Mais revenons–en à l’adolescent frustré dans son questionnement. L’épisode des religieux à faces cireuses me propulsa dans la méfiance et finalement dans la rébellion, la confiance dans la force ardente et juvénile des plus de vingt ans qui vont refaire le monde. En ce qui me concerne, j’étais plutôt préoccupé de trouver le « lieu et la formule » concernant le sens de mon existence. Et je me mis en route, Mai 68 passa par là et le désir ardent de ne me fixer nulle part mais de tout tenter, tester, tout voir, tout observer. Je ne vous ferai pas le détail, ce serait trop long. Sachez seulement que pour me permettre de survivre à une quête qui me fit parcourir des milliers de kilomètres, je touchai à près de quarante-trois professions différentes et certaines, du domaine artistique ou parallèle, dans l’excellence. L’angoisse du « lieu et de la formule » me poussait toujours plus loin.
Fatalement je traversai ainsi toutes sortes de milieux et de courants de pensées, des plus intellectuels aux plus extrêmes politiquement. Après un séjour théâtral à Paris, je me retrouvai en Belgique où je décrochai un job alimentaire au Q.G. de l’union très gauchiste d’une université belge. J’étais en attente d’un contrat de théâtre. Dans ce milieu se côtoyait tout ce que la place révolutionnaire de l’époque produisait de têtes pensantes, dont certaines firent école dans leur genre.
Je fus détecté, bien que n’étant inscrit, car naturellement méfiant, dans aucune mouvance politique d’aucune sorte, comme une recrue possible pour deux ou trois « pontes » du milieu gauchiste et invité à une rencontre d’évaluation.
Manifestement ces messieurs cherchaient à recruter. Je n’avais aucune envie d’adhérer à quoi que ce soit, car les « grands soirs », même les religieux aujourd’hui dans nos milieux, m’ont toujours paru suspects ; mais comme d’habitude j’étais curieux de tout, disponible et dès lors…
C’était une nuit de mai, une nuit superbe et silencieuse dans les rues de la ville et plus encore sur la place où se trouvait le bistrot souterrain où j’étais convié à une « conférence au sommet » avec ces messieurs qui désiraient refaire le monde… tout en profitant bien de lui à leur manière, au passage, notons-le bien.
Arrivé à quinze mètres de l’escalier qui devait me conduire au repaire des révolutionnaires, mon regard fut soudain tiré vers le haut dans la magie du silence royal qui planait là. Et l’air était doux, si doux. Le nez en l’air je découvris alors un spectacle que dans ma hâte de piéton j’avais délaissé jusque-là. Au-dessus de moi se déployait un océan de lumière. Le
ciel était noyé d’étoiles. Tout y était visible, lointain et si net, comme accroché là rien que pour moi dans la demeure du silence… Je demeurai là, immobile durant de longs instants,
*Jean Valjean
comme visité par la splendeur du spectacle et une pensée monta en mon cœur : « Comment ne pas croire en D.ieu après avoir contemplé cela ! »
Vous devinez la suite. Avec l’enthousiasme et la spontanéité d’une âme de poète, je dévalai quatre à quatre les escaliers de la cave souterraine, bistrot des princes de la gauche extrême pour leur annoncer la bonne nouvelle : « Hé, avez-vous vu, contemplé la merveille, dehors ? Un ciel étoilé comme celui-là, je n’en ai vu qu’un ou deux dans ma vie ! » Et d’ajouter fou d’enthousiasme et dans la plus totale indifférence quant à la condition intellectuelle de mes interlocuteurs : « Et comment ne pas croire en D.ieu quand on voit cela ? ».
Je vous le garantis, ma carrière de révolutionnaire de gauche s’est arrêtée net, là, ce fameux soir, aux pieds de ces messieurs ébahis. Le lendemain un lourd ostracisme commençait à peser sur moi un peu partout.
Merci mon D.ieu, car à l’aide de Ta voûte étoilée Tu m’as protégé et peut-être sauvé de pièges redoutables. Nous étions à l’époque de la bande Bader-Meinhof et la ville de mon miracle de mai n’était pas loin du tout de l‘Allemagne et de ses idées terroristes d’alors. Allez savoir ce qui aurait pu advenir si D.ieu n’avait été en contrôle pour ma vie avec cette réminiscence abrahamique ramenée en un instant à ma conscience (Gen. 15 : 5 : « Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et Il lui dit : Telle sera ta postérité »).
LES ATTRIBUTS DE LA DIVINITE CONFIES A LUCIFER AFIN QU’EN N°2 IL LES MAGNIFIE :
Ce n’était pas peu de choses. Voyons.
Ezéchiel 28 : 12 à19
1/ « tu mettais le sceau à la perfection »… Lucifer mettait le sceau à la perfection. Qu’est-ce à dire vraiment ? A mon sens, en ses actes parfaits, en osmose avec D.ieu N°1, et par là même il magnifiait la perfection apportée par D.ieu dans le plan de la création.
2/ « tu étais plein de sagesse »… de la sagesse de D.ieu qu’il magnifiait toujours en osmose avec Lui.
