Chapitre 5 – vous avez dit « apôtre » ?
En préambule à ce chapitre où je ne prétendrai pas dire tout ce qui est à dire sur ce ministère essentiel mais seulement développer certaines choses qu’il me semble nécessaire de dire aujourd’hui plus spécialement, laissez-moi attirer votre attention sur quelque chose de fondamental. Si depuis la Réforme l’Esprit de D.ieu a tenté de restituer à l’Église les cinq ministères souvent mis à mal, étouffés, déformés par des contextes pyramidaux, l’actuel accent mis sur la restauration du ministère apostolique est en train de coïncider avec un autre élément majeur.
Il s’agit de l’acceptation de plus en plus large dans une bonne partie du corps de Christ de la nécessité de rendre à César ce qui est à César et à D .ieu ce qui est à D.ieu. La restauration profonde des racines hébraïques de notre foi, et hélas quelquefois aussi sujette à de malheureux dérapages, fait partie de ces choses remises à D.ieu aujourd’hui.
Il y a coïncidence entre ces deux grands faits : l’émergence d’authentiques ministères apostoliques et bibliques et la reconnaissance par l’Église de ses vraies racines bibliques et donc messianiques. Il est donc évident que la pleine restauration du ministère apostolique exclusivement biblique se fera d’abord dans un cadre messianique. Je ne nie pas qu’il existe des ministères apostoliques non issus d’une mouvance messianique. Loin de moi cette pensée ! Mais j’ose affirmer que la pleine signification biblique et la portée réelle, profonde, révélée du ministère apostolique ne pourra être rendue sans admettre cette coïncidence avec la restauration des racines hébraïques de l’Église.
Je crois qu’un leadership juif messianique en pleine expansion va obliger l’Église et vite, à toujours plus de remises en question.
Je crois aussi avec force que le véritable mouvement messianique n’est pas ethnique mais que Juifs et Gentils y trouveront place à part égale car ce mouvement est avant tout un mouvement de l’Esprit et non d’une caste ou d’un parti.
Le mouvement messianique de l’Esprit va proposer deux choix : le premier qui est le mauvais choix, consistera à aller dans une direction charnelle déplaisante qui exclurait les uns au profit des autres. C’est ce que l’Église fit au détriment de toute trace vivante et respectée d’une vie juive, durant des siècles, hélas. Le monde juif messianique pourra être tenté par un retour de balancier (et l’est déjà certainement en quelque milieu). Espérons de tout cœur que cela ne sera le fait que d’une minorité. Il y a une deuxième voie bien plus positive et créatrice de vie. C’est celle dont j’ai déjà évoqué l’existence plus haut. Elle consiste à vivre ce temps charnière et prophétique essentiel comme une œuvre de D.ieu et non des hommes. Une œuvre où Juifs et Gentils (greffés sur l’olivier franc, ne l’oublions pas) iront ensemble sous l’onction. Prêts ?
Puis-je par ailleurs écrire comme je viens de le faire, sans vous restituer une partie du texte déjà présenté dans l’ introduction ?
Il y a là une expérience prophétique dont le contenu vient avec bonheur souligner la pertinence de ce qui précède. Voici donc ce texte que vous avez lu dans l’introduction. Rappelez-vous, le Seigneur m’avait convoqué à Jérusalem pour un temps de prière et de révélation très spécial après un temps de prière en famille…
« …/… Grâce à un contact suisse je connaissais le souhait exprimé par un couple vivant à Jérusalem de nous connaître depuis plus d’un an. L’occasion était offerte et je les contactai car je ne disposais pas de logement à Jérusalem à l’époque. Ils acceptèrent de me recevoir durant une semaine au cours de laquelle je souhaitais prier et me mettre à l’écoute de D.ieu puisque j’étais venu pour cela sur son ordre.
D.ieu me parla d’abord au travers des circonstances durant toute la semaine où je demeurai sur place.
J’avais complètement oublié de faire prolonger mon passeport et si j’avais pu rentrer en Israël il me serait impossible d’en sortir sans un passeport en ordre. Dès le lendemain de mon arrivée je me rendis au ministère concerné par ce problème… pour constater que celui-ci était fermé pour cause de grève. Et en Israël lorsqu’une grève commence… Je compris très vite que je n’aurais pas accès à temps aux services ad hoc en vue de régler mon problème et que mon retour en avion sept jours plus tard allait être compromis. J’étais assez démuni financièrement et donc très limité. Que faire ? Je savais que D.ieu avait le contrôle mais aussi qu’Il avait permis ceci afin que cela me parlât. Et cela me parla. J’eus la sensation au fond très désagréable d’être comme mis en prison par les circonstances et que cela avait vraiment à voir avec ce que D.ieu avait à me révéler.
