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KEHILA – ECCLESIA / Tome 1, de Haim Goel / Extrait N°4

By 25 février 2021février 26th, 2021Études bibliques

Autrement dit, les détournement au profit de l’Église des Écritures adressées à Israël, ce qui a largement alimenté la doctrine de la substitution (l’Église serait le nouvel Israël), le rejet et la condamnation du peuple d’Israël en tant que peuple déclaré déicide dans une ignorance et un mépris de l’Écriture ont, avec bien d’autres choses du même tonneau, amené une véritable malédiction sur l’Église.

Durant des siècles, l’attitude de l’Église à l’égard d’Israël fut à placer dans la catégorie « vols et mensonges ». Un immense pillage sous forme notamment de détournements « spiritualisants » des Écritures et il est évident que plus l’Église a sombré dans un néo-paganisme et un syncrétisme religieux, plus elle a développé à l’égard du peuple-racines haine et jalousie. L’Église s’est elle-même ainsi convoyée dans une situation totalement inverse à ce qui était préconisé par l’Esprit et la Parole de D.ieu, à savoir rendre les Juifs, eux, jaloux.

En quoi consiste cette malédiction évoquée plus haut ?

Question : Si nous rejetons, persécutons le peuple qui nous a donné la Thora ainsi que la Brit Hadasha (Le Nouveau Testament), car, ne l’oublions pas, la majorité écrasante des auteurs du Nouveau Testament étaient juifs, disons-le tout net, qu’arrivera-t-il ?

Le D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, qui, Lui, n’a jamais rejeté Son peuple, nous rejettera aussi ou du moins nous privera des bénédictions de ses promesses. Par exemple de la promesse faite à Abraham : « Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront… » (Genèse 12, v.3).

L’Église a volé, menti, souillé l’honneur et la réputation du peuple-racines, en le conduisant au passage dans des ténèbres de confusion, de souffrance, d’impuissance et de difficultés à simplement survivre, par conséquent le D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob a amené ténèbres et confusion dans l’Église. D’une certaine façon, l’Église fut pire que les Babyloniens. D.ieu a utilisé les Babyloniens pour être en temps voulu un outil de jugement dans les mains de D.ieu. Mais l’outil s’est trouvé (c’est une étonnante et récurrente habitude chez l’homme en général) être un outil bien plus zélé que la main qui l’a choisi. Cela fut le départ de bien des problèmes et des jugements pour les Babyloniens. L’Église n’a jamais été mandée pour être un outil de jugement sur le peuple de la première alliance non abrogée. Combien plus condamnable fut alors son attitude, dès lors.

Et si nous avons rejeté, pillé, méprisé et conduit au massacre le peuple qui nous a donné la Bible, toute la Bible, le mode d’emploi de cette Bible ne nous aurait-il donc pas été voilé ? Il nous sera rendu dans le temps (qui est en marche aujourd’hui) de notre honnête réconciliation avec Israël en tant que peuple, en tant que destinée/fruit d’une alliance, et en tant que nation.

Le rêve sioniste du Grand Israël est de plus en plus étouffé aujourd’hui par le rêve secret de la plupart des nations qui est de se débarrasser d’Israël. Il l’est aussi du fait d’une déplorable incapacité d’un peuple à saisir les chances qui lui sont données par D.ieu depuis 1948 et 1967 particulièrement. Pourquoi n’avoir pas annexé les « Territoires » après la guerre victorieuse de 67 ? Idem pour le Mont du Temple. Que de problèmes n’aurait-on pas évité ? L’explication de cette étonnante absence d’opportunisme légitime ? Comme me le disait une femme juive cet après-midi même à Jérusalem, « Nous avons vécu si longtemps sans réclamer notre dû. Deux mille ans sans penser même que nous le pouvions, rackettés, violés, méprisés, chassés comme nous l’étions ». Ceci explique cela.

Mais je vous invite à regarder plus loin la carte du Moyen-Orient, pour saisir de quelle superficie sera le Grand Israël de D.ieu pendant le Millénium qui vient. Dans ce temps béni, toutes les tribus d’Israël auront été restaurées et la prophétie d’Ezéchiel accomplie.

