Skip to main content

L’agitation bédouine et la prochaine « occupation » d’Israël. (JForum.fr)

By 3 décembre 2013décembre 9th, 2013Etz Be Tzion

Il y a soixante-six ans, le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies votait en faveur de la recommandation du Comité spécial de l’ONU sur la Palestine (UNSCOP) pour diviser le Mandat britannique entre un État juif et un État arabe (Résolution 181).

Il existe de nombreux mythes autour de cette résolution, ainsi qu’une conséquence qui était inattendue à l’époque et qui se fait ressentir aujourd’hui.

Après l’annonce du résultat du vote, les membres de la délégation juive à l’ONU s’embrassèrent tandis que les Juifs palestiniens dansaient dans les rues de Jérusalem et de Tel-Aviv. En revanche, le chef de la Ligue arabe, Azzam Pacha, était furieux et déclara que « toute ligne de partition établie en Palestine sera une ligne de feu et de sang ».

En réalité, la Résolution 181 était juridiquement insignifiante. Comme toutes les résolutions de l’Assemblée, il s’agit d’une recommandation non contraignante. L’affirmation selon laquelle l’ONU a « créé  » Israël le 29 novembre 1947 est absurde. L’Assemblée Générale n’a pas le pouvoir de « créer » des États. L’ambassadeur syrien à l’ONU avait parfaitement raison quand il fit remarquer après le vote : « les recommandations de l’Assemblée générale ne sont pas contraignantes pour ceux à qui elles s’adressent. Je ne parviens pas à trouver un article dans la Charte qui implique, directement ou indirectement, que l’Assemblée générale a le pouvoir de faire appliquer ses recommandations par la force militaire ».

Un deuxième mythe autour de la Résolution 181 est que les Arabes avaient de bonnes raisons de la rejeter car elle était injuste pour les Palestiniens. D’abord, le plan de partage des Nations Unies ne mentionne pas les Palestiniens et il ne recommande pas l’établissement d’un « État palestinien. » Pourquoi ? Eh bien, parce que personne à l’époque n’avait entendu parler d’un tel peuple.

La Résolution 181 recommande la partition du Mandat britannique entre un « État arabe » et un « Etat juif ». Mais si quelqu’un a été discriminé, ce sont les Juifs et pas les Arabes.

La « Palestine » n’existait pas dans l’Empire ottoman. Il y avait des circonscriptions administratives appelées « Sanjaks » (tels que les Sanjaks de Jérusalem, de Gaza et de Naplouse). Les Britanniques ont repris le mot latin « Palestina » et ont recréé une entité administrative qui avait cessé d’exister depuis la disparition de l’Empire romain.

En juillet 1922, la Société des Nations (SDN) a mandaté la Grande-Bretagne pour « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif » en Palestine. Ce qu’entendait la Société des Nations par « Palestine » était l’entité juridique créée par le traité de Sèvres (ce qui correspond aujourd’hui à Israël plus la Jordanie).

En Septembre 1922, la Grande-Bretagne informa la Société des Nations de sa décision d’exclure la rive Est du Jourdain (également connue sous le nom de « Transjordanie ») de son engagement légal envers le peuple juif. Il s’agissait d’une partition de facto du Mandat de la Société des Nations, une partition qui amputa 77% du territoire destiné à l’établissement du foyer national juif. Le plan de partition de l’ONU en 1947 était une partition supplémentaire des 23% restants.

Dans la seconde partition, les Juifs ont obtenu 56% de la Palestine occidentale et les Arabes 43% – d’où l’affirmation que la partition de 1947 était injuste pour les Arabes (le 1% restant était la région de Jérusalem, qui devait devenir un « corpus separatum »). Mais en réalité le plan de partage de 1947 a laissé aux Juifs seulement 12 % de la Palestine mandataire. Donc l’affirmation selon laquelle le plan de partage de l’ONU de 1947 fut injuste pour les Arabes est une affirmation absurde.

La raison pour laquelle le deuxième plan de partition a attribué 56% de la Palestine occidentale aux Juifs était que le désert du Néguev fut inclus dans l’Etat juif. Chaim Weizman déploya de nombreux efforts pour que Néguev fût inclus dans l’Etat juif, bien qu’il s’agissait d’une région désertique et incultivable. Le Comité spécial des Nations Unies pour la Palestine (UNSCOP) accepta l’argument de Weizman que l’État juif avait besoin de suffisamment d’espace pour recevoir les survivants de la Shoah et les immigrants juifs.

