Extrait de l’émission radio RTS « A vue d’esprit » du 18.06.2014
L’invité était Michel Grandjean – professeur d’histoire du christianisme de l’Université de Genève.
Le thème de l’émission : le djihad
Michel Grandjean en vint à parler de Jeanne-d’Arc (1412-1431 – déclarée hérétique, elle fut brûlée vive le 30.05.1431 à Rouen – En 1450 elle fut réhabilitée – En 1909 elle fut béatifiée et en 1920 canonisée – Cf. Larousse 1986)
Je cite ce que M. Grandjean dit :
« Jeanne d’Arc (des témoignages et des lettres que Jeanne d’Arc elle-même a écrites en témoignent) voulait libérer la France des Anglais.
Mais ce n’était là que la première des trois étapes qu’elle avait à l’esprit. Une fois la France libérée des Anglais, son idée était ensuite de s’allier à eux, pensant qu’ils reviendraient à de meilleurs sentiments vis-à-vis de la France. Elle jugeait que chacun devait simplement rester dans ses frontières. Dans sa pensée, cette guerre ne serait qu’une simple formalité et ensuite viendrait l’alliance avec l’Angleterre afin de lancer une « croisade », mot qu’elle utilise elle-même, contre les « affreux hérétiques » d’Europe Centrale qu’étaient les hussites de Bohème.
Il faut savoir qu’en 1415, Jean Huss de Prague avait été jugé et condamné par l’Eglise catholique pour hérésie au bûcher, lors du concile de Constance. Après sa mort, la Bohème était à feu et à sang. Les gens se réclamant de Jean Huss mais aussi le peuple se sont lancés dans une guerre religieuse contre l’Eglise catholique. Jeanne d’Arc entendant parler de ces « affreux hussites » de Bohème décida qu’elle lancerait une croisade contre eux : ce serait la deuxième étape.
Une fois ces hérétiques d’Europe centrale éradiqués, elle se rendrait à Jérusalem (troisième étape).
Dans sa perspective, elle voyait donc la réunification de la chrétienté sous bannière catholique afin « de délivrer le tombeau du Christ ».
(Commentaire de H.Goël: Il s’agit donc d’une autre Jeanne d’Arc que celle généralement présentée, douce pucelle, visitée par D.ieu en vue de rendre au roi de France son trône et sa royauté et morte d’avoir été mal récompensée par ce roi et victime innocente et pure de l’affreux Anglois. Victime elle le fut, mais le fond de la chose est bien différent que ce que l’on en dit habituellement. Bref Jeanne fut comme on le dit aujourd’hui récupérée par Rome pour en faire une sainte plus française que catholique mais calcul, message habile et sous-jacent : être français c’est être d’abord catholique).
En écoutant parler M. Grandjean sur Jeanne d’Arc (lui-même admettant que ces faits-là ne sont pas enseignés car en opposition avec le mythe de J. d’Arc) je fis tout à coup un parallèle avec la prophétie que Haïm Goël a donné il y a quelques années déjà, à savoir la fermeture des églises évangéliques en France qui surviendrait après un bouleversement politique et une décision inique subite. Effectivement, le mouvement politique ayant de plus en plus le vent en poupe en France actuellement est celui de l’extrême droite dont « l’effigie » est Jeanne d’Arc et qui, chaque année à date précise, la vénère.
J’ai donc ressenti que, si ce parti d’extrême droite venait au pouvoir en France, cette prophétie pouvait se réaliser totalement avec en but final la haine ouverte contre les Juifs.
EN BREF, COMME NOUS LE DIT HAIM :
Etape 1 : écarter, chasser ceux qui sont au pouvoir politique (les scandales actuels gauche et droite y aident en préparant largement le terrain dans les consciences et soupirs français).
Etape 2 : réunification de la chrétienté sous l’étendard catholique.
Etape 3 : l’antisémitisme libéré avec la politique anti-étrangers, etc.
Merci à notre soeur pour cette précieuse information sur un dessous de cartes qui n’est généralement pas connu du tout.
