VOUS AVEZ DIT PROPHETE de Haim Goel / Extrait N°32: L’esprit des prophètes doit être soumis aux prophètes…

L’esprit des prophètes doit être soumis aux prophètes

1 Corinthiens 14.32 : « Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ; car D.ieu n’est pas un D.ieu de désordre mais un D.ieu de paix. »

Dirigeons-nous vers Actes 13.1 à 3 pour y voir manifesté un exemple superbe :

« Il y avait dans l’Église d’Antioche des prophètes et des docteurs : Barnabas, Siméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manahen, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul.

Pendant qu’ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle Je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir. »

Il n’y est à mon avis pas question de prophètes qui exerceraient le don de prophétie que tant de chrétiens confondent avec le ministère de prophète. Non, il s’agissait bel et bien de plusieurs prophètes soumis à l’Esprit et les uns aux autres. Ce qui implique pour chacun de ces prophètes une communion étroite, sainte et humble qui relève du EHAD divin.

Nous sommes loin de l’aventurisme solitaire, impatient et carriériste de maints « prophètes » de nos jours. Et une fois encore les prophètes commencent non par révéler quoi que ce soit du futur de Paul et Barnabas, mais par affirmer le vouloir de D.ieu qui est :

« Mettez-moi Barnabas et Saul à part pour l’œuvre à laquelle Je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié ils leur imposèrent les mains, et les laissèrent partir ».

Il est possible que ces prophètes eurent une compréhension détaillée ou non de ce qui allait arriver à Barnabas et Paul, mais ils n’en dirent rien, ne prophétisèrent rien, RIEN. Obéissant au Seigneur, ils concentrèrent leur action sur la seule volonté de D.ieu concernant ces deux hommes : qu’ils soient mis à part pour D.ieu.

Notons aussi, et ce n’est pas anodin, loin s’en faut, qu’il y avait aussi sur place des docteurs, et que sans aucun doute ceux-ci participaient ensemble avec les prophètes présents (et d’autres ministères et anciens ? Rien ne permet d’en douter nécessairement) au service du Seigneur.

Voici donc un exemple vivant de ministères concernés ensemble dans l’humble unité du corps au service de l’Église et de ses envoyés, deux apôtres. Où dans la francophonie trouvons-nous ce genre d’humble soumission mutuelle de ministères œuvrant ensemble ? La majorité des églises ou œuvres messianiques finissent toutes par œuvrer avec un seul ministère nommé pasteur, rabbin messianique ou leader.

J’ai essayé désespérément non seulement d’enseigner cette interdépendance biblique pour le bien du corps durant pas loin de 36 ans (voyez les cours de la Formation en Marchant sur le site leve-toi.com), et j’ai tenté de la rendre vivante au travers de rencontres de serviteurs aux appels divers, rencontres que je nommais Rencontre d’Hommes de Bonne volonté, au Refuge en France dans les années 90.

L’idée fut très bien reçue mais, lors de la première attaque, quasiment tous les ministères présents, dont un vrai prophète qui s’égarera et un autre qui se révélera plus tard être un faux prophète aux capacités médiumniques bien plus que de sensibilité spirituelle saine, révélèrent un individualisme carriériste jetant par-dessus les moulins les rudiments d’humilité biblique tels que manifestés comme modèles en Actes comme plus haut en Actes 13.1 à 3 à Antioche.

Ceci me conduit à évoquer un problème fondamental propre à cette génération au caractère d’enfants gonflés à l’hélium du caprice orgueilleux dans des corps d’homme pas hommes du tout ou bien peu.

Je l’ai exprimé plus haut, la deuxième caractéristique du prophète est un caractère ferme, inébranlable, et cela d’autant plus qu’il sait être prophète et que, s’il l’est vraiment, IL SE SAIT ENFERMÉ EN D.IEU ET POUR D.IEU.

