CHAPITRE 5
FORCE PSYCHIQUE ET FORCE SPIRITUELLE
NOMMER CE QUI EST PSYCHIQUE « SPIRITUEL »
Nous lisons, au chapitre 13 de l’Apocalypse, que la Bête inspirée par le Dragon prononce des blasphèmes contre Dieu, contre Son Nom et Son Tabernacle (v. 6). Ce qui est annoncé comme devant accompagner la manifestation de l’Antichrist s’accomplit si rapidement aujourd’hui qu’il est difficile d’en signaler tous les développements pour mettre en garde tous ceux dont le nom est écrit dans le « Livre de Vie et de l’Agneau immolé » (v. 8).
Très particulièrement, les blasphèmes contre Dieu deviennent manifestes. Récemment, les doctrines de démons, la puissance démoniaque, se sont approprié les éléments les plus sacrés de l’Évangile. Le point culminant du blasphème n’est-il pas atteint lorsque la Table du Seigneur qui a été instituée « pour annoncer la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne » est transformée en table des démons lorsqu’on attribue à celle-ci un pouvoir magnétique, psychique ! Voici ce que vient d’écrire un évêque sur ce qu’il nomme la Science des sacrements :
« Le pouvoir magnétique de la communion est évident, pour quiconque a développé les facultés psychiques. L’officiant est l’aumônier, le distributeur de la force du Seigneur aux fidèles. Cette force qu’il a reçue s’est transmuée, matérialisée dans son corps ; elle s’est accumulée sous le vêtement sacerdotal. Des pierres magnétisées du dessus de l’hôtel, des candélabres et des croix, il se produit aussi une émission de force puissante et continue. Et très particulièrement, lorsqu’on fait usage de l’encens, les saints anges assistent nombreux à la cérémonie ; alors les forces miraculeuses qui émanent constamment de leurs personnes sont captées et utilisées en faveur de la congrégation par celui qui est revêtu des vêtements convenables pour agir comme conducteur. […] La force divine est un fait scientifique… On l’a décrite souvent sous le vocable de “la Grâce” ; c’est quelque chose d’aussi précis que la vapeur ou l’électricité. Elle est même bien plus puissante, en ceci qu’elle agit sur l‘âme, la pensée, les émotions… »
La parution de ce livre des plus significatives. Le mot psychique y revient sans cesse, appliqué à l’enseignement chrétien, et sous la plume de ceux qui sont considérés comme des chefs dans l’Église chrétienne.
L’archevêque de Calédonie écrit dans un journal d’Angleterre :
« On vient de faire une grande découverte dans le monde psychique. Notre esprit psychique n’est pas confiné dans l’enveloppe matérielle et limité dans l’espace. Il peut s’unir à d’autres esprits, que ceux-ci soient ou non dans un corps. C’est ici une communion de l’esprit…
« Aujourd’hui, le disciple qui a étudié la psychologie concentre son attention sur le Christ, sur Son immense miséricorde, et sur la puissance de Son Esprit. Dans cette contemplation de l’homme parfait, il entre en communion avec le Dieu infini. C’est ici une communion de l’esprit…
« Toute pensée humaine qui, en un sens limité, est individuelle, fait aussi partie de la pensée universelle. Tout esprit humain qui a ses caractéristiques propres fait aussi partie de l’esprit universel… »
Ces extraits d’une littérature aujourd’hui courante font voir le danger qu’il y a à nommer spirituel ce qui n’est que psychique. C’est pourquoi nous revenons à nouveau sur le sujet, et mettons l’accent sur la différence qu’il y a entre l’âme et l’esprit d’après les Écritures. Le mot psychique traduit du grec psukhê est rendu 40 fois par vie ou vies, et 58 fois par âme dans le Nouveau Testament anglais. Et voici la définition du lexique : Psukhê, vie animale, ou nature animale ; ce mot définit l’âme (la personne animée par la vie naturelle).
Le premier homme créé « âme vivante » est de la terre, terrestre ; le second homme est le Seigneur des cieux (1 Corinthiens 15:47-48).
La nature psychique s’oppose à l’Esprit. 1 Corinthiens 2:14 nous enseigne effectivement que l’homme animal ne comprend point les choses de l’Esprit de Dieu, car elles lui paraissent une folie, et il ne peut les entendre parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme animal, ou psychique, est celui qui a reçu le seul principe de vie (anima) et non le principe spirituel.
