le langage du Seigneur. Il dit : « QU’ILS SOIENT UN COMME NOUS SOMMES UN ». Ceci implique que le Père et le Fils demeurent dans l’esprit du croyant par le Saint-Esprit en une parfaite union, et que cette même union spirituelle unisse tous les croyants. Le chrétien n’est donc pas seulement UN avec Christ en Dieu qui est AMOUR, mais aussi avec les autres rachetés qui demeurent en Dieu. Par conséquent, le chrétien ne peut demeurer parfaitement en Dieu si, de quelque manière, la vie psychique trouve accès en lui et y porte ses fruits : divisions, esprit de parti, scissions… (Jacques 3:17 ; Galates 5:20).

V – LE CHRÉTIEN SPIRITUEL « MARCHE DANS LA LUMIÈRE »

C’est encore au sujet de l’homme spirituel que l’apôtre Jean écrit : « Si nous marchons dans la lumière, comme Il est lui-même dans la lumière, nous avons une communion mutuelle, et le Sang de Jésus-Christ nous purifie de tout péché » (1 Jean 1:7). Seul, l’homme qui vit dans le domaine spirituel où l’on a conscience de Dieu peut marcher dans la lumière. Tout retour dans le domaine de l’âme peut être comparé à une éclipse. C’était la lumière, le plein jour, et tout à coup voici les ténèbres. L’esprit qui était uni à la Lumière a été précipité en quelque vaisseau opaque semble-t-il, où il est comme recouvert d’un voile épais, d’un nuage ; la lumière en est obscurcie. Mais celui qui demeure en Dieu marche dans la lumière, et par celle-ci il est en communion avec tous ceux qui sont aussi dans la lumière. Le sang de Jésus accomplit sans cesse son œuvre de purification de tout péché inconscient, souillures provenant de la vie psychique ou du contact avec le péché dans l’environnement[4].

« Dieu est Lumière, et il n’y a pas de ténèbres en Lui. Celui qui aime demeure dans la lumière. » Et c’est ici la vie d’ascension, la vie cachée avec Christ en Dieu, qu’enseigne l’apôtre. Le Seigneur l’avait aussi annoncé à ses disciples dans la Chambre haute de Jérusalem lors des adieux, et quelques jours après, Il accordait ce qu’Il avait annoncé par le baptême d’Esprit saint. Cet influx du Saint-Esprit en l’esprit des apôtres les souleva hors de la vie psychique, au-dessus d’eux-mêmes, et les unit en esprit au Seigneur glorifié. Alors vraiment, ils demeurèrent en Lui, et Lui en eux, et le monde crut. Témoins de l’unité des disciples, unité rendue parfaite dans l’amour qui bannit la crainte, des personnes en grand nombre se convertirent en les voyant marcher dans la lumière ; une lumière telle que l’égoïsme coupable d’Ananias et de Saphira ne put y subsister.

Considérant ce qui précède, et l’importance capitale qu’il y a pour l’Église et pour Christ à ce que les croyants atteignent la maturité spirituelle pour entrer chacun à sa place respective dans le Corps mystique dont Christ est le Chef, la Tête, il est aisé de comprendre la nécessité de différencier l’âme de l’esprit et les choses qui procèdent de l’un et l’autre domaine. C’est lorsqu’il ne vit plus selon la chair ni dans le domaine naturel, animal (ou psychique), que l’enfant de Dieu peut devenir spirituel, capable de discerner son esprit, de comprendre les indications de celui-ci, et d’examiner toutes choses. C’est alors qu’affranchi de la domination de l’âme et du corps, il peut être sanctifié parfaitement, et au point où il est parvenu, s’avancer vers une perfection plus grande encore selon que l’exprime Philippiens 3:14-16.

