Le témoignage que je donne à présent est tiré du livre Kehila / Ecclésia Tome 1 et a été aussi repris dans le livre Vous avez dit puissance ?
Je le répète ici, car il illustre parfaitement ce qui vient d’être énoncé. Il a été ici et là complété, amplifié pour les besoins de ce livre.
Il se déroula en Belgique, terre liée par d’invraisemblables écheveaux paralysants de malédictions religieuses et de toute sorte d’occultisme. L’Église du D.ieu vivant souffre dans ces contrées.
C’était en 1992, et D.ieu est puissant, même en Belgique. Le Seigneur avait commandé à notre petite communauté de Malmédy (une vingtaine de membres) de planifier une campagne d’évangélisation dans la ville de Liège (Malmédy se trouve à plus ou moins cent kilomètres de Liège).
Cela signifiait « marcher sur les plates-bandes » de deux grosses églises qui organisaient, sans guère de succès d’ailleurs, une campagne annuelle ou bisannuelle dans cette ville. Routine des programmes, sans guère de fruits.
Mais D.ieu avait parlé et nous décidâmes d’obéir. Il y aurait deux orateurs : Shilo Haig, d’Ecosse, et moi-même.
Nous organiserions les soirées dans deux lieux différents :
1/ dans un théâtre de variétés en Outre-Meuse
Un quartier populaire et traditionnellement rebelle, bien connu à Liège ; bars branchés, restaurants et quartier d’artistes, lieux d’attraction « spéciaux » où vient le week-end s’encanailler le bourgeois, et plus historiquement quartier populaire face au quartier des classes bourgeoises et jadis seigneuriales situées de l’autre côté de la Meuse. Aller vivre en Outre-Meuse, « en Roture » signifiait un choix de vie « en marge » avec tout ce que cela implique souvent, sexe libre, drogue, etc.
2/ au Foyer International pour étudiants de l’Université de Liège ensuite.
Le Foyer International était le lieu de rencontre, entre autres, de farouches « Palestiniens » militants et de gauchistes de toutes tendances et de toutes couleurs de peau, ce qui promettait des soirées pour le moins spéciales et très, très chaudes.
La Belgique n’est pas du tout une terre de tremblements de terre, et pourtant nous entamâmes une action de distribution de traités sur le sujet. Ces traités étaient spéciaux et n’ont servi qu’une fois à l’occasion de cette action d’évangélisation-là.
Le Seigneur m’avait très clairement demandé de le rédiger et de l’imprimer sur base d’un texte fondé sur Matthieu 24.7, Marc 13.8 ou Luc 21.11. En le rédigeant, je fus clairement conduit à décrire avec insistance les signes qui précéderont le retour du Seigneur, et notamment un signe important : l’augmentation de la fréquence des tremblements de terre avant le retour du Seigneur. Mais en Belgique, un tremblement de terre… ?
À première vue, l’alibi de ce traité « fait maison » et dirigé pourtant dans son élaboration par le Seigneur ne semblait pas sérieux. Car quand avons-nous enregistré dans l’histoire de la Belgique un tremblement de terre ? Jamais, à ma connaissance.
Nous entamâmes en rue une distribution de ce traité, mais il y avait bien peu de réceptivité, rien ou quasi rien.
Ensuite, j’eus la conviction d’entamer en équipe un jeûne d’Esther. C’est avec une équipe de sœurs que l’action fut menée. Quant aux hommes, ils furent largement démissionnaires…
Le premier jour, nous fûmes conduits à un temps de purification personnelle.
Le deuxième jour, nous cherchâmes à entendre la voix de D.ieu concernant cette ville de Liège et nous intercédâmes abondamment (comprenez : pour que D.ieu y fasse grâce et que les âmes viennent au salut).
Le troisième jour fut le départ de grandes surprises.
Curieusement, le Seigneur me demanda soudain de ne plus demander grâce pour cette ville mais d’y appeler… un jugement.
J’interrogeai le Seigneur, mais la conviction devint plus forte encore.
Lorsque je relâchai publiquement cette nouvelle direction de prière auprès de mes sœurs, elles la refusèrent d’abord avec l’argument que D.ieu est un D.ieu de grâce.
