Sauver Ninive de sa, de ses folies impliquait d’abord et avant tout de lui signifier sa destruction.
Il en est en fait de même pour chaque conversion authentique, elle doit être précédée d’une condamnation. Et si c’est un fait pour un païen, ce l’est encore plus pour un « sauvé ». Il revient alors au condamné de crier à D.ieu sur fond de sa culpabilité et alors seulement D.ieu fait grâce, descend avec grâce. Ce que je vous dis ici était la norme des réveils passés dans l’Église.
La clé du réveil, de tout réveil, est la repentance. Là où j’ai vu des départs de réveil dans mon ministère, la clé était toujours la repentance. Et combien de fois ai-je vu D.ieu diriger avec des paroles de connaissance redoutables mes messages afin de convaincre de jugement des païens ou des chrétiens réfractaires qui se sont ensuite agenouillés devant D.ieu, dévoilés devant tous, en larmes parfois.
Voyons à présent comment le comportement de Jonas va déboucher sur une histoire étonnante qui souligne encore plus ce que je viens de développer.
Jonas 1.3 : « Et Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la face de l’Éternel. Il descendit à Yapho, et il trouva un navire qui allait à Tarsis ; il paya le prix du transport, et s’embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis, loin de la face de l’Éternel ».
Jonas se dérobe, fuit et pèche. La peur, autre chose ? Qu’importe, Jonas vit sans aucun doute le combat que vit tout prophète auquel D.ieu demande d’agir avec force et sans ménagement pour « sa victime ».
Ensuite, Jonas va connaître une aventure à teneur hautement prophétique. Lisons la fuite et l’épisode de son séjour de trois jours dans l’estomac d’un poisson géant.
Jonas 1.3 à 16 et 2.1 : « Et Jonas se leva pour s’enfuir à Tarsis, loin de la face de l’Éternel. Il descendit à Yapho, et il trouva un navire qui allait à Tarsis ; il paya le prix du transport, et s’embarqua pour aller avec les passagers à Tarsis, loin de la face de l’Éternel.
Mais l’Éternel fit souffler sur la mer un vent impétueux, et il s’éleva sur la mer une grande tempête. Le navire menaçait de faire naufrage. Les mariniers eurent peur, ils implorèrent chacun leur dieu, et ils jetèrent dans la mer les objets qui étaient sur le navire, afin de le rendre plus léger. Jonas descendit au fond du navire, se coucha, et s’endormit profondément.
Le pilote s’approcha de lui, et lui dit : Pourquoi dors-tu ? Lève-toi, invoque ton D.ieu ! Peut-être voudra-t-Il penser à nous, et nous ne périrons pas. Et ils se dirent l’un à l’autre : Venez, et tirons au sort, pour savoir qui nous attire ce malheur. Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas.
Alors ils lui dirent : Dis-nous qui nous attire ce malheur. Quelles sont tes affaires, et d’où viens-tu ? Quel est ton pays, et de quel peuple es-tu ? Il leur répondit : Je suis hébreu, et je crains l’Éternel, le D.ieu des cieux, qui a fait la mer et la terre.
Ces hommes eurent une grande frayeur, et ils lui dirent : Pourquoi as-tu fait cela ? Car ces hommes savaient qu’il fuyait loin de la face de l’Éternel, parce qu’il le leur avait déclaré. Ils lui dirent : Que te ferons-nous, pour que la mer se calme envers nous ? Car la mer était de plus en plus orageuse.
Il leur répondit : Prenez-moi, et jetez-moi dans la mer, et la mer se calmera envers vous ; car je sais que c’est moi qui attire sur vous cette grande tempête. Ces hommes ramaient pour gagner la terre, mais ils ne le purent, parce que la mer s’agitait toujours plus contre eux.
Alors ils invoquèrent l’Éternel, et dirent : Ô Éternel, ne nous fais pas périr à cause de la vie de cet homme, et ne nous charge pas du sang innocent ! Car Toi, Éternel, Tu fais ce que Tu veux. Puis ils prirent Jonas, et le jetèrent dans la mer. Et la fureur de la mer s’apaisa. Ces hommes furent saisis d’une grande crainte de l’Éternel, et ils offrirent un sacrifice à l’Éternel, et firent des vœux. L’Éternel fit venir un grand poisson pour engloutir Jonas, et Jonas fut dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits. »
Immédiatement, nous lisons au travers de cet épisode que le prophète qui fuit son appel de prophète va vivre une aventure qui, en elle-même, va être un scénario prophétique, une des plus puissantes prophéties. La prophétie annonciatrice des trois jours vécus dans la tombe par Yeshoua après Sa mort sur la croix. Jonas le fuyard est comme enfermé dans cette prophétie, en étant enfermé dans le ventre du poisson. Notons que si le prophète est avant tout celui qui veille et crie la vérité avant de prophétiser, Jonas fuyard est ici enfermé par D.ieu dans la vérité, celle de son envoi. D.ieu est premier prophète avant tout prophète.
