Par Gary DeMar
20 décembre 2019
Un professeur de faculté théologique enseignant dans ce qui pourrait être considéré comme une université chrétienne conservatrice a publié ce qui suit sur Facebook en réponse à un article du Christianity Today qui soutient la destitution du président Trump :
Le Christianity Today vient d’appeler à la destitution de Trump. Il nous appelle à nous rappeler qui nous sommes et qui nous servons. Amen.
Comme par une mécanique huilée, les médias ont fait référence à l’article du CT écrit par le rédacteur en chef du magazine, dont le New York Times et le Washington Post. À n’importe quelle autre occasion, ils auraient ignoré une publication chrétienne, mais parce que celle-là correspond à leur programme politique, ils veulent que le monde la voie.
L’article dit qu' »il est temps d’appeler un chat un chat », alors c’est ce que je fais ici.
L’article du CT note que Billy Graham était l’un des fondateurs du magazine. Voici la réponse de Franklin Graham à l’article, postée sur sa page Facebook :
Mon père connaissait Donald Trump, il croyait en Donald Trump, et il a voté pour Donald Trump. Il croyait que Donald J. Trump était l’homme de cette heure de l’histoire pour notre nation.
Il a poursuivi en disant que « puisqu’ils ont invoqué le nom de mon père (pour essayer d’apporter une légitimité à leurs déclarations, je suppose), je pense qu’il est important pour moi de répondre. Oui, mon père Billy Graham a fondé le Christianity Today ; mais non, il ne serait pas d’accord avec leur article d’opinion. En fait, il serait très déçu ».
Un ancien président du Westminster Theological Seminary a fait le commentaire suivant : « Je suis plus positivement impressionné par le CT que jamais !! » Essayons de comprendre cela.
Quels crimes le président Trump a-t-il commis ? Quelles actions factuelles jugées en justice a-t-il prises qui s’élèvent au niveau d’un crime passible de destitution au regard des normes de la loi biblique et de la Constitution ? L’article du CT mentionne ses commentaires sur Twitter.
Son flux de communication sur Twitter à lui seul – avec sa série habituelle de caractérisations erronées, de mensonges et de calomnies – est un exemple presque parfait d’un être humain moralement perdu et confus.
Vraiment ? Il s’agit d’un délit susceptible de destitution, comparé à John Adams qui, sous son administration, a arrêté, mis à l’amende et emprisonné des journalistes (cf. la loi de 1798 sur la sédition signée par Adams), Abraham Lincoln qui a suspendu l’habeas corpus, fermé des journaux pendant la guerre civile et arrêté et emprisonné des journalistes, Woodrow Wilson qui a redivisé le gouvernement, et Franklin D. Roosevelt qui a interné des Américains d’origine japonaise dans des camps pendant la Seconde Guerre mondiale, n’est-ce pas ? N’oublions pas le scandale de l’IRS avec le président Obama où l’agence gouvernementale a ciblé des groupes conservateurs.
L’auteur de l’article du CT a-t-il déjà lu les commentaires de certains de nos anciens présidents et de leurs partisans bien avant qu’il n’y ait des communications électroniques ? Les commentaires de Trump sur Twitter, dont beaucoup ne me plaisent pas, sont bien pâles en comparaison.
Combien d’entre vous se souviennent de la publicité « Daisy Ad » (officiellement intitulée « Peace, Little Girl ») diffusée lors de l’élection présidentielle de 1964 ?
Lyndon Johnson a battu Barry Goldwater de façon écrasante. Cela ne donne pas raison au président, mais les commentaires sur Twitter ne sont pas des offenses passibles de destitution. Si les gens pensent qu’il est inapte à exercer ses fonctions pour une raison quelconque, alors votez contre lui pour le démettre de ses fonctions en novembre 2020. C’est aussi simple que cela. Cette présente farce de destitution est une tirade partisane, ce que l’auteur de l’article du CT admet. Vous vous souvenez du membre américain de la Chambre des représentants Rashida Tlaib (D-Mich.) qui a déclaré le jour de sa prestation de serment : « Nous allons destituer ce fils de p*te ! » ?
Mais voici ce qui a vraiment attiré mon attention dans l’article du CT :
Accordons ceci au président : les Démocrates lui en veulent depuis le premier jour, et donc presque tout ce qu’ils font est enveloppé d’un nuage de suspicion partisane. Cela a amené beaucoup de gens à avoir des soupçons concernant non seulement les motivations, mais aussi les faits lors de ces récentes auditions dans le cadre de la destitution. Et, non, M. Trump n’a pas eu l’occasion de donner sa version des faits lors des auditions de la Chambre sur la destitution.