Cette puissance psychique, dont on s’occupe tellement aujourd’hui, n’a absolument rien de commun avec l’esprit, puisqu’elle émane uniquement de la nature animale et déchue. Pour développer les facultés psychiques, il faut amener à l’action quelques-unes des puissances latentes de l’homme naturel. Ces forces, que dans l’extrait que nous avons donné de La Science des sacrements l’officiant dit accumuler, matérialiser en son corps, sont vraiment naturelles, psychiques, et n’ont rien à voir avec le Saint-Esprit.
Que les forces psychiques aient besoin d’une puissance surnaturelle pour se développer parfaitement, la chose est vraisemblable. Depuis la Chute, ces forces de l’organisme sont séparées de Dieu et sous l’influence de Satan. S’il en est ainsi, bien des choses restées incompréhensibles dans les expériences surnaturelles récentes des enfants de Dieu (expériences où les esprits sataniques ont réussi à s’immiscer) s’expliquent. Ceci ferait aussi comprendre pourquoi certain baptême de puissance, supposé d’origine divine, développe le moi et une certaine forme d’égoïsme qui entre aussitôt en action, au lieu de cette humilité, de cet esprit brisé, de cet amour des âmes, de cet effacement de soi qui portent le sceau divin.
C’est encore et toujours la parole de Dieu qui nous donne la lumière nécessaire pour éviter les dangers actuels. De tous côtés, et jusque dans les pages de nos revues chrétiennes, retentit l’appel à « développer la personnalité », à « fortifier la volonté ». Or, que demande le Seigneur de Ses disciples concernant la vie psychique ou naturelle, alors qu’Il monte à Jérusalem et va au-devant du sacrifice ? Il leur demande de la perdre ou de la haïr, de perdre leur vie propre pour gagner la vie éternelle. Et la séparation nécessaire de l’âme et de l’esprit nous fait comprendre pourquoi. Comme nous l’avons vu, l’âme peut être gouvernée par l’Esprit de Dieu demeurant dans l’esprit. Alors elle manifeste la vie d’En-Haut (Jean 3:3). Ou bien elle sera gouvernée par la vie animale, vie physique du domaine inférieur, ou encore par les forces psychiques latentes amenées à l’action de façon ou d’autre, et que souvent l’on confond avec les forces spirituelles. Dans le premier cas, l’homme dirigé par l’Esprit de Dieu est spirituel et son âme sauvée. Dans les deux autres cas, l’homme demeure charnel et perd son âme. « Celui qui aime sa vie (psukhê) la perdra, et celui qui hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle (zoé) ou pour la vie éternelle. » (Jean 12:24-25)
Cette déclaration du Seigneur n’est-elle pas suffisante pour montrer que la vie naturelle doit être crucifiée et non cultivée ? Et que les activités naturelles, inférieures, de l’âme doivent être tenues en bride, mises dans l’impossibilité de se manifester, être constamment crucifiées, pour qu’une autre vie, celle que le Seigneur Lui-même, Esprit vivifiant, communique à Ses rachetés, puisse porter des fruits en eux.
Qu’il est merveilleux de constater que la Croix de Christ est, et demeure, la pierre de touche de toute chose ! Puisqu’une puissance surnaturelle peut amener à l’action « les forces psychiques latentes » qui sont dans le croyant, il n’est donc pas sans danger d’accepter toute manifestation de puissance comme procédant nécessairement de Dieu, à moins qu’elle ne vienne par l’intermédiaire de la Croix et ne conduise dans le chemin de la Croix. UNE PUISSANCE CONDUISANT AU DÉVELOPPEMENT DU MOI, À SON ÉDIFICATION, METTANT EN OEUVRE DES FORCES QUI AGISSENT SUR LES AUTRES EN LES CONTRAIGNANT, PORTE LA MARQUE DE SON ORIGINE. Elle prouve que le psychisme de l’organisme a été développé de quelque manière, qu’il est entré en action au lieu d’être maintenu à la Croix, crucifié. Seule l’action constante de la Croix laisse le chemin libre à l’influence du Saint-Esprit sur la conscience, influence qui ne contraint jamais, mais convainc l’homme par la lumière de la Vérité révélée dans les Écritures.