Voyez Jonas qui, ne supportant pas le poids de son appel pour Ninive, poids écrasant s’il en fut (et lequel d’entre nous aurait-il réussi là où Jonas le fit au final ?), finit par accomplir le dessein de D.ieu. Et c’est bien en cela qu’il est avant tout prophète. Se savoir enfermé avec D.ieu et pour D.ieu nécessite de l’accepter un jour et de devenir homme fait. Nous sommes ici loin, si loin, du prophétisme « en chambre » de tant de prophètes de coussinets qui au final égarent en jetant habilement de la poudre aux yeux. Et la poudre, dans ce cas-là, c’est fait pour enfariner la « façade » des gogos. J’ai toujours été réjoui de voir la lumière de D.ieu paraître sur une figure de saint et par contraste la figure enfarinée de blanc du clown blanc des cirques de jadis me renvoie à l’idée de lumière factice sur le visage poudré de faux oints et de ses auditoires. Du théâtre en lieu et place du « du pain et des jeux » de jadis en Rome impériale.

La formation du caractère du prophète est essentielle et requiert qu’il apprenne le courage d’être ce que l’on nomme communément « UN HOMME » en vue de devenir un homme de D.ieu.

D.ieu qui sait comment s’y prendre, puisque c’est Lui qui décide de notre vouloir et de notre faire, s’y prend parfois de très loin pour préparer le caractère d’un futur serviteur pour en faire un homme et non un éternel enfant comme le sont tant d’hommes voués à l’échec de ce fait. David, berger, jouait de la harpe mais dans le même temps de son écolage de très jeune homme il courait au-devant des lions et des ours dérobeurs de brebis pour les assommer. Lisons 1 Samuel 17.34 à 37 :

« David dit à Saül : Ton serviteur faisait paître les brebis de son père. Et quand un lion ou un ours venait en enlever une du troupeau, je courais après lui, je le frappais, et j’arrachais la brebis de sa gueule. S’il se dressait contre moi, je le saisissais par la gorge, je le frappais, et je le tuais.

C’est ainsi que ton serviteur a terrassé le lion et l’ours, et il en sera du Philistin, de cet incirconcis, comme de l’un d’eux, car il a insulté l’armée du D.ieu vivant.

David dit encore : L’Éternel, qui m’a délivré de la griffe du lion et de la patte de l’ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. Et Saül dit à David : Va, et que l’Éternel soit avec toi ! »

David en cela est un type d’hyper-prophète qui rétablit la justice de D.ieu et annonce à l’horizon le message de Celui qui vient pour ravir aux loups religieux ou de ce monde les brebis égarées dans la gueule des faux oints du monde ou parmi le peuple de D.ieu. Il a appris cela avec les lions et les ours ravisseurs de brebis.

Tout cela s’est fait avant même que David soit oint roi en Israël. David, homme sensible et d’un courage impeccable dans le même temps. David a été roi… et prophète. Dans la suite, David fera preuve tout au long de son appel de cette faculté de courage, y compris en n’assouvissant pas une passion de vengeance lorsqu’il aura Saül à sa merci dans une grotte. Même si David a connu une terrible défaillance avec Bath Shéva, il est resté un homme fait, courageux ; la preuve en est dans son attitude d’immédiate repentance devant le prophète Nathan.

Des prophètes–hommes ? Songeons à Jean-Baptiste. Faut-il commenter ? Abraham en chemin avec le bois de l’offrande et le poignard dans son manteau pour aller au Mont Morija en vue d’y égorger son cher Issac. Commentaires inutiles ! Et tant d’autres. Lisons tout Hébreux 11 avec ses héros de la foi. Mais lisons bien, car la foi et le courage cousinent de près. Et au final, songeons au courage d’homme qu’il a fallu au Fils de D.ieu pour accomplir ce qui fut accompli durant une vie et à Golgotha. Les héros de la foi et du courage comme Pierre ou Paul qui souhaitaient finir comme Christ, libation finale et complète.