Lévitique 14 : 9 et 14 – Le péché de la langue /Elishéva Goël
Ce chapitre capital nous parle du métsora (du lépreux), mais la lèpre dont il
est atteint n’est pas la lèpre telle qu’on la connaît de nos jours car celui qui en
est atteint n’est pas estropié : seule sa peau est touchée par la maladie. Par
ailleurs, plus loin dans le chapitre il est question de la lèpre qui atteint les
murs de sa maison et celle-ci est d’ordre surnaturel. (Cette malédiction se
produira évidemment seulement lorsque le peuple d’Israël pénétrera en
Canaan, la lèpre atteignant le corps pouvant déjà se produire quant à elle
alors que les enfants d’Israël sont encore dans le désert).
Notons que ce type de malédiction est la conséquence du péché de la langue
(faux témoignages, critique, médisance, colportage, calomnie,…), hautement
condamnable aux yeux de D.ieu, puisqu’il fait partie des dix commandements
(Exode 20 : 16) et est considéré comme un meurtre (v.13), car en ruinant la
réputation de quelqu’un on le relègue dans la catégorie des gens à ne pas
fréquenter, on l’ostracise, ce qui est une forme de meurtre, et on peut le
pousser au suicide.
Lorsque la personne est lépreuse, on l’envoie hors du camp jusqu’à ce qu’elle
soit purifiée de la maladie. C’est un temps d’éloignement, de mise à part,
durant lequel elle va être obligée de réfléchir à sa faute. Il en fut de même
pour Myriam qui, après avoir gravement critiqué son frère Moïse qui avait pris
une femme éthiopienne, fut atteinte de la lèpre blanche et fut exilée hors du
camp durant sept jours (Nombres 12 : 9 à 15). Cet épisode nous indique de
manière très claire quelle est la cause de cette maladie et nous allons lire ce
que la Parole propose en vue de la purification du pécheur concerné.
Une deuxième étape, après que la maladie soit arrivée à son stade
paroxystique, alors qu’elle s’est étendue sur tout le corps du malade, ce qui
indique qu’il n’est plus considéré comme tamé (impur), et l’on imagine la
souffrance qui est la sienne à ce moment…, sera de le conduire vers le
Cohen. Celui-ci va le raser (v.9). Il rasera tous les poils qui poussent sur le
corps du métsora. Le verset mentionne néanmoins seulement la tête, la barbe
et les sourcils, car ces trois zones de pilosité symbolisent sa faute.
1) La tête fait allusion à l’orgueil qui l’habite, car en médisant le pécheur
s’est cru meilleur et plus digne de respect que celui ou ceux qu’il a diffamé(s).
Ainsi en fut-il de Myriam qui, avec son frère Aaron, avait critiqué Moshé.
2) La barbe entoure la bouche qui a prononcé les calomnies (péché de la
langue, petit membre incontrôlable, mais qui souille tout le corps et qui est
pleine d’un venin mortel, comme nous l’explique Jacques dans son épître).
3) Quant aux sourcils, ils font allusion à la tzarout ayin (la jalousie),
littéralement traduit par « étroitesse de l’oeil », qui l’a poussé, tel qu’il en est
généralement, à ternir la réputation d’autrui.
L’étape suivante consistera à ceci (v.14), alors que le coupable apportera des
offrandes particulières pour sa purification en vue du pardon :
« Le Cohen prendra du sang de l’offrande de délit, et le Cohen en mettra sur
la partie centrale de l’oreille droite de celui qui se purifie ainsi que sur le
pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit ».
1) La partie centrale de l’oreille : le lépreux doit désormais corriger ses
pensées et refuser d’écouter des propos malveillants, de même que refuser
de les propager.
2) Le pouce : il doit corriger ses actes (le pouce représente l’action).
3) Le gros orteil : Il doit redoubler d’efforts pour éviter de chuter à
nouveau dans le péché (le gros orteil représente le mouvement vers l’avant).
Voici les différentes offrandes exigées pour la purification du métsora :
– L’offrande de délit, comme nous venons de le lire (v.14) qui sera destinée
au pardon des fautes qui l’ont rendu métsora.
– L’offrande de faute (v.19) qui apportera le pardon des blasphèmes qu’il
aura proférés à cause de la douleur de sa maladie (ce qui est fréquent, car en
état de péché on accuse souvent D.ieu de ses malheurs pourtant consécutifs
au mal que l’on a produit : on récolte inévitablement ce que l’on sème).