Le « rêve » hideux des nations et de Satan (c’est-à-dire éliminer si possible Israël, car témoin gênant d’une alliance avec D.ieu) va se concrétiser bientôt (relisons Joël 3 et Zacharie 14). Le jugement sur les nations n’en sera que plus terrible lui aussi.

Revenons à notre sujet.

Oui, l’Église a peu à peu perdu le mode d’emploi de l’Écriture concernant son fonctionnement.

Qui peut affirmer aujourd’hui qu’il connaît et vit Éphésiens 4 v.9 à 16 dans un cadre dynamique digne du Livre des Actes, par exemple ? Relisons : « Or que signifie : Il est monté, sinon qu’il est aussi descendu dans les régions inférieures de la terre ? Celui qui est descendu, c’est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes choses. Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement de saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de D.ieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ ; ainsi nous ne serons plus des enfants flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais en professant la vérité dans l’amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est le chef, Christ ».

Personne ne connaît et ne vit ces choses dans une plénitude aujourd’hui, à ma connaissance. Personne de façon totalement convaincante. Même si nous assistons à des tentatives de restauration des ministères apostoliques et prophétiques aujourd’hui, nous sommes, j’en suis convaincu, encore bien loin du compte. Malgré nos aspirations confuses à une restauration, nous sommes voilés et incapables d’y accéder dans une réelle plénitude. En tous cas, pas dans la plénitude que je pressens venir et perçois par la foi.

Une démonstration de cet échec de l’Église m’a été donnée par un coup de téléphone tout à fait récent venu comme une confirmation « tonitruante » de ces pages. Un cher frère de Normandie, authentique ministère apostolique, me conviait à une rencontre de partage et de réflexion en France. Le thème lui en avait été fourni par une très intelligente démarche effectuée par un frère suisse.

Quelle démarche ? Ce frère suisse avait eu l’idée, conduit vraisemblablement par le Seigneur, de rassembler tout ce qui avait été relâché, à sa connaissance, comme prophéties durant plusieurs années dans le corps. Bien d’excellents messages prophétiques ont été donnés ces dernières années à côté d’inévitables déchets. Mais là n’est pas la question. Ce qui vint alors à l’esprit de cet homme vint sous forme d’une question : « Qu’est-ce que l’Église a fait de tout ce matériel prophétique ? ». La réponse sérieuse qui vient quasiment à l’esprit est tout simplement : rien ! Si l’on est honnête. Rien de significatif en tout cas ! Éloquent !

Mais qu’est-ce que cela signifie au fond ? Que quelque chose dérape en permanence. Qu’entre la restauration des ministères (ici, le prophète) par exemple et leur réel impact, il y a un obstacle qui est tout simplement l’Église dans ses structures actuelles et le fait que ces structures pyramidales lui interdisent la réception autre que superficielle des interpellations prophétiques. Reçues parfois et enregistrées sur le moment et puis classées pour mémoire (de plus en plus vague et lointaine presque toujours). Qu’en sera-t-il et qu’en est-il alors des autres ministères s’ils fonctionnaient à plein et en pleine vérité dans une compréhension biblique et non religieuse de leur identité et destinée ? Nos schémas conscients et inconscients sont truffés de notions religieuses et castratrices aux origines douteuses qui nous empêchent d’avoir accès dans la liberté à la simplicité et à la dynamique prodigieuse pour l’Église et les églises du plan qui est cependant posé noir sur blanc dans la Bible. En matière d’Église, d’églises et de ministères par exemple, c’est une évidence. Nous sommes voilés, impuissants et ne le savons le plus souvent même pas, englués que nous sommes dans toutes sortes de structures non-bibliques qui procèdent d’un aveuglement et tout au fond d’une malédiction nommée plus haut.

Israël pendant le millénium selon Ezéchiel 48

 

 Chapitre 2 – D.ieu siège, D.ieu règne, D.ieu se manifeste…

D.ieu siège, D.ieu règne, D.ieu se manifeste en plénitude dans un cadre aussi précieux que précis, déterminé par Lui seul.

