Le président du parti Yesh Atid, le député Yair Lapid, a informé le président Rivlin qu’il a pu former un gouvernement.
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Conformément au paragraphe 13(b) de la Loi fondamentale, Yair Lapid a informé le Président sortant d’Israël Reuven Rivlin qu’il a été en mesure de former un gouvernement. Il a transmis son message ce mercredi soir 2 juin à 23h22, par téléphone et par e-mail, soit quelques minutes avant l’expiration de ses droits.
Lapid a parlé au président au téléphone et l’a informé que le gouvernement sera composé de Yesh Atid (son parti), Bleu et Blanc (Gantz), Yamina de Naftali Bennet (au poste de Premier ministre), le parti Travailliste Avoda (d’où est issu le futur président Herzog), Yisrael Beiteinu d’Avigdor Liberman, New Hope, l’extrême gauche Meretz, et le parti arabe Ra’am.
Quel virage vers la gauche internationaliste, laïque et anti-religieuse, avec un Premier ministre religieux et de droite qui s’est toujours déclaré le fier soutien d’un Etat juif pour le peuple juif !
De bric et de broc
Si l’on fait un rapide tout d’horizon, le gouvernement s’est créé avec :
- Yesh Atid, un parti de centre gauche, économiquement libéral et capitaliste et favorable à la liberté du marché, politiquement de gauche, avec un dirigeant dont personne ne sait ce qu’il pense réellement et comment il veut diriger le pays.
- Bleu et Blanc, un parti fourre-tout qui s’est écroulé, suicidé politiquement à force de demi-tour, de changements de cap, de trahisons et d’incohérence.
- Yamina, droite nationaliste et religieuse, libérale et capitaliste, hostile à la gauche, aux idées globalistes, hostile à la construction d’un « Etat démocratique » pour tous les peuples par opposition à celle d’un Etat juif pour le peuple juif.
- Avoda, ou parti travailliste, le Parti socialiste qui a pratiquement disparu du paysage politique tant son idéologie socialiste est éloignée des aspirations de la population israélienne.
- Yisrael Beitenou, ou « Israël ma maison », parti de droite russophile vigoureusement anti-religieux de Liberman, qui veut démolir les dominantes religieuses des lois israéliennes et établir un système laïque.
- New Hope, dissident du Likoud, et dont le seul positionnement idéologique est « tout sauf Bibi ».
- Meretz, Parti qui incarne le juif à la haine de soi. Quasi-communiste, anti-israélien, anti-religieux, pro-palestinien, favorable aux demandes des Arabes plutôt que celles des Israéliens, et à l’écoute du bien-être de tous les peuples du monde sauf les Israéliens.
- Ra’am, parti arabe dont on ne peut pas dire grand chose, puisqu’un arabe, du dire des juifs qui ont l’expérience de vie dans les pays musulmans, ne dit pas toujours ce qu’il pense réellement.
Gouvernement
Le président de Yamina, Naftali Bennett, sera Premier ministre, et Yair Lapid sera Premier ministre suppléant. Après environ deux ans, il y aura une inversion : Lapid deviendra Premier ministre et Bennett Premier ministre suppléant.
Le président a remercié M. Lapid et a déclaré :
« Je vous félicite, ainsi que les chefs des partis, pour votre accord sur la formation d’un gouvernement. Nous espérons que la Knesset se réunira dès que possible pour ratifier le gouvernement, comme il se doit. »
Mes vœux
Je souhaite tout le succès à ce nouveau gouvernement : comment ne pas le faire, son succès sera celui du pays, et son échec serait grave pour Israël.
Parce que je crois profondément à la maxime juive qui résume à elle-seule l’essence de toute la Thora : « ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse », je donne au nouveau gouvernement le bénéfice du doute quant à sa capacité à diriger le pays dans la bonne direction. Mais je serais très attentif. Donner le bénéfice du doute ne veut pas dire applaudir.
Et parce que je suis un homme simple qui déteste la politique, la bonne direction du pays est à mon sens d’une grande clarté, limpide et exclusive, dans ce pays entouré de terroristes qui rêvent d’égorger tous les juifs.
La bonne direction du pays consiste ni plus ni moins à œuvrer dans l’intérêt et pour le bénéfice exclusif de la majorité des citoyens israéliens, et de continuer la mise en œuvre des conditions qui permettent à chaque Israélien de s’épanouir, d’atteindre ses rêves et ses objectifs, et sa poursuite du bonheur. Le bien-être des citoyens israéliens avant tout, et les autres après.
Conclusion
Malgré tous les doutes que cette improbable association politiquement contre-nature soulèvent – le futur gouvernement repose structurellement sur la trahison des promesses électorales des dirigeants qui le composeront – j’espère pour l’Etat juif qu’il préservera et développera sa force, et permettra aux Israéliens de rester un des peuples les plus heureux au monde.
Et je pense au bon sens de cette réflexion de Milton Friedman : « L’une des grandes erreurs consiste à juger les politiques et les programmes en fonction de leurs intentions plutôt que de leurs résultats. »
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