Quel est le temps normal du développement spirituel ? De longues années sont-elles nécessaires pour passer du stage initial de la nouvelle naissance jusqu’à cette phase de la maturité où l’esprit libéré, uni au Seigneur, exerce une parfaite domination sur l’âme et le corps ? Nous ne pouvons rien préciser à ce sujet. Toutefois, la façon dont l’apôtre s’exprime dans sa lettre aux Corinthiens, et ce qu’écrit l’auteur de l’épître aux Hébreux, impliquent le blâme à l’endroit de ceux qui se sont attardés dans la période du premier âge : « Ils sont encore charnels, dit l’apôtre ; ils ont encore besoin de lait parce qu’ils sont restés faibles spirituellement parlant, alors qu’ils devraient être passés maîtres et pouvoir guider d’autres âmes… » Ces lignes prouvent que la première période peut durer plus ou moins longtemps. Il est probable que la mesure de vérité saisie, appropriée, et la connaissance d’une part, le degré de consécration d’autre part, déterminent sa durée. Il ressort clairement du langage de l’apôtre que l’attitude du croyant a une grande répercussion sur ses progrès. A ceux qu’il vient de reprendre à cause de leur négligence à écouter (de sorte qu’ils en sont encore aux éléments), il dit : « Laissant les premiers principes de la doctrine de Christ, tendons à la perfection » (Hébreux 6:1). Paroles presque identiques à celles qu’emploie l’apôtre dans sa lettre aux Philippiens : « Je cours vers le but ». Il ne s’arrête pas là ; il ne considère pas qu’il a atteint la perfection, bien qu’il ait pu écrire : « Nous tous donc qui sommes parfaits » (ou parfaitement développés). Nous tous qui sommes parfaits ayons ce même sentiment, et courons vers le but, le prix de la vocation céleste en Jésus-Christ.

VI – L’HOMME SPIRITUEL ET « LE CORPS SPIRITUEL »

Le corps spirituel dont sera revêtu le croyant lors de la résurrection (1 Corinthiens 15:44) est l’aboutissement logique du développement que nous venons d’étudier. « Ce qui est spirituel n’est pas le premier » écrit l’apôtre, mais ce qui est animal ; ce qui est spirituel vient après (v. 46). Les enfants en Christ sont encore charnels, mais lorsqu’ils ont compris Romains 6, ils cessent de marcher selon la chair et se laissent guider par l’Esprit. Puis ils recherchent la séparation de l’âme d’avec l’esprit, et deviennent enfin spirituels : l’intelligence est renouvelée, l’âme et le corps deviennent des instruments dociles dont Dieu peut se servir, par quoi Il peut s’exprimer. Et l’ordre qui présida à la création de l’homme se trouve rétabli. C’est-à-dire que le Saint-Esprit règne à nouveau sur L’ESPRIT de l’homme comme à l’origine. Il règne aussi sur L’ÂME (la personnalité) et sur le CORPS redevenu le serviteur, l’esclave. Maintenant, l’homme est vraiment spirituel. Nous pourrions aussi dire que désormais il est un esprit qui habite une âme renfermée dans un corps mortel.

L’apôtre Paul annonce clairement la rédemption du corps à l’apparition du Seigneur (1 Corinthiens 15:53). « Nous-mêmes nous soupirons, attendant la rédemption de notre corps… » (Romains 8:23) « Nous attendons aussi le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ qui transformera notre corps vil pour le rendre conforme à son corps glorieux… » (Philippiens 3:20-21) « Nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons sous le poids, parce que nous souhaitons nom d’être dépouillés, mais d’être revêtus, afin que ce qu’il y a de mortel soit absorbé par la vie… » (2 Corinthiens 5:4) Le corps reste donc terrestre, mortel, vase d’argile (2 Corinthiens 4:7) jusqu’au moment où il est semé dans la terre, à la mort ; après quoi il ressuscitera corps spirituel. Ou bien encore, s’il est vivant, il sera changé en un clin d’œil à la venue du Seigneur.

Mais l’homme spirituel qu’anime et dirige quotidiennement le Saint-Esprit peut recevoir chaque jour davantage les arrhes de cette rédemption future. En effet, le corps aussi est touché, vivifié, fortifié par cette vie de l’Esprit d’En-Haut, selon que l’exprime l’apôtre dans Romains 8:11 : « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, Celui qui a ressuscité Christ d’entre les morts vivifiera vos corps mortels par Son Esprit qui habite en vous… » Cette puissance à l’œuvre dans le corps (celle de l’Esprit du Père qui a ressuscité Jésus d’entre les morts) ne peut agir, se manifester, que si l’homme « perd sa vie » (son âme), selon l’expression du Christ, si le corps est bien crucifié avec son Sauveur, de sorte que la voie est libre pour l’action de Celui qui est un Esprit vivifiant.