Mais les faits en l’occurrence sont sans équivoque : le président des États-Unis a tenté d’utiliser son pouvoir politique pour contraindre un dirigeant étranger à harceler et à discréditer l’un de ses adversaires politiques. Il ne s’agit pas seulement d’une violation de la Constitution ; c’est surtout profondément immoral.
Avez-vous saisi les deux déclarations en gras ?
M. Trump n’a pas eu l’occasion de donner sa version des faits lors des auditions de la Chambre sur la destitution. Mais les faits en l’occurence sont sans équivoque.
Mais pour Mark Galli, le rédacteur en chef du Christianity Today qui a rédigé l’article et pour un éminent professeur de faculté de théologie et maintenant d’université, M. Trump devrait quand même être démis de ses fonctions !
Vraiment ? Si une personne n’a pas la possibilité de se défendre, alors les faits sont par définition juridiquement et constitutionnellement ambigus et sujets à caution. Qui parmi nous, même les plus ardents critiques du président Trump, serait favorable à être condamné sans avoir la possibilité d’examiner les preuves offertes par l’accusation et de contre-interroger les témoins ?
Une publication comme CT et un professeur d’Ancien Testament qui a contribué au Dictionary of the Old Testament: Wisdom, Poetry and Writings et qui a publié plusieurs commentaires sur le livre biblique des Proverbes sont certainement conscients de ce que la Bible exige lorsqu’une accusation est portée :
Le premier à plaider sa cause semble juste, jusqu’à ce qu’un autre vienne l’examiner (Prov. 18:17).
Je n’ai pas de copies des commentaires de Tremper Longman sur les Proverbes, mais voici une interprétation classique des Proverbes 18:17 où il est cité :
Dans Proverbes 18:17, celui qui expose le premier une situation (l’accusé) semble avoir raison, jusqu’à ce que l’autre (le plaignant) ou l’accusateur vienne et contre-interroge. En effet, le verset montre que le plaignant plaide sa cause et que l’accusé a la possibilité de se défendre. Le fait que les deux parties aient l’occasion de plaider leur cause permet au juge de contre-interroger et de passer au crible les preuves afin d’en arriver à un verdict équitable, rendant ainsi justice. Le proverbe souligne l’égalité des parties au litige. Comme le fait remarquer à juste titre Whybray, « le verset s’adresse aux juges, les mettant en garde contre les jugements prématurés avant que toutes les preuves et tous les arguments n’aient été entendus » 1994c : 271 ; Longman, 2006:358). De plus, « un témoin direct d’un crime avait l’obligation légale de témoigner en cour’ (Lév. 5:1-6 ; Prov. 29:24)… » [1]
La Bible exige deux ou trois témoins qui s’accordent dans une affaire judiciaire :
Un seul témoin ne s’élèvera pas contre un homme à cause d’une iniquité ou d’un péché qu’il a commis ; sur la déposition de deux ou trois témoins, une affaire sera confirmée (Deut. 19:16 ; cp. 17:6 ; Matt. 18:16 ; Jean 7:51 ; 18:17 ; 2 Cor. 13:1 ; 1 Tim. 5:19 ; Héb. 10:28).
Aucun des témoins appelés à témoigner contre le président Trump n’était témoin oculaire de quoi que ce soit. Ils étaient des témoins d’opinions. Il y avait beaucoup de témoins d’opinions contraires s’ils avaient été autorisés par les Démocrates à être appelés par les Républicains. Ils sont partout sur Internet et sur les réseaux d’informations. Le rédacteur en chef de CT a-t-il lu leurs opinions ?
Ce qui suit est tiré de l’article III de la Constitution qui reflète la loi biblique :
La trahison contre les Etats-Unis, ne consistera qu’à leur faire la guerre, ou à adhérer à leurs ennemis, en leur apportant aide et réconfort. Nul ne sera condamné pour trahison, sauf sur la déposition de deux témoins du même acte manifeste, ou sur une confession en audience publique.
Cette seule condition aurait dû suffire pour rejeter l’accusation contre le président Trump.
L’élément qui a déclenché cette enquête de destitution du président Trump (il y a eu d’autres tentatives de la part des Démocrates dès le premier jour de sa présidence, un point soulevé par l’auteur du CT) était un appel téléphonique au dirigeant d’une nation étrangère. Cet appel téléphonique est une preuve. Trump a publié la transcription de l’appel téléphonique. Il n’y a rien dans cet appel téléphonique qui puisse être considéré comme un délit passible de destitution.