Ce n’est évidemment pas un hasard si les événements relatés en Actes 6, la visitation du Rouah HaKodesh (le Saint-Esprit) se font au moment de la fête juive de Shavouot. Rien n’est le fait du hasard pour D.ieu. Je ne sais d’où est sortie, de quelle lointaine philosophie païenne est venue cette idée du hasard souverain pour expliquer ou ne pas expliquer ceci ou cela. Dans la Bible rien ne procède de ce hasard. Si « notre » Pentecôte c’est Shavouot ou inversement, alors tout dans l’Ancien Testament doit nous concerner et nous faire réfléchir, nous concerne.

Par exemple ?

Beaucoup trop de chrétiens semblent ne pas en réaliser l’importance, la signification profonde, mais D.ieu, pour résider parmi son peuple, allait exiger de la part d’Israël une foule de choses précises et détaillées qui conditionneraient la présence de la Shehina, la gloire de D.ieu, parmi Israël. Il nous faut relire par exemple 1 Chroniques 22, 23, 24, 25, 26 et 29, 2 Chroniques 1, 2, 3, 4, 5, 6 et le chapitre 7 qui débute comme ceci :

« Lorsque Shlomo (Salomon) eut achevé de prier, le feu descendit du ciel et consuma l’holocauste et les sacrifices, ET LA GLOIRE DE L’ETERNEL remplit la maison ».

Quel parcours (lisons bien les textes cités plus haut) depuis David, le père, jusqu’au fils Shlomo pour mettre en place les éléments qui amèneraient la gloire de D.ieu en son Temple !

Nous pouvons légitimement conclure qu’en dehors de ces conditions : pas de présence de D.ieu, pas de gloire, mais fatalement la confusion et n’est-ce pas aussi la condition de l’Église aujourd’hui ? Plus encore, si nous considérons que le temple du Saint-Esprit est aujourd’hui en chacun de nous, nous pouvons commencer à réfléchir à ceci : avec quels outils et quels ouvriers est-il construit dans nos vies ? Vers quoi entraîne-t-on ensuite les temples du Saint-Esprit que nous sommes sensés être ? Nos temples du Saint-Esprit qui forment ensemble la maison de D.ieu, le temple de D.ieu (1 Cor. 3 v.16 « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de D.ieu – N.B : COLLECTIVEMENT – et que l’Esprit de D.ieu habite en vous ? ») sont-ils réellement édifiés et dans des conditions d’authenticité biblique par les ouvriers désignés en Ephésiens 4 par exemple ? Quel serait l’impact réel des apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs et docteurs qui seraient bibliquement libérés ? Car ils ne le sont pas aujourd’hui, loin s’en faut. Je souhaite le dire ici comme déjà signalé dans l’introduction : la prochaine restauration en plénitude scripturaire du ministère apostolique, à et depuis Jérusalem, marquera la confirmation absolue de ce qui se fait sous nos yeux aujourd’hui, la restauration de nos racines juives et le point de départ pour une nouvelle vie en résurrection pour l’Église entière. Il est intéressant de constater que ceci survient à une époque où l’univers judéo-chrétien d’Europe renoue avec une culture païenne gréco-romaine.

Quelle définition donnons-nous à des anciens authentiques, des diacres authentiques ? Les structures de nos assemblées sont-elles bibliques, libératrices de ministères et d’une identité, d’une destinée et d’un service pour tous ? Loin de là, la majorité des assemblées évangéliques d’aujourd’hui sont constituées de structures pyramidales avec un homme-orchestre appelé « Pasteur » à sa tête. C’est un pur candidat à l’effondrement qui surviendra un jour ou l’autre par cumul de surcharges monstres qui ne sont bibliquement pas du tout de son ressort. D.ieu lui fait grâce et lui accorde même parfois onction et quelques perles charismatiques ici et là. Mais D.ieu attend de lui comme de chacun d’entre nous qu’il recherche un modèle biblique pour l’Église. Et comme très souvent il se laissera enfermer dans un modèle très dur à briser car historiquement très ancien (le système pyramidal, celui de Babylone, celui du sanhédrin et non du Temple, celui de l’Église romaine et celui de nos assemblées par héritage avec Rome via la Réforme), D.ieu finira par retirer sa main. Il ne faut peut-être pas chercher plus loin la cause de l’apparition de tant de mouvements et églises et de leur déclin parfois assez rapide aujourd’hui. Avec un peu de chance, cet homme est entouré d’un club d’aficionados qui le suivent partout (15 % de l’église en moyenne et qui assurent l’illusion dynamique) et du reste du troupeau qui ne sait plus trop où il en est ou qui n’est pas nettoyé ni établi dans son appel. La majeure partie des pasteurs aujourd’hui n’assume pas en fait un ministère pastoral biblique et authentique. Voyez plus loin tout le passage consacré au ministère de pasteur biblique.