3/ « parfait en beauté »… Sa beauté parfaite était en soi une louange à D.ieu. Elle venait de D.ieu.
4/ « Tu étais en Eden, le jardin de D.ieu »… Chérubin protecteur et préposé à la louange, acte de magnification par excellence comme tout acte de N°2, je vous le rappelle, il était chargé de préparer l’accueil de l’homme et de la femme en exaltant le contexte préparé pour eux. Il jouissait donc de la confiance totale de D.ieu.
5/ « tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses, de sardoine, de topaze, de diamant, de chrysolithe, d’onyx, de jaspe, de saphir, d’escarboucle, d’émeraude, et d’or » Lucifer transportait sur lui des principes glorieux non comme des décorations vantant quelque mérite ou attribut personnel mais comme révélation de trésors divins qu’il magnifiait en les transportant sur toute sa personne. Il est à noter que les dix pierres précieuses qui sont nommées ici se retrouveront plus tard sur le pectoral du Cohen HaGadol (le souverain sacrificateur) en Israël. Il n’y a évidemment pas de hasard en cela et il serait très intéressant d’approfondir la question. Il existe nombre d’études approfondies sur la signification symbolique de ces pierres précieuses pour que nous n’entrions pas ici dans le détail. Retenons pour l’exemple ceci : SARDOINE (Rubis) symbolise le sang, la vie, le courage. TOPAZE : esprit de vérité. Etc.
6/ « tes tambourins et tes flûtes étaient à ton service, préparés pour le jour où tu fus créé. » Ainsi l’Eternel avait préparé les instruments propres à magnifier…
Nous sommes à des années lumières de la volonté de D.ieu en matière de louange contemporaine où le pire et en de rares endroits du bon se côtoient et se mélangent dans une bouillie relevant du vacarme et d’un certain business. J’ouvre à présent une parenthèse importante sur ce sujet de la louange ; univers et expression typique, si soumission à D.ieu, d’un N°2 imprégné de la plénitude de son statut d’être qui magnifie les principes donnés par un N°1.
Invité voici plusieurs années à Budapest comme orateur dans un rassemblement de groupes de louange chrétiens et juifs messianiques pour y donner un point de vue biblique et un message sur le sujet de la louange, j’établis un message sur base d’une étude démontrant l’extrême exigence de sainteté requise par l’Eternel pour qualifier dans la louange véritablement ointe les lévites qui étaient préposés à cela à l’époque du Temple.
La sainteté est pour moi une évidence de base pour la réception d’une onction de louange digne de ce nom et à condition que D.ieu fasse choix du chantre et des chants.
Après avoir parlé, j’eus la stupeur d’écouter le message le plus anti-biblique qu’il m’ait été donné d’entendre sur le sujet. L’orateur était anglo-saxon, il basa son message sur Genèse 4 : 16 à 23 : « Puis, Caïn s’éloigna de la face de l’Eternel, et habita dans la terre de Nod, à l’orient d’Eden. Caïn connut sa femme, elle conçut, et enfanta Hénoc. Il bâtit ensuite une ville, et il donna à cette ville le nom de son fils Hénoc. Hénoc engendra Irad, Irad engendra Mehujaël, Mehujaël engandra Metuschaël, et Metuschaël engendra Lemec. Lemec prit deux femmes, le nom de l’une était Ada, et le nom de l’autre, Tsilla. Ada enfanta Jabal : il fut le père de ceux qui habitent sous des tentes et près des troupeaux. Le nom de son frère était Jubal : il fut le père de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau. Tsilla, de son côté, enfanta Tubal Caïn, qui forgeait tous les instruments d’airain et de fer. La sœur de Tubal Caïn était Naama. Lemec dit à ses femmes : Ada et Tsilla, écoutez ma voix ! Femmes de Lemec, écoutez ma parole ! J’ai tué un homme pour ma blessure, et un jeune homme pour ma meurtrissure ».
Comme vous l’avez lu au verset 21, Jubal fut le père de tous ceux qui jouent de la harpe et du chalumeau. La harpe et le chalumeau étaient en effet des instruments de musique typiques de cette époque.
Cet orateur situa dans ce passage la naissance – non pas de la louange – mais de la justification de talents humains « à réclamer », disait-il, à D.ieu pour les utiliser… dans la louange. L’emphase était mise sur les talents artistiques pour eux-mêmes et sur l’homme et ses « droits » à réclamer et disposer de ces talents, bien sûr définis comme dons de D.ieu cachés, volés par Satan.
L’orateur semblait ignorer complètement le sens profond, l’origine spirituelle de la louange et son but réel, qui n’est certainement pas de conforter l’individu dans la découverte de « ses » talents artistiques. L’orateur semblait aussi complètement ignorer le drame et la signification de la chute du premier louangeur établi par D.ieu : Lucifer. Il semblait complètement ignorer le contexte de Genèse 4 : 16 à 23 et le contexte éminemment caïnique de Jubal, descendant physique et spirituel de Caïn. L’univers établi par Caïn après le meurtre de son frère est un univers prototype de l‘univers antichristique que Satan dès la chute et jusqu’à aujourd’hui rêve d’établir sur la terre.