Saisissons-nous toute la portée de la chose et pourquoi Yeshoua citera l’histoire, le témoignage de « Jonas dans le ventre du poisson » comme seul signe aux pharisiens de Son temps ? Car ce signe-là signifiait simplement :
¾ Vous êtes « condamnés » à vous repentir et à retrouver le vrai chemin de votre destinée première ou à disparaître, périr. Repentez-vous !
C’était évidemment à prendre ou à laisser, mais cela devenait alors le choix de chacun. Nicodème et plusieurs autres firent le bon choix, hommes humbles et sages au cœur et à l’intelligence ouverts.
Relisons le livre des ACTES, chapitres 1, 2, 3 et 5.
Laissez-moi ici vous dire que le Seigneur fait, pour ceux qui veulent l’entendre, le même appel à un nombre considérable de croyants de ce temps d’apostasie et, en premier, à nombre de leurs dirigeants, leaders, faux apôtres et faux prophètes, faux pasteurs, etc., car abusifs du peuple qu’ils ont placé en tant de lieux en position de soumission à leur leadership et non de l’Etoile du Matin qui est Yeshoua. Voyez mes prophéties plus loin dans ce livre.
Ajoutons encore qu’il y avait de la grâce, au sens de l’onction, dans le discours de Yeshoua aux religieux de Son temps puisqu’Il annonçait aussi les trois jours qu’Il allait passer dans le séjour des morts. L’aspect mystérieux (et non fuligineux) du discours de Yeshoua devait les interpeller, éveiller leur intelligence et leur conscience : « Je reconstruirai ce temple en trois jours ».
La parole de Jonas était radicale et ce fut le choix des Ninivites 1/ de l’écouter et 2/ ensuite de se repentir. Nous sommes ici en plein exercice prophétique qui implique aussi une grande autorité à manifester, du courage et un éminent sens des responsabilités.
Vous savez, l’aventure de Jonas dans le poisson après son moment de défaillance démontre qu’un vrai prophète est toujours enfermé avec D.ieu et ne peut jamais échapper à son appel. Et c’est ce genre de prophète dont nous avons désespérément besoin aujourd’hui. On est loin ici de certains batifolages dits prophétiques et carriéristes (avec les tonnes de compromis utiles qui vont avec). On comprendra aussi aisément pourquoi et à quel point le prophète enfermé avec D.ieu est absolument haï par Satan par toute l’œuvre déliquescente de Satan dans l’Église elle-même.
Un des critères du vrai prophète est son dos lacéré de calomnies et œuvres haineuses en tous genres. C’est en fait le lot de tous types de vrais serviteurs, pasteurs, évangélistes, docteurs, prophètes ou apôtres.
Apôtres et prophètes, montrez vos plaies, celles de vos persécutions, et l’on commencera à vous accorder un départ de crédit.
Et cependant, c’est l’inverse qui se produit le plus souvent : ¾ Sois fameux, reconnu, adulé, respecté (même, et c’est un comble, connu comme prophète « équilibré, sage, raisonnable, dans le rang ! » …
Apôtres et prophètes, montrez vos plaies, celles de vos persécutions… Autant le dire, nous en sommes loin, très, très loin en un tas de milieux où l’on privilégie la bonne réputation ouatée. Et c’est précisément en ces milieux, ô combien, que l’on pratique les manœuvres politicardes les plus hypocrites pour construire une bonne réputation de décor en assassinant les vrais prophètes, vrais témoins sincères de leur foi, et en protégeant les faux prophètes. Un prophète n’a ni besoin ni recours à aucune protection humaine, IL EST ENFERMÉ AVEC D.IEU et si, par hasard, il tente comme Jonas de vouloir vivre un week-end à Tarsis… Vous connaissez la suite pour Jonas. Mais en nos jours comme hier, nombre de faux prophètes se dorent indéfiniment en fait au soleil de Tarsis (Espagne)…Vous connaissez le Club Med des prophètes ?
Mais, me direz-vous, c’est un peu sec de considérer qu’un homme puisse ainsi être enfermé en D.ieu. Chers amis, aucun prophète n’est choisi de D.ieu sans que D.ieu ne sache qu’au fond de son cœur il y aspire. J’ai vécu ce moment du choix d’être dans les chaînes pour Christ il y a presque quarante ans, après avoir entendu une prédication ointe qui y invitait. ET DU FOND DU CŒUR j’ai dit :
¾ Amen !
D.ieu cherche ces Amen-là, en ces jours comme hier.
Deux témoignages et un autre exemple biblique.
Cela se passait approximativement un an et demi avant la rencontre avec mon Sauveur. Je m’enfonçais à vitesse accélérée dans une vie de désordre et de péché et vivais cela dans une espèce de fatalité impuissante. Inutile de décrire le détail de tout cela qui n’apporterait rien sinon du bien triste.