Relisons par exemple l’épisode concernant la longue déambulation de l’arche et la mort d’Uzza en 2 Samuel 6 v.1 à 11 : « Et David rassembla encore toute l’élite d’Israël, au nombre de trente mille hommes. Et David, avec tout le peuple qui était auprès de lui, se mit en marche depuis Baalé-Juda, pour faire monter de là l’arche de D.ieu, devant laquelle est invoqué le nom de l’Éternel des armées qui réside entre les chérubins au-dessus de l’arche. Ils mirent sur un char neuf l’arche de D.ieu, et l’emportèrent de la maison d’Abinadab sur la colline ; et Uzza et Achjo, fils d’Abinadab, conduisaient le char neuf. Ils l’emportèrent donc de la maison d’Abinadab sur la colline ;Uzza marchait à côté de l’arche de D.ieu et Achjo allait devant l’arche. David et toute la maison d’Israël jouaient devant l’Éternel de toutes sortes d’instruments de bois de cyprès, des harpes, des luths, des tambourins, des sistres et des cymbales. Lorsqu’ils furent arrivés à l’aire de Nacon, Uzza étendit la main vers l’arche de D.ieu et la saisit, parce que les bœufs la faisaient pencher. La colère de l’Éternel s’enflamma contre Uzza, et D.ieu le frappa sur place à cause de sa faute. Uzza mourut là, près de l’arche de D.ieu. David fut irrité de ce que l’Éternel avait frappé Uzza d’un tel châtiment. Et ce lieu a été appelé jusqu’à ce jour Péretz-Uzza. David eut peur de l’Éternel en ce jour-là, et il dit : Comment l’arche de l’Éternel entrerait-elle chez moi ? Il ne voulut pas retirer l’arche de l’Éternel chez lui dans la cité de David, et il la fit conduire dans la maison d’Obed-Edom de Gath. L’arche de l’Éternel resta trois mois dans la maison d’Obed-Edom de Gath, et l’Éternel bénit Obed-Edom et toute sa maison. ». Transporter l’arche, c’était aussi transporter la Gloire de D.ieu. L’arche est un objet d’une portée symbolique et spirituelle immense et la transporter dans n’importe quelles conditions coûta la vie à Uzza et David en conçut de l’irritation, du chagrin, mais cela ne changea rien à l’affaire. Il était clair que l’arche devait être transportée, non pas sur un char tiré par des bœufs, mais par des hommes et à l’aide de barres de métal passées dans des anneaux. Ainsi l’avait indiqué D.ieu à travers Moïse* (1 Chroniques 15 v.2 et v.13, 14 et 15). Notez que D.ieu laissa faire un certain temps et les protagonistes de ce transport non biblique eurent peut-être l’illusion que cela « pouvait marcher ainsi ». Mais vint le moment où la patience de D.ieu fut à son terme et Uzza en périt !

Lisons encore 1 chroniques 15 v.11, 12 et 13 : « David appela les sacrificateurs Tsadok et Abiathar, et les Lévites Uriel, Asaja, Joël, Schemaeja, Eliel et Amminadab. Il leur dit : Vous êtes les chefs de famille des Lévites ; sanctifiez-vous, vous et vos frères, et faites monter à la place que je lui ai préparée l’arche de l’Éternel, du D.ieu d’Israël. Parce que vous n’y étiez pas la première fois, l’Éternel, notre D.ieu, nous a frappés ; car nous ne l’avons pas cherché selon la loi. »