Il serait trop long ici de détailler toute la signification des noms de ce passage, mais à l’évidence l’univers issu de Caïn est démoniaque. Il disparaîtra avec le déluge mais réapparaîtra avec un descendant maudit de Cham, Nimrod. Pouvait-il sortir quelque chose de bon d’un tel univers, pour que des enfants de D.ieu aient à réclamer au vingtième siècle ces instruments et leur origine, comme devant servir à Sa gloire ? Le sens profond de ces instruments mis au point par les descendants de Caïn est ailleurs et l’usage de ceux-ci poursuivait des buts entièrement démoniaques dans un contexte religieux dégénéré qui abondait en pratiques occultes.
Soyons clairs, et ce que je vais affirmer va rendre caduques bien des manifestations dites de louange dans le monde évangélique d’aujourd’hui. La louange est avant tout un état d’esprit. C’est ce qu’elle est, avant d’être une exhibition instrumentale ou vocale. Sans un état d’esprit d’adoration dans l’humilité et si nécessaire un total dépouillement dans les moyens, par exemple sans un seul instrument mais avec des voix humaines, il n’y a pas de louange et donc pas de présence de D.ieu, mais une contrefaçon psychique de cette présence à coups d’effets sonores souvent lassants d’ailleurs car d’une vulgaire suavité « planante ». S’il n’y a pas de louange, il y a du bruit. Rien que du bruit.
A ce sujet, laissez-moi vous conter une histoire. Plantant des assemblées durant plusieurs années en Europe, je me suis contenté la plupart du temps de la voix humaine pour la louange. Ce que je voyais autour de moi me paraissait le plus souvent grossier jusqu’à la caricature. Vous connaissez ces assemblées de quatre-vingts m2 dotées d’enceintes aussi gigantesques qu’assourdissantes ? Des méga sucres noirs pour méga dinosaures en manque. Ces assemblées dotées de forêts de micros inutiles mais qui vous posent un peu là votre homme… Ces assemblées dotées de groupes de louange ressemblent plutôt à des orchestrions de kermesses tant sont assourdissantes et impudiques leur prestations pleines d’un exhibitionnisme à peine voilé.
Durant des années, je me suis tenu à l’écart de ces choses, implorant D.ieu de mettre sur ma route quelque chose qui ressemble à de la louange véritablement ointe. D.ieu finit par m’exaucer. Alors que j’étais arrivé à l’aube d’une toute nouvelle et ô combien plus biblique étape dans la manifestation de mon ministère, le Seigneur amena dans ma maison une famille. Un soir, après le repas, j’eus à cœur de prier en groupe. L’épouse du frère qui nous visitait me demanda avec beaucoup de simplicité et d’humilité s’il lui était possible de nous chanter un ou deux chants en s’accompagnant d’une simple mais sobre guitare. J’acquiesçai et au moment précis où la sœur ouvrit la bouche, au moment même où le premier son vint à sortir, le Saint-esprit me dit : « KADOSH » (« saint » en langue hébraïque). Je fus saisi par une chose toute simple mais si rare : cette femme avait été ointe pour la louange. Aujourd’hui encore elle anime tous nos cultes et moments d’adoration, tout en refusant tout vain professionnalisme que lui ont fait miroiter plus d’un.
J’ai observé cette sœur et tâché de comprendre pourquoi cette onction, ce choix divin. Est-elle parfaite à tous égards ? Non sans doute car elle a ses luttes, elle aussi. Mais lorsqu’elle loue elle devient parfaite et cette marque de perfection l’accompagne le plus souvent. Elle est ointe, choisie. Quel est son secret ? Il est simple. C’est un état d’esprit. L’état d’esprit d’un N°2 qui désire et vit une totale soumission à son D.ieu en tant que N°1. Le fruit est excellent. Lorsque Anna dirige la louange ou plutôt se laisse envahir par la présence de D.ieu, elle oublie sa guitare et offre sa voix à l‘Eternel pour qu’Il l’utilise. Sa soumission à D.ieu est telle que, présents non loin d’elle, nous vivons une intimité spirituelle le plus souvent stupéfiante qui nous fait comprendre instantanément les desseins de D.ieu pour la réunion. Une telle osmose spirituelle n’est possible qu’à condition d’une profonde humilité qui s’accompagne de disponibilité totale, amoureuse à l’égard de l’Eternel.
Ce que nous vivons dans nos réunions n’est dès lors jamais banal… Que nous sommes loin de ces concerts prétendus de louange qui ne démontrent en rien leur osmose avec le corps si ce n’est à coup d’illusions sonores et émotionnelles.
Merci Haim pour ce témoignage sur la louange qui traduit un peu ma pensée
Moi pour ma part, je me suis rendu compte que certains groupes de louanges n’avaient
pas le message de l’évangile, étaient appuyés plutôt sur les sentiments
et sur notre bien-être.
J’ai alors pris une distance par rapport ces groupes.