Il n’est jamais trop tard pour apprendre et je viens d’en faire l’expérience : j’ignorais que les pirates barbaresques avaient poussé leurs incursions bien au-delà des îles Britanniques, jusque sur les côtes du Danemark, de la Norvège et même de l’Islande.
Trois navires pirates turcs se sont rendus jusqu’en Islande, en 1627, et, après des razzias, massacres, viols et vols, ont emporté environ 400 islandais, femmes et hommes, qui seront vendus comme esclaves sur la place du marché d’Alger, dès leur arrivée.
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Nous apprenons, grâce à l’enquête de l’auteure islandaise Guoriour Simonardottie, qu’en l’an 1636, le représentant du roi du Danemark a pu payer les rançons et, après de longs marchandages, libérer, afin d’être rapatriés vers leur pays d’origine, 28 femmes islandaises et 22 hommes danois, norvégiens et islandais.
La facture payée pour ces rançons nous indique :
- Le 9 juin 1636, Ornia Jondochter, 100 Riskdals plus 60 pour le voyage, soit 160 Riskdals.
- Le 11 juin 1636, Abdraham Molet, 215 Riskdals plus 63 pour le voyage, soit 278 Riskdals.
- Le 12 juin 1636, Gudridur Simonsdochter, 180 Riskdals plus 62 pour le voyage, soit 242 Riskdals.
Il est impossible de convertir ces sommes en «Riskdals» en «Euros» actuels mais, il est indiqué dans les commentaires, que ce furent des sommes «assez élevées».
Donc, après six années d’esclavages dans la région d’Alger, et comme cette pratique se reproduisait chaque année, soit par les représentants des rois de divers pays européens, soit par les chevaliers de Malte, les esclaves pouvaient être «revendus», grâce aux paiements de rançons et avec un bénéfice important pour leurs propriétaires.
Il est intéressant de noter que, à l’époque donc de l’occupation ottomane, de toute cette côte méditerranéenne du Maghreb, il existait tout de même, lors du 17e siècle, une église, à Alger capitale, dont les prêtres étaient autorisés d’exercer leur culte catholique et recevoir à deux dates principales, Pâques et Noël, certains esclaves de religion catholique qui, après plusieurs années d’esclavage et ayant acquis la confiance de leurs maîtres, pouvaient s’y rendre, accompagnés et surveillés par un garde.
Près de quatre siècles plus tard, les chrétiens, ce qu’il en reste, des pays ottomans (la Turquie) et du Maghreb, n’ont ni le droit, ni l’endroit, pour se recueillir et l’on peut affirmer que les frères Barberousse étaient bien plus tolérants que l’actuel dictateur turc Erdogan qui, sans la moindre protestation du Pape actuel, soi-disant défenseur de la chrétienté, a transformé en mosquée «Sainte Sophie».
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.
Jignorais, moi aussi, ces épisodes historiques. Et il est fort probable que beaucoup de ces esclaves ne soient jamais retournés dans leurs pays d’origine.
Non on retrouve leurs yeux bleus parfois en Afrique du Nord…