Le Seigneur m’interpella alors en me disant :
« J’ai suffisamment supporté la rébellion ouverte de cette ville nommée « cité ardente », son insolente façon de mépriser Mes principes. Priez pour un jugement ! »
Je revins donc à la charge, et mes sœurs devinrent silencieuses et acquiesçantes. Je priai dès lors dans le sens que m’avait indiqué D.ieu. Il devait être dix heures du soir et nous décidâmes de nous séparer et de terminer ce jeûne chacun chez soi.
Était-il minuit, une heure du matin ou un peu plus, deux heures peut-être ? Mais je fus réveillé par une sorte d’explosion très violente. Je crus immédiatement que la chaudière du chauffage central venait d’exploser. Mais j’avais à lutter ailleurs, car mon lit tanguait comme un navire pris dans la tempête, avec de violents soubresauts de gauche et de droite.
Je crus à une attaque démoniaque et, à peine réveillé, criai :
¾ Au nom de Jésus, Satan, arrête !
Tout s’arrêta effectivement, mais il s’agissait de bien autre chose que d’une attaque démoniaque.
Je me rendormis en priant, et, le matin venu, je fus réveillé par un brouhaha de voix dans la rue.
Il s’était passé quelque chose.
Je ne tardai pas à apprendre qu’un surprenant tremblement de terre de 5,4 sur l’échelle de Richter avait secoué la ville de Liège à cent kilomètres de chez nous.
Bien des dégâts matériels s’ensuivirent, sans victimes, et la ville resta longtemps marquée : façades fendues, immeubles ébranlés, cheminées abattues, etc.
Dans les jours suivants, nous tentâmes une nouvelle opération de distribution de traités en ville.
Cette fois, les conditions avaient changé. Nous semblions comme soulevés de terre par des anges qui nous portaient vers telle ou telle personne. Du vécu ! A d’autres moments, c’étaient les gens eux-mêmes qui se ruaient mystérieusement sur nous, en nous prenant des mains le fameux traité.
À ce stade du récit, tirons la leçon qu’il faut tirer et qui réaffirme ce qui a été développé plus haut.
Là où deux assemblées « phares » de la ville organisaient chaque année une évangélisation sans guère de fruits car prêchant en priorité la « grâce » (une « grâce », allons au fond des choses, qui rassurait plus les gens sur leur état que de les amener à la juste frayeur en considérant leur état de pécheurs. Et ceci vaut pour tant de « chrétiens » d’apostasie rampante), une petite équipe d’intercesseurs, membres d’une minuscule assemblée de 20 personnes, en acceptant de prier en priorité pour un jugement, avait fait se déclencher un tremblement de terre et l’éveil de la crainte de D.ieu chez des païens et des chrétiens rétrogrades.
Il est clair ici que cette équipe que je dirigeais avait agi dans une dimension prophétique réelle, celle qui secoue, celle où D.ieu secoue. Le cri de Jonas vers Ninive fut ici poussé par D.ieu vers Liège au travers d’un jugement, d’un appel surnaturel, et au travers d’une équipe priant le JUGEMENT de D.ieu et non une grâce lénifiante.
Lisons la suite du récit. Elle est convaincante.
Les trois soirées d’évangélisation arrivèrent. Nous étions venus à l’avance dans le théâtre de variétés (songez au miracle d’avoir été acceptés en ce lieu !) en Outre-Meuse, petite équipe de Malmédy, pour régler les derniers petits problèmes pratiques, quand je réalisai que nous avions oublié un écran de projection pour les chants.
Nous n’avions pas le choix, il fallait vite retourner le chercher à Malmédy. Avec un diacre, je m’engouffrai dans ma voiture. Arrivés non loin de ma maison, nous roulions sur une route bordée de fortes haies compactes, et donc une route impossible à quitter en cas d’urgence. Un autobus montait à notre rencontre. Juste avant de nous croiser, un énorme camion qui le suivait effectua une manœuvre de dépassement qui le mit nez à nez avec nous.
J’eus le temps de fixer les yeux du chauffeur, que je discernai bleus, et de fermer brusquement les yeux en criant :
¾ Jésus !
Logiquement, ni moi ni le camionneur n’avions le temps de changer de trajectoire, et où aller ?
