CHAPITRE 14
Le lieu et la formule !
Esaü et Jacob : D.ieu expose le drame et commence à proposer Son projet prophétique : Sa mentalité faite de grâce profonde pour guérir et finalement restaurer.
Nous l’avons compris, le plan de D.ieu pour Sa création est entre autres lois celui d’une dynamique relationnelle empreinte d’amour et de compréhension entre les N°1 et les N°2. Dès l’aube de l’Histoire humaine, ce plan fut « brouillé » et corrompu entre l’homme et la femme qui, par leur désobéissance et leur acceptation d’être séduits par Satan, se sont vus dépossédés de leur innocence mais aussi et plus encore de leur puissance à incarner dans la vérité leurs rôles respectifs. Et ceci au point que l’identité de ces rôles en fut même inversée dans une certaine mesure avec les conséquences que l’on sait. Par exemple chez l’homme cette terrible tendance à la démission, tendance qui situe l’homme aux antipodes des qualités requises pour transmettre un univers de principes. Par exemple chez la femme, cette rébellion qui l’empêche bien entendu d’être en position de recevoir, pacifiée, les principes pour les magnifier dans le temps et l’exaltation joyeuse.
Ce qui s’ensuit est tout aussi parlant puisque leur premier enfant à l’identité flouée par une mère possessive, un N°2 ( Genèse 4 : 1 : « Adam connut Eve, sa femme ; elle conçut, et enfanta Caïn et elle dit : J’ai formé un homme avec l’aide de l’Éternel »), l’aîné, Caïn, un N°1, deviendra l’assassin de son frère, un N°2, et même « son » N°2 (lisez mon livre EHAD pour une meilleure compréhension de ce sujet). Les paroles de Caïn adressées, en guise de réponse, à l’Eternel lui demandant : « Où est ton frère Abel ? » n’en prennent qu’un tour plus tragique et scandaleux, puisqu’il répondra : « Je ne sais pas ; suis-je le gardien de mon frère ? » Entre parenthèses, il n’est pas anodin de relever que le mythe fondateur de Rome, le mythe de Romulus et Remus, présente d’étonnantes analogies avec cette histoire. Eve, Caïn et Abel / La louve (symbole de Mère primordiale), Romulus et Remus.
Ainsi l’Histoire de l’humanité après la chute est marquée du sceau du meurtre entre un N°1 criminel et un N°2 en tant que victime. Je persiste à croire que le relationnel bibliquement vécu entre Caïn et Abel aurait dû être source de bénédictions incomparables pour toute l’Histoire humaine et que Satan parvint à porter un coup redoutable à ce relationnel en comptant le détruire complètement dès le départ.
Tâchons d’imaginer – et qui le peut avec ses moyens humains si limités ? – ce qu’aurait été l’Histoire humaine si tous les relationnels N°1 et N°2 avaient été vécus pour ce qu’ils sont ? Qu’auraient été le vécu des millions de couples humains, les relations entre Israël N°1 et l’Eglise N°2, entre les rois et leurs sujets, etc., etc. ? C’est un somptueux banquet de beauté, de juste félicité qui a été ravi à l’humanité par Satan avec la complicité directe et indirecte des humains. Notre dette à l’égard de l’Eternel est à ce sujet incalculable, hors de portée, sidérale. La mort expiatoire de Yeshoua n’en est qu’à approcher et saisir par la foi avec plus d’humilité. Fallait-il et faut-il toujours que ce mystérieux principe de relation 1 et 2 soit riche de promesses et que Satan le craigne, car devenu complètement étranger à son univers déchu ? En fait il est riche de promesses, car issu directement de la nature dynamique de D.ieu Lui-même.
Permettez-moi de vous citer ici un extrait de mon livre « Bénédiction du Père, bénédiction des pères » où la chose apparaît si clairement :
« J’en ai déjà témoigné en maints endroits. Au travers d’une puissante vision, le Seigneur m’a transporté un jour en esprit dans un temps qui, ensuite par déduction, m’apparut être celui qui précéda la création.