« Tandis que nous vivons, écrit l’apôtre Paul, nous sommes constamment LIVRÉS À LA MORT pour l’amour de Jésus, AFIN QUE LA VIE DE JÉSUS SOIT AUSSI MANIFESTÉE DANS NOTRE CHAIR MORTELLE… » (2 Corinthiens 4:10-12), passage qui s’applique exactement à celui qui vit dans le domaine spirituel. De même qu’il faut, humainement parlant, perdre son âme pour que l’Esprit de vie puisse régénérer et vivifier celle-ci, de même, c’est le corps crucifié qui n’accomplit plus les œuvres de la chair que l’Esprit peut vivifier : « Portant toujours en nos corps la mort de Jésus, pour que LA VIE de Jésus puisse aussi être manifestée… » Nous avons encore ici une application de cette loi divine : perdre pour gagner, mourir pour vivre.

La « perte de l’âme » (vie psychique, animale) a été graduelle ; graduellement aussi la vie de l’Esprit a pénétré l’homme à mesure que Christ, le Souverain Sacrificateur, accomplissait l’œuvre de séparation entre l’âme et le corps. Ainsi en est-il de la mort en ce corps, pour l’amour de Jésus. Cette mort est continue, elle se poursuit quotidiennement, constamment, en celui qui « court vers le but ». « Accablés excessivement, au-dessus de nos forces, dans une grande perplexité pour notre vie, écrit l’apôtre (2 Corinthiens 1:8-9), à ce point que nous n’avions plus nulle confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts. » C’est dans ces tribulations extrêmes que Paul fit l’expérience de la Vie de Jésus pour soutenir et vivifier le corps mortel. C’est le Saint-Esprit qui guide le disciple en ce chemin où il est amené à désespérer de lui-même, au point de ne plus regarder qu’en Jésus et à vivre de Sa Vie. « Nous sommes constamment livrés à la mort, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. De sorte que la mort agit en nous, et la vie en vous… »

La mort dont parle l’apôtre est pénible pour la chair. Mais celui qui est spirituel et capable de discerner les choses profondes de Dieu comprend que la double action de mort et de vie a des résultats éternels, pour le Seigneur et pour les siens : 1° dans la mesure où la mort agit et que la vie de Jésus peut librement pénétrer de l’esprit jusqu’à l’âme (facultés, émotions) et par celle-ci atteindre le corps mortel et le vivifier, la vie est communiquée aux autres aussi bien qu’au chrétien lui-même ; c’est un courant de vie qui se communique à l’Église de Christ, « les fleuves d’eau vive » promis par le Seigneur (Jean 7:38) ; 2° nous avons dans cette action vivifiante, régénératrice sur le corps mortel, les arrhes de l’Esprit ; le corps étant par-là préparé pour cette heure, « ce qui est mortel sera englouti par la vie », selon ce qu’écrit l’apôtre : « Celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a aussi donné pour arrhes Son Esprit » (2 Corinthiens 5:4-5).

VII – DE QUELQUES DANGERS DONT EST MENACÉ CELUI QUI EST SPIRITUEL

Lorsque l’esprit règne à nouveau sur l’âme et le corps, l’enfant de Dieu n’est pas, de ce chef, sorti du temps de la lutte, mais il entre dans un nouveau domaine où elle se poursuit de façon plus subtile ; ce combat est indiqué dans l’épître aux Ephésiens (6:10-18). Au commencement de l’épître, le disciple est assis avec Christ dans les lieux célestes (11:6). Un peu plus loin, nous le trouvons au sein de la bataille. Il nous est montré combattant contre les légions spirituelles mauvaises, et ayant à déjouer les ruses et les artifices du diable dans les lieux célestes.

Ce qui prouve qu’une fois devenu spirituel, c’est surtout dans le domaine de l’esprit, et contre des pièges et des ennemis spirituels, que le chrétien doit être en garde. Esprits ennemis qui cherchent à l’égarer avec des difficultés d’ordre spirituel bien plus qu’avec des tentations charnelles (ce combat contre la chair indiqué dans Galates 5:17).

Le but que se propose alors la puissance des ténèbres, c’est d’amener de façon ou d’autre le chrétien spirituel à redescendre sur le terrain psychique, dans le domaine de l’âme, c’est-à-dire de l’amener à se laisser influencer de nouveau par les émotions, les sentiments, l’intelligence, par tout au monde sauf par l’esprit, habitacle du Saint-Esprit.