PS : on peut se demander pourquoi un tel outil, Jeanne d’Arc, ne fut pas utilisé « jusqu’au bout » par le roi catholique de France et au fond par Rome. La réponse fut donnée par le roi de France lui-même qui abandonna Jeanne dans les mains des Anglais. Il était impensable qu’une jeune femme aille au-delà de ce qu’elle était parvenue à faire. Machisme royal et moins royal de tout l’entourage guerrier et seigneurial !
Une femme, voyons ! Il fallait stopper cela car imaginez une femme entrant étendard en tête à Jérusalem ! Impensable ! Il reste à voir si Rome n’avait pas ce projet, car combien aurait été alors assis le culte marial depuis Jérusalem…
Shalom,
Haïm Goël
Cher Hervé,
Mon meilleur shalom à toi !
Je reprends ici le passage axe et centre de ton commentaire, me semble-t-il :
« La thèse de M. Johnstone, c’est que sans s’en rendre compte Jeanne était plus proche de Huss et d’autres de la même trempe qu’elle ne l’aurait imaginé. Nous la voyons en effet refuser d’obéir à l’Eglise ou au clergé, refuser d’abjurer, et s’en tenir à ce qu’elle considérait avoir reçu de Dieu. Ne nous emballons pas, il ne s’agit surtout pas de développer une théorie qui nous arrange. Si toutefois c’est vrai, nous aurions, à un stade certes embryonnaire, une attitude de fidélité à Dieu contre tout clergé et contre toute tradition qui constituerait un de ces premiers tressaillements de réforme – écrasé, comme bien d’autres … »
La question, Hervé, est de pouvoir déterminer ce qui animait vraiment Jeanne lorsqu’elle disait vouloir obéir à D.ieu et non aux autorités de l’Eglise. Et qui peut le savoir ? Humble et courageuse obéissance (ce qui ne signifie pas encore que c’est D.ieu qui lui parlait) ou orgueilleuse exaltation ? Quête impliquant sacrifice et, ou mysticisme d’une pauvre bergère en quête d’un « sur-destin », jeune femme profondément insécurisée par l’état de sa nation à l’identité devenue floue et sur-réagissant dès lors en « prenant la place de l’homme » pour bousculer les choses ? Pas rare du tout, ce genre de réaction. Relis mon livre EHAD sur le couple et donc sur les identités bibliques de l’homme et de la femme, y compris en leurs dérives… Bien des pistes s’ouvrent là et ailleurs. Partant, peut-on considérer que la résistance aux autorités de l’Eglise catholique au nom de visions fait de vous un être de réforme ?
N’oublions quand même pas que c’est toujours sur base d’argumentations ARCHI-bibliques que s’exprimèrent et prirent position TOUS les réformateurs. Jamais par visions ou inspirations mystiques aux sources incontrôlables. Par conviction intérieure profonde et en accord avec la Bible, oui, par visions déconnectées de la Parole, jamais ! C’est là que se situe le noeud du problème. Et il est de taille, car vois ce qui se passe par exemple en maints milieux extrémistes et à mon avis apostasiés ou constitués d’individus peut-être (sans doute) jamais vraiment nés de nouveau en nos jours. Ils ont en commun une chose : visions, inspirations et manifestations d’un prétendu Esprit Saint se vivent accompagnées souvent et comme par hasard du discours suivant :
Nous n’avons plus besoin de la Bible car nous avons l’Esprit.
On voit clairement la stratégie du diable, avec la complicité humaine fondée en fait sur la rébellion et l’orgueil : TOUT ESPRIT dans une poursuite d’une espèce d’extase permanente (mais alors quel esprit) et plus de Bible ! Ce sont ces évangéliques et protestants apostasiés-là qui rejoignent d’ailleurs curieusement (et en fait pas curieusement du tout) en ce temps Rome et son leader François, Rome qui s’est battue durant des siècles pour préserver ses doctrines non bibliques et Rome farcie de miracles et révélations mystiques plus que douteuses.