Je fus donc transporté en esprit dans une vision. Dans ma vision, il y avait un immense cercle de feu qui tournait dans l’espace universel. Il n’y avait ni étoile ni terre, ni astre d’aucune sorte, mais un immense cercle de feu. (Attention, cette vision et la description de son contenu qui va suivre sont spirituelles. Ne faisons pas d’interprétation abusive).
La contemplation de ce cercle d’un feu dévorant, puissant, tournant lentement dans l’infini était quelque chose de saisissant. C’est alors que j’entendis à l’intérieur de ce cercle de feu une voix disant : « Mon Fils, mon Fils, que veux-tu que je fasse pour toi ? », et d’autres mots semblables. Pour toute réponse, j’entendis une autre voix dans le même cercle de feu disant : « Père, Père, dis-moi, toi, ce que tu veux que je fasse pour toi ? Qu’est-ce qui te plairait ? » Et les voix semblaient courir ainsi dans le cercle de feu, l’une cherchant l’autre et l’une se préoccupant toujours exclusivement du désir de l’autre.
L’Esprit y était mêlé. Ainsi, Père, Fils et Esprit n’ont qu’une préoccupation : rechercher le désir, le souhait de l’autre, et constamment. Nous sommes dans le règne de l’amour parfait.
A un moment précis, l’amour que l’on ressentait dans le cercle de feu entre les voix des êtres qui s’y trouvaient devint tellement puissant et dynamique que le cercle de feu se mit à tournoyer toujours plus rapidement. Il y eut une accélération et comme une apogée débouchant sur un désir de transmettre au-delà d’eux-mêmes cet amour parfait à un univers qui devait alors être créé.
Les scientifiques ont à ce jour remonté l’échelle du temps jusqu’à un événement qu’ils appellent le « Big Bang ». Ils ne pourront jamais remonter au-delà, jusqu’au bout. Ce qui précède ce Big Bang, c’est l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit en accélération. Nul ne peut cerner cela avec des moyens humains. Il faut que cela soit révélé avec des moyens surnaturels, dont seul D.ieu dispose, car c’est là qu’apparaît entre autres la lumière (phénomène et miracle bien plus spirituel que ce que la science peut appréhender) et qu’en nous aussi, en permanence, lumière et ténèbres alternent depuis la chute.
Comprenons-nous mieux maintenant ce que signifie un très vieux chant hébreu qui dit : « Shéma Israël, Adonaï Eloheinou, Adonaï Ehad » ? « Ecoute Israël, le Seigneur est notre D.ieu, le Seigneur est Un ». « Ehad » signifie « un » comme on le trouve dans « un, deux, trois, quatre » (« Ehad, shtayim, shalosh, arba » en hébreu). Mais « Ehad » signifie surtout « unité ». Il faut donc entendre, quand on chante : « Ecoute Israël, le Seigneur est notre D.ieu, le Seigneur est Unité ».
Unité d’amour parfait, où chacun est en tension permanente vers l’autre. Force, unité d’amour qui, en accélération, devient centripète – qui transmet lumière, énergie et création (c’est-à-dire transmission d’un rêve, d’un plan divin, à tout l’univers). Nous sommes ici en pleine dynamique paternelle ».
Je l’ai écrit plus haut : « La mort expiatoire de Yeshoua n’en est qu’à approcher et saisir par la foi avec plus d’humilité. »
ESAÜ ET JACOB, carrefour de l’Histoire universelle et départ du plan restaurateur N°1 et N°2
Nous allons donc partir à la découverte du plan de restauration de ce relationnel N°1 et N°2 qui débute avec l’histoire absolument extraordinaire de deux hommes (deux jumeaux et ce n’est pas un détail…). J’ai nommé Esaü et Jacob.