CONTREFAÇONS PSYCHIQUES DES RÉALITÉS SPIRITUELLES (Extrait)
Tout phénomène spirituel a sa contrefaçon psychique. L’amour de la Vérité, où l’amour considéré comme phénomène spirituel, diffère essentiellement de sa contrefaçon psychique. L’amour qui consiste en sentiments, en affection, en puissante attirance, est d’essence charnelle. Il redoute la souffrance et recherche joies et considérations mondaines ; il se montre dans la force des liens domestiques et sociaux, et, dans ses manifestations supérieures, s’occupe à soulager la misère et à augmenter le bien-être de la famille humaine. Tout ceci peut coexister avec la haine de la Vérité.
L’Amour, principe divin et phénomène spirituel, se distingue par des propriétés tout opposées. C’est l’amour pour Dieu, et il provient de ce que nous savons que Dieu nous a aimés le premier (1 Jean 4:19).
Tandis que l’amour psychique prétend aimer Dieu en aimant la créature, par la créature, l’amour spirituel ne va à celle-ci que par Dieu. Pour faire bénéficier la créature de quelque bien supposé, l’amour psychique est prêt à sacrifier la Vérité, tandis que l’amour spirituel se réjouit de la certitude que cette Vérité travaillera pour le plus grand bien de la créature.
L’amour spirituel est essentiellement l’amour de la Vérité et l’amour des autres, par amour de la Vérité. L’amour psychique, sous les dehors de l’amour spirituel, peut être discerné en ceci que pour lui, la Vérité révélée est secondaire, alors que le trait essentiel de l’amour selon Dieu, c’est l’attachement supérieur, exclusif, à Sa loi, à la Vérité révélée.
La nature psychique de l’amour est souvent révélée par un grand désir de faire concorder la parole de Dieu avec la science et les raisonnements basés sur certains faits humains, même si, ce faisant, on donne quelque accroc à la Vérité. Or, le langage de l’Amour qui est vraiment divin est celui-ci : « Que Dieu soit trouvé véritable et tout homme menteur ».
CHAPITRE 6
DES ÂMES D’HOMMES[1]
par Mme G. BRUNEL
« Elle est tombée, elle est tombée la grande Babylone… Et les rois de la terre pleureront sur elle et se frapperont la poitrine… Et les marchands de la terre pleureront aussi et se lamenteront parce que personne n’achètera plus leurs marchandises, marchandises d’or, d’argent… Des brebis, des chevaux, des chars, des esclaves et DES ÂMES D’HOMMES. » (Apocalypse 18:2, 9, 11, 13)
Des âmes d’hommes. Des marchands d’âmes d’hommes ! Que faut-il comprendre par là ? Certains individus ont-ils vraiment la puissance de prendre les âmes de leurs frères et d’en trafiquer ? Et si cela est, l’esclavage, avec toutes ses horreurs, se peut-il comparer au trafic dont il est question dans ce passage ?
L’esclave, pauvre bête de somme, garde la faculté de penser. Son corps peut être ployé, enchaîné, mais il peut penser en liberté. L’esclave peut protester ; il lui arrive de le faire, ce qu’il paye souvent de sa vie. Châtiment qui veut justement réduire au silence définitif la rébellion de l’être intérieur qui, lui, n’est pas enchaîné. L’esclave n’est pas nécessairement un corps sans âme et comme vidé de lui-même.
Mais ces marchands d’âmes d’hommes dont parle l’apôtre Jean, qui sont-ils ? L’âme, c’est la personnalité, c’est la volonté, c’est l’énergie, c’est l’intelligence, c’est l’individu. Lorsque tout cela a été capté, conquis par quelque puissance ennemie, il ne reste plus de l’homme que l’enveloppe, l’extérieur, l’apparence. Il ne reste plus que des fantômes, des automates, que les marchands d’hommes font mouvoir selon leurs caprices et dont ils trafiquent ! Horrible évocation !
Quelle page sinistre de l’histoire de l’humanité nous est ici prophétisée ? Évidemment la dernière, avant que sonne celle du retour en puissance et en gloire de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ pour régner ici-bas. Nous remarquons effectivement que cet épouvantable commerce tient la dernière place dans la nomenclature.
Cette déclaration de l’apôtre Jean ne fait-elle pas penser de façon irrésistible à toutes ces annonces, à tous ces articles de journaux, de revues, qui sont un appel à développer le psychisme inférieur pour dominer autrui, faire ployer sa volonté, capter son âme ! DES MARCHANDS D’ÂMES D’HOMMES ! En vérité, nous sommes à l’époque où se développe et se généralise l’horrible trafic, et plus que jamais l’enfant de Dieu doit veiller et prier.
