Et j’ai vu alors qu’il y avait entre elles de la jalousie, de la critique, de la
méchanceté, une indifférence profonde aux besoins des autres,… Je leur ai
montré la noirceur de leur coeur. Je leur ai parlé de 1 Cor. 12 : 12 : « Car,
comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres
du corps, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il de
Christ ». Faisant partie du même corps, comment pouvons-nous fonctionner
dans la rivalité, l’indifférence, le jugement, la moquerie (attitude typiquement
féminine)… ? J’étais face à une équipe censée être soudée pour
l’évangélisation, le service de D.ieu, et tout était en train de venir à la surface,
le manque d’unité réelle, le manque d’amour réel, le manque de témoignage
réel. Car l’âme n’était pas soumise à l’esprit, « le faire » étant plus important
que « l’être »… J’aurais aimé que cette rencontre se termine par une
repentance dans les larmes et des demandes de pardon mutuelles, mais elles
n’étaient pas encore prêtes pour cela. Trop d’orgueil, l’esprit de Jézabel
présent chez certaines, la crainte chez d’autres… Il faut espérer que
l’interpellation fera son oeuvre tôt ou tard.
Dans le judaïsme, le spirituel n’est pas séparé du temporel. Il ne faut
pas croire qu’on est spirituel si on n’attache pas d’importance aux
recommandations d’amour concret qu’on trouve dans la Parole. Ceux qui
pensent le contraire sont païens par essence, ils ont oublié qu’ils ont été créés
par un seul et même Père qui veut faire d’eux un peuple, un corps. Si nous
méprisons certains membres de notre corps, il va dépérir et rapidement
mourir. Si nous prenons soin des membres les plus faibles, notre corps va
prospérer. Si nous prenons conscience que nous avons chacune notre rôle à
tenir, selon nos différences qui nous ont été données par D.ieu, nous
construirons Son royaume. Mais pour ça, il faut de l’amour. Encore et toujours
de l’amour…
Peu à peu, le silence s’est installé à nouveau entre nous. Elles étaient
déstabilisées, vacillant subitement dans leurs convictions les plus fortes.
Qu’est-ce finalement qu’une servante de D.ieu ?
Quelques jours plus tard, plusieurs jeunes filles au coeur pur sont
venues me trouver comme en secret et m’ont posé des questions. Elles
voulaient savoir si une femme peut être appelée à servir D.ieu, si cela a été
mon cas et si j’ai quelquefois reçu un appel extérieur à celui de mon mari.
J’ai ri, et je leur ai expliqué que je n’ai jamais cherché à avoir un
ministère. Le Seigneur m’a accordé le privilège de servir chaque jour depuis
que je L’ai rencontré, en commençant par servir mon époux, puisque je suis
mariée. Il m’a créée pour être une aide à ses côtés. C’est un honneur pour
moi et je l’aide de tout mon coeur, grâce à D.ieu. Je leur ai expliqué cela et
aussi qu’il n’y a jamais eu pour moi, ni pour mon époux, d’occasion de servir
D.ieu de manière indépendante, individuelle. Car nous sommes véritablement
EHAD (dans l’unité d’un couple construit sur des bases bibliques, une seule
chair, une seule âme, un seul esprit). Nous sommes utilisés ensemble par le
Seigneur. Jamais il n’en sera autrement. Quand bien même mon mari part en
mission à l’étranger sans moi, je suis à 100 % connectée à lui par l’esprit. Il
m’arrive en pleine nuit d’être réveillée et de me mettre en prière pour lui, pour
ceux qui l’entourent, pour ce qu’il est en train de faire pour D.ieu. J’ai des
visions, des révélations, qui me permettent d’être guidée dans l’intercession.
Les livres mêmes que j’écris pour enseigner les femmes sont comme une
émanation de l’enseignement de mon époux, car il revient à l’homme de
recevoir les principes divins, et à la femme de les magnifier. Mon mari
enseigne à ce sujet de manière admirable dans son livre Inséparables. Lisezle.
Ci-dessous, lisez cet autre extrait de mon livre En lisant dans le texte
en hébreu et en grec. Il vous parlera mieux de ce que je viens de vous
expliquer plus haut.
« Genèse 1 : 27
Le texte hébraïque nous dit ceci : « Vaïvra Elohim et haadam
betzalmo betzèlèm Elohim bara oto, zah’ar ounekéva bara otam. »
La bible Segond 1910 nous traduit ce verset comme suit : « Dieu créa
l’homme à son image, Il le créa à l’image de Dieu, Il créa l’homme et la
femme ».
La bible Ostervald révisée édition 1995, par contre, nous présente une
version bien plus conforme à l’original en hébreu : « Et Dieu créa l’homme à
son image ; Il le créa à l’image de Dieu ; Il les créa mâle et femelle ».