Le camion nous faisait face à un ou deux mètres et n’aurait jamais eu la possibilité de nous éviter, quelles qu’aient été ses manœuvres.
Je rouvris les yeux deux ou trois secondes plus tard. Étions-nous au ciel ? Non, nous roulions paisiblement sur une route vide de toute présence. Qu’était-il arrivé ? Je ne sais. D.ieu sait. Nous étions deux dans ma voiture, sains et saufs. Notons que, dans un contexte comme celui-ci, l’honneur de D.ieu est prioritaire, le surnaturel de D.ieu devient naturel et imprègne tout.
À Liège, les Christensen devaient assurer la louange. Tous étaient au rendez-vous le premier soir mais, cinq minutes avant le début de la soirée, il n’y avait personne dans la salle du théâtre de variétés.
Je décidai qu’il nous fallait tous monter en cabine de projection (le théâtre faisait aussi office, ou le fit jadis, de cinéma) pour y prier. Ce que nous fîmes 4 ou 5 minutes.
En redescendant, nous constatâmes que quarante personnes venaient de prendre place. Votre serviteur prêcha…
Les deux soirées suivantes au Foyer International des étudiants furent vraiment épiques avec Shilo Haig comme messager. Un évangéliste écossais bien connu et que le Seigneur m’avait demandé d’inviter.
Prédications menées dans un nuage de fumée de cigarettes (les étudiants étaient chez eux et tenaient à nous le faire savoir) devant un parterre d’intellectuels marxisants, d’« étudiants » arabes membres de l’OLP, etc. La tension fut à son comble, mais l’écoute sensible aussi.
Il y eut plusieurs conversions puissantes au cours de ces soirées, des retours à Christ aussi de certains rétrogrades. Le tremblement de terre (du jamais vu en Belgique à ma connaissance) avait occasionné un séisme dans les consciences.
Shilo Haig, évangéliste puissant et fructueux en Asie, me dira qu’il y avait là une atmosphère de réveil et qu’il aurait fallu embrayer sur une semaine de réunions non-stop ! Nous ne nous étions pas organisés pour cela, hélas ! mais D.ieu avait prévu un relais avec le choix que nous ignorions de la part d’une assemblée bruxelloise de réveil de s’installer au même moment non loin de nos lieux d’évangélisation.
D.ieu aime à voir les âmes perdues se tourner vers Lui. La Belgique est une terre difficile pour l’Évangile. Ce qu’une jeune et petite assemblée avait pu vivre ne peut-il être vécu par de plus grandes assemblées de chrétiens aguerris ?
Normalement si, mais un petit groupe de commandos décidés à n’accomplir que les desseins de D.ieu et non des programmes d’hommes, dans une attitude de simple obéissance, sera conduit dans des démonstrations de puissance SUR LE TERRAIN et non en cercles fermés ou sur les estrades à strass d’illusions ou dans les corridors infinis des contraintes pyramidales ou d’un christianisme nombrilique et pratiqué en chambre.
Que D.ieu lève, dans chaque pays d’Europe, une armée de commandos qui ne s’embarrassent pas de choses inutiles, mais soient d’abord des gens de foi et dotés d’un sérieux appétit pour les « folies » justes.
Des David avec un cœur qui plaise à D.ieu !
Hourra Yah !
Lorsque le prophète Nathan visite David pour lui dire ce que D.ieu a à lui dire, après l’épisode odieux que nous connaissons tous autour de la personne de Bath Sheva, il va vers David en VEILLEUR et révèle à David sa faute (parole de connaissance). La descendance de David va payer au prix fort les conséquences des fautes de David, mais qu’en aurait-il été de la royauté elle-même si Nathan n’avait pas été voyant et veilleur courageux ?
Retenons « courageux ». Ce n’est évidemment pas anodin ni secondaire et, dans le contexte de ce livre et de notre temps, ça l’est encore beaucoup moins car le problème fondamental de bien des humains appelés à ce ministère ou qui y prétendent est l’absence de courage.
Au-delà de ce premier questionnement fondamental, pour jauger prophètes et prophéties et leur fonctionnement prioritaire, hier comme aujourd’hui il faudra aller plus loin en analysant le caractère du vrai prophète, et c’est ce que je vous invite à faire à présent avec moi dans la suite de ce livre.
