La foi et le courage cousinent TOUJOURS.
Connaissez-vous le témoignage de Jean Peterschmitt, ce confiseur alsacien que D.ieu conduisit avec un cœur si simple et bon à témoigner de sa foi et d’un D.ieu qui sauve et guérit ? Le cher Jean Peterschmitt, évangéliste de la Porte Ouverte. Jean Peterschmitt, confiseur alsacien, a vécu un moment qu’on ne peut souhaiter à personne, mais qui démontra son caractère fort et résolu. Il se saisit en hauteur d’une cuve remplie de miel chauffé et celle-ci se répandit alors sur lui, le brûlant sévèrement. Son réflexe immédiat parle ; en effet, il se mit durant un temps assez long à simplement proclamer : ¾ Jésus, Jésus, Jésus… et obtint au final la cessation de douleurs terribles.
La foi sans le courage, cela n’existe pas, et ce frère fut éprouvé à ce sujet.
Permettez-moi à présent de revenir sur mon témoignage au sujet de la foi et du courage qui doivent cousiner, car le courage, cela s’apprend :
Enfant, outre un caractère ouvert, joyeux mais déroutant, j’étais néanmoins affligé d’une étonnante hypersensibilité qui allait jusqu’à l’angoisse et de terribles orages de repli sur soi qui vous désarment complètement, totalement. C’est aussi cette hypersensibilité qui me faisait, dès mes 4 ans, me réfugier au fond du parc de la villa que nous habitions en Allemagne (occupée après 1945 par les alliés), pour crier devant le disque immense et rouge du soleil couchant :
¾ Monsieur derrière le soleil, quand est-ce que je Te verrai ?
La réponse est venue lors de mes 33 ans, mais là n’est pas le sujet.
Cette hypersensibilité, je l’ai décrite plus haut, me fit à l‘école primaire haïr les mathématiques, perçues comme une agression, une invitation pressante au réel trop « immédiat », car pressentant que la vraie vie est ailleurs.
Cela pendant que mon hypersensibilité me faisait « voir » dans les veines du bois de ma table d’écolier des parcours linéaires de millions de petites choses en mouvement (la perception sensible de ce que la science nomme des atomes). Eh oui, l’enfant est de nature un voyant mais l’adulte oublie. Je les savais là ces atomes en minuscules billes de couleurs agitées, parcourant les minces vaines du bois et perçues en esprit comme en une symphonie du silence, je voyais, j’étais voyant et doté d’une perception de l’invisible. Cela ne s’invente pas, je l’ai vécu et plus se développait cette hyper-perception du réel invisible et plus je me repliais, effrayé face à un réel à mes yeux superficiel et sans intérêt que l’on tentait de m’imposer comme valeur incontournable.
En l’occurrence, cette réalité était signifiée comme déjà évoqué plus haut par 4 capsules de bouteilles malodorantes disposées sur mon banc d’écolier et grâce auxquelles on me demandait de répondre que deux et deux font quatre. La belle affaire…
Mes comportements étaient souvent déroutants pour le simple bon sens d’autrui, j’étais “différent”, étonnant et perçu comme excentrique, inclassable, donc à « surveiller » …
Mon problème d’hypersensibilité me rendait aussi farouchement positionné sur la défensive permanente et puis la peur surgit aussi, la peur qui aurait pu au fond de moi devenir panique et qui le devenait parfois, que je tentais de camoufler. L’angoisse métaphysique essentielle démarrait là.
Deux expériences voulues par le Seigneur vinrent à moi pour me permettre de régler ce problème d’excessive sensibilité qui risquait de déboucher sur de la sensiblerie. Oui, j’ai frôlé cela.
La première expérience d’apprentissage du courage se vécut sur une route de nuit en camp de patronage. J’avais 12 ou 13 ans. Nous marchions en compagnie d’un abbé sur une route campagnarde, petit groupe d’ados, fascinés par les étoiles, mais plus ou moins collés aux jambes de l’abbé car apeurés un peu, beaucoup pour certains citadins, par l’océan de la nuit noire.
Cet abbé me lança un curieux défi…, et pourquoi à moi ?
¾ Je suis sûr que tu n’oserais pas marcher seul dans le noir, loin devant le groupe, me dit-il.
Un déclic se fit en moi, et non par bravade mais comme conscient qu’il fallait ce jour-là, cette nuit-là, avoir la victoire, je répondis au défi qui m’était lancé. Cet abbé, sans le savoir, fut un outil de D.ieu pour que commence la formation de mon caractère d’homme.
Je m’élançai loin en avant du groupe et au bout d’un moment l’abbé et les ados du groupe ne discernant plus un seul bruit me concernant prirent peur et me demandèrent de revenir. Et c’est à ce moment que je devins un homme libre du point de vue du courage, car je choisis de courir encore bien plus loin malgré la peur, perdu dans cet océan à l’encre noire, saturé de solitude infinie et le silence profond du tout alentour.
Je vécus ensuite à partir de là plusieurs expériences en tant que scout qui me confirmèrent que j’avais acquis peu à peu un caractère d’homme.