J’insiste toujours sur ce fait GIGANTESQUE DE SIGNIFICATION et tant dédaigné, savoir que c’est lors du JOUR de la fête juive du don de la Thora (Shavouot – Pentecôte) qu’à Jérusalem le Saint-Esprit est descendu sur les disciples. La signification de ce non-hasard est SI CLAIRE et pose dès lors un barrage implicite évident ! Thora, Ecriture d’abord et intervention de l’Esprit APRES et en UNITE, UNITE, OSMOSE QUI EST, QUI FAIT GARANTIE (sous certaines conditions: 9 dons, et voir les lettres de Paul pour la mise en pratique).
Donc Bible sans l’Esprit, non car cela mène ou l’on sait, mais esprit sans Bible, jamais non plus.
Une autre explication possible, l’hostilité de Jeanne concernant Huss n’était-elle pas encore une deuxième expression du coeur de Jeanne, alors peut-être à considérer comme « brave fille, brave coeur » (à peine sortie de l’adolescence), désireux de faire plaisir et à son roi (image du père – et son propre père était-il faible, démissionnaire, ce qui expliquerait bien des choses ?) et à l’autorité de l’Eglise (qui devait être dans son esprit une forme d’entité paternelle à satisfaire, à atteindre, dans l’espoir de s’en faire entendre, comme l’était le roi). Faire « un cadeau » à l’Eglise, son Eglise catholique, après avoir fait un cadeau à son dauphin, n’était-ce pas d’offrir à l’église la tête de Huss ? Si cela est et je penche pour, nous sommes là en plein scénario d’âme et non d’esprit habité par l’Esprit de Yeshoua, le Christ.
Comme tu le vois, autour de Jeanne, il y a beaucoup de force d’âme (la chair), de choses relevant du mystère, de l’exaltation de ce qui fait rêver : le catholicisme regorge de choses comme celles-là, la bergère de Lourdes, ceux de la Sallette, etc. Toujours des gosses non instruits et quelle force d’émerveillement douteux pour l’âme que cette « innocence-là » qui n’est pourtant que mensonge. Car, comme le dit l’Ecriture: TOUS SONT PECHEURS ET PRIVES DE LA GLOIRE DE D.IEU (Rom. 3 : 23). Rien de construit sur la connaissance des Ecritures, JAMAIS. Il est évident pour moi qu’il faut dès lors remettre Jeanne et bien des cas d’inspirations douteuses à leur place réelle et les y laisser sagement. N’oublie pas non plus que la France catholique a largement modelé le caractère français, bien plus porté dès lors vers les exaltations, les sentiments, que vers les plages sûres d’une mentalité établie sur le ROC, Yeshoua et donc la Bible.
Je crains hélas que ce soit bientôt des Français jouant sur ces cordes-là, suivez mon regard, qui rassemblent bien des Français sous l’emblème de Jeanne d’Arc alors que ceux-là même du monde politique qui devraient représenter la raison ont pour la plupart sombré ou sont en train de sombrer. Et là, il faut s’interroger sur les causes de tout ce désarroi français actuel ET FUIR LES REACTIONS SENTIMENTALES, LES REFLEXES ET REFUGES SENTIMENTAUX qui fédéreront des forces bien plus destructrices et auto-destructrices en de vains sursauts de l’âme (à l’individuel comme au collectif) comme l’Histoire en regorge à titre d’exemples en France, comme en toutes les nations au mental façonné par Rome (Italie, Espagne, Amérique du Sud, etc.). « Le fond de commerce » de cette mentalité n’est hélas pas tari en France et je crains donc pour demain.
C’est pourquoi par amour pour ce pays et ses âmes nous devons sobrement tenter d’instruire. Et ce n’est pas facile avec un peuple toujours au bord de ses sentiments, de son âme, de la chair. Mais D.ieu n’a pas dit son dernier mot ! Hervé, il te faut aimer ton pays non comme Français, mais comme Christ l’aime et le voit. En cela, remets ton amour français de la France à D.ieu. Cela est vrai pour tous. J’aime Israël, mais je m’interdis un amour qui exclut le regard du Seigneur. J’y tends… et plus je lis la Bible et plus j’y tends.