Il semble que D.ieu, le sixième jour de la création du monde, avant
d’extraire Ève à partir du côté d’Adam, créa l’être humain (Adam, tiré de la
terre, la terre se disant en hébreu adama) comme un être androgyne,
contenant en lui-même à la fois le sexe masculin et le sexe féminin. Il leur
donne alors potentiellement le pouvoir d’être féconds et de dominer sur la
création, en annonçant le plan qu’Il a prévu pour eux. D.ieu annonce les
choses à l’avance.
Il nous paraît tout à fait logique qu’Adam contienne en lui-même à la
fois les deux sexes à ce stade de la création, puisque ce n’est qu’un peu plus
tard, lorsqu’Il dit qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul (Gen. 2 : 18 :
« Vayomer YHWH Elohim lo-tov hèyot haadam livado èèssèh lo ézèr
kenègdo. »), qu’Il va aux versets 21 et 22 extraire la femme (nommée
« Isha ») d’une des côtes d’Adam.
Deux choses sont à remarquer dans ces versets :
1) Tout d’abord il n’est pas écrit en hébreu dans Gen. 2 : 18 que D.ieu
veut accorder à l’homme une aide semblable à lui, comme cela est traduit
dans Segond et Ostervald, mais « une aide qui est son contraire » (ézèr
kenègdo).
La nuance est de taille et nous semble extrêmement importante à
souligner car, de même que plus haut D.ieu annonce qu’Il les crée mâle et
femelle, ici Il nous indique qu’il existe une différence profonde entre eux qui,
s’ils sont à présent séparés en deux entités alors qu’ils étaient un au départ,
est en fait une complémentarité profonde. L’un et l’autre acceptant de vivre
leur différence d’identité, de rôle, comme nous le verrons dans Éphésiens 5
bien plus tard écrit sous la plume de l’apôtre Paul, parviendront à cet état
retrouvé d’Ehad (unité) initial. De nombreux passages de la Bible nous parlent
de cette recherche fondamentale d’unité homme-femme, perdue et
constamment désirée.
2) La seconde chose qui attire notre attention est la suivante : au
verset 23 de Genèse 2, il est écrit en hébreu, et en français dans Segond
d’ailleurs, qu’Adam dit : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair
de ma chair ; celle-ci sera nommée isha (femme, plus exactement
« hommesse »), parce qu’elle a été prise de ish ».
Rien n’est écrit par hasard dans la Bible. Pourquoi est-il donc écrit
« cette fois », qui semble a priori superflu dans le texte ? Probablement parce
qu’Adam réalise pleinement qu’il y a eu cette opération chirurgicale qui a tiré
de lui, dans son sommeil profond, dans une sorte de coma pendant lequel il
n’était conscient de rien, celle qui va être à la fois son opposé et son parfait
complément. Il savait donc que, précédemment, il avait en lui ces deux
aspects masculin et féminin, et à présent il est face à une nouvelle réalité faite
de dualité, d’altérité autrement plus exigeante, mais parfaitement viable
puisque cette compagne est issue de lui, de la même chair. »
L’homme et la femme, l’époux et l’épouse, absolument indissociables !
L’époux Yeshoua, qui sera indissociable de Son épouse, l’Eglise, lorsqu’Il
viendra la chercher… Déjà indissociable aujourd’hui de ceux qui ont compris
Son amour et sont unis à Lui pour l’éternité, dans la soumission.
Les jeunes soeurs écoutaient, elles avaient soif. Elles sont de celles
qui trouveront un époux. Le Seigneur les conduira vers lui, comme le serviteur
Eliézer (image du Saint-Esprit) a conduit Rivka vers Itz’hak, sans aucun
doute. A moins qu’elles ne reçoivent de D.ieu un appel particulier pour le
célibat, en vue d’un service particulier lui aussi que le Seigneur leur aurait
préparé, comme celui de la prière, qui est un appel du plus haut niveau.
Les autres, celles qui préfèrent encore marcher dans les traces de
Marthe, de Caïn, et d’Eve la primordiale qui a écouté la voix du serpent lui
susurrant qu’elle serait comme D.ieu si elle mangeait de l’arbre de la
connaissance du bien et du mal, qu’elle serait finalement D.ieu, ne pourront
pas connaître cet EHAD si précieux dans le couple ni dans l’Eglise et servir
de la manière qui plaît à D.ieu. Mais que D.ieu leur fasse grâce, les éclaire et
les conduise à se repentir. Qu’elles soient visitées et comprennent enfin
qu’elles ont besoin de venir à Ses pieds et y demeurer