Lisons ensemble ce premier passage de Genèse 25, du verset 19 au verset 34 :
« Voici la postérité d’Isaac, fils d’Abraham.
Abraham engendra Isaac. Isaac était âgé de quarante ans, quand il prit pour femme Rebecca, fille de Bethuel, l’Araméen, de Paddan Aram, et soeur de Laban, l’Araméen.
Isaac implora l’Éternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Éternel l’exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte.
Les enfants se heurtaient dans son sein ; et elle dit : S’il en est ainsi, pourquoi suis-je enceinte ? Elle alla consulter l’Éternel.
Et l’Éternel lui dit : Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles; un de ces peuples sera plus fort que l’autre, et le plus grand sera assujetti au plus petit.
Les jours où elle devait accoucher s’accomplirent ; et voici, il y avait deux jumeaux dans son ventre.
Le premier sortit entièrement roux, comme un manteau de poil ; et on lui donna le nom d’Ésaü.
Ensuite sortit son frère, dont la main tenait le talon d’Ésaü ; et on lui donna le nom de Jacob. Isaac était âgé de soixante ans, lorsqu’ils naquirent.
Ces enfants grandirent. Ésaü devint un habile chasseur, un homme des champs ; mais Jacob fut un homme tranquille, qui restait sous les tentes.
Isaac aimait Ésaü, parce qu’il mangeait du gibier; et Rebecca aimait Jacob.
Comme Jacob faisait cuire un potage, Ésaü revint des champs, accablé de fatigue.
Et Ésaü dit à Jacob : Laisse-moi, je te prie, manger de ce roux, de ce roux-là, car je suis fatigué. C’est pour cela qu’on a donné à Ésaü le nom d’Édom.
Jacob dit : Vends-moi aujourd’hui ton droit d’aînesse.
Ésaü répondit : Voici, je m’en vais mourir ; à quoi me sert ce droit d’aînesse ?
Et Jacob dit : Jure-le moi d’abord. Il le lui jura, et il vendit son droit d’aînesse à Jacob.
Alors Jacob donna à Ésaü du pain et du potage de lentilles. Il mangea et but, puis se leva et s’en alla. C’est ainsi qu’Ésaü méprisa le droit d’aînesse ».
Cette lecture nous met face aux premiers éléments d’un relationnel N°1 et N°2 qui d’emblée est porté au rouge de son aspect conflictuel et non divinement complémentaire.
Un verset retient particulièrement mon attention : « Isaac implora l’Eternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Eternel l’exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte ».
Nous voyons qu’Itzhak implora l’Eternel en faveur de sa femme stérile. Pour cet homme et son épouse, avoir des enfants était d’une grande importance du fait, entre autres, des promesses faites à Abraham, père d’Itzhak, mais aussi parce que pour les humains de cette époque, comme c’était encore le cas il y a peu dans nos sociétés dites « évoluées », pour un couple le fait d’avoir des enfants prenait une importance plus grande que tout autre chose (carrière, succès,…).
Aujourd’hui, individualisme féroce aidant, l’enfant a obtenu un droit très limité à paraître au profit des ambitions bien plus égoïstes d’adultes. Il faut croiser aujourd’hui des peuples ayant conservé d’étonnants fondements culturels les rattachant à ce que l’on nomme l’Ancien Testament pour voir encore le contraire. J’ai ainsi longtemps prêché parmi les gitans et gens du voyage en France. Combien de fois n’ai-je pas vu venir à moi de jeunes et moins jeunes couples me demandant de prier pour que l’épouse soit rendue féconde. Merci Seigneur, selon ce que j’ai pu apprendre, elles enfantèrent chaque fois.