Retenons l’essentiel, j’étais, ayant bafoué tous les principes naïfs, chevaleresques et moraux de mes 20 ans (ma propre justice), en train de descendre une pente très savonneuse.
Plus tard, l’Esprit de D.ieu me révélera aussi que, dans ma démarche d’homme de théâtre, j’étais, avant le jour de mon salut, arrivé spirituellement au dernier degré d’une forme de contrat faustien. J’ai d’ailleurs vécu à cette époque de ma vie d’étranges expériences complètement traumatisantes, en jouant à la Casa d’Irène en Off au festival d’Avignon mon premier spectacle, un one man show. Ce spectacle avait remporté son succès à Paris en Off du Festival du Marais. À Avignon, je démarrai le spectacle seul en scène, et puis ce fut immédiatement le noir, l’inconscience.
Lorsque je revins à moi en terminant ma prestation d’une heure et demi (présent de corps mais absent pour le reste), j’ouvris les yeux sur une salle enthousiaste, et mon directeur de théâtre me dit, admiratif :
¾ Jamais tu n’avais joué ainsi. Alors, qui joua ce soir-là ?
Très étrangement, c’était aussi l’époque où je cherchais D.ieu. C’était l’époque où je parlais beaucoup de D.ieu, de la conviction que des anges nous gardaient, etc. Ma poésie écrite de l’époque traînait dans des horizons métaphysiques.
J’attirais l’écoute des gens affalés sur leur bière dans les bistrots d’artistes, sur les deux heures du matin, leur parlais de D.ieu ad infinitum. Je tirais de cela une illusion de connaissance dont la racine était d’une part l’orgueil d’un homme perdu tâtonnant dans sa nuit et d’autre part l’œuvre d’un D.ieu « inconnu » m’attirant peu à peu vers LUI et une rencontre « au sommet ». J’étais un anarchiste de droite, un croyant fervent et…perdu.
Un effet de la grâce de D.ieu ces étranges errements mystiques ? Oui sans nul doute mais entremêlée sans doute d’une ruse du diable cherchant à m’illusionner lorsque je parlais de D.ieu, alors que je descendais peu à peu en… enfer, et me préparais à y descendre définitivement.
Et c’est ainsi que j’entendis éclater un jour dans mon esprit (comment le dire autrement) cette pensée, venue en direct de D.ieu :
¾ Au point où tu en es, tu descendras tout droit en enfer si tu viens à périr !
Je n’eus étonnamment aucune peine à l’accepter, car je sus à ce moment-là que c’était mérité et vrai. Mais au souvenir de cela, je dois préciser que la voix entendue n’était ni violente ni impérieuse comme on pourrait humainement l’imaginer, mais il y avait quelque chose de retenu et même de doux, de triste dans cette voix. Et c’est justement cela qui me convainquit que D.ieu me parlait et que c’était donc vrai.
Ce qui s’ensuivit, D.ieu me déclarant dans ma chambre de solitaire environné seulement de milliers livres et de disques : « Je suis ton Père et Je t’aime », ne peut être reçu comme venant de D.ieu, que si l’on considère la première sentence – condamnation – comme essentiellement prioritaire.
Ceci étant, lorsque le Seigneur se révéla à moi pour le salut, plusieurs mois après, j’étais intérieurement préparé pour une acceptation ardente, sans aucune retenue… pour le salut, car JE SAVAIS QUE J’ÉTAIS CANDIDAT À L’ENFER et en désarroi profond concernant le sens même de mon existence, de mes choix, de mes fautes et dérives. C’est ainsi que, lassé de ma bibliothèque de près de 2000 livres, je saisis un jour une Bible jamais lue pour l’ouvrir violemment, tout en m’exclamant :
¾ Et dans ce livre-là, trouverai-je quelque chose de vivant ?
Sur cette bible ouverte se mit à souffler un vent léger qui tourna les pages jusque dans l’Évangile de Jean, l’évangile de l’Amour. Et lorsque le souffle cessa sur la Bible ouverte je vis monter depuis le livre une colonne de lumière d’une pureté absolue qui me convainquit que là se tenait D.ieu, Jésus. La conscience soudaine de mon indignité se transforma en grande peur panique car la nature âme, corps et esprit souillés qui était la mienne confrontée soudain à la gloire de D.ieu ne pouvait qu’engendrer quelque chose comme une terreur et je refermai la Bible prestement, plus qu’ébahi et songeur.
J’avais été PRÉPARÉ PAR UNE PAROLE DE JUGEMENT et donc une conviction de péché par ce :
¾ Au point où tu en es, tu descendras tout droit en enfer si tu viens à périr ! Cela avait fait son œuvre.
C’était en fait plus concis que cela, plus solennel, et cela disait :
¾ Tu vas en enfer !