Il est donc de la plus haute importance que l’enfant de Dieu soit sur ses gardes, et qu’il sache que les esprits séducteurs peuvent donner, dans le domaine de l’âme, une contrefaçon d’esprit. Ils pénétreront d’abord et par ruse dans l’homme extérieur, pour, de là, gagner l’âme, où ils provoqueront des émotions qui paraissent spirituelles mais qui ne le sont pas. Quand ces émotions ont acquis droit de cité, elles peuvent devenir si fortes qu’elles empêchent de saisir les indications de l’esprit, et par-là, peuvent le réduire au silence. S’il ignore la tactique de l’ennemi, le chrétien s’attachera à cette contrefaçon et ne marchera plus selon l’esprit.

Lorsque celui-ci, inutilisé, ne se fait plus entendre, les esprits mauvais suggéreront que Dieu guide par l’intelligence renouvelée. Ils essayent par-là de couvrir leur intrusion et la passivité de l’esprit. En même temps, ils envelopperont la pensée d’une contrefaçon de lumière, suivie d’une imitation de raisonnement et de jugement, cependant que la victime s’imaginera qu’elle marche toujours dans la lumière et selon les directions de Dieu, ne discernant pas qu’elle obéit à des impulsions psychiques.

Le danger n’est pas moindre avec les sensations physiques que l’ennemi peut provoquer pour imiter les intuitions de l’esprit. Le croyant, qui n’en discerne pas la source et accepte ces sensations purement physiques, se laisse alors guider par la chair à son insu. Pour déjouer ces ruses, il faut être en garde contre toute répercussion psychique consciente des choses du domaine de l’esprit, et même contre tout sentiment psychique excessif de ce qui est du domaine naturel. Que le chrétien soit donc vigilant, afin de ne tomber en aucun de ces pièges. Toute sensation physique excessive empêche la concentration de la pensée. C’est par ce genre d’attaques que l’ennemi entraîne indûment l’attention de l’enfant de Dieu dans le domaine des sens, empêche le fonctionnement normal de la pensée, et enveloppe l’esprit d’un nuage. Il est donc nécessaire de contrôler le corps et de le maintenir dans le calme. C’est dans cet ordre d’idées que nous conseillons d’éviter les grands accès de rire, les grandes démonstrations de joie, la précipitation, la hâte et tout ce qui excite une action purement psychique de façon à éclipser, à rejeter au second plan la pensée et l’esprit. Que ceux qui veulent demeurer sur le terrain spirituel et atteindre la perfection en Christ évitent avec soin tous excès, toutes exagérations et tous extrêmes dans tous les domaines (1 Corinthiens 9:25‑27).

Lorsque le chrétien ne discerne pas la source des sensations surnaturelles ressenties en son corps, et que ce qui est du domaine physique reprend la première place, il se trouve que le corps est appelé à fournir le travail de l’esprit pendant que le fonctionnement normal de celui-ci est interrompu. C’est le corps qui sent lorsqu’il y a fardeau ou combat ; c’est lui l’intermédiaire ! Que les croyants apprennent donc à faire la différence nécessaire, et à discerner ce qui se passe vraiment dans l’esprit de ce qui est du domaine des émotions (psychique), ou du domaine des sens (psychique). Lire attentivement Marc 8:12 : « Jésus soupira en son esprit » ; Jean 13:24 : « Jésus fut ému en son esprit » ; Actes 16:18 : « Paul étant pressé en son esprit ».

Par ignorance, la majorité des croyants suivent les indications de l’âme (intelligence, émotions), tout en croyant marcher selon l’esprit. À cause de l’appauvrissement qui en résulte (puisque l’homme se trouve alors privé de l’énergie spirituelle), Satan et ses légions travaillent à les y maintenir, ou, s’ils vivent dans le domaine de l’esprit, à les faire redescendre sur le terrain psychique ou même physique. Aux heures d’adoration, l’ennemi évoquera des visions, ou il provoquera d’exquises sensations physiques de joie, d’exaltation, dans le temps de l’intercession, etc. Voilà quelques-uns des moyens qu’emploient Satan et ses légions.

Or, toutes ces choses surnaturelles qui viennent de l’extérieur, toutes les imitations de choses spirituelles dans le domaine des sens, atteignent la vie inférieure selon Dieu, et la tiennent en échec. Pris au piège des contrefaçons, l’enfant de Dieu retombera dans le domaine des choses sensibles, et, à son insu, ne collaborera plus avec Dieu. Alors, l’esprit qu’anime le Saint-Esprit n’agit plus, ne guide plus, ni dans les choses de cette vie ni dans le service de Dieu ni dans la lutte contre la puissance des ténèbres. Il est comme emprisonné.