– L’offrande d’élévation et l’oblation, qui apporteront réparation car elles
vont élever le coupable repenti et lui permettre de retrouver sa place au sein
du peuple (grâce de D.ieu qui pardonne et restaure selon notre repentance).
Lévitique 14 : 33 à 57 – Les maisons atteintes de
tsaraat (lèpre)
Cela ne s’appliquera que lors de l’arrivée en Canaan. Cette lèpre est d’ordre
surnaturel, mais néanmoins bien réel. Si les enfants d’Israël se comportaient
conformément à la volonté divine et dans la sainteté, cela ne se produirait
pas. Encore aujourd’hui il arrive que certaines personnes voient tout leur
environnement immédiat « rongé » par une forme de lèpre consécutive à leur
péché d’immoralité et d’impiété. Cela devrait les interpeller.
En cas de faute (péché d’ordre moral tel que la médisance, la calomnie,
l’orgueil, la jalousie, l’indifférence à autrui, etc.), la tsaraat apparaissait sur sa
maison et ensuite sur ses vêtements. Si le pécheur tire leçon de ces malheurs
et se repent, il verra ces signes se retirer.
Obligé de sortir ses biens à l’extérieur pour qu’ils ne soient pas atteints, il
dévoile ainsi à son prochain ce qu’il possède et qu’il a voulu par égoïsme
garder pour lui.
La Bible nous apprend ici encore une leçon fondamentale : s’expose à la
« lèpre » celui qui considère que ce qu’il possède lui appartient à lui seul, qu’il
a mérité ses biens par ses propres efforts et qu’il n’y a aucune raison qu’il les
partage avec d’autres. Alors qu’en réalité une maison, des biens et la réussite
sont des dons de D.ieu.
La plaie est une pédagogie de D.ieu pour lui faire comprendre que D.ieu peut
aussi bien lui reprendre sa fortune employée à mauvais escient. Il en est de
même pour ceux qui refusent d’obéir à D.ieu et de faire Sa volonté.
V.40 : « Il ordonnera qu’on ôte les pierres attaquées par la plaie, et qu’on les
jette hors de la ville, dans un lieu impur ». Idem pour tout ce qui recouvre les
murs et doit être raclé puis jeté dans un lieu impur. On prendra alors d’autres
pierres pour les mettre à la place et un autre mortier pour recrépir.
Ceci est une image de tout ce qui dans nos vies a été bâti au niveau moral et
spirituel avec de mauvaises pierres (spirituellement parlant, des fondements
non bibliques, ce qui ne peut pas tenir – Jésus nous parle dans une parabole
de maisons construites sur le sable qui s’effondrent, tandis que celles qui sont
bâties sur le roc demeurent).
Il en va de même pour le crépi qui recouvre les murs : ils symbolisent les
apparences extérieures que nous présentons aux autres, et qui, même si
elles paraissent spirituelles, doivent être détruites si elles sont fausses et il n’y
a plus d’autre solution que de repartir à zéro, après l’humiliation et la
repentance. Un jour ou l’autre tout vient à la surface (il n’y a rien de caché qui
ne soit découvert).
Si la plaie revient (v.43 à 47), on doit détruire toute la maison (image de la
grâce de D.ieu qui vient un jour à son terme, malgré Son immense patience).
Cela nous fait penser au jugement qui attend ceux qui refusent de renoncer à
leurs péchés, un jour ou l’autre.
Tous ceux qui se sont laissés corrompre par ces hommes impies seront
atteints eux aussi et devront se purifier (v.46-47). Attention aux compromis
avec ceux qui sont tamés (impurs) et connus comme tels. Il nous revient
d’avoir une attitude de retrait par rapport à ceux qui pratiquent ouvertement le
mal et ne se repentent pas.
Commentaires établis en partie à l’aide du ‘Houmash.
C’est une très belle étude d’Élishéva, merci pour cet enseignement, tellement important.
Merci Elishéva pour cette étude sur la lèpre. Elle est claire et édifiante. Que le Seigneur continue à nous interpeller au sujet de ce petit organe qui est la langue, qui fait parfois tant de mal dans nos milieux chrétiens!
Qui fait du mal partout depuis la chute, Adam accusant Eve et implicitement D.ieu,…et la suite avec des fleuves, des torrents, des chauds marécages odorants, des montagnes de fumier qui fument longtemps, des océans de paroles diffamatoires, mensongères. Nos milieux dits « nés de nouveau » ne devraient jamais être témoins ou producteurs de cette lèpre féroce et meurtrière. Jamais.
Examinons-nous devant Elohim, Pessa’h, et la cène annuelle sont à nos portes. Ieshoua avec son sang précieux nous y attend.