La souveraineté d’Israël dans le Néguev était pourtant contestée dans les années 1950 par les États-Unis et par le gouvernement britannique. Le « plan Alpha » de 1955, promu par l’administration Eisenhower, préconisait une contiguïté territoriale entre l’Egypte et la Jordanie et donc des concessions territoriales israéliennes dans le Néguev. Aujourd’hui, la souveraineté d’Israël dans le Néguev est contestée par des élus et ONG européennes, qui nient le droit souverain d’Israël à mettre en œuvre le Plan Prawer. En juillet 2012, le Parlement européen a adopté un projet de loi demandant à Israël d’y mettre fin.

Le 17 octobre 2013, le « Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates » du Parlement européen a participé à un séminaire à Bruxelles sur les Bédouins dans le Néguev. Lors de l’évènement, une grande affiche proclamait : « Arrêtez le plan Prawer – Begin, pas de nettoyage ethnique des Bédouins palestiniens. »

Lorsque Chaim Weizman finit par obtenir l’inclusion du Néguev dans l’Etat juif, il ne s’imaginait pas que la souveraineté d’Israël dans ce désert serait contestée six décennies plus tard. Et les dirigeants israéliens actuels, qui semblent croire que le monde nous laissera tranquilles une fois que nous nous serons retirés aux lignes d’armistices de 1949, feraient bien de prendre note du fait qu’Israël est à présent accusé d’ « occupation » dans le Néguev –soit dans les frontières d’avant 1967.

Emmanuel Navon dirige le Département de Science politique et de Communication au Collège universitaire orthodoxe de Jérusalem et enseigne les Relations internationales à l’Université de Tel- Aviv et au Centre interdisciplinaire d’Herzliya. Il est membre du Forum Kohelet de politique publique.

i24news.tv

Israël veut parvenir à l’équilibre démographique en Galilée

Le gouvernement reste ferme sur la relocalisation des Bédouins du Néguev, après les manifestations

Anas Abudaabes – Qumra Photography

Le département « implantations » de l’Organisation sioniste mondiale (OSM) élaborerait un plan pour implanter plus de Juifs en Galilée (nord), afin de parvenir à un équilibre démographique avec la population arabe, selon Haaretz. Cet équilibre serait accompli grâce à la création de nouvelles villes et l’expansion de celles qui existent au-delà des limites fixées par le plan national pour le développement.

Ces dernières semaines, l’OSM a communiqué par courrier avec de nombreuses sociétés de planification, expliquant que son but était d’absorber 100.000 nouveaux résidents juifs dans le centre de la Galilée. L’objectif du plan est d’ailleurs clairement évoqué dans les lettres : étendre et développer le plan mitzpim des années 1980.

Les implantations résidentielles, appelées « mitzpim », ont été créées par l’Agence juive à la fin des années 1970 pour contenir l’extension géographique des agglomérations arabes de la région.

Les lettres de l’OSM indiquent que le plan mitzpim a créé un solide réseau de communautés, mais a échoué à modifier l’équilibre démographique.

Pour attirer des dizaines de milliers de nouveaux résidents et parvenir à un équilibre démographique, l’OSM affirme que plusieurs mesures importantes sont nécessaires, y compris la création de 4 nouvelles communautés qui ont déjà l’approbation préliminaire du gouvernement.

Les lettres de l’Organisation critiquent la politique de planification actuelle, basée sur le Plan national 35, qui met l’accent sur l’expansion des communautés existantes, décourage la création de nouvelles communautés et limite la capacité des communautés rurales à 500 logements chacune.

De violentes manifestations

La révélation de ce plan intervient alors que des affrontements ont eu lieu samedi dans le Néguev entre la police et des manifestants contre le plan Prawer, qui vise à relocaliser la grande majorité de la population bédouine vivant dans ce désert d’Israël.Anas Abu Daabes

Des manifestations ont également éclaté à Jérusalem, Yaffo et Haïfa. Une vingtaine de manifestants ont été arrêtés et 15 policiers blessés dans les affrontements avec la police.

A lire sur le même sujet : Violentes protestations des Bédouins d’Israël contre la relocalisation

Des défenseurs des Droits de l’homme et de nombreux Bédouins voient affirment que le plan vise à saisir des terres, et parlent d’une politique raciste anti-arabe, faisant même allusion à un ‘nettoyage ethnique’. Selon le gouvernement, ce plan, bien au contraire, va donner aux Bédouins des services et des opportunités économiques qui sont manquantes à l’heure actuelle.

Le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman dénonce de son côté un « vol des terres ».

« Ce n’est pas un problème social ou une crise du logement, mais une bataille pour la terre (…) Nous nous battons pour les terres nationales du peuple juif et certains ont intentionnellement essayé de les voler. Nous ne pouvons pas fermer les yeux », a-t-il déclaré.

i24news.tv

Leave a Reply

Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
Translate »