Dans cette atmosphère presque irrespirable, battu, contrebattu par des forces psychiques prêtes à fondre sur l’âme pour l’emprisonner, la capter, le chrétien est-il désarmé ?
Non ! Jésus a ordonné à Ses disciples de chasser les démons en Son Nom, de marcher sur les serpents et les scorpions (Marc 16:17-18), sur toutes les forces de l’ennemi, et Il les avertit que rien ne pourra leur nuire (Luc 10:19). Il nous exhorte à demeurer en Lui, pour qu’Il vienne aussi demeurer en nous spirituellement (Jean 15:4). Or, où Il est, nous sommes aussi en esprit. Nous partageons donc déjà Sa victoire, et sommes assis avec Lui sur le trône.
Mais si, par la foi, nous sommes déjà avec Christ dans les cieux, notre corps mortel habite encore une terre où règne le prince des ténèbres, un monde plongé dans le Malin[2] dit l’apôtre (1 Jean 5:19). L’Adversaire lancera ses attaques sur le corps pour atteindre l’âme et l’esprit, et interrompre la communion avec Dieu. Ou bien il les lancera sur l’âme pour LA CAPTER et la soustraire à l’influence du Saint-Esprit. De sorte qu’il arrive, après avoir passé dans les parcs herbeux et le long des eaux tranquilles, que le disciple fasse, comme son Maître, l’expérience de l’abandon apparent de Dieu.
Il marchait dans la Lumière, et tout à coup il se trouve enveloppé de ténèbres. Il s’étonne ; il s’examine ; il prie ! Le ciel semble fermé. Pas de réponse ! Satan l’assaille ; il le repousse. Mais les attaques se multiplient, avec, à peine, quelques instants d’accalmie. La détresse menace d’envahir l’âme car Dieu n’intervient pas. Il n’agit pas à la requête de Son enfant. C’est ici le MAUVAIS JOUR d’Ephésiens 6:13.
Dieu a momentanément supprimé la barrière qu’Il avait mise autour de Son enfant pour que Satan ne le touche pas, barrière dont se plaignait l’ennemi (Job 1:10). Il permet la fosse aux lions ou la fournaise ardente, le bûcher ou la torture. Quel honneur, et quelle responsabilité ! « Plusieurs seront purifiés, blanchis et éprouvés… » (Daniel 12:10)
Il semble bien que ce soit dans le creuset de la souffrance que doive s’accomplir l’ultime préparation des membres du Corps de Christ en vue de la venue du Seigneur pour prendre à soi les siens.
Et c’est à cette préparation que l’ennemi des âmes s’oppose par tous les moyens, bien qu’en un certain sens, il y aide. C’est contre les membres du Corps de Christ qu’il lance ses limiers, ses marchands d’âmes, ceux dont il a su faire ses instruments.
À ceux qui sont ainsi exercés ou le seront, à ceux qui souffrent, nous voulons dire : Prenez courage ! Dieu est toujours là ! Dieu règne. Emparez-vous de toute Ses promesses.
L’ennemi vous épouvante-t-il avec des possibilités de danger, avec des issues de combats qui seraient des défaites ? Refusez la frayeur, refusez la crainte, demeurez fermes en Jésus. C’est Lui qui donnera l’issue. C’est Lui qui agira en votre faveur. Puisque nous demeurons en Lui, Il demeure en nous.
L’ennemi accuse-t-il de ce qu’il provoque : pensées mauvaises, attaques sur le système nerveux, et tout ce que cela peut entraîner ? Il faut veiller à refuser ces accusations, et maintenir absolument le regard sur Jésus.
« … Puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement… AYANT LES REGARDS SUR JESUS, le Chef et le consommateur de la foi. » (Hébreux 12:1, 2)
La prière, la lecture de la Bible, aident à se concentrer en Dieu. Dans le même ordre d’idées, la parole de louange, le cantique, sont des armes puissantes pour mettre en fuite l’Adversaire : « Je m’écrie : Loué soit l’Éternel, et je suis délivré de tous mes ennemis » (Psaume 18:4). Chantons des cantiques quand la lutte se renforce.
Si les attaques se précisent la nuit, et si la chose est possible, il est préférable de se lever pour veiller et prier.