L’Eternel connaissait le cœur et le désir profond de ce couple Itzhak et Rivka. Dès lors, pourquoi tardait-il à répondre au désir légitime et biblique de leur cœur (« Soyez féconds, multipliez », Gen. 1 : 28) ? La raison en est simple. Si nous sommes les humains auxquels D.ieu va confier d’autres humains avec un appel et une destinée mêlée d’identité unique, D.ieu, notre D.ieu, n’en reste pas moins le Maître absolu avec un temps et un projet bien précis pour l’apparition de chacun. Ainsi chaque humain est sensé apparaître accompagné d’un projet de D.ieu et le bagage identitaire qui lui convient en vue de manifester un projet divin.
De même que ces jeunes couples gitans venaient en larmes parfois demander la prière pour que D.ieu leur donne un enfant, le temps de D.ieu était venu pour la venue d’Esaü et Jacob et c’est au fond poussé par l’Esprit et par des circonstances contrôlées par D.ieu qu’Itzhak implora et fut exaucé.
La venue de l’enfant désiré par Rivka fut donc longtemps différée car D.ieu avait un plan à accomplir. Elle fut différée, mais l’exaucement fut également très différent de ce qui était attendu car ce ne fut pas un enfant unique, doux à choyer qui fut envoyé par D.ieu, ce furent des jumeaux batailleurs dès le sein de leur mère. A ce stade de cette histoire, il faut considérer que tout ce qui va suivre est en fait un long message de D.ieu qu’il convient d’entendre et de savoir lire, comprendre. Il fallait aussi que les parents soient prêts à recevoir ce « message » d’En Haut. Et là, seul D.ieu est souverain pour connaître les cœurs de chacun.
Genèse 25 v 21 à 22: « Isaac implora l’Éternel pour sa femme, car elle était stérile, et l’Éternel l’exauça : Rebecca, sa femme, devint enceinte.
Les enfants se heurtaient dans son sein ; et elle dit : S’il en est ainsi, pourquoi suis-je enceinte ? Elle alla consulter l’Éternel ».
« Les enfants se heurtaient dans son sein… » Est-ce commun que des enfants se querellent dans le sein de leur mère ? De mémoire d’homme je n’ai jamais rien entendu de tel. Quoi qu’il en soit il y a là un fait peu ordinaire qui demande à être lu avec un regard spirituel.
Mon appréciation est la suivante. Pour guérir un abcès il vaut mieux le laisser mûrir de manière à ce qu’il crève au grand jour. Il n’y a plus dès lors qu’une voie possible : l’assainissement, la rémission. Et avec certaines situations, c’est en fait la seule issue possible. D.ieu n’est pas un D.ieu qui pose des emplâtres sur des abcès mais un D.ieu qui confronte depuis Sa Sainteté et Son autorité gracieuse toutes choses qui doivent être confrontées. Et ici de manière évidente le conflit N°1 et N°2 est exposé de manière flagrante et avec une pointe d’humour car songeons qu’Esaü et Jacob sont jumeaux et que dès lors le « problème » du N°1 et du N°2 est posé ici de façon bien étrange.
Transposons : le Seigneur n’a-t-il pas avec une infinie patience et grâce laissé la plupart d’entre nous aller jusqu’au bout de nos folies avant que nos cœurs puissent enfin s’ouvrir à la repentance, au salut et au retour à D.ieu ? Dans le judaïsme on appelle cela faire Téchouva. Faisons un simple exercice de mémoire…
L’histoire d’Esaü et Jacob, deux naissances retardées, est en fait un discours de D.ieu qui commence. Et il commence par une déclaration, une mise en évidence d’un fait dont le poison lent infecte toute l’humanité depuis la chute en la corrompant subtilement et dangereusement. Voici la déclaration :
« VOICI CE QUE VOUS AVEZ FAIT DE MON PLAN RELATIONNEL ENTRE LES ETRES ET SPECIALEMENT ENTRE LES N°1 ET LES N°2 : UN CHAOS ABSOLU ET QUI LE RESTERA CAR SOUS INFLUENCE SATANIQUE… SI JE N’INTERVIENS PAS ! »