Je vais relater ici des choses déjà évoquées, mais le contexte de ce passage du livre le justifie. Je tenterai de le faire un peu différemment pour ne pas te lasser, ami lecteur…
Plus tard, ayant terminé mes études et accompli mon service militaire, je me retrouvai civil et vivant ma vie d’artiste à Bruxelles. Vie d’artiste dont le milieu familial m’avait refusé le droit et l’accès. Il allait donc me falloir du courage pour monter à la capitale, seul et décidé à trouver mon destin que je voulais être du domaine artistique. Rien ne m’intéressait vraiment en dehors de cela, si ce ne sont les étoiles, la beauté à la folie et les voyages.
Vous raconter en détails, comme déjà évoqué plus haut, comment j’allai ensuite de boulots parfois assez prestigieux, vers des temps de voyages épiques, musées d’Europe, villes et paysages, et puis de nouveaux boulots m’offrant des perspectives intéressantes, serait trop long, car en additionnant ces potentielles belles carrières à la foule de boulots alimentaires, avec mon épouse, en l’espace de 11 ou 12 ans j’additionnai 48 choses différentes. Je renonce à faire le détail.
Retenons simplement que, parallèlement à tout cela, j’entamai une carrière assez fulgurante d’homme de théâtre au départ d’un one man show joué en off du festival du Marais à Paris et qui me valut succès parisien, critique élogieuse de Cournot dans le Monde, proposition de travailler avec Sylvia Monfort au fameux théâtre du Carré Thorigny, etc., (une des nombreuses propositions que je “suicidai” étrangement). Mais qu’est-ce qui se passait d’assez étrange ? Il se passait que lorsque j’étais engagé et apprécié dans l’un ou l’autre job en milieu prestigieux (design, studio photos de prestige, etc., etc.), au moment même où se dessinait le succès parfois très rapide, je “suicidais” ma réussite et la fuyais.
À ce drôle de jeu, je ne comprenais pas moi-même complètement quelle en était l’impérieuse raison, si ce n’est que j’étais habité d’une soif de trouver « le lieu et la formule ». Expliquer la raison de ma présence sur la terre, quoi, par qui et pourquoi ? Les réussites d’homme qui m’étaient offertes me semblaient du fond de ce chaudron de questionnements qui bouillonnaient en moi TOTALEMENT et DÉFINITIVEMENT absurdes. Je fis ainsi un court séjour d’hiver chez les moines orthodoxes de Chevetogne en Belgique qui me faisaient lire l’Évangile lors de leurs superbes cultes agrémentés de chants si beaux car disaient-ils j’avais une voix d’ange.
(https://youtu.be/btwVyhK_uzY – Les Béatitudes).
Ils souhaitaient me garder… Je m’enfuis poliment à la recherche du lieu et de la formule que je ne pouvais trouver là, malgré tout le cadre superbe et l’amitié vraie et insistante de ces moines, hommes magnifiques, bons et ouverts.
On l’imagine, je vécus ainsi à l’époque une aisance, passagère mais réelle, et parfois la vraie misère d’artiste au point de vivre durant plusieurs mois à Bruxelles avec à peu près 20 frs au quotidien, de quoi me payer un bol de soupe ou un sachet de frites. À bout de ressources, je finis par trouver comme logis une unique et misérable pièce froide et nue avec une unique ampoule au plafond dans le quartier des Marolles de Bruxelles. Le recours à l’alcool, non ; à la drogue, jamais, mais quelle solitude, car lorsque l’on en est réduit à cela, les amis…
Je passe sur cette partie tellement mouvementée de mon existence pour arriver au moment qui nous intéresse.
Au cœur de cette étrange pérégrination d’éternel nomade, je me retrouvai entre autres voyages divers en Europe à marcher un jour en quête d’un stop sur une des merveilleuses routes des Ardennes, encadrée sur des kilomètres de sapins aussi majestueux que silencieux, hormis le vent qui passait, décoiffant à leur sommet.
J’aimais ces lieux de solitude qui apaisaient un peu la soif qui continuait à me tenailler concernant « le lieu et la formule », le sens de mon existence toujours introuvé.
Et je commençais à réfléchir et à comptabiliser les années écoulées avec leur lot de souffrances dues en grande partie à cette espèce de fuite en avant, ou plutôt en dehors de ce que je ne voulais pas vivre, une « réussite » terrestre.
J’étais hanté par la non-réponse embarrassée que m’avait faite ma mère lors de mes 15 ans quand je lui avais demandé :
¾ Mais, c’est quoi le but de la vie quand on vient sur terre ?
Et c’est ici que le « miracle » se fit, car pour une de mes rares fois, je m’adressai à D.ieu, là, en marchant sur cette route, comme acculé, en Lui demandant :
¾ Ô D.ieu, pourquoi tant de souffrances auto-infligées en fuyant la facilité depuis toutes ces années ? Quel est le sens de tout cela. Pourquoi ?
Et la réponse me vint ainsi, claire et simple dans mon esprit :
¾ C’est parce qu’ainsi Je te prépare pour quelque chose de spécial et fort et Je forme ton caractère.