Ne négligeons aucun secours dans cette lutte où nous sommes aux prises avec Satan lui-même, et demandons la collaboration de prière d’amis chrétiens, de ceux qui savent prier. Qu’il est précieux de savoir, d’expérimenter, particulièrement aux heures durant lesquelles l’esprit est trop accablé pour s’élever vers Dieu, que d’autres nous portent jusqu’à Lui, et nous enveloppent de leurs prières.
Puisque les MARCHANDS D’ÂMES génèrent la force psychique pour capter les âmes par une certaine concentration de pensée, tout ce qui attire la pensée du chrétiens et la concentre en Dieu, tout ce qui fixe son esprit sur les promesses et la puissance divine, l’aidera à échapper au filet de l’oiseleur, A OPERER SA CONCENTRATION DANS LE CIEL.
Rappeler à Satan qu’il est un ennemi vaincu est souvent une arme victorieuse. Par exemple, dire ce verset : « Ils l’ont vaincu par le sang de l’Agneau, et à cause de la parole de leur témoignage. Et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort » (Apocalypse 12:11).
Certaines des armes sataniques semblent renouvelées de l’époque du paganisme. Notre siècle a ressuscité les pratiques de sorcellerie qu’il a décorées de noms scientifiques ; et par la presse, les voici divulguées et à la disposition de quiconque veut s’en servir. Certaines peuvent provoquer la mort physique. Mais qu’est ceci à côté de la destruction de l’être intérieur ? « Ne craignez point ce qui ôte la vie du corps, mais craignez plutôt celui qui peut perdre l’âme et le corps dans la géhenne » dit Jésus aux disciples. Et aussitôt après, l’assurance que Dieu prend soin des passereaux, qu’il connaît jusqu’au nombre des cheveux de notre tête, et l’exhortation A NE RIEN CRAINDRE, car nous valons beaucoup mieux que beaucoup de passereaux (Matthieu 10:28-31).
Rapprochons de ses déclarations de l’Évangile les paroles de Jésus à saint Jean dans l’île de Patmos : « Maintenant je suis vivant aux siècles des siècles, Amen ; et Je tiens les clés de l’enfer et de la mort » (Apocalypse 1:18).
Retenons donc la ferme assurance que rien ne nous arrivera sans la permission de Dieu, et qu’aucune puissance de mort ne pourra nous atteindre si notre service n’est pas achevé, si Dieu Lui-même ne nous appelle pas[3].
Un chrétien l’a dit : « Tout ce qui concerne Son enfant vient de Dieu. Tout vient de Sa main : chaque heure, chaque jour, toutes mes joies ou toutes mes peines, ont passé par Lui et ont reçu de Sa bouche le laissez-passer… » (Bible et Prière, avril 1948).
« Bien-aimés, ne trouvez point étrange si vous êtes dans une fournaise pour être éprouvés, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire. Mais réjouissez-vous de ce que vous avez part aux souffrances de Christ afin que, lorsque sa gloire se manifestera, vous soyez aussi comblés de joie. » (1 Pierre 4:12-13)
Comblé de joie ! L’enfant de Dieu l’est dès ici-bas. Dans cette marche vers le But, il s’aperçoit que chaque épreuve, chaque combat dont il est sorti vainqueur en s’appuyant sur le grand Vainqueur, ont été d’autant d’occasions pour lui de recevoir de nouvelles forces d’En-Haut. Avec le secours de la Grâce, les épreuves sont devenues des moyens de croissance dans la foi, les occasions de plus grande communion avec Dieu. Et, regardant la route parcourue, il ne peut que s’écrier dans un assentiment de profonde reconnaissance et d’adoration : « MON ÂME MAGNIFIQUE LE SEIGNEUR ».
APPENDICE
EXTRAIT DES COMMENTAIRES DE FAWCETT
CE QU’IL DIT SUR L’ÂME ET L’ESPRIT
Note sur Hébreux 4:12 : « LA PAROLE DE DIEU ATTEINT JUSQU’À LA DIVISION DE L’ÂME ET DE L’ESPRIT… » Il s’agit de la séparation de la vie animale (le domaine inférieur de la nature immatérielle, le siège des désirs inférieurs que l’homme a en commun avec la bête) ; dans l’original, le même mot grec est employé dans 1 Corinthiens 2:14 et Jude 19, où il est traduit par « animal » et « sensuel ». Séparation d’avec l’esprit (la partie la plus élevée de l’homme, celle qui reçoit le Saint-Esprit, ce qui apparente l’homme aux êtres célestes)… Elle partage « les jointures et les moelles », ou plutôt « elle atteint jusqu’aux jointures et aux moelles », de sorte qu’elles sont divisées.