L’auteur de l’article poursuit en écrivant :
Aux nombreux évangéliques qui continuent de soutenir M. Trump malgré son dossier moral accablant, nous pourrions dire ceci : rappelez-vous qui vous êtes et qui vous servez. Considérez comment votre justification de M. Trump influence votre témoignage envers votre Seigneur et Sauveur.
En ce qui concerne les exigences bibliques relatives à un procès équitable et au jugement en cas de destitution et à l’occasion de tout crime, l’auteur ci-dessus propose des actions qui sont contraires à la Bible et à la Constitution. Le président Trump n’a pas commis d' »acte immoral » pendant qu’il était en fonction. Les désaccords de politique générale ne sont pas des actes immoraux. Oui, il a péché dans son passé. Nous l’avons tous fait. Le roi David, qui était le roi d’Israël choisi par Dieu, était un adultère et un complice de meurtre pendant qu’il était roi, et pourtant il était l’oint de Dieu (1 Sam. 16).
L’auteur de l’article déclare :
Les partisans évangéliques de Trump ont indiqué les juges qu’il a nommés à la Cour Suprême, sa défense de la liberté religieuse, et sa gestion de l’économie, entre autres choses, comme des accomplissements qui justifient leur soutien au président.
Il y a beaucoup d’autres accomplissements. Consultez cet article qui énumère 289 des accomplissements du président Trump en 20 mois.
Parlons un peu de moralité. Les Démocrates sont le parti de l’immoralité. Ils sont le parti du financement des meurtres des bébés à naître avec l’argent pris à des millions de chrétiens. Ils sont le parti qui soutient le meurtre des enfants à naître jusqu’à la naissance et même après. Ils sont le parti qui soutient le mariage entre personnes de même sexe et les lois visant à punir les personnes et les institutions qui s’opposent à ces lois, notamment les universités et les facultés de théologie chrétiennes. Ils sont le parti qui soutient la folie du « choisissez votre propre genre » (plus de 100 sexes). Ils sont le parti de l’opposition à la liberté d’expression, et à beaucoup d’autres lois immorales qui nous seraient imposées si jamais ils revenaient au pouvoir.
Cela ne dit rien sur les Démocrates et leurs politiques économiques objectivement folles et immorales. Trump enfonce le clou avec ce commentaire publié sur Twitter, naturellement :
Un magazine d’extrême gauche, ou très « progressiste », comme certains l’appellent, qui se porte mal et qui n’a pas été en relation avec la famille Billy Graham depuis de nombreuses années, le Christianity Today, ne sait rien de la lecture d’une transcription parfaite d’un appel téléphonique banal et préfère avoir un non-croyant de la gauche radicale, qui veut prendre votre religion et vos armes, plutôt que Donald Trump comme président. Aucun président n’a fait plus pour la communauté évangélique, même de très loin.
Vous n’aimez peut-être pas les tweets de Donald Trump, mais ils ne sont pas une offense passible de destitution, même en faisant preuve de beaucoup d’imagination. Vous n’aimez peut-être pas son style, mais en ce moment, il retient un mal plus grand, comme celui-ci :
Imaginez que l’on dise cela d’un président démocrate, peut-être de Barack Obama ou de Bill Clinton : en parlant au membre du Congrès James Clyburn jeudi, le co-animateur de l’émission New Day de CNN, John Berman, n’a eu AUCUNE réponse lorsque le Démocrate a parlé d’un procès de destitution du Sénat pour Donald Trump : « Donnons-lui un procès équitable et pendons-le.«
Mike Ford a écrit : « Le parti démocrate qui est celui de l’infanticide et de la mutilation génitale des enfants espère nous convaincre, nous les péquenauds du pays, qu’ils sont « dans la prière » en considérant la destitution du président Donald J. Trump. » Eh bien, il semble qu’il y ait des péquenauds dans les hauts lieux.
J’ai hâte de voir un article du Christianity Today exposant le mal que représente le Parti démocrate et les solutions recommandées par la rédaction. Je ne me fais pas d’illusion.
Note :
[1] Hillary Nyika, « The Traditional Israelite Legal Settings », Wisdom, Science and Scriptures: Essays in Honor of Ernest Lucas, édité par Stephen Finamore et John Weaver (Eugene, OR : Pickwick Publications, 2014), 49. C’est nous qui soulignons.