« PARCE QUE VOUS N’Y ETIEZ PAS, notre D.ieu nous a frappés ; CAR NOUS NE L’AVONS PAS CHERCHE SELON LA LOI ». Certains ajouteront bien sûr : « Mais nous ne sommes plus sous la Loi… ». « Éternel » et fallacieux argument superficiel qui par sa répétition systématique trahit finalement de la mauvaise foi. Et nous répondons : Christ n’a point aboli la Loi, Il l’a accomplie. Il l’a accomplie non pour nous permettre anarchie et propre justice, il l’a accomplie en nous offrant une structure, une « mécanique » spirituelle pour le fonctionnement de l’Église comme il y en avait une pour Israël. Ignorer cela, c’est ignorer un texte fondamental et sublime comme Ephésiens 4 par exemple et toute la dynamique profonde et véritable ayant trait au Royaume de D.ieu à travers l’Église dans le Nouveau Testament. C’est se condamner à ne jamais vivre le Livre des Actes par exemple. Revenons à la première partie de 1 Chroniques 15 v.13 : « parce que vous n’y étiez pas, notre D.ieu nous a frappés ». Partant de cette vérité incontournable qui veut que Yeshoua n’a PAS aboli la Loi mais l’a accomplie (c’est-à-dire manifestée à la perfection) et que des règles de participation non respectées à l’œuvre de D.ieu peuvent entraîner des conséquences terribles, questionnons-nous sur le sort de ces assemblées d’où sont absents tant de ministères et conditions bibliques de fonctionnement. Sur ce chemin, il nous faut aller jusqu’au bout et poser la question courageusement : que sont vraiment ces assemblées dans le regard de D.ieu ? Ne faudrait–il pas voir un début de réponse dans le discours tant de fois entendu chez moult jeunes convertis (discours qui devrait nous interpeller très sérieusement) :

« Mes trois premières semaines avec D.ieu furent comme un rêve mais après j’ai découvert les chrétiens dans leurs assemblées locales et là ce fut une tout autre affaire ».

Ainsi en est-il de beaucoup de nos œuvres et activités, vécus de ministères, etc., fondés bien plus sur notre fantaisie ou une fâcheuse ignorance que sur le plan et le projet précis de D.ieu aujourd’hui. D.ieu laissera faire un certain temps nos transports sur bœufs accompagnés de nos mains solitaires d’Uzza. Un certain temps, par amour et patience, mais quand nous toucherons à l’arche elle-même… J’ai vu un leadership périr lorsqu’il toucha à l’arche et, je le répète, la langue qui cherche avec présomption à décider du sort d’autrui, c’est une des nombreuses façons de toucher à l’arche. Il en est bien d’autres et ce temps est un temps de rappel à l’ordre pour le peuple de D.ieu…

Ce qui est en question ici, c’est tout simplement notre crainte de D.ieu qui s’est dangereusement dissipée en bien des lieux et au travers de bien des modes étranges, fantasques et comportements non-bibliques ces dernières années.

Attention, D.ieu patiente mais D.ieu est D.ieu et je ne crois pas à un D.ieu « mutant » qui aurait été un D.ieu dur dans l’Ancien Testament et qui serait devenu un D.ieu complaisant à force de grâce dans le Nouveau Testament. L’épisode d’Ananias et Saphira dans le Livre des Actes le confirme. Et D.ieu frappe encore de mort aujourd’hui parmi son peuple lorsqu’Il le juge inéluctable, nécessaire. J’en ai été le témoin. La langue meurtrière et injuste en est d’ailleurs souvent la cause. D.ieu est D.ieu et le même au commencement comme à la fin. Yeshoua s’est lui-même proclamé Aleph et Tav (Alpha et Omega), non ?

Pour nombre de commentateurs bibliques et une majorité de chrétiens, ces choses, qu’on me pardonne l’expression, représentent en quelque sorte des « vieilleries religieuses », au mieux un sac au trésor symbolique duquel nous tirons des « leçons spirituelles » applicables à notre théologie du quotidien chrétien. Au fond, un peu du Jean de la Fontaine, des fables moralisatrices, mais en plus théâtral. Il n’en est pas moins vrai que si toutes ces choses sont à ranger au rayon des vieilleries, il nous faut aussi alors admettre, et qu’Il me pardonne si je m’approche du blasphème en m’exprimant comme je vais le faire, que ce D.ieu serait alors à ranger dans la catégorie des choses anciennes, passé de mode Lui aussi. Un D.ieu passé de mode, quelle terrible expression. Mais le vécu de tant de chrétiens n’est-il pas devenu une question de modes aujourd’hui ?