Songeons à Agabus qui prophétisa une famine qui ne survint que trois ans après. Ses contemporains eurent donc le temps de le considérer comme faux prophète potentiel. Rien dans l’Écriture ne le laisse pourtant penser.
Alors, quelle était chez Agabus la qualité (l’autorité) qui ne permettait pas que l’on doutât ? La question est dans la réponse : c’est qu’Agabus comme tout VRAI prophète avait un caractère éminemment adulte, formé. Il avait une autorité ointe.
C’est cette autorité attestée par le Saint-Esprit qui fit qu’un Paul se soumit à son discernement. Nous devons bien sûr élargir cette réflexion aux chers prophètes du Tana’h du fait que plusieurs de leurs prophéties ne sont même pas encore accomplies ou ont pris des siècles pour s’accomplir. Quel était le secret de ces hommes-là ? Le secret ? Un caractère trempé et hors norme, ce que nous sommes très loin aujourd’hui de voir chez tant de supposés prophètes.
Pour ma part, j’ai connu un seul prophète au caractère trempé dans l’acier le plus pur, Arthur Katz, qui aimait à venir parmi nous et que nous aimions tant voir venir chez nous à Jérusalem. Ce livre sera donc une sorte d’hommage à un frère avec lequel j’ai vraiment vécu ce que l’on appelle être frères, l’osmose spirituelle et de cœur la plus authentique. Rare.
La clé que je vais explorer et qui à mon sens invalide nombre de prophètes et prophéties en nos jours est LE CARACTÈRE. Le caractère du prophète.
Exemples de prophéties peu ou pas du tout prises en compte en nos jours.
Si jadis les pharisiens et les sadducéens avaient été pourtant largement avertis par les nombreux prophètes (à condition de les lire et de ne pas les tuer, comme seule perspective de dialogue), l’Église elle aussi est devenue sourde largement, profondément, du fait de manifestations dites spirituelles à géométries variables qui illusionnent.
Plus le barnum est diversifié, plus le spectacle semble être de D.ieu qui innove, innove…, est censé innover toujours. Un cerain monde religieux, bien plus hollywoodien qu’autre chose, qui construit au fond la gloire misérables des hommes en occultant la (vraie) gloire de D.ieu se révélant au pinacle par le scandale de la CROIX, est riche en produits attractifs pour l’œil, les sens et la soif inextinguible de merveilleux assaisonnée de celle du pouvoir. (Ce que l’on nomme en certains milieux le « droit » à être reconnu…CQFD car sans être reconnu, sans admiration d’autrui, servir D.ieu en vaut-il la peine ? )
L’Église serait-elle à ce point occupée à construire à mains d’hommes sa propre gloire en ayant abandonné sa vraie position qui est d’être un humble véhicule pour D.ieu et les œuvres SOUVERAINES de son Esprit, qu’elle en est devenue sourde ? Oui, le bruit des estrades a de longtemps dominé le doux murmure de D.ieu dans le lieu secret des cœurs.
Et je ne songe pas ici qu’aux « barnumesques » estrades américaines ou d’Afrique, l’Europe est gangrenée elle aussi, de manière plus subtile, plus lâche peut-être mais réelle (et ce n’en est que pire car moins voyant, quoique…).
Chers frères et sœurs,
En exergue de ce long et nécessaire message, deux ou trois choses à mon avis capitales.
Un Rabbin du passé a dit : « Le dernier Pessa’h sera comme le premier ! » Il faut comprendre que le dernier Pessa’h serait donc celui de la DÉLIVRANCE et pour nous croyants en Yeshoua ce pourrait être le moment qui prépare, précède l’enlèvement à la rencontre du Seigneur. Viendrions-nous de vivre notre dernier Pessa’h sur Terre ?
Ce jour, dans mon livre de médiations quotidiennes, j’ai lu : « Nous attendons le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ qui transformera notre corps vil pour le rendre conforme à Son corps glorieux » Philippiens 3.20 et 21.
Je ne puis croire au hasard. Ce que je crois au fond, c’est que cette épreuve du confinement va manifester si et où la foi demeure et effectuer peut-être la préparation à l’enlèvement des vierges sages.
En LUI !
Haïm Goël