Reçois mon affectueux shalom en Yeshoua !
Haïm
Bien cher Haïm : un très grand merci pour ta juste réponse. Il faut reconnaître en toute honnêteté que l’article de M. Johnstone n’est pas un travail rigoureux, que son argumentaire est aussi léger que sympathique, et qu’il faut aller chercher des bouts de ficelle pour raccrocher cela à la Proto-réforme ! Avoir l’impression que Jeanne d’Arc aurait eu certaines intuitions, et rédiger six pages émouvantes à ce sujet ne peut au mieux que nous fournir une « réponse de Normand » (justement !) : p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non ». On n’a jamais construit d’édification biblique sur de tels échafaudages. Il reste la possibilité de dire à certains que Jeanne n’est pas forcément celle qu’ils croient, mais sans plus. Certes, elle a joué son rôle, un rôle marquant et émouvant, dans la formation de l’unité nationale, dans la libération de la France de certaines mainmises. On ne peut pas dire que les héros se bousculent au portillon de nos jours ! Ceci dit, sous l’angle spirituel, quand on regarde en arrière, il faut reconnaître que nos libérations répétées, étonnantes, ont été des sursis, des « mains tendues » de Dieu, des appels à le chercher, des occasions données. A force de les manquer, on finit par lasser la patience de Dieu et alors, plus de « repêchage ». La zone des tempêtes est sous notre nez, et on se comporte avec une étonnante désinvolture. On a déjà vu cela, et les conséquences aussi. Merci pour ton recadrage ! Shalom Hervé
Je tiens ici à faire état d’un autre son de cloche sur Jeanne d’Arc – à examiner soigneusement, bien entendu. L’idée est d’autant plus intéressante et émouvante que ma source d’information n’est pas française, mais … anglaise. Dans un article paru en 1957 dans « The Evangelical Quarterly » (vol. XXIX, n° 3), intitulé « Joan of Arc : A Reformer before the Reformation », l’auteur, M. Nigel Johnstone, nous présente Jeanne comme une « Réformatrice avant la Réforme ». Ce faisant, il ne nie pas la fidélité déclarée de Jeanne à la foi de son enfance, et sa volonté d’en découdre avec Jean Huss ! N’oublions pas que Jeanne ne savait ni lire ni écrire, et que pour son instruction religieuse et les informations dont elle disposait, elle était tributaire de son milieu. La thèse de M. Johnstone , c’est que sans s’en rendre compte, Jeanne était plus proche de Huss et d’autres de la même trempe qu’elle ne l’aurait imaginé. Nous la voyons en effet refuser d’obéir à l’Eglise ou au clergé, refuser d’abjurer, et s’en tenir à ce qu’elle considérait avoir reçu de Dieu. Ne nous emballons pas, il ne s’agit surtout pas de développer une théorie qui nous arrange. Si toutefois c’est vrai, nous aurions, à un stade certes embryonnaire, une attitude de fidélité à Dieu contre tout clergé et contre toute tradition qui constituerait un de ces premiers tressaillements de réforme – écrasé, comme bien d’autres … Sachant le rôle de pilier que Jeanne occupe dans la formation de l’unité nationale, un peu de soleil spirituel, un peu de réconfort, nous seraient donnés, car au fond, elle serait nôtre. Il convient toutefois de ne pas s’exalter, et d’examiner la question avec toute la prudence qui s’impose. A noter que dans tous les cas de figure, Jeanne a été abandonnée à son sort sans trop d’états d’âme en son temps, les honneurs ne sont venus qu’après (exécution le 30 mai 1431 ; réhabilitation et anoblissement de la famille en 1455-56 ; canonisation le 16 mai 1920 ; proclamation comme héroïne nationale en juin 1920).
bonjour chers frères,
Pendant toute notre enfance, on nous a enseigné que JEANNE D’arc
était une jeune fille avec un modèle de vertu !!!!
Que de mensonges!!!!!
Dans son coeur c’était tout autre chose.
Maintenant je comprends pourquoi certains défilent sous sa bannière!!!
Merci frère,
Lydie