Même lorsqu’il est séparé de l’âme et qu’il a repris la première place, l’esprit peut cesser momentanément de collaborer avec le Saint-Esprit en se laissant influencer par les esprits mauvais. Supposons que de l’une des façons déjà indiquées, ou de tout autre, une interruption de collaboration se soit produite entre l’Esprit de Dieu et le chrétien, celui-ci se confiera donc d’après les seules indications de son esprit privé du secours divin ; et si l’esprit est puissant, il s’imaginera qu’il manifeste la puissance divine, absente en réalité (surtout si, de quelque façon, son activité est bénie pour le salut des âmes). Ressent-il par exemple un courant d’indignation ? Il s’y livrera sans retenue, pensant que cette impulsion vient de Dieu ; il n’a pas discerné l’immixtion de la puissance des ténèbres. Parmi ses auditeurs, certains ont tout de suite perçu que cette note de dureté ne procédait pas de Dieu. Cette immixtion de l’ennemi peut se produire à tout moment : dans le temps de la prière, lorsqu’il y a combat, ou durant l’exhortation si l’orateur manque de vigilance. Il se trouve alors qu’une puissance démoniaque a influencé l’orateur, soit par une attaque directe contre son esprit, soit par une attaque sur l’âme : les émotions, etc.

Celui qui veut marcher avec Dieu a besoin de savoir ces choses pour être sur ses gardes, et, le cas échéant, éviter le piège. Il doit savoir que dans le domaine spirituel, des puissances sont à l’œuvre, et que, justement parce qu’il est spirituel, son esprit est accessible à l’une et à l’autre. S’il s’imagine que le Saint-Esprit seul peut l’influencer, il est sûr de s’égarer. Si, dans les sphères spirituelles, Dieu seul agissait, l’homme deviendrait infaillible. Or, il est exhorté à la vigilance et à la prière, à « avoir les yeux de l’entendement ouverts » pour comprendre les directions divines, toutes choses incompatibles avec l’infaillibilité.

Que le chrétien ne néglige pas d’étudier ce qui nous est révélé de la guerre dans les lieux célestes dans l’épître aux Ephésiens. Qu’il s’efforce de connaître expérimentalement ce que veut dire l’apôtre par toute l’armure de Dieu, cette armure que le chrétien est appelé à revêtir afin de pouvoir tenir « au mauvais jour » contre tous les assauts de l’ennemi.

Le but que poursuit actuellement l’Esprit de Dieu, c’est le perfectionnement des membres du Corps de Christ, leur maturité, pour que l’avènement du Seigneur puisse se produire, le règne millénaire de Christ s’établir. Cohéritiers avec le Seigneur, nous régnerons aussi avec Lui, pour le plus grand bien de ce monde : Satan, qui séduit les hommes et les nations, sera jeté dans l’abîme ; la paix régnera enfin, et la volonté de Dieu se fera sur la terre comme au ciel. « Alors les royaumes de ce monde seront soumis au Seigneur et à son Christ. »

« Oui Seigneur Jésus ! Viens promptement ! »

AMEN.

 

 

Affranchi ! Affranchi en Jésus :

Une même plante avec Lui en Sa mort ;

Ressuscité en puissance de Vie,

Et recevant le souffle de Son Esprit,

Alors l’esprit devenant puissant,

Par Sa Vie, force vivifiante,

L’âme et le corps sont dominés ;

La chair a cessé de lutter.

Affranchi, affranchi en Jésus :

Uni au Ressuscité,

Triomphant par la prière,

Sa victoire devient la mienne,

Sa glorieuse liberté me rend libre,

Au-dessus des ténèbres qui règnent ;

Car maintenant la loi du péché et de la mort

A été vaincue par Sa Vie.

Mary MARSH.

 


[1] Colossiens 1:28-29 (Conybeare).

[2] Pour plus de lumière sur ce sujet, lire La Guerre aux Saints.

[3] Galates 6:1.

[4] S’il s’agit de péché commis, le remède est indiqué dans 1 Jean 1:9.

[5] Ces quelques lignes de Pember nous indiquent, peut-être, l’origine de quelques-unes des expériences du Sadhou. Avant sa conversion, Sundar Singh s’était initié aux méthodes de prière de sa nation.

[6] Relire la première partie de cette étude (L’âme : ses fonctions, la Chute).

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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