Jésus sait ce qui se trouve en l’homme (Jean 2:25), aussi Sa Parole peut atteindre ce qu’il y a de plus intime, de plus caché dans le cœur ou l’intelligence. Rien ne pourrait se dérober à Sa Lumière : ni sentiments ni pensées. Il différencie ce qui est spirituel de ce qui est charnel, animal. Il sépare l’esprit de l’âme (Proverbes 20:27).
Comme le couteau du sacrificateur sépare les jointures, ce qui est intimement uni, et pénètre ce qui est intérieur jusqu’aux moelles (le mot grec est au pluriel), ainsi de la parole de Dieu qui divise ce qui est étroitement uni dans l’être immatériel : l’âme et l’esprit, pénétrant les recoins les plus cachés de l’esprit.
La proposition « jusqu’aux jointures et aux moelles » est subordonnée à la précédente : « elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit ». Dans une lettre adressée à des Hébreux, cette image est des mieux appropriées ; elle fait allusion à l’acte du sacrificateur préparant, découpant l’holocauste pour l’hôtel, et elle illustre parfaitement cette séparation de l’âme d’avec l’esprit, laquelle fait apparaître ceux-ci tels qu’ils sont : « toutes choses sont nues et entièrement découvertes, aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte » (v. 13).
La division de l’âme d’avec l’esprit correspond à la séparation des jointures, qui, atteintes par l’épée, sont séparées ; et l’esprit, ce qu’il y a de plus intérieur et caché, correspond aux moelles. C’est Moïse qui travaille à la formation de l’âme ; Christ à celle de l’esprit. L’âme entraîne avec elle le corps ; l’esprit conduit, entraîne avec lui l’âme et le corps… La puissance de division de la Parole, en même temps qu’elle reprend et châtie, guérit.
« ELLE DISCERNE LES PENSÉES. » Grec : elle est capable de juger des projets et des INTENTIONS ; ou plutôt des conceptions (Crellius), des idées (Alford). Le mot grec pour projets se rapportant à l’entendement et aux sentiments, le mot intentions – ou plutôt conceptions mentales – se rapporte à l’intelligence.
Note sur Jude 19 : « Sensuel » (littéralement : l’âme animale) par opposition à « spirituel » ou « ayant l’Esprit » : Dans 1 Corinthiens 2 14, le même mot est traduit par « l’homme naturel ». Dans les desseins de Dieu, des trois parties constituant l’homme (le corps, l’âme et l’esprit), c’est l’esprit, habitacle du Saint-Esprit unissant l’homme à Dieu, qui sait dominer et régner sur l’âme, intermédiaire entre le corps et lui. Mais chez l’homme NATUREL, l’esprit est tombé dans l’esclavage de l’âme animale dont les mobiles et les buts sont terrestres. L’homme CHARNEL tombe encore plus bas, puisque chez lui, c’est la chair, l’élément inférieur et essentiellement corruptible, qui règne.
« Gens qui n’ont pas l’Esprit. » : Chez l’homme animal et chez l’homme naturel, le Saint-Esprit ne demeure pas en l’esprit, de sorte que celui-ci n’a pas repris sa position normale. Il est donc comme inexistant (Cf. Jean 3:5-6).
Note sur 1 Thessaloniciens 5:23 : « Le tout : l’esprit, l’âme et le corps […] parfait, irréprochable ». Ce verset décrit l’homme droit, intègre, tel qu’il a été créé. Les trois parties de l’être, nommées ici dans l’ordre qui leur convient, constituent l’homme parfait. L’esprit apparente l’homme aux intelligences supérieures, aux êtres célestes. Il est la partie supérieure de l’individu, le tabernacle du Saint-Esprit. Lequel vivifie (1 Corinthiens 15:47). Chez celui qui n’est pas spirituel, l’esprit est tellement enfoncé dans le domaine inférieur de l’âme animale que l’Écriture le désigne sous le nom d’homme animal ou sensuel. Il n’est plus qu’un corps composé de matières, animé d’une âme d’essence immatérielle, mais dépourvu d’Esprit.