Les paroles de l’apôtre Paul me vinrent à l’esprit : :« Paul, apôtre, dans les chaînes… » avec une force et une précision indiscutable. « C’est ce que je vais exiger te concernant ici dans un certain futur, si tu acceptes ce que j’attends de toi et ce que je vais te révéler » me dit alors le Seigneur.
Qu’allait me révéler le Seigneur ? Je le sus quelques jours après en priant avec le couple ami qui me recevait chez lui.
Voici : dans un temps de prière donc, une vision me fut donnée. Je vis une espèce d’esplanade. Quelque chose qui ressemblait à l’esplanade du Temple à Jérusalem. Il ne s ‘agissait pas de cela mais d’un symbole. Cette esplanade était vide. Il y manquait une construction, un temple. Je songe ici et maintenant à cette Ecriture de 1 Corinthiens ch.3 v.16 qui dit : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de D.ieu et que l’esprit de D.ieu habite en vous ? »
Le Seigneur me dit alors : « La gloire apostolique a quitté Jérusalem il y a tant de siècle et ta vision de l’esplanade du Temple, vide, complètement vide en est le symbole ! Le temps est venu pour ramener cette gloire apostolique et ce sera le départ pour une nouvelle onction et une œuvre puissante à partir d’ici et sur le plan mondial. Veux-tu revenir ici maintenant et participer à cela ? Je t’y invite. Réfléchis car ce sera à hauts risques et il faut être prêt à perdre sa vie pour cela. »
Je vis alors les rues de Jérusalem partiellement en ruines, marquées par les traces violentes de féroces combats et je compris que l’œuvre apostolique, messianique et de puissance préparée par le Seigneur se déroulerait en partie en même temps que des temps très troublés. Et nous savons tous lesquels. Ils sont proches.
Ma réponse faite au Seigneur fut évidemment celle que l’on imagine aisément car arrivé à ce point comment pourrait-on refuser ? »
Allons à présent plus avant et laissez-moi vous entraîner dans la Parole de D.ieu en Ésaïe 32 versets 1 et 2 :
« Alors le roi régnera selon la justice, et les princes gouverneront avec droiture. Chacun d’eux sera comme un abri contre le vent, et un refuge contre la tempête, comme des courants d’eau dans un lieu desséché, comme l’ombre d’un grand rocher dans une terre altérée. »
Nous avons ici, selon un rhéma qui m’a été donné un jour, une admirable description prophétique, même si elle tient en quelques simples mots, du gouvernement divin sur toute la terre pendant le Millénium tout proche maintenant, juste après le retour de notre merveilleux bien-aimé Messie à Yeroushalaïm, très bientôt.
Quelques mots sur le roi et les princes qui « domineront avec droiture » .
Ils ont des qualités très particulières.
Ces qualités sont :
- « Abri contre le vent »
- « Refuge contre la tempête »
- « Courants d’eau dans un lieu desséché »
- « Comme l’ombre d’un grand rocher dans une terre altérée ».
Alors que je lisais ce passage un jour passé, il y a déjà quelques années, quelque chose m’a sauté au visage : il y avait là les qualités fondamentales des cinq ministères d’Éphésiens 4.
« Abri contre le vent » :
le ministère pastoral, ministère de soin, de protection de ce qui est encore vacillant, fragile, inconscient des dangers. Dans les montagnes, les bergers érigent des murets de pierre, des enceintes pour protéger les agneaux du vent et des loups qui pourraient les détruire. Une forme de « ministère maternel » pour le départ de la vie chrétienne avec une connaissance pertinente et éprouvée des besoins d’un « bambin ». Un bambin est en danger de mort si l’on n’y veille. La mort rôde souvent aujourd’hui avec efficace, faute de pasteurs authentiques.
« Refuge contre la tempête » :
le plus gros orage de notre existence est le plus souvent le temps de confusion et de détresse qui précède généralement une conversion. Et plus tard lorsqu’un orage éclate dans la nuit d’un jeune converti, ce qui ne manque pas d’arriver, c’est le plus souvent le ministère dynamique, puissant, juvénile de l’évangéliste qui dresse un abri contre l’orage qui menace d’engloutir la personne qui est sur le chemin du salut, ou le converti assailli par Satan et prêt d’abandonner la route.