Non, il est un fait que le D.ieu d’Israël était et reste un D.ieu exigeant, un D.ieu qui ne siège pas, qui ne fait pas venir Sa gloire n’importe où et n’importe comment. Sinon tous les peuples l’auraient peut-être expérimentée, un peu au hasard de leurs divagations spirituelles.

Il convient aussi de saisir ce qu’il faut entendre par gloire et ce n’est pas un moindre débat aujourd’hui.

C’est avec un luxe de détails que le D.ieu d’Israël détailla jadis pour le peuple de son alliance dans quelles conditions Il serait le D.ieu de ce peuple et dans quelles conditions Sa gloire marcherait parmi ce peuple.

Les croyants de la nouvelle alliance semblent pour beaucoup ignorer ce point capital et l’Église semble se promener entre beaucoup d’extrêmes, de recherches de ce fait. En matière de vie d’église, de structures d’églises, de la manifestation des ministères, de leur relation au corps et de tant d’autres choses (la manifestation des dons, etc.) l’Histoire de l’Église ressemble à un immense parcours de crise identitaire qui interpelle.

Entre les rituels catholiques romains, façon « Monseigneur » Lefèvre, ses ors et sa pompe pagano-babylono-judaïque, et certaines étrangetés dites charismatiques, je vous laisse faire une méditation sur le sujet de la dérive identitaire historique de l’Église.

Me permettez-vous d’exprimer ici un sentiment très profond ? Je ne suis pas un catholique romain. Je ne suis pas un protestant réformé, et je ne serai finalement jamais un chrétien évangélique, bien que j’évolue et me débatte dans ce milieu depuis vingt-trois ans dans une forme d’esprit de Réforme permanente, ma plus grande sauvegarde. Si je dois me définir comme messianique je le ferai en rejoignant carrément une synagogue tout en professant ma foi en Yeshoua, tant ce que j’ai observé dans certains milieux messianiques me paraît aujourd’hui inacceptable. Mais allant à la synagogue je serais sans doute lassé un jour ou l’autre par la seule rhétorique rabbinique qui exclut l’essentiel, Yeshoua HaNotsri, Jésus le Nazaréen, et cela malgré toute mon affection. Finalement, je suis depuis quelques années un homme du désert… Il y eut des précédents bibliques…, et d’ailleurs j’aime les déserts. Leur silence majestueux et profond, leur propreté, troublent et émeuvent. L’âme y retrouve paix et équilibre. Le désert est vrai.

Tout ceci dit, je suis convaincu que les seuls ministères louables et qui portent réellement du fruit aujourd’hui ont une position éclairée, au moins de cœur, et humble* par rapport à Israël et au peuple-racines. Le reste de l’Église vit sous une malédiction qu’elle ne connaît même pas. Il y règne une confusion identitaire, un vacuum indicible mais puissant et parfois une atmosphère de malheur religieux ou de malheur fantasque qui fait fuir.

Si la Réforme s’est attaquée à de vrais problèmes doctrinaux, la Réforme nous a aussi transmis des structures en matière de faire et d’être dans et pour l’Église qui n’ont rien de biblique, qui étaient profondément catholiques et, au-delà, babyloniennes. Or, rappelons-le, le D.ieu d’Israël, précis et exigeant au niveau des structures d’hommes et de moyens à mettre en place pour l’accueil de Sa gloire, n’était pas un D.ieu balbutiant, cherchant ses repères dans une surabondance de signes et de repères imprécis. Il est resté le même aujourd’hui. Le D.ieu d’Israël est aussi le D.ieu de l’Église, chrétiens et Juifs messianiques inclus.

* Moïse, un homme au cœur de Père. Un père pour Israël. Absence de crainte de D.ieu et absence de pères bibliques, de paternité biblique sont évidemment en rapport pour expliquer la faillite de l’Eglise.

* L’absence d’humilité ! Personne n’est à l’abri. Son absence évidente dans certains milieux juifs messianiques par exemple rend dramatiquement caduc le message pourtant capital qu’ils sont sensés transporter pour aujourd’hui. Mais ont-ils été authentiquement appelés à le transporter, ce message, ou sont-ils des adeptes des bœufs et du char.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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