Note sur 1 Corinthiens 2:14 : L’homme animal (littéralement un homme avec l’âme animale). À l’inverse de l’homme spirituel, il est conduit par l’âme animale, laquelle porte l’esprit, parce que celui-ci n’est pas habité par l’Esprit de Dieu (Jude 19). Nous avons ici un parallèle entre le corps animal, c’est-à-dire dirigé par la nature inférieure, animale (comprenant la pensée et le cœur, déchus et séparés de Dieu) et le corps que vivifie l’Esprit (1 Corinthiens 15:44-46). L’homme « charnel », celui que dominent les appétits physiques et un esprit qui exalte le moi, est étroitement apparenté à l’homme animal ; de même aussi « le terrestre ». Lorsque « l’homme animal » atteint la forme de développement la plus terrible, il devient diabolique sous l’influence d’esprits mauvais (Jacques 3:15).
Note sur 1 Corinthiens 2:15 : Celui qui est spirituel (littéralement : le spirituel). Au verset 14, l’article est un, et non le (un homme à l’âme animale). Le spirituel se distingue des autres hommes en ceci que l’Esprit règne en son esprit[4], tandis que chez celui qui n’est pas régénéré, le Saint-Esprit ne demeure pas dans l’esprit : ce dernier est donc inutilisé, oublié. Il est comme submergé par l’âme. Quiconque est dans ce cas ne peut « être nommé spirituel ».
Note sur 1 Corinthiens 3:1 : « Comme l’homme charnel ne peut les recevoir, aussi n’ai-je pu vous parler des choses profondes de Dieu, comme je l’aurais fait avec ceux qui sont spirituels ; mais j’ai dû m’adresser à vous comme À DES GENS CHARNELS. » Le premier adjectif traduit par charnel implique un homme de chair uniquement, l’homme naturel. Ici, l’apôtre ne veut pas dire que tel est bien le cas de ceux auxquels ils s’adressent, mais que leurs tendances sont charnelles (leurs divisions le prouvent), de sorte que, malgré leur conversion, il a dû s’adresser à eux comme s’ils étaient uniquement charnels.
Note sur Jacques 3:15 : Sensuels (littéralement : semblable à l’animal). La sagesse de l’homme naturel… d’origine DIABOLIQUE, l’est aussi dans son expression, dans ses caractéristiques, qui sont conformes à la source d’où elle émane.
TABLE DES MATIERES
Préface de l’auteur………………………………………………………………………………………..
Avant-propos………………………………………………………………………………………………….
Première partie :
Chapitre 1 : L’âme et l’esprit………………………………………………………………………
Chapitre 2 : Le chrétien charnel………………………………………………………………….
Chapitre 3 : L’homme psychique……………………………………………………………….
Chapitre 4 : De la séparation de l’âme et de l’esprit……………………………………
Chapitre 5 : Le chrétien spirituel (pneumatikos)………………………………………….
Deuxième partie :
Chapitre 1 : Les forces de l’âme contre celles de l’esprit…………………………….
Chapitre 2 : Les forces de l’âme contre celles de l’esprit et l’issue mondiale de la lutte
Chapitre 3 : Découvertes psychiques des derniers jours……………………………..
Chapitre 4 : Le Christ ne peut rien faire de Lui-même………………………………..
Chapitre 5 : Force psychique et force spirituelle…………………………………………
Chapitre 6 : Des âmes d’hommes……………………………………………………………….
Appendice : Extrait des commentaires de Fawcet………………………………………
[1] Pages ajoutées par la traductrice avec l’autorisation de l’auteur.
[2] Ou : « Soumis à la puissance du Malin » (version Synodale).
[3] Les pionniers de l’Évangile en Polynésie, les missionnaires de la Société de Londres eurent souvent l’occasion de s’entretenir avec des sorciers encore en exercice, et avec d’anciens sorciers convertis. Ces hommes reconnaissent avoir essayé leur art contre la vie des missionnaires et n’avoir pu leur nuire. « Le Dieu des blancs est le plus puissant », ajoutaient-ils.
[4] Hélas ! Il n’en est pas toujours ainsi. Trop souvent, l’âme animale gouverne encore, même chez ceux qui sont régénérés, et ont reçu le Saint-Esprit, parce qu’ils ne savent pas marcher selon l’esprit.