« Comme des courants d’eau dans un lieu desséché » (notez le pluriel qui indique non pas un mais plusieurs ministères) :
il s’agit nécessairement de deux ministères dont la fonction est de rafraîchir, de conduire plus loin, plus avant, plus profond, en apportant aussi si nécessaire un temps de repos pour l’esprit, pour l’âme. Pour l’âme consacrée qui n’a pas peur du prophète dit « de malheur », par opposition au prophète de coussinet, le ministère prophétique sera toujours un vrai rafraîchissement par rapport à tous les questionnements cruciaux. Le prophétisme authentique constitue aussi un rafraîchissement pour l’homme égaré.
Un exemple dont le récit complet apparaît dans le chapitre intitulé : « Vous avez dit puissance ? » :
Il me revient à l’esprit parmi cent autres souvenirs celui de cette toute jeune fille dans cette église qui se présenta à moi, petit bout de femme déterminée, avec le discours suivant :
« Cher frêêêre ! Alors, voici. Enfin, voilà ! Je dois entamer des études de professeur de musique dans quelques semaines. C’est une certitude, D.ieu a largement confirmé la chose à mon cœur ainsi que par bien des prophéties et paroles de connaissance (elle avait dû les arracher de force pour les obtenir à voir son attitude impérieuse !). Veuillez prier pour moi et bénir cela, s’il vous plaît ! » s’exclama-t-elle à peu près.
Long silence après le tonnerre…
Depuis mon mètre quatre-vingt-huit, je considérai ce petit bout de nerfs campé devant moi comme un petit marbre aux yeux d’acier. Et la parole suivante sortit calmement, paisiblement même : « Ma petite soeur, vous ne serez jamais professeur de musique. D’ici peu de temps, quelques mois tout au plus, vous serez mariée à un missionnaire et vous partirez en mission dans un pays étranger. Voici ce que le Seigneur me demande de vous déclarer. » La jeune fille rejeta avec dédain et colère, on s’en doute, la prophétie que je lui communiquai.
Bien sûr, vous devinez plus ou moins la suite. Une année après, alors que je marchais avec un ami réhov Ben Yehouda à Jérusalem, je fus percuté dans le dos par une petite voix suppliante et timide : « Frère Angot, frère Angot… » Je me retournai. Un couple me souriait. Je ne reconnus pas la jeune fille tout de suite. Elle se présenta et me dit : « Vous aviez raison, frère, quand vous avez prophétisé sur moi. »
Elle me présenta le géant blond qu’elle avait à son bras, un jeune Finlandais et me dit : « Voici mon mari. Nous sommes mariés depuis quelques mois et nous sommes missionnaires parmi les Arabes de Jérusalem-Est. »
Dans ce cas-ci le rafraîchissement du prophète fut assez rude mais nécessaire et porteur de bons fruits qui évitèrent à la chère jeune femme de s’égarer dans le sec corridor d’une vie gâchée.
L’autre ministère qui me paraît être un authentique ministère de rafraîchissement est celui du docteur biblique, c’est-à-dire qui enseigne dans un esprit de révélation. Je parlerai dans le tome 2 de « Kehila-Ecclesia » du ministère de docteur et il y a beaucoup de choses à dire à ce sujet.
Je connais personnellement un docteur francophone qui est plus que probablement un cadeau de D.ieu à l’Église qui écoute aujourd’hui ce que l’Esprit a à nous dire concernant l’actuel mouvement prophétique qui conduit à la restauration de nos racines israélites, de notre héritage, riche, ancien et trop longtemps rejeté. J’ai nommé Philippe Rochat qui est, j’en ai été témoin plus d’une fois, une source de rafraîchissement particulièrement abondante pour l’Église par ses enseignements inspirés et non simple bibliothèque ambulante.
La dernière qualité et le dernier ministère évoqués dans Ésaïe 32 verset 2 sont aussi les plus mystérieux au premier abord :
« L’ombre d’un grand rocher dans une terre altérée ».
Le rocher, c’est bien évidemment Yeshoua Hamashiah, Jésus le Christ. « Un grand rocher » dit l’Écriture, le rocher des siècles, le seul rocher planté dans l’aridité et le désert de nos existences impropres au royaume de D.ieu jusqu’à ce que nous soyons entrés par la porte étroite. C’est aussi le grand rocher refuge de nos échecs selon 1 Jean 2 v.1 « …/…Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste »